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HORLOGE (Page 8:298)
* HORLOGE, s. m. (Art méchan.) machine qui, par un mouvement uniforme quelconque dont les parties se peuvent mesurer, indique les parties du tems qui sont écoulées. Ainsi tout l'art de l'Horlogerie n'est autre chose que l'application du tems à l'espace.
Les hommes ont senti de bonne heure l'utilité de cet art; voyez dans les articles suivans, les progrès qu'il a faits depuis les premiers tems jusqu'à nos jours.
Horloge (Page 8:298)
Elle distingue deux horloges à eau, l'ancienne, & la nouvelle inventée par Ctésibius; cette derniere étoit une machine hydraulique que l'eau mettoit en action, & qui marquoit par ses mouvemens les différentes heures du jour. La premiere, suivant la description d'Athénée, n'étoit autre chose qu'un vase avec une espece de tuyau étroit, percé d'une petite ouverture, par où découloit goutte à goutte l'eau qu'on y avoit versée. C'est - là cette clepsydre fameuse, à laquelle les orateurs & les historiens font si souvent allusion par tant d'expressions allégoriques, que Harpocration composa un livre exprès, pour en donner l'intelligence.
On mesuroit, nous dit - il, par ces sortes d'horloges à eau le tems des combats des plus habiles orateurs;
de - là vient cette phrase, qu'un fréquent
usage fit passer en proverbe: Qu'il parle dans mon
eau, c'est - à - dire, pendant le tems qui m'est destiné,
En effet, comme on avoit coûtume de verser trois
parts d'eau égales dans le vase, une pour l'accusateur,
l'autre pour l'accusé, & la troisieme pour le
juge; cette coûtume fit naître les expressions usitées
qu'on trouve dans Eschine,
Platon considérant les bornes qu'on mettoit aux
plaidoyeries des avocats par cette distribution d'eau
limitée, n'a pu s'empêcher de dire que les orateurs
étoient esclaves, au lieu que les philosophes étoient
libres, parce que ceux - ci s'étendoient dans leurs
discours sans aucune gêne, tandis que ceux - là
étoient contraints par plusieurs entraves, & sur - tout
par l'écoulement de l'eau d'une miserable clepsydre
qui les forçoit à se taire,
Cependant l'usage du barreau d'Athènes passa dans celui de Rome sans aucune altération. On trouve dans plusieurs endroits des oeuvres de Cicéron, aqua mihi hoeret, aquam perdere. Pline déclamant contre la précipitation avec laquelle les juges de son siecle décidoient des plus grandes affaires; après avoir dit que leurs peres n'en usoient pas [p. 299]
On sait en effet qu'on obligeoit l'orateur de suivre la loi, & qu'on ne lui laissoit pas le tems de prononcer un discours, qui étoit le fruit de plusieurs veilles: in actione aqua deficit, dit Quintilien. Quand les juges doubloient par extraordinaire le tems qui devoit être accordé par la loi, c'étoit clepsydras clepsydris addere.
On observoit seulement de suspendre l'écoulement de l'eau pendant la lecture des pieces qui ne faisoient pas le corps du discours, comme la déposition des témoins, le texte d'une loi, la teneur d'un décret; c'étoit - là aquam sustinere.
Ce soin de mettre l'eau dans l'horloge, ou de l'arrêter, regardoit un ministere inférieur, & les personnes qui l'exerçoient, étoient d'un caractere assez méprisable. Souvent emportés par une haine particuliere ou corrompus par des présens, ils avoient l'art de faire couler l'eau plus promptement: alors dès qu'elle étoit écoulée, un sergent en avertissoit, & l'orateur étoit contraint de s'arrêter: s'il en usoit autrement, celui qui devoit parler après lui, avoit droit de l'interrompre, & de lui dire: Il ne t'est pas permis de puiser dans mon eau; de - là ces expressions proverbiales, parler en son eau, avoir la mesure d'eau, pour signifier être borné & assujetti à un tems fixe.
Mais, malgré la sevérité de la loi, la faveur ou la haine amenerent insensiblement beaucoup d'injustices. Cicéron n'obtint qu'une demi - heure pour la défense de Rabirius, & les accusateurs de Milon eurent deux heures pour l'attaquer. Enfin il arriva que l'horloge d'eau ne s'arrêta plus que pour les gens sans crédit.
