ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"251"> neau ayant 3 piés de bordee, 5 piés de largeur, & environ 15 piés de long.

Les acons ne peuvent soutenir la vague dans les gros tems; elle les combleroit d'abord; ce sont cependant les plus grands de ces sortes de petits bateaux. Cette sorte d'acon, & la manoeuvre de la conduire, est représentée dans la figure 3. Pl. Il. de Péche.

Les pêcheurs du port des Barques se servent de leurs acons pour porter à bord des traversieres les pêcheurs qui n'y pourroient aborder autrement, & à en débarquer leur poisson & leurs filets, les bateaux traversiers étant obligé de rester toujours à l'ancre, & mouillés dans la Charante.

Il y a encore des acons dans la paroisse de Souvas, dans le ressort de l'amirauté de la Rochelle. Les acons que les pêcheurs nomment pousse - pié, de l'action avec laquelle ils les manoeuvrent, sont bien plus étroits que ceux des pêcheurs saintongeois, & ils les poussent aussi d'une autre maniere sur les vases où ils les font glisser. Ceux des ports des Barques & du Lupin les poussent par l'arriere, les pêcheurs se mettent à cet effet dans la vase.

Les acons de Fouras ont 6 à 7 piés de long, ils sont coupés par l'arriere, où est leur plus grande largeur, qui peut encore avoir 14 à 15 pouces au plus vers l'arriere, à environ 2 piés allant dans le milieu; la hauteur du fond au haut du bord est d'environ 12 pouces; le bout de l'acon est pointu, & formé à - peu - près comme une navette de tisserand émoussée: le pêcheur pour la gouverner a un genoux sur la traverse qui est à l'arriere, & qui est taillée commodément pour faire sa manoeuvre; il place ses deux mains sur le berdage de l'acon à bas bord & à stribord, en s'abaissant de maniere qu'avec l'autre pié, qu'il a libre, il pousse sur les vases son acon où il veut le conduire; ces petits engins servent aux pêcheurs à aller tendre des courtines volantes & des rets sédentaires sur des fonds où les vases qui bordent la côte ne leur permettoient pas de pouvoir aborder autrement.

Pousse - piés (Page 13:251)

Pousse - piés, voyez Bernacles & Coquilles.

POUSSE - POINTES (Page 13:251)

POUSSE - POINTES, voyez nos fig. d'Hor ogerie; c'est un outil de laiton dont les Horlogers en gros se servent pour chasser les arbres lisses, les enfencer dans le trou de la piece qu'ils veulent tourner, ou les en faire sortir sans endommager leurs pointes.

POUSSER (Page 13:251)

POUSSER, v. act. (Gram.) faire effort contre quelque chose pour le déplacer. Ce verbe a un grand nombre d'acceptions différentes. On est poussé dans la foule. On pousse une chaise qui nous gêne. On pousse fortement une balle. On pousse un cheval. On pousse son travail, ses conquêtes. On se pousse dans le monde. On pousse à - bout un homme par de bons & de mauvais raisonnemens. On pousse des cris & des voeux, &c.

Pousser (Page 13:251)

Pousser, v. act. (Archit.) on dit qu'un mur pousse au vuide, lorsqu'il boucle ou fait ventre.

Pousser à la main; c'est couper les ouvrages de plâtre faits à la main, & qui ne sont pas traînés, & tailler des moulures sur de la pierre dure.

Pousser est aussi un terme de menuiserie; & on entend par - là travailler à la main des balustres, moulures, &c. (D. J.)

Pousser (Page 13:251)

Pousser, v. act. terme de Doreur sur cuir; on dit en terme de doreur sur cuir, & de doreur - relieur, pousser les filets, pousser des nervures, &c. pour signifier, former sur le cuir ces sortes d'ornemens, en y appliquant de l'or en feuilles par le moyen de petits fers à dorer.

Pousser (Page 13:251)

Pousser au trou, v. n. terme de Carrier; c'est conduire la pierre sur les boules ou rouleaux jusqu'au - dessous du trou où l'on doit la brider avec le cable & son crochet, pour la tirer ensuite sur la forme de la carriere par le moyen de la roue & de son arbre.

