ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Une simple sommation ou commandement à celui sur qui la lettre est tirée, ne suffiroit pas pour autoriser le porteur à recourir en garantie contre le tireur & les endosseurs, il faut un protest en forme qui contienne les protestations dont on a parlé ci - devant, & ce protest ne peut être suppléé par aucun autre acte.

Si le porteur de la lettre de change néglige de faire ses diligences dans le tems, il demeure responsable de l'insolvabilité qui peut survenir en la personne de celui sur qui la lettre de change est tirée; en sorte que dans ce cas la lettre demeure pour le compte du porteur.

La déclaration du 2 Janvier 1717, décide qu'un simple protest n'acquiert point d'hypotheque, & que pour l'acquérir, il faut obtenir une condamnation après l'échéance du terme. Voyez l'ordonnance du commerce, tit. 5. le parfait négociant de Savary. (A)

PROTESTANT

PROTESTANT, s. m. (Hist. ecclés.) est le nom qu'on donne en Allemagne à ceux qui suivent la doctrine de Luther. Ils ont été ainsi nommés, à cause qu'ils protesterent en 1529 contre un decret de l'empereur & de la diete de Spire, & qu'ils déclarerent qu'ils appelloient à un concile général. Ce nom a aussi été donné dans la suite à tous ceux qui suivent les sentimens de Calvin, aussi - bien qu'à tous ceux qui ont embrassé la réforme. Voyez Luthérien, Calviniste, Presbytérien

On a travaillé en vain à la réunion de tous les Protestans luthériens & calvinistes. Bucer & Mélanchton, dès le commencement de ces troubles de religion, travaillerent fortement à établir un système que tous les Protestans pussent également adopter; mais les diverses prétentions des différens partis qui s'élevoient de jour en jour parmi ces sectaires, y mirent un obstacle invincible; & de - là vient qu'encore aujourd'hui ils sont divisés en tant de branches. Voyez Luthériens.

PROTESTATION

PROTESTATION, s. f. (Jurispr.) est une déclaration que l'on fait par quelque acte contre la fraude, l'oppression ou la violence de quelqu'un, ou contre la nullité d'une procédure, jugement, ou autre acte; par laquelle déclaration on proteste que ce qui a été fait ou qui seroit fait au préjudice d'icelle, ne pourra nuire ni préjudicier à celui qui proteste, lequel se réserve de se pourvoir en tems & lieu contre ce qui fait l'objet de sa protestation.

Les protestations se font quelquefois avant l'acte dont on se plaint, & quelquefois après.

Par exemple, un enfant que ses pere & mere contraignent à entrer dans un monastere pour y faire profession, peut faire d'avance ses protestations, à l'effet de reclamer un jour contre ses voeux.

On peut aussi protester contre toute obligation que l'on a contractée, soit par crainte révérentielle, soit par force ou par la fraude du créancier.

La protestation, pour être valable, doit être faite aussi - tôt que l'on a été en liberté de la faire, ou que la fraude a été connue.

Une protestation qui n'est que verbale, ne sert de rien, à - moins qu'elle ne soit faite en présence de témoins.

Les protestations que l'on fait chez un notaire, & que l'on tient secrettes, méritent peu d'attention, àmoins qu'elles ne soient appuyées de preuves qui justifient du contenu aux protestations.

On regarde comme inutiles celles qui sont faites par quelqu'un qui avoit la liberté d'agir autrement qu'il n'a fait.

Par une suite du même principe, toute protestation & reserve contraire à la substance même de l'acte où elle est contenue, n'est d'aucune considération. Voyez Dumolin, article 33 de la cout. de Paris, gl. j. n. 16. (A)

PROTESTER

PROTESTER, (Comm.) une lettre ou billet de change, c'est en faire le protêt au refus que l'on fait de les accepter ou de les payer à l'échéance. Voyez Protest. Dictionn. de Comm.

PROT - ÉVANGELION

PROT - ÉVANGELION, s. m. (Théolog.) c'est le nom qu'on donne à un livre attribué à saint Jacques, premier évêque de Jérusalem, où il est parlé de la naissance de la sainte Vierge, & de celle de Notre - Seigneur. Guillaume Postel est le premier qui nous fit connoître ce livre, qu'il apporta d'Orient, écrit en grec, & dont il donna une version latine. Il assuroit qu'on le lisoit publiquement dans les églises d'Orient, & qu'on ne doutoit point qu'il ne fût en effet de saint Jacques. Mais les fables dont ce petit ouvrage est rempli, prouvent évidemment le contraire. Eusebe & saint Jérôme n'en ont rien dit dans leurs catalogues ecclésiastiques. Cependant d'anciens auteurs l'ont cité, & en ont rapporté des fragmens dans leurs livres. La version latine de Postel a été imprimée à Bâle en 1552, avec quelques réflexions de Théodore Bibliander, qui prit le soin de cette impression. Ce livre a été depuis imprimé en grec & en latin, dans le livre intitulé, orthodoxographia. M. Simon.

PROTHESE

PROTHESE, s. f. (Hist. ecclés.) petit autel dans les églises grecques, sur lequel se fait la cérémonie appellée prothèse, PROQESIS2, c'est - à - dire préparation. Voyez Autel.

Le prêtre & les autres ministres préparent sur cet autel tout ce qui est nécessaire pour la célébration de la messe, savoir le pain, le vin, & tout le reste. Après cela ils vont de ce petit autel au grand en procession, pour y commencer la messe, & ils y portent les dons qui ont été préparés.

Les cérémonies extraordinaires que les Grecs pratiquent à l'égard des dons placés sur l'autel de la prothèse, leur ont quelquefois attiré quelques reproches de la part des Latins, comme s'ils adoroient le pain & le vin avant qu'ils soient changés au corps & au sang de Jesus - Christ; mais les Grecs s'en sont pleinement lavés, en distinguant ces honneurs de celui qu'ils rendent à Dieu.

Prothese

Prothese, s. f. (Antiq. grecq.) PROQE/SIS2. On appelloit ainsi chez les Grecs la position des corps morts devant leurs portes, avec les piés qui passoient la porte. Ce sont ceux que les Romains nommoient positi, & ils restoient dans cet état jusqu'au tems de leurs funérailles. Le mot grec est dérivé de PROTI/QHMI, j'expose à la vûe. (D. J.)

Prothese

Prothese, opération de Chirurgie par laquelle on ajoute & l'on applique au corps humain quelques parties artificielles en la place de celles qui manquent, pour exercer certaines fonctions; telles sont une jambe de bois, un bras artificiel, &c. Voyez Jambe de bois, Potence, OEil artificiel .

L'application d'une plaque au palais rongé par un ulcere, dépend de la prothese. Voyez Obturateur.

Ce mot est grec W=ROQESIS2, qui signifie addition, application.

L'usage de ces différentes machines a des regles relatives aux différens cas, & à chaque espece que chacun d'eux présente. (Y)

PROTHYRIS

PROTHYRIS, s. f. terme d'Architecture, dans Vitruve est une espece de console, ainsi appellée, parce qu'on en mettoit aux côtés des portes.

Vignole entend aussi par prothyris une sorte particuliere de clé de voûte, dont il nous donne la forme dans son ordre ionique, confistant en une espece d'enroulement de feuilles aquatiques entre deux filets & deux reglets, couronné d'un cymaise. Sa figure est à - peu - près la même que celle du modillon.

PROTHYRUM

PROTHYRUM, s. m. est un portique ou vestibule couvert en - dehors de la porte du bâtiment. Ce mot, aussi - bien que le précédent, vient du grec, & est

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