ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"261"> pouces de base. Vous prenez sur la base de votre troisieme espace, de part & d'autre de l'arête, six pouces: vous tirez encore des paralleles à l'arête, & vous formez deux autres parallelogrammes dont la base a six pouces, & la hauteur, deux pouces & demi. Cela fait, vous placez votre quarré à brousse - poil relativement à vous, c'est - à - dire le poil couché de votre côté. Vous tenez votre couteau de la main droite: vous vous inclinez un peu sur votre ouvrage: vous placez vos deux mains au - dessus de votre quarré, & vous coupez votre quarré selon les lignes A B, a b; vous retournez votre peau de maniere que les sections A B, a b, soient paralleles à votre corps, & vous faites les sections par les lignes B C, b c; vous remettez votre peau comme elle étoit, & vous coupez ainsi votre peau en escalier A B C D E F, a b c d e f, jusqu'à la ligne F f. Vous séparez votre peau en deux selon la ligne F f, & le morceau A a, F f en deux autres, selon l'arête ou ligne Q q. Voyez les Planches du Pelletier.

Cela fait, vous ralongerez votre quarré, en ajustant deux de vos morceaux, de maniere que le point R de l'un se trouve au point Q, & par conséquent le point S au point Q, & le point q au point S.

Vous coupez la portion inférieure de la peau qui est au - dessous de la ligne F f, de la même maniere. Par ce moyen, la peau qui ne portoit que dix - sept pouces de longueur, en portera vingt - deux, sur douze de large; & cette coupe s'appelle coupe en échelle.

L'on coupe en échelle les oursins qui n'ont pas assez de longueur, & c'est la maniere de leur en donner ce qui leur en manque.

Quand on destine les oursins à des manchons d'homme, on les coupe encore autrement; on trace l'arête: on marque au haut de l'arête neuf pouces de chaque côté, ce qui donne dix - huit pouces de large: on prend le couteau, on passe la main au bas de la culée contre l'arête, comme si l'on se proposeit de separer l'oursin en deux; on le conpe de - là en chamfrein, de maniere que la section vienne se terminer au haut, à huit pouces de distance de l'arête; on en fait autant de l'autre côté. On a alors un morceau de peau fait en cone, dont la pointe est à la culée. Vous faites rentrer cette pointe en - dedans des deux morceaux, en descendant les deux morceaux à cinq ou six pouces plus bas que la pointe, ce qui donne une augmentation d'environ huit pouces sur cette peau.

Si le poil d'un oursin n'est pas fort court, on ne lui donne pour un manchon d'homme que vingt - six à vingt - sept pouces; s'il est fort court, on lui en accorde vingt - neuf à trente. Pour la largeur du quarré, elle est de dix - huit pouces.

Quant à la coupe d'une grande peau d'ours de laquelle on peut tirer deux manchons d'homme, sans être galonnés, voyez - en le patron, fig. 2.

Commencez à lever les ventres de la peau de chaque côté, où ils ne sont pas assez garnis de poil pour être travaillés avec le corps. Marquez l'arete: toarnez la peau du côté du poil: prenez votre plomb; tracez au - dessous de la nuque du col un trait sort, qui puisse se diseerner du côté du cuir, comme nous l'avons prescrit plus haut; que ce trait representé par la ligne a a, atteigne au - dessous des deux pattes de devant. Formez un pareil trait b b au bas, qui atteigne au - dessus des deux partes de dertiere. L'erpace compris entre les lignes a a, b b, sera le corps; la seule portion de la peau pour laqueile, à proprement parler, le travail se fait.

Ensuite avec votre couteau, dépecez ce corps en autant de pieces qu'il y a d'espaces particuliers terminés par des lignes.

