RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"981">
Ce qu'il y a de singulier dans ce nom, c'est qu'il est d'usage chez plusieurs nations d'Europe & d'Asie, & que sous differentes formes & en différens dialectes, il est par - tout l'expression d'une injure grossiere.
Le changement du b en u donne gaur, autre nom des Guebres; une inflexion legere dans les voyelles donne giaour chez les Tures qui ont fréquemment ce mot à la bouche, & qui le prodiguent particulierement en faveur des Juifs, des Chrétiens, des infideles, & de tous ceux qu'ils veulent outrager & insulter: le changement du g en k, donne kebre, qui est aussi d'usage; & celui du b en ph, produit kaphre & kasre, nom que plusieurs peuples d'Afrique ont reçû des Arabes leurs voisins, parce qu'ils ne suivent point la loi de Mahomet.
L'inverse & la méthathèse des radicaux de ce nom de gebr, qui dans l'hebreu sont gabar, gibor, giber, & geber, ont porté dans l'Europe par le canal des Phéniciens ou des Arabes espagnols, les expressions populaires de bogri, borgi, bougari, & bougeri, qui conservent encore l'idée du crime abominable dont les Guebres sont accuses par les Persans modernes; nos ayeux n'ont pas manqué de même d'en décorer les heretiques du douzieme siecle, & nos étymologistes ont savamment dérivé ces mots des Bulgares, à Bulgaris.
Les racines primitives de ces noms divers ne portent cependant point avec elles le mauvais sens que le préjugé leur attribue; gabar dans l'hébreu signifie être fort, être puissant, être valeureux, dominer: gibor & giber y sont des épithetes qui indiquent la force, le courage, la puissance, & l'empire. Geber désigne le maitre. le dominateur; & gebereth, la maitresse: d'où nos ancêtres ont formé berger & bergereth. Les Chaldéens dérivent aussi de cette source guberin, en latin gubernatores, & en françois gouverneurs. Les Orientaux anciens & modernes en ont tiré Gabriel, Kébrail, Kabir, Giaber, & Giafar, noms illustres d'archanges & de grands hommes.
Les dérives de gibor, de bogri, & de borgi, désignent encore chez les flamans, un bel homme, un homme puissant & de taille avantageuse; & nous exprimons le contraire par le diminutif rabougri: ce qui prouve que nos anciens ont connu le sens naturel & veritable de ces dénominations.
Si cependant elles sont devenues injurieuses pour
la plupart, c'est par une allusion dont il faut ici
chercher la source dans les légendes des premiers
âges du monde; elles nous disent qu'il y a eu autre
fois des hommes qui ont rendu leur nom celebre par
leur puissance & leur grandeur; que ces hommes
couvrirent la terre de leurs crimes & de leurs forfaits,
& qu'ils furent à la fin extermines par le feu du
ciel: cette race superbe est la même que celle des
géants, que les Arabes nomment encore giabar, &
au plurier giabaroun, potentes, & que les anciens ont
appellé gibor & gibborim, ainsi qu'on le voit en plusieurs
endroits de la bible. Nous devons donc présumer
que c'est sous cet aspect particulier que le nom
de gibor avec ses dialectes gebri, bogri, borgi, & leurs
derivés, sont devenus chez tant de peuples différens
des termes insultans; & que c'est de - là qu'est sortie
l'application presque générale qu'on en a faite à tous
ceux que la justice ou le fanatisme calomnieux ont
accusés de ce même crime qui a fait tomber le feu du
ciel sur la tête des puissans mais abominables gibborim. Article de M.
GUEDE (Page 7:981)
GUEDE, s. f. ou
Le pastel vient d'une graine semée tous les ans au printems, & qui produit une plante appellée en latin glastum satum. On cueille ordinairement quatre
Cela fait, on les broye & on les réduit en poudre; on les laisse ensuite sur le plancher, & on les arrose: c'est - là l'opération qu'on appelle coucher.
