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ESCARBOUCLE (Page 5:932)
ESCARBOUCLE, s. m. (Hist. nat. Litholog.) carbunculus, anthrax, pierre précieuse à laquelle les anciens ont donné ces noms, parce qu'elle ressembloit à un charbon ardent lorsqu'on l'exposoit au soleil. Dans ce sens, toutes les pierres transparentes de couleur rouge, sur - tout le grenat, sont des escarboucles. On s'est imaginé que le vrai escarboucle des anciens brilloit même dans les ténebres autant qu'un charbon ardent; & comme on n'a point vû de pierre qui eût cette merveilleuse propriété, on a crû que l'escarboucle des anciens étoit perdu; car on ne peut pas dire que les pierres qui restent lumineuses pendant quelque tems dans les lieux les plus obscurs, y brillent comme des charbons ardens. Il y a tout lieu de croire que l'escarboucle des anciens n'étoit qu'une pierre transparente, de couleur rouge comme le grenat, qui résiste plus qu'un autre à l'action du feu; c'est encore un caractere que Théophraste attribue à l'escarboucle. (I)
ESCARE (Page 5:932)
ESCARE, s. f. (Chirurg.) en Grec
L'escare est une espece de croûte faite sur la peau par des cauteres actuels & potentiels, ou par toute autre cause externe, comme par le frotement violent, la compression, la ligature, la contusion, la gelée, la brûlure, &c. C'est pourquoi le nom d'escare se donne aux chairs brûlées, meurtries, contuses, & desséchées, que la suppuration détache d'une partie vivante. Voici comme l'escare se forme.
Les cauteres actuels qu'on met en usage pour la produire font une croûte sur la partie à laquelle ils sont appliqués, en échaussant les humeurs, qui venant à se raréfier par l'excessive chaleur qui leur est communiquée, rompent les vaisseaux qui les contiennent, ensorte que leurs molécules les plus subtiles s'exhalant en l'air, la partie demeure en croûte, seche, & privée de nourriture.
Les cauteres potentiels agissent sur la peau par la qualité de leurs sels qui déchirent la tissure des solides: les chairs étant forcées de se desunir par cette action des sels, forment une substance morte, qui ne recevant plus de nourriture, se desseche & s'encroûte.
Dans la brûlure, la partie extérieure des chairs ne peut essuyer l'action du feu, sans que le tissu des solides ne soit totalement altéré. Alors les fibres étant détruites & confondues, ne sont qu'un débris informe qui n'a plus de part à la vie du reste du corps animal; & cette chair morte ne tenant plus à rien, tombe bientôt d'elle - même, tandis que les fluides sont répandus sous les solides séchés & brûlés, ce qui constitue l'escare. La même chose arrive intérieurement par la causticité d'un venin acre & pestilentiel. Ainsi l'escare peut être produite intérieurement par quelque humeur corrosive, capable de détruire le tissu des chairs en les abreuvant.
L'escare qui naît d'une cause externe, se rétablit
en ôtant cette cause; l'escare qui vient d'une cause
interne & maligne, fait des progrès d'une façon cachée,
& très - difficile à détruire; on peut le tenter
par les corroborans antiputrides. L'escare qui procede
d'un frotement violent, & dont la cause persiste,
demande à être traitée comme l'inflammation. Voyez
ESCARLINGUE (Page 5:932)
ESCARLINGUE, (Marine.) voyez
ESCARMOUCHE (Page 5:932)
ESCARMOUCHE, s. f. en terme de guerre, est une espece de combat sans ordre ou de rencontre, qui se fait en présence des deux armées, entre de petits corps de troupes qui se détachent exprès du corps, & qui engagent un combat général & régulier.
Ce mot semble être formé du mot François escarmouche, qui a la même signification, & que Nicod
Les escarmouches s'engagent quelquefois malgré
le général; souvent aussi elles lui sont utiles pour
amuser l'ennemi, & lui cacher quelques dispositions
particulieres de l'armée.
ESCAROTIQUE (Page 5:932)
ESCAROTIQUE, s. m. (Chirurg.) tout médicament
qui appliqué extérieurement sur les chairs, y
produit des croûtes ou des escares, en brûlant, en
rongeant, ou en consumant ces chairs. Un escarotique s'appelle autrement caustique ou cautere. Voyez
ces deux mots. Article de M. le Chevalier
ESCARPE (Page 5:932)
ESCARPE, s. f. c'est dans la Fortification le côté
du revêtement du rempart, qui fait face à la campagne.
