ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"208"> funebres. On promenoit Cybele par toute la ville, & chacun faisoit marcher devant elle en guise d'offrande, ce qu'il avoit de plus précieux. On s'habilloit comme l'on vouloit, & l'on prenoit les marques de telles dignités qu'on jugeoit à propos.

C'étoit proprement la Terre qu'on célébroit dans cette fête, sous le nom de la mere des dieux; on lui rendoit tous ces honneurs, pour qu'elle reçût du soleil une chaleur modérée, & des rayons favorables à la naissance des fruits. On avoit choisi le commencement du printems pour cette fête, parce qu'alors les jours commencent à être plus longs que les nuits, & la nature est toute occupée de sa parure & de son renouvellement.

Les Romains emprunterent cette fête des Grecs, qui la nommoient A)NABA/SIS2, renouvellement, par opposition à la veille, KATABA/SIS2, pendant laquelle ils revêtoient les apparences de deuil. Les Romains les imiterent encore en ce point, car ils passoient la veille de leurs hilaries en lamentations & autres marques de tristesse, d'où vient qu'ils nommoient ce jour là un jour de sang, dies sanguinis; c'étoit l'inverse, si l'on peut parler ainsi, de notre mardigras, & l'image du mercredi des cendres. Quand les Grecs furent soumis à l'empire des Romains, ils abandonnerent l'ancien nom de leur fête pour prendre celui d'I(\LARIA, comme il paroît par Photius dans ses extraits de la vie du philosophe Isidore.

Les curieux peuvent consulier Rosinus, Antiquit. rom. lib. IV. c. vij. Turnebe, Adversarior lib. XXIV. Casaubon, not. sur Lampridius, Hist. Aug. script. v. 167. Saumaise sur Vopiscus & Tristan, tom. I. & tom. II. (D. J)

HILARODIE (Page 8:208)

HILARODIE, s. f. (Littérat.) espece de drame chez les Grecs qui tenoit de la comédie & de la tragédie; aussi l'appelloit - on autrement hilaro tragédie.

On sait que la tragédie exigeoit non - seulement, que les personnages fussent des princes ou des héros, mais elle devoit encore rouler sur quelque grand malheur; & soit que la catastrophe en fût funeste, soit qu'elle fût heureuse, elle devoit toujours exciter la terreur & la pitié; c'est ce qui fit qu'Archélaus, roi de Macédoine, dont les idées étoient apparemment très - bornées sur la poésie dramatique, proposant à Eurypide de le faire le héros de quelqu'une de ses tragédies, ce poëte lui répondit: « que les dieux puissent toujours vous préserver d'un pareil honneur!»

L'hilarodie amenoit bien à la vérité sur la scene des personnages illustres, mais ses sujets devoient être gais; & quoiqu'elle eut plus de dignité que la premiere comédie proprement dite des Grecs, qui étoit l'imitation trop grossiere de la vie commune des simples citoyens, c'étoit pourtant une espece de comédie, parce qu'elle avoit pour but d'amuser, d'égayer, & de faire rire les spectateurs.

On croit que les fables rhintoniques ressembloient à beaucoup d'égards aux hilarodies; on les nommoit rhintoniques, du nom de leur auteur Rhinton. Athénée cite de ce poëte une piece intitulée Amphitrion, qui pourroit bien avoir été l'original d'après lequel Plaute a composé le sien. Or l'Amphitrion de Plaute a les caracteres qu'on assigne à l'hilarodie.

Il semble que les parodies dramatiques avoient aussi beaucoup d'affinité avec les hilarodies; mais nous ne sommes pas assez instruits des caracteres distinctifs de toutes ces sortes de drames anciens, pour en marquer les rapports & les différences. (D. J.)

HILARO - TRAGEDIE (Page 8:208)

HILARO - TRAGEDIE, s. f. (Littérat.) piece dramatique mêlée de tragique & de comique, ou de sérieux & de plaisant, ou de ridicule. Voyez Drame.

Scaliger prétend que l'hilaro - tragédie & l'hilarodie sont la même chose; d'autres ont cru que l'hilarotragédie étoit à peu - près ce que nous appellons tragi - comédie, ou une tragédie dont la catastrophe est heureuse, & fait passer le héros d'un état malheureux, dans un état fortuné. D'autres enfin croient que c'étoit, comme nous l'avons dit, un mêlange de tragique & de comique, de choses sérieuses & d'autres ridicules. Voyez Tragédie & Hilarodie.

