Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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raport au tems, au lieu, à l'ordre, à la situation. "L' Été suit le printems: la page, qui suit, etc. = 6°. Se laisser conduire à: suivre sa pensée, sa passion, son caprice, son inclination, etc. = 7°. Se conformer à: suivre la mode, l'usage, les coutumes, les avis, les conseils, l'exemple de, etc.. "Suivre la loi, la règle, les ordres, etc. "Suivre l'Évangile, etc. = 8°. Suivi, qui atire un grand nombre d'Auditeurs, de Spectateurs: Prédicateurs, Professeur, fort suivi; pièce fort suivie. = Où il y a de l'ordre, de la liaison. "Discours, raisonement bien suivi; pièce de Théâtre bien suivie.
   REM. Être suivi, au figuré, régit la prép. de:
   ..De quel espoir ma douleur est suivie!
       ORESTE.

SULFUREUX


SULFUREUX, EûSE, adj. [Sulfu-reû, reû-ze: 3e lon. = Quelques-uns écrivent sulphureux: mais cette ortographe n'est pas la plus autorisée. = Quoiqu'on dise soufre, on dit sulfureux et non pas soufreux, et encore moins soulphreux, comme dit Le Gendre.] Qui tient de la natûre du soufre. "Matière, exhalaison sulfureûse.

SULTAN


SULTAN, ANE, s. m. et f. Titre qu'on done à l'Empereur des Turcs et à plusieurs Princes Mahométans, et à leurs femmes. = Sultane est aussi une sorte de Vaisseau de guerre, dont les Turcs se servent en diverses ocasions.

SUPER


SUPER, préposition latine, qui entre dans la composition de quelques mots français. Dans plusieurs elle a été remplacée par la prépos. sur. On ne dit plus, comme aûtrefois, Superabondant, superérogation, superintendant: on dit, surabondant, surérogation, Surintendant.

SUPERBE


SUPERBE, adj. et subst. SUPERBEMENT, adv. [Supêrbe, beman: 2e ê ouv. 3e e muet.] Superbe, adj. 1°. Orgueuilleux. Le 1er se dit plutôt des chôses, le 2d des persones. On dit pourtant Homme fort superbe, esprit superbe. Et substantivement, Dieu résiste aux superbes. Dans cet emploi, il dit plus qu' orgueuilleux. Celui-ci régit quelque--fois le génitif: celui-là s'emploie sans régime. "L'Égipte superbe de son antiquité et de ses institutions. Orgueilleûse vaudrait mieux, ce me semble, et pour la propriété et pour le régime. Gresset dit, les Déités superbes, qu'il fait rimer avec herbes. = {632a} Par extension, on le dit de quelques animaux: Le Paon est un animal superbe; un superbe Coursier. = 2°. En parlant des chôses, somptueux, magnifique. "Entrée, festin, habit, train, meuble superbe: "Superbes bâtimens, ornemens, etc. = On le dit quelquefois des persones: homme superbe en habits, en équipages, etc.
   SUPERBE, s. f. Orgueuil. Il est vieux. Vaugelas ne pouvait le soufrir, et son dégoût a été justifié par l'usage, contre l'opinion de Ménage. — L'Acad. dit qu'il n'est d'usage que dans les matières de dévotion, et qu'il comence à vieillir. "La Superbe précipita le Démon dans les Enfers. "La superbe est le premier des péchés capitaux.
   SUPERBEMENT, d'une manière superbe, orgueilleûse: il marche superbement. = Magnifiquement vétu, meublé superbement.

SUPERCHERIE


SUPERCHERIE, s. f. [2e ê ouv. 3e et dern. e muet, 4e lon.] Tromperie faite avec finesse. "Il m'a fait une supercherie.

SUPERFÉTATION


SUPERFÉTATION, s. f. [Supêrféta--cion: 2e ê ouv. 3e é fer.] Au propre, conception d'un fétus, lorsqu'il y en a déjà un dans le sein de la mère. = Fig. On le dit des ouvrages d' esprit, informes et mal conçus. "Des pièces estimables sont reçues avec un froid dédain, tandis que des superfétations dramatiques, pour me servir de l'expression du grand Rousseau, excitent une frénésie d'aplaudissemens. Ann. Litt. "Ces petites superfétations, dont notre Litérature n'abonde que trop, etc. Linguet. "Ces superfétations académiques, ces déclamations froides ou boursouflées, etc. L'Ab. De Fontenai.

SUPERFICIE


SUPERFICIE, s. f. SUPERFICIEL, ELLE, adj. SUPERFICIELLEMENT, adv. [Supêrfi--ci-e, cièl, ciè-le, leman: 2e ê ouv. 4e lon. au 1er, è moy. aux aûtres; 5ee muet.] Superficie, selon les Géomètres, c'est longueur et largeur sans profondeur. — Dans l'usage ordinaire, c'est la surface des corps: nous ne voyons des corps que la superficie. = Fig. Légère conaissance. "Il ne sait que la superficie des chôses: il n'aprofondit rien: il s'arrête à la superficie. "C' est une liseûse: elle sait un peu de tout. J'ai aussi une petite teintûre, de sorte que nos superficies s'acordent fort bien ensemble. Sév. Le pronom possessif va fort bien avec ce mot dans cette phrâse: mais il ne vaudrait rien âilleurs.

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