Lorsque le pastel s'est ensuite échauffe, & qu'il a fumé quelques jours, il devient entierement sec: c'est ce qu'on appelle blanchir.
Huit jours apres il est bon à employer par les Teinturiers.
Les anciens Bretons se servoient de pastel pour se colorer le corps.
Quelques uns prétendent que c'est de cette plante appellée glastum en latin, qu'est venu le nom de glass qui signifie wede dans les pays du nord; & d'autres prétendent que glas & glastum sont tirés de l'ancien breton, dans lequel glass signifioit la couleur bleue.
Le pastel bleu est le plus foncé de tous; il est d'une couleur fort approchante du noir, & sert de base à former différentes couleurs qui servent d'échelles aux Teinturiers pour former les différens degrés des pastels. Chambers.
GUELFE (Page 7:981)
GUELFE, s. m. (Hist. mod.) nom de la faction opposée à celle des Gibelins.
Les étymologies différentes, aussi puériles qu'incertaines du nom de ces deux factions, recueillies dans les Bellandistes, le dictionnaire de Trevoux & autres lexicographes, ne se retrouveront pas ici.
Nous nous contenterons de rappeller à la mémoire, que les Guelfes tenoient pour le pape & les Gibelins pour l'empereur; qu'après des dissensions qui sembloient passageres, la querelle de la couronne impériale & de la thiare s'échauffa violemment, divisa l'Italie au commencement du treizieme siecle, la remplit de carnage, de meurtres, d'assassinats, & produisit d'autres malheurs qui ont troublé le monde: mais il faut tâcher de les oublier & porter ses yeux sur la renaissance des Beaux - Arts qui succéderent à ces cruelles desolations. (D. J.)
GUELDRE (Page 7:981)
GUELDRE, (
Le duché de Gueldre considéré dans toute son étendue, est borné au nord par le Zuydersée & par la province d'Overissel; au sud par le duché de Cleves, par l'électorat de Cologne, & par le duché de Juliers; à l'oüest par le Brabant, la Hollande, & par la province d'Utrecht; à l'est il touche par le comté de Zutphen, à l'évêché de Munster.
Cette étendue de pays a été habitée depuis Jules - César, par les Sicambres, par les Ménapiens, par les Mattiaques, & par les Ténétériens; les Romains en ont possédé une partie jusqu'à l'ancien bras du Rhin, & ils l'avoient jointe à la seconde Germanie; les Francs & les Frisons l'occuperent ensuite; & ceux - ci ayant été vaincus, tout ce pays fut uni au royaume d'Austrasie, qui fut lui - même joint à l'empire dans le douzieme siecle, sous le regne d'Othon le Grand. On sait comment il a passé depuis entre les mains de Charles - Quint & de Philippe II. & comment ce dernier en perdit la plus grande partie par la confédération qui se forma sous son regne en république indépendante. (D. J.)
Gueldre (Page 7:981)
Gueldre (Page 7:982)
Gueldres (Page 7:982)
GUELLES (Page 7:982)
GUELLES, terme de Blason, qu'on a dit autrefois pour gueules; couleur rouge appellée ainsi de la gueule des animaux.
GUÉONIM, ou GÉHONIM (Page 7:982)
GUÉONIM, ou GÉHONIM, (Théolog.) mot hébreu qui signifie excellent; c'est le titre qu'ont pris certains rabbins qui demeuroient dans le territoire de Babylone, comme M. Simon l'a remarqué dans son supplément aux cérémonies des Juifs: il observe en même tems que les Arabes s'étant rendus les maîtres de ce pays là, & ayant détruit les écoles des Juifs, les Guéonims se retirerent en Europe & principalement en Espagne ou R. Isaac Alfe > vivoit sur la fin des tems où les Guéonims ont été en crédit, fit un excellent recueil des décisions de la gémare qui est une glose du talmud, sans s'arrêter aux questions & aux disputes inutiles: Buxtorf, dans sa bibliotheque des rabbins, a parlé fort au long de cet ouvrage.