Suidas dit que Rhinthon, poëte comique de Tarente, fut l'inventeur de ces sortes de pieces, ce qui leur fit donner le nom de Rhintonioe fabuloe. Dict. de Trévoux.

HILDESHEIM (Page 8:208)

HILDESHEIM, (Géog.) ville d'Allemagne dans la basse Saxe, avec un évêché suffragant de Magdebourg. Elle est libre & impériale, quoique dépendante en quelque chose de l'évêque. Le magistrat d'Hildesheim admit la confession d'Ausbourg en 1543, & les deux religions ont subsisté dans la ville depuis ce tems - là. On a conservé la cathédrale à l'évêque, qui est le seul évêque catholique de toute la Saxe. Hildesheim jouit, entre autres beaux privileges, de celui de se gouverner par ses propres loix; cependant les citoyens font serment de fidélité à l'évêque, comme leur seigneur, & à condition qu'il les maintiendra dans leurs franchises & privileges. Le premier évêque d'Hildesheim, nommé Gonther, mourut en 835. Voyez Heiss, histoire de l'Empire, liv. VI. Elle est sur l'Innerste, à 8 de nos lieues S. E. d'Hannover, 9 S. O. de Brunswig, & 9 O. de Wolffenbutel. Long. 31. 50. lat. 52. 28.

Pour ce qui regarde la célebre colonne d'Irminsal, transportée dans le choeur de l'église d'Hildesheim, où elle a servi à soutenir un chandelier à plusieurs branches, nous parlerons de cet ancien monument du paganisme au mot Irminsal.

Les curieux de l'histoire naturelle des fossiles de divers pays, peuvent consulter la description latine de ceux d'Hildesheim, donnée par Frédéric Lachmandar, Hildesh. 1669, in - 4°.

Vous trouverez dans les Dict. histor. les articles de deux Jurisconsultes nés dans cette ville, & connus par quelques ouvrages de Droit; j'entends Hanius (Henri), mort en 1668 à l'âge de 63 ans, & Oldecop (Juste), mort en 1677 âgé de 70 ans. (D. J.)

HILDSCHIN (Page 8:208)

HILDSCHIN, (Géog.) ville d'Allemagne en Silésie, dans la principauté de Troppau, sur la riviere d'Oppa, qui s'y jette dans l'Oder.

HILLÉ (Page 8:208)

HILLÉ, (Géog.) ville d'Asie dans l'Irac - Arabique; elle est entre Bagdat & Coufa, à 79. 45. de long. & à 31. 50. de lat. Quelques voyageurs nomment une seconde Hillé dans le même pays sur le Tigre, entre Vaset & Bassora. On parle d'une troisieme Hillé en Perse, dans le Conrestan, & d'une quatrieme dans la Turquie Asiatique, auprès du Mosul, ou Moussel. (D. J.)

HILLEVIONS (Page 8:208)

HILLEVIONS, s. m. pl. (Géog. anc.) ancien peuple de la Scandinavie. Pline, liv. IV. chap. xiij. en parle comme d'une nation qui habitoit cinq cens villages. C'étoit la premiere & peut - être la seule de la Scandinavie, que les Romains connussent de son tems. Ils occupoient apparemment une partie de la Suede où sont les provinces de Schone, de Blékingie & de Halland. (D. J.)

HILOIRES, ILOIRES, AILURES (Page 8:208)

HILOIRES, ILOIRES, AILURES, s. f. (Marin.) ce sont des pieces de bois longues & arrondies, qui bornent & soutiennent les écoutilles & les caillebotis, en forme de chassis. Voyez Planche V. n°. 77. les hiloires du premier pont. N°. 124. les hiloires du second pont.

Dans un vaisseau du premier rang, ou de quatre - vingt pieces de canons, les hiloires du premier pont au milieu ont neuf pouces d'épaisseur, & onze de largeur; entre le milieu & le côté, elles ont huit pouces d'épaisseur, dix pouces & demi de largeur.