D'ailleurs on avoit imaginé toutes sortes de ruses pour accélérer ou retarder l'écoulement de l'eau, soit en employant des eaux plus ou moins épaisses, soit en détachant, ou en ajoûtant de la cire à la capacité du verre.
Les horloges à eau, dont nous venons de parler, étoient encore d'usage à l'armée, pour diviser les veilles aux sentinelles, comme on peut le recueillir des anciens auteurs tactiques: plusieurs peuples s'en servoient aussi, pour marquer les heures du jour & de la nuit; témoin ce que dit César dans sa description de l'Angleterre, qu'il avoit observé par leurs horloges d'eau, que les nuits y étoient plus courtes que dans les Gaules. (D. J.)
Horloge (Page 8:299)
Nous avons fait l'article historique des horloges à
eau; pour ce qui regarde les horloges à sable, voyez
Après que Ctésibius, qui fleurissoit vers l'an 613 de Rome, eut imaginé la machine hydraulique des
Mais la barbarie enveloppa si bien tous les arts dans l'oubli, que lorsque deux cens ans après, le pape Paul I. envoya vers l'an 760, une horloge à rouage à Pepin le Bref, cette machine passa pour une chose unique dans le monde.
Vers l'an 807, le calife Aaron Raschild, si connu par son amour pour les sciences & les arts, ayant contracté une étroite amitié avec Charlemagne, lui fit entr'autres présens, celui d'une horloge, dont nos historiens parlent avec admiration, & qui étoit vraissemblablement dans le goût de celle du Pape Paul I. Ce n'étoit pas du - moins une horloge sonnante, car il n'y en avoit point de telle du tems de Charlemagne, & dans toutes les villes de son empire; il n'y en eut même que vers le milieu du xiv. siecle. De là vient l'ancienne coûtume qui se conserve en Allemagne, en Suisse, en Hollande, en Flandres & en Angleterre, d'entretenir des hommes qui avertissent de l'heure pendant la nuit.
Les Italiens à qui l'on doit la renaissance de toutes les sciences & de tous les arts, imiterent aussi les premiers les horlogès à roues du pape Paul & du calife des Abassides. Cette gloire appartient à Pacificus, archidiacre de Vérone, excellent méchanicien, mort en 846. Il n'est donc pas vrai, pour le dire en passant, que Gerbert qui mourut sur le siege pontifical en 1003, soit l'inventeur des horloges à roues, comme quelques - uns l'ont avancé; en effet, outre que la prétendue horloge de Gerbert n'étoit qu'un cadran solaire, les roues étoient employées dans les horloges dont nous venons de parler, qui quoique vraies clepsydres au fond, devenoient horloges automates par le moyen des roues.
Dans le xiv. siecle, parut à Londres l'horloge de Walingford, Bénédictin anglois, mort en 1325, & elle fit beaucoup de bruit dans son pays; mais bientôt après, l'on vit à Padoue celle de Jacques de Dondis, la merveille de son tems; il nous sera facile de faire connoître au lecteur cette merveille, en transcrivant ici ce qu'en dit un témoin oculaire, le sieur de Mézieres, dans son songe du vieux pélerin. D'ailleurs, c'est un morceau assez curieux pour l'histoire de l'ancienne horlogerie; le voici mot pour mot.
Par telle nuit on peut voir clairement en quel
signe & degré les planetes sont, & étoiles solempnelles
du ciel. Et est faite si soubtilement cette espere,
que nonobstant la multitude des roes, qui
ne se pourroient nombrer bonnement, sans défaire
l'instrument; tout le mouvement d'icelle est gouverné
par un tout seul contrepoids, qui est si grant
merveille, que les solempnels Astronomiens de
loingtaines régions viennent visiter à grant révérence
ledit maistre Jehan, & l'oeuvre de ses mains;
& dient tous les grant clercs d'Astronomie, de Philosophie & de Medecine, qu'il n'est mémoire
d'homme, par escript ne autrement, que en ce
monde, ait fait si soubtil, ne si soulempnel instrument
du mouvement du ciel, comme l'orloge desusdit;
l'entendement soubtil dudit maistre Jehan,
il, de ses propres mains, forgea ladite orloge, toute
de laiton & de cuivre, sans aide de nulle autre
personne, & ne fit autre chose en seize ans tout
entiers, si comme de ce a été informé l'écrivain
de cestuy livre, qui a eu grant amistié audit maistre
Jehan ».