Voyez
ESCARPIN (Page 5:932)
ESCARPIN, s. m. (Cordonn.) la plus legere des
chaussures d'homme; c'est un soulier à simple semelle.
Voyez
ESCARPOLETTE (Page 5:932)
ESCARPOLETTE, s. f. (Gymn.) exercice de campagne qui consiste à s'asseoir & à se balancer sur une planchette, attachée par ses extrémités, à deux cordes qui se tendent à deux arbres éloignés d'une distance convenable, & qui la tiennent suspendue en l'air à la hauteur qu'on souhaite. Une ou deux personnes entretiennent la planchette en volée, en poussant les cordes, lorsque la planchette est descendue à son point le plus bas, du côté où elle va remonter.
ESCARTABLE (Page 5:932)
ESCARTABLE, adj. (Fauconnerie.) se dit des oiseaux sujets à s'écarter, tels que sont les plus vétus & les plus coûtumiers de monter en essor, quand le chaud les presse.
ESCART - DOUCE (Page 5:932)
ESCART - DOUCE, s. f. (Com.) coton qui vient d'Amérique par la voie de Marseille.
ESCARTS, ou ESCAS (Page 5:932)
ESCARTS, ou ESCAS, s. m. (Jurispr.) est un droit dû au seigneur dans quelques coûtumes sur tous les biens meubles & cateux qui viennent & échéent soit par donation, succession, ou autrement, d'un bourgeois ou bourgeoise, en la main d'une personne foraine, c'est - à - dire qui n'est pas bourgeois ou bourgeoise du lieu. Ce droit est aussi dû par la femme ou fille bourgeoise qui se marie à un forain. [p. 933]
Escarts (Page 5:933)
ESCAS (Page 5:933)
ESCAS, (Jurisprud.) est la même chose qu'escarts. Voyez ci - devant
ESCASSABLE (Page 5:933)
ESCASSABLE, (Jurisprud.) meubles escassables,
c'est - à - dire, sujets au droit d'escarts ou escas. Voyez
ci - devant
ESCAVESSADE (Page 5:933)
ESCAVESSADE, s. f. (Manege.) expression qui
signifie proprement une secousse des longes d'un cavesson
quelconque qu'un cavalier tient dans ses
mains lorsqu'il est à cheval, & par le moyen desquelles
il prétend relever l'animal, le placer, le
retenir, &c. ou une secousse de la longe seule placée
à l'anneau du milieu de ce même cavesson, & donnée
par exemple, par le piqueur ou le palefrenier à
pié, dans le tems qu'un cheval trotant à la longe
sur les cercles, hâte trop son action & veut passer à
celle du galop. Voyez
L'escavessade est un châtiment, puisqu'il en résulte un coup plus ou moins fort du cavesson sur le nez du cheval.
Nous avons banni cet appareil d'instrumens plus ou moins cruels, ces cavessons de chaînes, ces cavessons retords, ces sequettes, d'une, de deux, ou de trois pieces, & nous ne faisons usage dans de certains cas que du simple cavesson brisé, lequel est composé de trois pieces unies & de fer, repliées de maniere qu'assemblées par charniere, elles embrassent précisément le nez de l'animal. Ces trois pieces sont fixées sur cette partie par le moyen de deux montans de cuir ausquels elle sont suspendues, par une soûgorge, un frontail, & un petit bout de cuir, qui avec elles achevent de former postérieurement la muserolle. De chacune de ces pieces part un anneau de fer; j'ai déjà parlé de l'utilité de celui du milieu: à l'égard des deux autres, ou de chacun de ceux qui sont dans les côtés, on y passe des rênes, lorsqu'on ne veut pas confier la bouche de son cheval au palefrenier que l'on charge de le promener, ou deux longes de cordes tenues par deux hommes différens pour se rendre maîtres de l'animal, sans s'exposer à lui offenser les barres; & souvent encore on a la précaution de garnir ce cavesson & de le rembourrer dans la crainte de faire une impression trop vive, & de blesser ou d'entamer la partie sur laquelle il repose.