Les hiloires du second pont au milieu ont sept pou<pb-> [p. 209] ces & demi d'épaisseur, & dix pouces de largeur; ceux entre le milieu & les côtés, six pouces & demi dépaisseur, dix pouces de largeur.

Les hiloires du troisieme pont, des gaillards & de la dunette, diminuent proportionnellement. (Z)

HILPERHAUSEN (Page 8:209)

HILPERHAUSEN, (Géog.) ville d'Allemagne en Franconie, sur la Werra, au comté de Henneberg, entre Cobourg & Smalcalde; elle appartient à une branche de la maison de Saxe - Gotha. Long. 28. 15. lat. 50. 35. (D. J.)

HILPOLSTEIN (Page 8:209)

HILPOLSTEIN, (Géog.) petite ville d'Allemagne en Franconie, dans le territoire de la ville de Nuremberg.

HIMANTOPUS (Page 8:209)

HIMANTOPUS, s. m. (Hist. nat. Ornitholog.) oiseau aquatique; il ne mange point de poisson; il a le dessous du cou, la poitrine & le ventre de couleur blanchâtre; les côtés de la tête sont de même couleur au - dessous des yeux; au - dessus il y a une couleur noirâtre, qui est aussi sur le dos & sur les aîles; le bec est noir, il est long & mince, cependant l'oiseau s'en sert très - adroitement pour faire sa proie des chenilles & d'autres insectes. La queue est d'une couleur cendrée blanchâtre; il a des taches noires sur le dessus du cou; ses aîles sont très - longues; la longueur de ses cuisses & de ses jambes est excessive; elle sont très - déliéos, très - foibles, & d'autant moins assurées, que le pié n'a point de doigt en arriere, & que ceux de devant sont courts en comparaison de la longueur des jambes. Ses doigts ont une couleur de sang, celui du milieu est un peu plus long que les autres; ses ongles sont noirs, petits, & un peu courbes. Willug. Ornit. Voyez Oiseau.

HIMÉE (Page 8:209)

HIMÉE, s. f. (Littérat.) c'est le nom que les Grecs donnoient à la chanson des puiseurs d'eau; ce mot vient de I(MA=N, puiser. Aristophane en parle comme d'une chanson qui n'étoit que dans la bouche des personnes les plus viles; car pour reprocher à quelqu'un un chant de mauvais goût, il lui fait dire, d'où avez - vous pris cette chanson de tireur d'eau? La chanson des meuniers porte le même nom de himée dans Athénée; mais Elien & Pollux l'appellent épimulie, de MU/LH, meule, ou moulin. On sait que plusieurs professions dans la Grece avoient une espece de chanson qui leur étoit particulierement consacrée. Voyez Chanson. (D. J.)

HIMERA (Page 8:209)

HIMERA, (Géog. anc.) ancienne ville de Sicile, sur la rive septentrionale de l'isle à gauche, c'est - à - dire au couchant de la riviere de même nom; elle avoit été très - florissante; mais les Carthaginois, sous la conduite d'Annibal, la saccagerent après un siege dont on trouvera les détails dans Diodore de Sicile, liv. XIII. chap. lxij.

Il y avoit des bains fameux au couchant de cette ville, Himeroe thermoe; ces bains devinrent une ville; & c'est sur ce pié - là que Ptolomée les nomme. Ciceron nous apprend même comment cette ville se forma; ce lieu s'appelle encore aujourd'hui Termini, & les ruines de la ville d'Himera, campo di san Nicolo; la riviere d'Himéra se nomme Fiume grande.