Pousser (Page 13:251)

Pousser, (Maréc.) se dit du cheval qui a la pousse, voyez Pousse.

Pousser son cheval, se dit du cavalier qui presse son cheval au galop, & le fait aller très - vîte. Pousser ses dents, c'est la même chose que mettre ses dents, voyez Mettre.

Pousser (Page 13:251)

Pousser, (Marine.) pousser & porter se disent du vent. Nous fimes route par la baie avec la brise de l'est qui nous poussa.

Pousser, voyez Barre de gouvernail. Pousser un bateau avec le croc ou la gaffe.

Pousser (Page 13:251)

Pousser, en terme de Piqueur en tabatiere, c'est garnir des étuis de clous d'argent, ou autre matiere par le moyen du poussoir.

POUSSIER (Page 13:251)

POUSSIER, s. m. (Maçonnerie.) c'est la poudre des recoupes de pierre passée à la claie, qu'on mêle avec le plâtre en carrelant, pour empêcher qu'il ne bouffe. On met du poussier de charbon entre les lambourdes d'un parquet pour le garantir de l'humidité.

Poussier (Page 13:251)

Poussier ou Poulverin, les Artificiers appellent ainsi la poudre écrasée & tamisée.

Poussier (Page 13:251)

Poussier, dans la fabrique de la poudre à canon, est ce qui reste de la poudre après le grain formé par le tamis, ou quand la poudre a été remuée & que le grain s'en est froissé & découvert.

Poussier (Page 13:251)

Poussier, s. m. (terme de Charbonnier.) nom que les Charbonniers donnent à tout le menu charbon, ou à la poussiere de charbon qui demeure au fond d'un bateau; les Doreurs sur cuivre s'en servent pour leurs ouvrages.

POUSSIERE (Page 13:251)

POUSSIERE, s. f. (Physique.) se dit des particules les plus insensibles d'un corps dur que l'on a brisé. Voyez Particule, Corpuscule, Atome

La matiere subtile de Descartes est une sorte de poussiere produite par le frottement & le choc des particules du second élément. Voyez Elément, Matiere subtile, Cartésianisme , &c.

Poussiere (Page 13:251)

Poussiere des étamines, (Botan.) voyez Etamines. Il suffit de répéter ici que le sentiment adopté par les grands botanistes de nos jours, veut avec raison qu'on ait une idée plus noble de cette poussiere que ne l'avoit M. de Tournefort. Il veut qu'on la regarde comme destinée par la nature à rendre le germe des plantes fécond. Il veut que les graines restent stériles, quand elles n'ont pas été vivifiées par cette poussiere, &c. D'un autre côté, la science microscopique a découvert que les grains de poussiere des étamines d'une même plante ont tous une même figure, & que toutes les plantes de différens genres ont une poussiere différemment figurée. Voyez Poussiere sécondante, (Science microscopique.)

Enfin ceux qui n'envisagent que les choses utiles, nous font considérer la poussiere des étamines, comme la matiere unique dont est faite la cire que nous consommons; c'en est assez pour ne pas négliger de porter nos regards sur la poussiere des étamines. (D. J.)

Poussiere farineuse (Page 13:251)

Poussiere farineuse, (Science microsc.) la poussiere farineuse qui se trouve sur le sommet des étamines, varie en couleur dans les diverses especes de fleurs; le microscope a fait voir que tous les grains de cette poussiere sont de petits corps réguliers, uniformes, constamment de la même figure & de la même grandeur dans les plantes de la même espece, tandis que dans celles de différentes especes ils sont aussi différens que les plantes mêmes.

