Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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deux alinéa. Le premier alinéa de ce chapitre est fort long. Un petit alinéa. Un alinéa très-court.

ALIQUANTE. adj. des deux genres T. de Mathém. Il se dit Des parties qui ne sont pas exactement contenues dans un tout; par opposition Aux parties aliquotes, qui y sont contenues exactement. Le nombre trois est une partie aliquote de neuf, et le nombre deux en est une partie aliquante.

ALIQUOTE. adj. f. Il n'est usité que dans cette locution, Partie aliquote, Partie contenue un certain nombre de fois juste dans un tout. Trois est partie aliquote de douze. Le pouce est une partie aliquote du pied.

Il se prend quelquefois substantivement. Deux est une aliquote de six.

ALITER. v. a. Forcer à se mettre au lit, à garder le lit. Cette blessure l'a alité pendant trois mois.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre, se tenir au lit pour cause de maladie. Il y avait longtemps qu'il traînait, enfin il a été contraint de s'aliter.

ALITÉ, ÉE. participe Elle est alitée depuis hier.

ALIZE. s. f. Sorte de fruit aigrelet, de la grosseur d'une petite cerise. Manger des alizes.

ALIZÉ. adj. m. T. de Marine. Il se dit De certains vents réguliers, spécialement de ceux qui règnent entre les deux tropiques, et qui soufflent de l'est à l'ouest. Les vents alizés.

ALIZIER. s. m. Arbre de la famille des Rosacées, qui porte des alizes, et qui croît naturellement dans les bois. On cultive plusieurs espèces d'aliziers. Alizier blanc. Alizier de Fontainebleau; etc.

ALKALI et dérivés. Voyez ALCALI, RTC.

ALKÉKENGE. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des Solanées, qui croît dans les haies et dans les vignes, et dont le fruit est un baie légèrement aigrelette, renfermée dans une vésicule rougeâtre. En Suisse et en Espagne, on sert sur les tables le fruit de l'alkékenge.

ALKERMÈS. adj. des deux genres T. de Pharmacie, emprunté de l'arabe. Nom donné à diverses préparations dans lesquelles il entre du suc de kermès. Conection alkermès.

Il se prend aussi substantivement. Boire de la liqueur d'alkermès, ou simplement, de l'alkermès.

ALLAH. s. m. (On fait sentir les deux L.) Nom que les mahométans donnent à Dieu, et qui est leur exclamation ordinaire de joie, de surprise, de crainte, etc. Invoquer Allah. Le puissant Allah. Ils crièrent, Allah! et fondirent sur nous.

ALLAITEMENT. s. m. Action d'allaiter. La santé de la nourrice a forcé d'abréger le temps de l'allaitement.

ALLAITER. v. a. Nourrir de son lait. La nourrice qui l'a allaité. Une mère qui allaite son enfant.

Il se dit également en parlant Des femelles des animaux. Une chienne qui allaite ses petits. La louve qui allaita Rémus et Romulus.

ALLAITÉ, ÉE. participe

ALLANT. s. m. Celui qui va. Il n'est guère d'usage qu'au pluriel, et joint au mot Venants. Les allants et les venants. À tous allants et venants. Cette maison est ouverte aux allants et venants.

ALLANT, ANTE. adj. Qui aime à aller, à courir. C'est un homme allant. Une femme fort allante. Il est encore fort allant, malgré son âge, pour son âge.

ALLANTOÏDE. s. f. T. d'Anat. L'une des membranes qui appartiennent au foetus de certains animaux.

ALLÈCHEMENT. s. m. Moyen par lequel on allèche. Les allèchements de la faveur. Présenter des allèchements à des gens qu'on veut séduire.

ALLÉCHER. v. a. (J'allèche, J'allécherai.) Attirer par quelque appât. On allèche les souris avec du lard, avec des noix.

Il est plus en usage au figuré; et alors il signifie, Attirer par le plaisir, par l'espérance, par la séduction, etc. On l'avait alléché par la promesse d'une grande place.

ALLÉCHÉ, ÉE. participe

ALLÉE. s. f. Passage entre deux murs parallèles, qui conduit de l'entrée d'une maison dans l'intérieur. Longue allée. Allée obscure. Allée étroite. Il ne faut pas embarrasser l'allée. La porte, l'issue d'une allée. On préfère les maisons à porte cochère, aux maisons à allée.

Il se dit aussi d'Un lieu propre à se promener, qui s'étend en longueur, et qui est bordé d'arbres ou de verdure. Ce bois planté en allées est fort agréable. Il se promène dans la grande allée du jardin. Longues allées. Belles allées. Allée double. Allée droite. Allée tortueuse. Allée à perte de vue. Allée couverte. Allée sablée. Planter des allées d'ormes, de tilleuls, de noyers, etc.