Il y a grande apparence que ces Guéonims ou Géhonims sont les mêmes que ceux que d'autres auteurs
appellent Gaons. Voyez
GUÊPE (Page 7:982)
GUÊPE, s. f. vespa; mouche qui a beaucoup de rapport avec l'abeille, mais qui en differe par des caracteres très - marqués: le plus apparent au premier coup - d'oeil, est le filet, par lequel le ventre de la guêpe tient au corcelet; ce filet est plus ou moins long dans les différentes especes de guêpes, tandis qu'on ne le voit pas dans les abeilles. On peut aussi distinguer aisément les guêpes par leurs couleurs jaunes & noires qui forment des taches & des raies. Elles n'ont point de trompe, mais leur lévre supétieure est plus grande & plus longue que l'inférieure, & sert en quelque façon de trompe pour détacher les alimens & les porter à la bouche: il y a aussi deux dents, une de chaque côté de la tête, qui se touchent en - devant par leur extrémité, & qui broyent les corps que la lévre supérieure ne pourroit pas entamer. Enfin les guêpes sont différentes de toutes les autres mouches à quatre ailes, en ce que les ailes supérieures p>ssent fort étroites, & sont pliées en deux, suivant leur longueur, lorsque l'insecte est en repos, mais elles se déplient lorsqu'il vole. On a
Il y a plusieurs especes de guêpes; les unes habitent sous terre, & les autres en plein air: les premieres sont les plus communes: on les a nommées guêpes soûterreines, à cause que leurs nids sont dans la terre, & guêpes domestiques, parce qu'elles entrent dans les maisons & qu'on les voit manger dans les plats que l'on sert sur les tables. Ces guêpes vivent plusieurs ensemble comme les abeilles. Il y a des guêpes mâles & des guêpes femelles, mais la plûpart n'ont point de sexe, c'est pourquoi on leur donne le nom de mulets: on les appelle aussi guêpes ouvrieres, parce qu'elles travaillent à la construction du nid, & qu'elles y apportent des alimens. Les guêpes mâles, femelles, & mulets d'un même nid viennent d'une seule mere, qui est fécondée dans l'automne, & qui après avoir passé l'hyver dans quelque lieu abrité, se trouve au printems en état de faire sa ponte.
Cette guêpe creuse un trou dans un lieu où la terre
est facile à remuer, & où il n'y a point de pierres:
c'est ordinairement dans un pré, dans un champ,
ou sur les bords d'un grand - chemin. Quoique seule,
elle déplace une assez grande quantité de terre pour
former une cavité où elle puisse construire le commencement
d'un guêpier, c'est - à - dire d'un nid qui
doit contenir un très - grand nombre de guêpes. Voyez
Dès que les guêpes sortent des alvéoles, elles aident
la mere à nourrir les vers, & à construire le
guêpier, tandis qu'elle continue sa ponte. Tous les
premiers oeufs ne produisent que des mulets; & lorsqu'il y en a un assez grand nombre pour multiplier
les alvéoles, pour soigner les vers, & pour apporter
la nourriture, la mere ne sort plus du guêpier,
elle pond continuellement. Après qu'il y a plusieurs
milliers de mulets éclos, elle commence à pondre
des oeufs de mâles & de femelles. Elle dépose ces
oeufs dans des alvéoles qui ne se trouvent que dans
les quatre ou cinq derniers gâteaux du guêpier, &
qui sont plus grands que ceux qui renferment les
oeufs des mulets. Les guêpes femelles sont plus grandes
que les mâles, & les mulets plus petits; ceuxci
sont de deux grandeurs différentes, de même que
les mâies. Les mulets ont un aiguillon qui cause plus
de douleur que celui des abeilles; les femelles ont
aussi un aiguillon, & il est plus long & plus gros que
celui des mulets; les mâles n'en ont point. Lorsqu'il
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.