Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page C433b

et non pas ordiner, il est, selon l'analogie de dire réordoner, et non pas réordiner.

REPAIRE


REPAIRE, s. m. [Repère: 1re et dern. e muet; 2e è moy. et long] Au propre, retraite des bêtes féroces ou malfaisantes. "Repaire de tigres, d'ours, de serpens.
   Sion, repaire afreux de reptiles impurs,
   Voit de son Temple saint les pierres dispersées.
       Esther.
= Au figuré, on dit, repaire de brigands. TRÉV. Repaire de traitres. Vaug. "M. Palissot dit, repaire de brigandages et de crimes. Le terme n'est pas propre. On ne dirait point, en parlant des bêtes féroces, repaire de cruauté, de férocité. On ne doit donc point le dire au figuré.

REPAîTRE


REPAîTRE, v. n. réc. et act. [Repêtre: 1re et dern. e muet, 2e ê ouv. et long. = Il a un prétérit; je repus, j'ai repu. Du reste il se conjugue comme Paître.] Il est neutre, au propre. Manger; prendre sa réfection. Il a fait dix lieûes sans repaître. "Les chevaux n'ont point repu d'aujourd' hui, il les faut faire repaître. = Au fig. Il est réc. et act. "Homme cruel, qui se repait de sang et de carnage. Repaître quelqu'un, ou repaître son esprit, ou se repaître de chimères, de fumée, de vaines espérances. "Il faudra me consoler de m'être jusqu'ici laissé repaître si vainement de l' idée d'un retour prochain. Cic. à Atticus. MONGAULT. "Elle ne se repait que de ses maux; elle ne s' abreuve que de ses larmes. Jér. Dél.
   Je ne me repais point de pareilles chimères.       Rac.

REPAITRIR


REPAITRIR, voy. REPÉTRIR.

RÉPANDRE


RÉPANDRE, v. act. [1re é fer. 2e lon. 3e e muet.] Je répands, tu répands; il répand; nous répandons; je répandois ou répandais; je répandis, j'ai répandu, je répandrai; je répandrois, ou répandrais; Répands; que je répande, je répandisse; répandant, répandu. = 1°. Verser. On dit répandre, d'une liqueur, qu'on laisse tomber sans le vouloir: prenez garde de répandre, dit-on à un homme, qui porte un vase plein de quelque liqueur: on ne dirait pas bien; prenez garde de verser. Au contraire, verser se dit d'une liqueur qu'on fait couler à dessein dans un vâse. On a versé du vin dans votre verre: il faut le boire. On a répandu du vin, etc. ne vaudrait rien. Néanmoins on dit également verser ou répandre le sang; répandre ou verser des larmes. L. T. Wailly. Acad. Voy. VERSER.

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.