Allées et venues, Action d'aller et de venir plusieurs fois; et particulièrement, Les pas, les démarches que l'on fait pour une affaire. Faire des allées et venues. Après plusieurs allées et venues, il fut conclu que... Il a perdu son temps en allées et venues.

ALLÉGATION. s. f. Citation d'une autorité, d'un passage, d'un fait, etc. L'allégation d'un passage, d'une loi.

Il se dit aussi de La simple proposition d'une chose qu'on met en avant. Il répondit fort habilement aux allégations de son adversaire. Justifier une allégation.

ALLÉGE. s. f. T. de Marine. Embarcation qui sert à alléger un bâtiment, à le décharger de ce qu'il y a de trop, ainsi qu'à le charger. L'allége d'un bâtiment. Il y a des alléges assez grandes pour pouvoir naviguer le long des côtes.

ALLÉGE en termes d'Architecture, Mur d'appui d'une fenêtre, moins épais que l'embrasure.

ALLÉGEANCE. s. f. Soulagement, adoucissement. Donner quelque allégeance à des tourments. Il est vieux.

En Angleterre, Serment d'allégeance, Acte de soumission et d'obéissance au roi, qui regardait uniquement la souveraineté temporelle du monarque, et son indépendance à l'égard du pape. Le serment d'allégeance fut ordonné par Jacques Ier, en 1606.

ALLÉGEMENT. s. m. Soulagement. Donner allégement à un plancher, à un bateau. Recevoir allégement, de l'allégement.

Il se dit aussi figurément. Ce sera pour les contribuables un petit allégement. Ne sentez-vous point d'allégement à votre mal?

ALLÉGER. v. a. (J'allége. J'allégerai.) Soulager d'une partie d'un fardeau la personne ou la chose qui le porte. Alléger quelqu'un de son fardeau. Alléger un bateau. Le plancher est trop chargé, il faut l'alléger.

Il signifie aussi, Diminuer un poids, un fardeau, le rendre plus léger. Alléger le fardeau de quelqu'un. Alléger la charge d'un cheval.

Il s'emploie figurément dans les deux acceptions. Alléger les contribuables. Alléger les charges publiques.

Il signifie particulièrement, Calmer l'inquiétude, diminuer le mal, la douleur. Ce que vous lui avez dit l'a fort allégé. Alléger la douleur de quelqu'un.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. S'alléger pour marcher avec plus de facilité. Ma douleur s'est un peu allégée.

ALLÉGÉ, ÉE. participe

ALLÉGIR. v. a. T. d'Arts et Métiers. Diminuer en tous sens le volume, l'épaisseur d'un corps. Allégir une poutre, une planche.

ALLÉGI, IE. participe

ALLÉGORIE. s. f. (On prononce les deux L dans ce mot et les suivants jusqu'à Alléguer.) Espèce de fiction dont l'artifice consiste à présenter un objet à l'esprit de manière à lui donner l'idée d'un autre. Le bandeau, les ailes, et l'enfance de Cupidon, sont une allégorie qui représente le caractère et les effets de la passion de l'amour. L'ancienne mythologie est le plus souvent une allégorie. Les mystères des Grecs et des Égyptiens étaient remplis d'allégories. Ce tableau est trop chargé d'allégories. Les allégories en peinture sont généralement froides.

Il se dit également, en Rhétorique, d'Une figure, qui n'est autre chose qu'une métaphore prolongée.

Il se dit aussi, particulièrement, d'Un ouvrage dont le fond est cette espèce de fiction où l'on représente un objet pour donner l'idée d'un autre. Les allégories de J. B. Rousseau. L'apologue et la parabole sont des espèces d'allégories.

ALLÉGORIQUE. adj. des deux genres Qui tient de l'allégorie, qui appartient à l'allégorie. Discours allégoriques. Termes allégoriques. Sens allégorique. Explication allégorique. Tableau allégorique. Style allégorique. Personnage allégorique. Le merveilleux allégorique est employé dans la Henriade.

ALLÉGORIQUEMENT. adv. D'une manière allégorique. Cela doit s'entendre allégoriquement, et non littéralement. Les prophètes parlent quelquefois allégoriquement.

ALLÉGORISER. v. a. Expliquer selon le sens allégorique, donner un sens allégorique. Les Pères de l'Église ont allégorise presque tout l'Ancien Testament.

ALLÉGORISÉ, ÉE. participe

ALLÉGORISEUR. s. m. Celui qui allégorise. Il ne se dit guère qu'en mauvaise part, en parlant d'Un homme qui s'attache a chercher dans tout un sens allégorique. C'est un allégoriseur perpétuel.

ALLÉGORISTE. s. m. Celui qui explique

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