Ce récit simplifié en deux mots, nous apprend que l'horloge de Jacques de Dondis, né à Padoue, marquoit outre les heures, le cours annuel du soleil suivant les douze signes du zodiaque, avec le cours des planetes. Cette horloge merveilleuse, qui fut placée sur la tour du palais de Padoue en 1344, valut à son auteur & à tous ses descendans, le surnom de Horologius, qui dans la suite prit la place du nom même. Cette famille subsiste encore avec honneur en deux branches, l'une aggrégée au corps des Patriciens, & l'autre décorée du titre de marquis.
L'horloge de Dondis excita l'émulation des ouvriers dans toute l'Europe; on ne vit plus que des horloges à roues, à contrepoids & à sonnerie, en Allemagne, en France & ailleurs. L'horloge de Courtray fut une de celles qui fut le plus célébrée; Philippe le Hardi duc de Bourgogne, la fit démonter en 1363, & emporter par charrois à Dijon, où il la fit remonter. C'est l'ouvrage le plus beau, dit Froissart, qu'on pût trouver deçà ni delà la mer; entre les pieces singulieres de cette horloge, décrite par le même auteur, il y avoit vingt - quatre brochettes, qui devoient apparemment servir à faire sonner les heures, ou du - moins à les indiquer.
La France ne fut pas moins curieuse que les autres pays, à se procurer des horloges à la nouvelle mode. Paris montra l'exemple par celle du palais qui est la premiere grosse horloge que la capitale du royaume ait possédée. Elle fut faite par Henri de Vic, que Charles V. fit venir d'Allemagne; il assigna six sols parisis à cet ouvrier, & lui donna son logement dans la tour, sur laquelle l'horloge fut placée en 1370. L'horloge du château de Montargis fut faite vers l'an 1380 par Jean Jouvence.
Mais Nuremberg, ville où les ouvriers se sont toujours signalés par une adresse industrieuse, se distingua singuliérement par la variété de méchanique qu'elle mit dans les horloges de sa façon, Pontus de Thyard, mort évêque de Châlons, rapporte en avoir vû où les heures de chaque jour & de chaque nuit, de quelque durée que fussent l'une & l'autre, y étoient séparément divisées en douze parties égales. M. Fardoit, mort il y a environ quarante - cinq ans, a renouvellé de nos jours cette invention. Il a fait une horloge où le cadran marque deux fois douze heures, séparément sur deux especes d'éventails, dont les branches de l'un s'écartent, à proportion que
On juge bien que l'Horlogerie ne tomba pas en Italie: l'horloge de Dondis, qui y avoit été tant admirée, excita l'émulation d'un habile ouvrier, qui en 1402 en fit une à Pavie presque toute semblable, & fort promptement, sous la protection de Jean Galéas Visconti.
Dans le tems de Louis XI. c'est - à - dire sur le déclin du xv. siecle, il falloit qu'il y eût des horloges portatifs à sonnerie. Un gentilhomme ruiné par le jeu, étant entré dans la chambre de ce prince, prit son horloge, & la mit dans sa manche, où elle sonna: Louis XI. dit du Versdier, non - seulement lui pardonna le vol, mais lui donna généreusement l'horloge. Carovagius sur la fin du même siecle, fit un réveil pour André Alciat, lequel réveil sonnoit l'heure marquee, & du même coup battoit le fusil, & allumoit une bougie.
Vers le milieu du xvj. siecle, la méchanique des grosses horloges s'étendit, & se perfectionna par - tout. Henri II. fit faire celle d'Anet, qui fut admirée. Celle de Strasbourg, achevée en 1573, soutient encore aujourd'hui sa premiere réputation, & passe pour une des plus merveilleuses de l'Europe, comme celle de Lyon passe pour la plus belle de France. L'horloge de Lyon fut construite par Nicolas Lippius de Basle, en 1598, rétablie & augmentée en 1660, par Guillaume Nourrisson, habile horloger lyonnois.
Derham fait une mention tres - honorable de l'horloge de la cathédrale de Limden en Suede, laquelle, selon la description qu'en donne le docteur Heylin, n'est point inférieure à celle de Strasbourg. En un mot, on ne peut douter qu'il n'y ait dans diverses villes de l'Europe, beaucoup d'horloges de ces derniers siecles, d'une structure très - curieuse.
