Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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du penchant à secourir Persée. Rollin. "Notre prise s'éloigna de nous, à dessein, pour qu'on ne nous soupçonât pas être des Armateurs. Voy. d'Anson. "On la soupçone (cette malle) contenir des papiers importans. Anon. L'infinitif avec de est plus sûr. "Je ne l'aurois jamais soupçoné d'être si raisonable. Dest. L'Ac. ne met d'exemple que de ce régime. "On le soupçone d'avoir empoisoné son parent. = Remarquez qu'avec les chôses, l'infinitif ne convient pas, et qu'il faut se servir de que avec l'indicatif ou le subjonctif. Ainsi, dans la dernière phrâse citée, au lieu de dire: on soupçone la malle contenir ou de contenir, il falait dire, on soupçone qu'elle contient. = 3°. Soupçoner se dit en régime, de celui qui fait le mal, et non pas de celui qui le soufre. "Quelques uns le soupçonèrent d'avoir été empoisoné par Nazerzingue. Let. Édif. Il falait dire, soupçonèrent Nazerzingue de l'avoir empoisoné; ou bien soupçonèrent~ qu'il avait été empoisoné par Nazerzingue. = 4°. Un Auteur anonyme lui fait régir un adjectif "Je le soupçone très-tendrement épris d'une Belle de ce canton. Ce régime est inusité. M. l'Abé Grosier le relève. = 5°. M. Linguet lui done le datif pour régime de la persone: "Il étoit loin encôre de soupçoner à la Dame de... les vues profondes, le plan réfléchi, qu'elle a dévelopé depuis. — Ce régime fait fort bien, à mon avis; mais je n'en ai guère vu d'exemples. = 6°. Être soupçoné, est du petit nombre des verbes passifs, qui régissent l'ablatif: "les ames des héros ont elles un instinct, qui n'est pas même soupçoné des ames vulgaires? Thomas. = 7°. * Se soupçoner est un vrai gasconisme. "Il ne se soupçone pas que c'est vous. Dites: il ne soupçone pas, etc. Gasc. Corr.
   SOUPÇONEUX, défiant, qui est enclin à soupçoner. "Homme soupçoneux; femme défiante et soupçoneûse. "Le malheur est toujours soupçoneux, et souvent injuste. Mong.

SOUPE


SOUPE, s. f. SOUPÉ ou SOUPER, s. m. SOUPER, v. n. SOUPIèRE, s. f. [Soupe, , , piè-re, 2e e muet au 1er, é fermé aux deux aûtres; è moy. au dern.] Soupe, 1°. Potage: sorte de mets, fait avec du bouillon et des tranches de pain, ou des herbes, des légumes, etc. L'Académie ne le dit que du bouillon avec des tranches. = on dit familièrement, venez demain manger

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