Le cavesson dont nous nous servons pour arrêter
& pour maintenir un cheval dans les piliers est très fort,
& uniquement fait avec du cuir. Quelques-uns l'appellent cavessine. Il est pareillement composé
d'un dessus de tête, d'une soûgorge, d'un frontail,
de deux montans & d'une muserolle, aux deux côtés
de laquelle sont fermement arrêtés deux anneaux
de fer destinés à recevoir les longes qui s'y bouclent,
par celle de leurs extrémités qui se trouve garnie
d'un cuir, tandis que l'autre est engagé dans le trou
pratiqué dans les piliers. Voyez
Tous les écuyers étrangers vantent unanimement les effets admirables du cavesson; selon eux, il n'est que ce moyen de retenir, de relever, d'allégerir, d'assouplir le cheval, d'assurer sa tête & de le dresser en un mot, parfaitement & à toutes sortes d'airs sans offenser sa bouche; en conséquence, ils ne cessent de nous reprocher l'obstination avec laquelle ils croyent que nous affectons de ne pas vouloir les imiter en ce point. Nous n'avons d'autre réponse à leur faire, si ce n'est, que si par le secours de la bride seule nous parvenons à conduire l'animal à un degré de perfection qui ne le cede point à celui où ils le mettent eux - mêmes, notre méthode doit incontestablement obtenir la préférence. Ainsi il seroit superflu de nous perdre les uns & les autres dans de vains raisonnemens, & une question que l'on peut décider par les faits cesse bientôt d'en être une.
Je sai qu'on pourroit nous opposer l'autorité du fameux duc de Newkastle; mais quelque respectable qu'elle soit, elle ne sauroit l'emporter sur l'évidence d'une preuve aussi convaincante; d'ailleurs, il n'est pas douteux qu'il est très - difficile que des mains habituées dans des maneges à n'agir qu'avec une force considérable, & à opérer sur des chevaux de maniere à les précipiter dans une contrainte, telle que celle dont les estampes qui ornent l'ouvrage de cet auteur célebre nous présentent une image fidelle, puissent revenir à ce sentiment fin, subtil & délicat, qui distinguera toujours le véritable homme de cheval de cette multitude innombrable de prétendus praticiens qui n'en ont que la forme & l'apparence. (e)
ESCAUT (Page 5:933)
ESCAUT, (Géog. mod.) riviere des Pays - bas. Elle prend sa source à Beaurevoir, village du Vermandois, passe dans la Flandre: elle se divise en deux branches, dont l'une va dans le voisinage de Bergop - zoom & se nomme l'Escaut oriental, & l'autre à Flessingue & se nomme l'Escaut occidental; ces deux branches se jettent dans la mer d'Allemagne.
ESCHARS (Page 5:933)
ESCHARS, (Marine.) Voyez
ESCHÉATEUR (Page 5:933)
ESCHÉATEUR, s. m. (Hist. mod.) étoit autrefois
en Angleterre le nom d'un officier qui avoit soin des
eschéats ou escas du roi dansune certaine étendue de
pays, & d'en certifier l'échiquier ou la chancellerie.
Voyez
Il étoit nommé par le lord thrésorier; cette charge ne duroit qu'une année; & personne ne pouvoit la posséder plus d'une fois en trois ans. Mais comme elle dépendoit principalement de la cour des forêts, elle n'existe plus aujourd'hui.
On trouve dans la collection de Rymer plusieurs actes d'Henri VIII & d'Elisabeth, qui commencent par ces mots: Rex escaetori suo in comitatu Wigormoe, Regina escaetori suo, &c. Chambers. (G)
ESCHILLON (Page 5:933)
ESCHILLON, s. m. (Marine.) est un terme dont
se servent les matelots de la mer Méditerranée, qui
signifie une nuée noire, dont sort une longue queue
qui est une sorte de météore que les matelots craignent
autant que la plus forte tempête: cette queue
va toujours en diminuant; & s'allongeant dans la
mer, elle en tire l'eau comme une pompe, ensorte
que l'on voit cette eau qui bouillonne tout - autour,
tant l'attraction paroît violente. La superstition de
ceux qui craignent cette nuée, fait qu'ils piquent
dans le mât un couteau à manche noir, persuadés
qu'en faisant cela ils détourneront l'orage. Voyez
ESCHINADES (Page 5:933)
* ESCHINADES, s. f. pl. (Mythol.) Cinq nayades
étoliennes firent un sacrifice de dix taureaux auquel
elles inviterent tous les dieux champêtres,
excepté Acheloüs. Ce fleuve courroucé gonfle ses
eaux, & entraîne dans la mer & les nymphes,
& le lieu de leur sacrifice. Neptune touché de leur
sort les métamorphose en îles, & ce sont elles
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