Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page A404a


Laisser le champ libre à quelqu'un, cesser de disputer, de se défendre. On dit, à peu près dans le même sens, le laisser maître du champ de batâille. — Avoir un oeil aux champs, et l'aûtre à la ville, être fort vigilant, penser à tout. — Avoir la clef des champs, la liberté de sortir, de s'enfuir.

CHAMPêTRE


CHAMPêTRE, adj. [Chanpêtre: 1re lon. 2e ê ouv. et lon.] Qui apartient aux champs; maison, lieu champêtre, musique champêtre. — Solitaire, éloigné des villes, vie champêtre. = Ordinairement il suit le substantif. En vers, il peut le précéder.
   Achevons de dicter ces champêtres leçons.
       De Lille.
  J'obtiens souvent le prix des champêtres chansons.
      Gres.
  De vos champêtres airs répétez les plus beaux. Id.
Cette dernière inversion est un peu dûre. C'est que les adjectifs de plusieurs syllabes ne font guère bien devant les substantifs monosyllabes.
   Rem. Champêtre ne se dit point des persones. On ne dit point un homme champêtre, pour dire, un homme qui vit à la campagne. Voy. PROSPèRE.

CHAMPIGNON


CHAMPIGNON, s. m. [Chanpi-gnon: mouillez le gn; 1re lon.] 1°. Plante spongieûse, qui vient sans racines, et croît en très-peu de temps. 2°. Certain bouton qui se fait au lumignon d'une mêche, qui brûle. = 3°. Excroissance de chair spongieûse, qui se forme dans les plaies, etc.
   On dit, d'un homme qui a fait fortune en peu temps, qu' il s'est élevé en une nuit comme un champignon; n°. 1°.

CHAMPION


CHAMPION, s. m. [Chan-pion: en vers, pi-on: 1re lon.] Celui qui combatait en champ clôs. — On dit par raillerie d'un homme peu vaillant, c'est un vaillant champion. — Dans la Poésie, il se dit sérieûsement, en bone part.

CHANCE


CHANCE, s. f. [1re lon. 2e e muet.] 1°. Sorte de jeu de dés. Jouer à la chance. = Fig. Heureûse fortune. Bonne chance; être en chance; la chance a tourné.
   Le proverbe dit, que chance vaut mieux que bien jouer; il vaut mieux être heureux qu'habile; ce qui s'aplique à toute sorte d'afaires. — Conter sa chance, ses aventûres, ses déplaisirs. — Livrer chance à quelqu'un, le défier, le provoquer à la dispute.

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.