Le poëte Stésychore étoit d'Himéra; il fut ainsi nommé pour avoir adapté la maniere de la danse aux instrumens, ou au choeur sur le théatre; il fleurissoit dans la quarante - deuxieme olympiade, c'est - à - dire 610 ans avant J. C. Il mourut dans la cinquante - sixieme olympiade, sous Cyrus, roi de Perse. Quintilien dit que Stésychore avec sa lyre, soutint le poids & la noblesse du poëme épique. Denys d'Halycarnasse lui donne les grandes qualités & les graces de Pindare & de Simonide; son style étoit plein & majestueux, Stesychori graves camoenoe, suivant l'expression d'Horace. Pline ajoûte, que comme Stésychore étoit encore enfant, un rossignol vint chanter sur sa bouche. On ne pouvoit le louer plus délicatement; mais le tems nous a ravi les ouvrages de cet aima<cb-> ble poëte; il ne nous en reste que trente ou quarante vers, qui ne nous permettent pas d'en juger. Sa patrie lui érigea une très - belle statue; non seulement à cause de ses talens dans la poésie lyrique, mais plus encore pour avoir préservé son pays de l'esclavage. Cette ville se trouvant en guerre avec ses voisins, avoit imploré l'alliance de Phalaris, & lui avoit donné le commandement de ses troupes, avec une autorité presque sans bornes. Stésychore tâcha de détourner ses compatriotes de prendre ce parti, & leur raconta qu'autrefois, le cheval étant en différend avec le cerf, eut recours à l'homme, qui véritablement le vengea, mais lui ravit sa liberté: les Himéréens comprirent le sens de l'apologue, remercierent & congédierent Phalaris. Tel fut l'effet de cette fable ingénieuse, qu'Horace, Phedre & la Fontaine ont si heureusement mise en vers; Stésichore en fut l'inventeur.

J'oubliois presque de dire, qu'Himéra passoit pour avoir vû naître la comédie; ce fut dans son sein, si nous en croyons Silius Italicus, & Solin après lui, que ce spectacle amusant parut pour la premiere fois. Cette ville est peu de chose aujourd'hui; Volateran assure pourtant, que de son tems on y voyoit encore un théatre ruiné; les restes d'un aquéduc qui étoit d'une excellente maçonnerie; plusieurs autres monumens antiques, & quantité d'inscriptions que l'on peut lire dans cet auteur. (D. J.)

Himéra (Page 8:209)

Himéra, (Géog. anc.) riviere de Sicile; il y en avoit deux de ce nom, l'une sur la côte septentrionale, & l'autre dans la côte méridionale, ce qui doit s'entendre de leurs embouchures; toutes deux ont leurs sources dans les mêmes montagnes, que les anciens nommoient nebrodes; & leurs sources ne sont pas à une lieue de distance l'une de l'autre. L'Himéra méridionale s'appelle aujourd'hui Fiume salso; l'Himéra qui coule vers le Nord se nomme Fiume grande. (D. J.)

HIMMELBRUCK (Page 8:209)

HIMMELBRUCK, (Géog.) ville d'Allemagne en Westphalie, dans la principauté de Minden, sur une petite riviere qui se jette dans le Weser.

HIMMELSTEIN (Page 8:209)

HIMMELSTEIN, (Géog.) petite ville de Bohème dans le cercle d'Elnbogen, où il y a des mines.

HIMPOU (Page 8:209)

* HIMPOU, s. m. (Hist. mod.) juge criminel à la Chine, son tribunal est un des tribunaux souverains. L'himpou réside à Pekin, capitale de l'empire.

HIN (Page 8:209)

HIN, s. m. (Hist. anc.) mesure creuse des anciens Hébreux. C'étoit leur demi - boisseau ou le demi<-> scah, ou la sixieme partie du bath. Il tenoit quatre pintes, chopine, demi - septier, un posson, cinq pouces cubes & un peu plus. Voyez Bath. Dictionn. de la Bible.

Le demi - hin étoit de deux pintes, demi - septier, un posson, cinq pouces cubes, & [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de pouces cubes, mesure de Paris, selon le même auteur. (G)

HINDOO (Page 8:209)

HINDOO, (Géog.) ville des Indes, sur la route d'Amadabar à Agra, dans les états du Mogol, remarquable par son excellent indigo. Long. 100. lat. 26. 30. (D. J.)

HINGISCH (Page 8:209)

HINGISCH, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) nom persan de la plante d'où découle l'assa foetida. Le célebre Kempfer la caractérise hengisch umbellifere, approchant de la livêche, à feuilles branchues comme celles de la pivoine, à grande tige, à graines feuillées, nues, droites, semblables de forme à celles de la berce, ou du panais des jardins, plus grandes cependant, plus noires, & cannelées. Mais vous trouverez la description complette de l'hingisch au mot Assa foetida. Elle mériteroit cette plante de porter le nom de Kempfer, puisque c'est lui le premier qui nous l'a fait connoître, & qu'il se détourna dans ses voyages de 40 ou 50 milles de chemin, pour en pouvoir donner une histoire véritable. (D. J.)

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