Vous aurez du côté de la nuque du col des demi-palettes 3, 3, 3. Elevez ces dernieres palettes au - dessus des manches des grandes palettes 2, 2, ensorte que les queues 4, 4, 4, des demi - palettes 3, 3, 3, soient appliquées aux queues 4, 4, des palettes entieres 2, 2; suivez la même disposition par en - bas, c'est - à - dire disposez les dernieres palettes 7, 7, par rapport aux grandes palettes 8, 8, 8, comme nous vous avons preserit de placer les demi-palettes 3, 3, 3, par rapport aux grandes palettes 2, 2; vous placerez ensuite les deux grandes palettes 2, 2, par rapport aux grandes palettes 8, 8, 8, de maniere que les queues inférieures des palettes 2, 2, répondent aux queues superieures des palettes 8, 8, 8. Alors votre peau se trouvera ralongée d'une quantité plus ou moins grande, selon l'étendue de la peau. Si l'alongement n'est pas assez considérable, vous éleverez les morceaux de la tête, & baisserez ceux de la culée d'une quantité plus considérable: & vous dirigerez votre coupe sur les lignes de la figure 3.

Pour travailler commodément le manchon coupé sur le patron de la figure 2. vous pliez votre peau de la tête à la culée, le cuir en - dedans; vous frappez sur le pli, pour qu'il reste tracé sur le cuir; vous retournez la peau du côté du cuir, vous la coupez selon la ligne tracée; vous faites coudre vos coins: quand ils sont cousus, vous pratiquez aux bords qui forment la longueur du manchon, des hoches, comme vous voyez figure 4. C'est par le moyen de ces hoches dont les pleins & les vuides se correspondent, que vous arrondirez sans peine votre manchon. Couchez - le sur sa longueur faisant entrer les redens dans les vuides, de la quantité convenable; levez ensuite deux petites bandes de peau le long des ventres; qu'elles ayent neuf pouces & demi de hauteur, & dix lignes de largeur; bordez - en les côtés de vos quarrés qui forment l'entrée du manchon, & votre manchon sera achevé Cette coupe s'appelle coupe en palette.

Remarquez 1° que sur nos figures les chiffres y sont disposés, de maniere que si vous observez de placer les mêmes sur une même ligne, en haussant & baisant vos morceaux, vos quarrés se trouveront formés.

2°. Que quand la peau est coupée & ses morceaux appointés, c'est - à - dire cousus à leur place, il faut prendre une petite planche de trois pouces en quarré, de l'épaisseur de trois lignes, & pointues d'un côté, qu'on appelle paumelle, & rabattre les coutures avec la paumelle; ensuite aligner votre quarré; tracer le milieu avec le plomb; de chaque côté de la ligne du milieu, laisser un demi - pouce, ce qui forme un pouce tout le long de l'arête; couper le quarre par bandes & toûjours longitudinales, qui n'ay ent qu'un demi - pouce de large, excepté celle du milieu, & placer entre ces bandes un ruban de fil de la largeur de quatre lignes, que vous y cousez; ce qui sert à relargir votre quarré. Il faut avoir grand soin de ne point mêler les bandes.

La figure 5. représente encore une coupe d'oursin, où il y a dequoi faire deux manchons: coupez votre peau; cousez - la; rabattez les coutures à la paumelle; tracez l'arête; divirez par bandes d'un pouce de largeur, comme ci - dessus; placez vos bandes, comme vous voyez fig. 6. de maniere que routes les bandes qui ont un même chiffre soient rapportées à côté les unes des autres & cousues ensemble, & que l'arête se trouve autant dans un quarré que dans l'autre. Achevez à la maniere accoûtumée.

Voici une autre coupe qui peut convenir au loupcervier, où il y auroit dequoi fournir deux manchons.