Il paroît même qu'on n'a pas tardé d'exécuter en petit des horloges merveilleuses. Pancirolle assure que de son tems, c'est - à - dire sur la fin du xv. siecle, l'on exécutoit de telles horloges de la grosseur d'une amande, que l'on pouvoit porter au col. Un nommé Myrmécide se distingua dans ce genre de travail; ces derniers siecles ont eu leurs Myrmécides; mais toutes ces petites machines, qui prouvent l'adresse & l'industrie de l'ouvrier, ne sont ni de durée, ni d'un goût éclairé, parce que le violent frottement des pieces qui les composent, augmente à proportion de l'augmentation des surfaces qui suit leur petitesse. (D. J.)
Horloge (Page 8:300)
Dans les commencemens on les appella cadrans nocturnes, pour les distinguer des cadrans solaires.
Quoique ces mesures du tems aient toujours été
en se perfectionnant depuis le tems de leur invention,
elles étoient encore fort imparfaites vers le
milieu du siecle passé. Mais dès que Huyghens eut
imaginé ou perfectionné la maniere de substituer la
pendule au balancier, on les vit dans peu de tems
parvenir à un degré de justesse qu'on n'auroit osé espérer
sans cette heureuse découverte. Voyez l'article
Une horloge, comme on l'a dit, étant une machine qui doit avoir un mouvement égal & d'une assez grande durée pour pouvoir mesurer le tems, on voit qu'il faut d'abord produire du mouvement, & le dé<pb-> [p. 301]
Description des grosses horloges, ou horloges de clochers. Depuis le tems de leur invention, la construction générale a été toujours la même jusqu'aux environs de 1732, que M. Leroi pere inventa les horloges horisontales, qui sont incontestablement préférables aux autres.
Nous avons représenté dans nos planches une
grosse horloge horizontale vue par - dessus. La cage,
qui est une espece de rectangle, est composée des
barres AB, BC, CD, DA, qui sont retenues ensemble
par des clavettes. Ces barres sont posées sur
le champ, afin qu'elles aient plus de forces. FE est
une autre barre posée dans le même sens, & qui sert
à porter les pivots de la sonnerie & du mouvement.
Le rectangle EFCD contient le mouvement, R est
la grande roue; G le rouleau sur lequel s'enveloppe
la corde qui porte le poids. Ce rouleau porte un cliquet
q, qui s'engage dans les croisées de la grande
roue de façon que le rouleau peut bien tourner de
G en X sous la grande roue; mais de G en P il ne
le peut pas. H est la seconde roue; I la roue de rencontre,
& K F la verge des palettes à laquelle le
pendule est attaché; mais qu'on ne peut voir ici à
cause que l'on voit l'horloge en dessus. Ainsi supposant
que le poids P entraîne le rouleau, il fera tourner
la grande roue qui fera tourner la seconde roue,
ainsi de suite jusqu'à la roue de rencontre qui les
tourneroit avec toute la vîtesse qui lui est imprimée
par le poids, si cette vîtesse n'étoit retardée & modifiée
par le pendule que la roue de rencontre est obligée
de faire vibrer en agissant sur les palettes K. On
voit par là, qu'ici le poids P produit le mouvement,
& que l'action du pendule sur la roue de rencontre
au moyen des palettes KK le modifient. Les
nombres des roues & des pignons son. 80 à la grande
roue; 10 au pignon de la seconde roue, qui est
de 72; 8 au pignon de la roue de rencontre, qui
a 25 dents. Comme la grande roue doit faire un tour
par heure, il est facile de voir qu'en conséquence
de ces nombres la pendule battera les secondes.
Voyez là - dessus les articles
Dans cette horloge, il y a, comme on voit, trois roues au mouvement; mais comme le nombre des roues est toûjours desavantageux, à cause que, multipliant les frottemens de l'horloge, elles en augmentent les inégalités; il s'en suit que lorsqu'on le peut, il est toûjours avantageux de diminuer leur nombre, & qu'il seroit mieux dans ce cas - ci de n'avoir que deux roues: par - là on gagneroit deux avantages; car, on diminueroit non - seulement les frottemens, mais on auroit encore un pendule plus long, pendule qui a toûjours plus de puissance régulatrice. C'est ainsi que dans l'horloge exécutée sous les yeux de mon pere pour le séminaire des missions étrangeres, on n'a mis que deux roues avec un pendule, dont chaque vibration est de deux secondes.