Il est impossible de remarquer cet ordre & cette configuration de la poussiere farineuse, sans conclure que la Providence s'est proposé dans les corps qu'elle a formés si régulierement quelque usage plus noble que celui de les abandonner au gré des vents pour les perdre & les dissiper. Cette réflexion a donné lieu à un plus grand examen microscopique, & cet examen a fait connoître, 1°. que cette poussiere étoit [p. 252] produite & conservée avec un soin extrème dans des vaisseaux nouvellement construits pour s'ouvrir, & la décharger lorsqu'elle est parvenue à sa maturité; 2°. qu'il y a un pistil, un vaisseau séminal ou utérus dans le centre de la fleur propre à recevoir les petits grains de cette poussiere à mesure qu'ils tombent d'eux - mêmes, ou qu'ils sont tirés de leurs cellules; 3°. l'expérience fondée sur quantité d'observations prouve que de - là dépend la fertilité de la semence; car si l'on coupe les vaisseaux farineux ou étamines avant qu'ils soient ouverts & qu'ils aient épanché leur poussiere, la semence devient stérile & incapable de rien produire.

Cette poussiere farineuse doit donc être regardée comme la semence mâle des plantes, & chaque petit grain de semence contient peut - être une petite plante de l'espece de celle où il se trouve. On ne sauroit observer sans surprise les précautions que la nature prend pour empêcher que cette poussiere ne se dissipe inutilement, & pour l'aider à entrer dans le pistil, vaisseau séminal ou utérus qu'elle lui a préparé. La tulipe, par exemple, qui est toujours droite, a son pistil plus court que les étamines afin que la poussiere puisse y tomber directement; mais dans le martagon qui panche en - bas, le pistil est plus long que ses vaisseaux, & il est enflé à son extrémité pour saisir la poussiere qui pend sur lui à mesure qu'elle s'épanche.

C'est un plaisir d'examiner la variété des poussieres d'especes différentes de végétaux. Dans celles de la mauve, chaque petit grain paroît être une balle opaque avec des pointes qui en sortent de tous côtés. La poussiere du tournesol paroît composée de petits corps plats & circulaires, affilés tout - au - tour des côtés, transparens au milieu, & ayant quelque ressemblance avec la fleur qui les produit. La poussiere de la tulipe ressemble à la semence des concombres & des melons. La poussiere du pavot paroît comme de l'orge, avec un sillon semblable qui s'étend d'un bout à l'autre; celle du lis approche de celle de la tulipe.

Je ne veux point prévenir le plaisir des curieux, ou les arrêter par la description d'un plus grand nombre de ces poussieres que chaque fleur les met à portée d'examiner par eux - mêmes; je leur conseillerai seulement de ne pas négliger les vaisseaux qui contiennent cette poussiere, car ils y trouveront des beautés qui les dédominageront de leurs peines.

Ramassez la poussiere farineuse au milieu d'un jour sec & serein, lorsque toute la rosée est dissipée; ayez soin de ne pas l'écraser ou trop presser; mais secouez la doucement avec un petit pinceau de poil fort doux, sur un morceau de papier blanc bien net. Prenez ensuite un simple talc avec vos pincettes; & ayant soufflé dessus, vous l'appliquerez immédiatement après à la poussiere; l'humidité de votre bouche l'attachera au talc. S'il vous paroît qu'il s'y soit attaché une trop grande quantité de poussiere, ôtez - en; s'il n'y en a pas assez, soufflez de nouveau sur votre talc, & touchez - en la poussiere comme auparavant; placez - le dans le trou d'un glissoir, & appliquez - le au microscope pour voir si les petits grains sont placés à votre fantaisie: & lorsque vous les trouverez bien, vous les couvrirez doucement d'un autre talc que vous arrêterez avec l'anneau de cuivre; mais prenez garde que vos talcs ne pressent pas trop la farine, car vous détruiriez sa véritable figure, & vous en verriez les grains tout autres qu'ils ne sont.

Une collection des poussieres les plus remarquables ainsi conservées, servira d'amusement à ceux qui veulent étudier la nature; c'est à eux que je recommande d'examiner avec soin les petites cellules qui contiennent cette poussiere, les pistils & autres parties de la génération des fleurs. Ils peuvent commencer par la scrophulaire à fleur blanche, ou par la mauve commune. Comme toutes les autres fleurs ont des organes pour la même destination, quoique d'une figure & construction différente, on aura de quoi s'occuper.