Etendez la peau sur son quarré; du côté du cuir; séparez - en les pattes en pointe, comme vous voyez figare 7. cousez ces endroits; tournez ensuite votre peau du côté du poil; tirez les lignes de la nuque du [p. 262] cou & de la culée où le poil est différent, ensorte que le corps se trouve compris entre ces lignes. Coupez cette peau en suivant les lignes de la figure 7. alongez - la ensuite de la quantité convenable, augmentant & diminuant les dimensions à discrétion. Cela fait cousez les morceaux; passez legerement à la paumelle; auparavant, si vous voulez, mettez votre peau deux heures à la cave pour l'amollir, le cuir contre terre; rabattez les coutures; coupez un peu le bas de la culée, en effleurant ce qui paroît cotonné; donnez à votre manchon sa hauteur; séparez la tête de la peau; divisez le reste selon la ligne de l'arête. Rejoignez les deux ventres l'un à l'autre; cousez - les; rabattez les coutures; divisez le tout par des lignes tracées sur le cuir, à la distance d'un pouce les unes des autres; faites autant de bandes; rejoignez ces bandes selon la fig. 8. cousez ensemble les bandes de cette figure, qui sont chiffrées à chaque bout, & ensemble celles qui ne le sont pas. Dans cette coupe, les ventres se trouvent autant dans un des quarrés de manchons, que dans l'autre.

On employe aussi les pattes & la tête en manchon & autres ouvrages; mais ils ne sont pas de prix.

En voilà suffisamment pour faire entendre que la coupe n'est pas la moindre partie de l'art du Fourreur. Voyez, à l'article Pelleterie, ce qui concerne le commerce de peaux.

Les Fourreurs s'appellent marchands Pelletiers Haubaniers - Fourreurs; Pelletier, du commerce de peaux qui constitue leur état; Haubanier, d'un droit dit de hauban, qu'ils payoient pour le lottissage de leurs marchandises dans les foires & marchés de Paris; & Fourreur, des ouvrages qui portent ce nom.

Il est défendu par leurs statuts de prendre un compagnon sans attestation du maître qu'il quitte; de meler du vieux avec du neuf; de fourrer des manchons pour les Merciers & Fripiers; de faire le courtage de marchandises de Pelleterie & Fourrerie, &c.

Les Pelletiers Haubaniers - Fourreurs sont le quatrieme des six corps des marchands de Paris. Leurs premiers statuts sont de 1586, & les derniers de 1648. Ils ont formé deux corps; l'un de Pelletiers, & l'autre de Fourreurs, qu'on a réunis. On ne peut avoir qu'un apprenti à la - fois. On fait quatre ans d'apprentissage, & quatre de compagnonage. L'apprenti ne doit point être marié, forain, ou étranger. Six maîtres & gardes gerent les affaires de la communauté; trois sont anciens, & trois nouveaux. Le premier des anciens est le grand - garde; il est le chef de la communauté. Le dernier des nouveaux en est comme l'agent. On procede à l'élection des officiers de la communauté tous les ans, le samedi qui est entre les deux fêtes du Saint - Sacrement. Ces officiers peuvent porter dans toutes les cérémonies où ils sont appellés, la robe de drap à collet noir, à manches pendantes, bordée & parmentée de velours; ce qui est proprement la robe consulaire. Voyez les statuts de cette communauté.

FOURRIER (Page 7:262)

FOURRIER, s. m. (Hist. mod.) c'est ainsi qu'on appelle des officiers de la maison du roi, qui lorsque la cour voyage, ont soin de retenir des chariots pour transporter les équipages & bagages du roi: c'est ce qu'on nomme fourrier de la cour.

Dans l'infanterie françoise il y a aussi des soldats nommés fourriers, chargés de distribuer à leurs camarades les billets de logement lorsqu'ils arrivent dans une ville. Ces fourriers marchent toûjours enavant du corps. Dans la cavalerie on les nomme maréchaux des logis. Voyez Maréchal des Logis. (G)

FOURRIERE (Page 7:262)

FOURRIERE, s. f. (Jurispr.) il se dit des bestiaux trouves en délit, pris & emmenés par le propriétaire ou fermier de l'héritage sur lequel ils ont commis le delit. Ces bestiaux doivent être remis à la garde de la justice; c'est ce qu'on appelle les mettre en fourritre, parce qu'on les donne à garder & nourrir. Lorsque le délit est prouvé, on condamne le propriétaire des bestiaux à payer non - seulement le dommage, mais aussi les frais de la fourriere. (A)

