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ENCLITIQUE (Page 5:623)
ENCLITIQUE, adj. féminin pris subst. terme de
Grammaire, & sur - tout de Grammaire greque, par
rapport à la lecture & à la prononciation. Ce mot
vient de l'adjectif grec
Une enclitique est un petit mot que l'on joint au mot qui le précede, en appuyant sur la derniere syllabe de ce mot; c'est pour cela que les Grammairiens disent que l'enclitique renvoye l'accent sur cette derniere syllabe, & s'y appuie: l'on baisse la voix sur l'enclitique: c'est par cette raison qu'elle est appellée enclitique, c'est - à - dire enclinée, appuyée, Les monosyllabes que, ne, ve, sont des enclitiques en latin: rectè, beatè - que vivendum; terra - que, pluit - ne? alter - ve. C'est ainsi qu'en françois, au lieu de dire aime - je, en séparant je de aime, & faisant sentir les deux mots, nous disons aimé - je, en joignant je avec aime: je est alors une enclitique. En un mot être enclitique, dit la méthode de Port - royal, à l'avertissement de la regle xxij. n'est autre chose que s'appuyer tellement sur le mot précédent, qu'on ne fasse plus que comme un seul mot avec lui.
Les Grammairiens aiment à personnifier les mots: les uns gouvernent, régissent, veulent; les autres, comme les enclitiques, s'inclinent, panchent vers un certain côté. Ceux - ci, dit - on, renvoyent leur accent sur la derniere syllabe du mot qui les précede; ils s'y unissent & s'y appuient, & voilà pourquoi, encore un coup, on les appelle enclitiques.
Il y a, sur - tout en grec, plusieurs de ces petits
mots qui étoient enclitiques lorsque dans la prononciation
ils paroissoient ne faire qu'un seul & même mot
avec le précédent; mais si dans une autre phrase la
même enclitique suivoit un nom propre, elle cessoit
d'être enclitique & gardoit son accent; car l'union
de l'enclitique avec le nom propre, auroit rendu ce
nom méconnoissabble: ainsi
Les personnes qui voudroient avoir des connoissances
pratiques les plus détaillées sur les enclitiques,
peuvent consulter le jx
Il y avoit encore à Paris à la fin du dernier siecle,
des savans qui prononçoient le grec en observant
avec une extrème exactitude la différence des accens;
mais aujourd'hui il y a bien des gens de Lettres qui prononcent le grec, & même qui l'écrivent
sans avoir égard aux accens, à l'exemple du P. Sanadon, qui dans sa préface sur Horace dit:
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