Le remontoir est formé par la lanterne N, qui engrene les dents de la roue O adaptée sur le rouleau; ainsi au moyen de la manivelle 20, on remonte le poids.
La sonnerie est contenue dans le rectangle A D E F; 4, Z & Y sont la grande roue, le rouleau & la lan<cb->
Les grosses horloges anciennes ne different point essentiellement de celle - ci quant aux roues du mouvement, de la sonnerie, au volant & aux détentes, &c. mais elles en different beaucoup à l'égard de la cage & de la maniere dont les roues y sont placées. Cette cage est composée d'onze pieces; savoir, de cinq montans, de quatre piliers, & de deux rectangles, l'un supérieur, l'autre inférieur, semblables à - peu - près à celui de l'horloge que nous venons de décrire; chaque rectangle est ajusté & retenu avec les piliers de la même façon que les barres B C, A D, avec les barres C D, A B, ils ont chacun au milieu une traverse comme E F, qui sert à affermir le montant du milieu. Deux autres montans sont placés au milieu des petits côtés des rectangles, de sorte que ces trois montans sont sur la même ligne, & vis - à - vis les uns des autres: ils servent à soûtenir les roues de la sonnerie & du mouvement. Le quatrieme montant est placé sur l'un des deux côtés des rectangles; son usage est de soûtenir la roue de compte, & le pignon qui la fait tourner. Le cinquieme montant est opposé à celui qui porte la roue de compte, & sert à porter la roue de cadran ou l'étoile qui la doit faire tourner. Il suit de cette disposition des montans dans les grosses horloges ordinaires, que les roues du mouvement & de la sonnerie ne peuvent être placées autrement que dans la même verticale, ou à peu - près, d'où il arrive que le frottement produit par le poids sur l'axe de la grande roue, est beaucoup plus grand qu'il ne pourroit l'être; inconvénient qui ne subsiste point dans l'horloge de M. le Roy, & qui est d'autant plus considérable que la grande roue est obligée de faire un tour par heure, pour faire détendre la sonnerie. Pour bien comprendre la raison de ceci, imaginez qu'il y ait une puissance en P, qui tende à faire tourner la grande roue, & que la roue H dans le pignon de laquelle elle engrene, au lieu de se mouvoir, soit arrêtée fixément; il est clair que l'on peut supposer que le fuseau e sur lequel la dent porte, est le point d'appui de la grande roue, & qu'étant entraînée en en - bas par la puissance P, son pivot en conséquence [p. 302]
Mais si l'on suppose pour un moment que la même puissance, au lieu d'être en P, soit en X, & qu'elle tende à faire tourner la roue de G en X, le levier deviendra par ce changement de la seconde espece, la puissance étant à une extrémité, le point d'appui à l'autre, & le poids ou la résistance entre les deux; mais dans un levier de cette espece, la puissance est toûjours plus grande que le poids; donc la pression du pivot sur son trou, occasionnée par la puissance, sera plus grande que cette puissance même, & cela dans le rapport du diametre du rouleau, plus la distance d e à cette même distance; donc lorsque la puissance, qui fait tourner la roue, est entre son pivot & le pignon, la pression est toûjours moindre que cette puissance; & que lorsqu'elle est de l'autre côté, & que le pivot est entre elle & le point d'appuy, cette pression est au contraire toûjours plus grande, mais les frottemens sont dans le même rapport que les pressions; donc, &c.
Ainsi on voit qu'il faut toûjours, autant qu'on le peut, que le poids ou la puissance qui fait tourner la grande roue, soit entre son pivot & le pignon, dans laquelle elle engrene.
Horloge, Poudrier, Ampoulette, Sable (Page 8:302)
Il y a des horloges ou sabliers d'une demi - minute, qui servent à estimer le chemin que fait le vaisseau.
Il y en a aussi d'une heure pour l'usage commun.
On dit, l'horloge dort, lorsque le sable s'arrête, c'est à quoi le timonier doit prendre garde; & l'horloge moud, lorsque le sable coule bien. (Z)
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