FOURRURE (Page 7:262)

* FOURRURE, s. f. ce qui sert à garnir, doubler, soit pour la solidité, soit pour la commodite, soit pour le luxe & l'ornement. On fourre les bijoux d'or & d'argent de corps étrangers, pour les rendre solides: on dit dans ce cas plûtôt garniture que fourrure. On fourre un habit de peaux garnies de leur poil. On fourre aussi quelquefois pour tromper, comme des bottes de foin fourrées. La fourrure est encore un habit particulier aux docteurs, licentiés, bacheliers, professeurs, &c. de l'université. Voyez Docteur.

Fourrure (Page 7:262)

Fourrure, (Marine.) c'est une enveloppe de vieille toile à voile, ou de fils & cordons des vieux cables, que l'on met en tresse ou petite natte, & dont on enveloppe toutes les manoeuvres de service pour les conserver. On en met aussi autour du cable, pour le conserver à l'endroit où il passe dans l'écubier, & lorsque l'ancre est mouillée. (Z)

Fourrure (Page 7:262)

Fourrure ou Rombaliere, (Marine.) c'est un revêtement de planches qui couvrent par - dedans les membres des grands bâtimens à rame. (Z)

Fourrures (Page 7:262)

Fourrures, en termes de Blason, ce sont les doublures des robes, des lambrequins, qui marquent la qualité des personnes. Voyez Mantfau, &c.

FOUTEAU (Page 7:262)

FOUTEAU, s. m. fagus. Voyez Hltre.

FOWEY (Page 7:262)

FOWEY, (Géog.) bourg à marché d'Angleterre, situé à l'embouchure d'une petite riviere qui porte son nom, dans le comté de Cornoüailles, entre Falmouth & Plimouth. Ce bourg qui envoye deux députés au parlement, est à 70 lieues S. O. de Londres. Long. 12d. 30'. lat. 50d. 12'. (D. J.)

FOYER (Page 7:262)

FOYER, s. m. ce mot a deux acceptions, l'une en Géométrie, l'autre en Optique, & ces deux acceptions ont quelque chose d'analogue.

En Géométrie il s'employe principalement en parlant des sections coniques: on dit le foyer de la parabole, les foyers de l'ellipse, les foyers de l'hyperbole; & on a expliqué au mot Conique ce que c'est que ces foyers. On a appellé ces points foyers, par la propriété qu'ils ont de réunir les rayons qui viennent frapper la courbe suivant certaines directions. Cette propriété est détaillée au mot Conique. Voyez ausse Ellipse, Hyperbole, & Parabole

Les points qu'on appelle aujourd'hui foyers, s'appelloient autrefois umbilics ou nombrils, umbiliei; parce qu'on peut les regarder comme les points les plus remarquables qui se rapportent à la courbe, & qu'on peut même déterminer l'équation de la courbe par des rayons tirés à ces points, ainsi qu'on l'a vû au mot Ellipse.

Il est quelquefois plus commode de représenter une courbe par l'équation entre les rayons tirés d'un point fixe à cette courbe, & les angles que forment ces rayons, que de la représenter par l'équation entre les co - ordonnées rectangles (Voyez Courbe & Equation); en ce cas on donne quelquefois par extension le nom de foyer à ce point fixe, duquel on suppose que les rayons soient tirés, quoique co point n'ait pas la propriété de rassembler les rayon, qui tomberoient sur la courbe. Tel seroit par exemple le point F (figure 18. Coniq.), par rapport à la courbe A M m, si on déterminoit l'équation de cette courbe, non par le rapport en're les variables A P & P M, mais par le rapport entre la variable F M, & l'angle variable A F M, que la ligne F M fait avec la ligne fixe FA Voyez la seconde section des infin. ment petits de M. de l'Hopital, vers la fin.

En Optique on appel e foyer d'un miroir, foyer d'un verre, foyer d'une lunitte, le point où les ravons refléchis par le miroir, ou rompus par le veire ou la

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