Je n'ajoute qu'une observation, c'est que les petits grains qui composent la poussiere farineuse des étamines, ne sont pas gros ou petits à proportion de la grandeur des plantes qui les produisent; mais ils ont souvent des proportions directement contraires, comme nous le voyons dans la poussiere de la petite mauve rampante, dont les globules sont plus gros que ceux du tournesol gigantesque. (D. J.)

Poussiere (Page 13:252)

Poussiere, (Critique sacrée.) ce mot dans l'Ecriture est pris figurément & proverbialement. Il désigne l'homme, la multitude, le tombeau. Je vais bien - tôt mourir, dit Job, nunc in pulverem dormiam. Qui pourra compter la multitude des enfans de Jacob, pulverem Jacob? Nomb. xxiij. 10.

La poussiere des piés de Dieu, dans Nahum, j. 3. signifie la quantité de troupes qui devoient attaquer les Assyriens; leur multitude feroit des nuages de poussiere qui s'éleveroient jusqu'au ciel.

Le Sauveur dit à ses disciples, secouez la poussiere de vos piés en sortant de la ville ou de la maison de ceux qui ne voudront ni vous écouter, ni vous recevoir, Matt. x. 4. & Marc, vj. 11. c'étoit une expression proverbiale qui signifioit de n'avoir plus de commerce aves de telles gens, parce qu'il n'y a rien de bon à gagner avec les méchans.

Jetter de la poussiere en l'air, étoit chez les Juifs un signal de colere & d'emportement. On lit dans les Act. xxij. 23. que quelques - uns d'eux furieux contre S. Paul, se mirent à crier, à secouer leurs habits & à jetter de la poussiere en l'air, pour indiquer qu'il falloit le mettre en pieces.

Jetter de la poussiere sur sa tête, étoit une marque de deuil & d'affliction, comme celle de se rouler dans la poussiere. (D. J.)

POUSSIF (Page 13:252)

POUSSIF, adj. (Maréchal.) on appelle ainsi un cheval qui a la pousse. Voyez Pousse.

Poussif outré est celui qui a ce mal excessivement fort.

POUSSIN (Page 13:252)

POUSSIN, s. m. (Econ. rustiq.) petit de la poule. On a donné le nom de poussiniere à la cage sous laquelle on enferme les poussins.

POUSSINIERE (Page 13:252)

POUSSINIERE, s. f. (Econ. rust.) cage à enfermer les poulets nouvellement éclos. On dit l'étoile poussiniere, c'est la constellation des pléades.

POUSSOIR (Page 13:252)

POUSSOIR, s. m. (terme d'Horlogerie.) c'est le pendant d'une montre à répétition. Il est composé d'un cylindre d'or ou d'argent, CC, voyez nos Pl. de l'Horlogerie, au bout duquel est un petit bouton B, plus large, qu'on pousse pour faire sonner la montre; d'un petit anneau a a a, ajusté au bouton par le moyen d'une vis ou d'une goupille, & d'une piece d'acier Eff, qui agit sur la cremaillere, & la fait avancer lorsqu'on pousse la montre. Elle est ajustée de la maniere suivante. Une partie E E de cette piece, formée comme une tige, entre à force dans un trou percé dans le cylindre dont nous venons de parler, & y est fixée au moyen de deux goupilles d'acier. L'autre F F, est une espece de demi - cylindre dont le rayon est égal à celui du cylindre d'or ou d'argent, contre lequel il s'applique. Au bout de ce demi - cylindre est une petite éminence m reservée, afin que le poussoir ne puisse point sortir du canon de la boîte dans lequel il est entré. La plaque du poussoir, voyez Plaque, l'empêche de tourner & de sortir du canon ci - dessus, en partageant le trou de ce canon, & formant à son extrémité un demi - cercle, au - travers duquel le demi - cylindre ne peut se mouvoir qu'avec un jeu convenable.

Poussoir (Page 13:252)

Poussoir, en terme de Piqueur en tabatiere, se dit d'un outil de fer étroit & creux, monté sur une poi<pb->

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