ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"288"> d'en - bas doit passer jusqu'au - de - là des fleurs, & le bout d'en - haut doit venir au plus haut point. En général, leur épaisseur doit approcher de celle des courbes; mais elles doivent être entées plus avant dans les serre - gouttieres. Voyez Planche IV. Marine, fig. 1. n°. 28. & 29. (Z)

Allonges (Page 1:288)

Allonges des potenceaux; (Rubann.) ces allonges sont deux longues piéces de bois menues en forme de fortes lattes, que l'on attache sur la traverse du derriere du métier au - dessous des potenceaux. Ils sont posés obliquement, c'est - à - dire, que le bout est beaucoup plus élevé que celui qui porte sur la traverse. Cette obliquité est nécessaire pour que les différentes soies des roquetins ne traînent point les unes sur les autres. Ces allonges sont percées de quantité de trous dans leur longueur, pour passer les broches qui portent les roquetins: elles sont aussi soûtenues par différens supports qui sont de petits poteaux posés à terre. Voici l'usage de ces allonges: lorsque l'on fait du velours, il faut que toutes les branches soient mises à part sur quantité de petits roquetins enfilés par sept ou huit dans les broches des allonges: cette séparation est nécessaire, parce que si toutes ces branches étoient ensemble sur la même ensuple, une partie lâcheroit pendant que l'autre seroit roide; ce que l'on évite en les séparant, chaque branche pouvant ainsi ne lâcher qu'à proportion de l'emploi. Il y a quelquefois 150 roquetins sur ces allonges & même davantage. Chaque roquetin a son contre - poids particulier, qui est un petit sac de toile où sont attachés les deux bouts d'une ficelle, laquelle ficelle s'entortille deux fois à l'entour de la moulure du roquetin: ce contre - poids reste toûjours en équilibre par ce moyen, la ficelle pouvant continuellement glisser à mesure que le contre - poids déroule. On se sert d'un petit sac de toile pour pouvoir contenir quantité de petites pierres, dont on diminue le nombre à mesure que le roquetin se vuide; parce qu'il faut qu'il soit moins chargé alors, que lorsqu'il est plein. Il faut encore que chacune des branches de velours porte elle - même un petit poids; ce qui se fait ainsi: on passe la branche dans une petite ficelle qui porte le petit poids dont il s'agit; on peut mettre un maillon à cette petite ficelle, ce qui ne sera que mieux. Voici l'usage de tous ces petits poids: lorsque l'ouvrier enfonce une marche, le pas qu'il ouvre fait lever toutes ces branches, ainsi que tout le reste de la chaîne qui leve; ces branches surtout obéissent à la levée; & lorsqu'il quitte cette marche, le pas baissant occasionneroit de lâcher, si tous ces petits poids ne tenoient la branche en équilibre, puisque le roquetin ne peut s'enrouler, mais bien se dérouler, lorsqu'il est tiré en avant: chacun de ces petits poids s'appelle freluquet. Voyez Freluquet.

Allonges (Page 1:288)

Allonges, ce sont des pieces du métier de Gasier. Voyez Planche III. du Gasier, fig. 2. Les pieces de bois 9, 10, 9, 10, assemblées chacune à un des piés de derriere du métier, perpendiculairement à ces piés, à tenon & à mortoise, & soûtenues en - dessous chacune par un aisselier, 10, 11, 10, 11, sont les allonges du métier. Elles servent à soûtenir l'ensuple de derriere, & donnent lieu à un plus grand déployement de la chaîne. Quand un métier est assez long, il est inutile de lui donner des allonges. Les allonges ne sont à proprement parler que des additions à des métiers mal - faits ou mal - placés: mal - faits, si n'étant pas assez longs pour donner le jeu convenable à la chaîne & aux parties de chaîne séparées par la lisse & par la tire, on est obligé d'y mettre des allonges: mal - placés, si les piés de derriere se trouvant trop hauts pour s'appliquer contre un mur incliné en - dedans d'une chambre, comme il arrive à tous ies étages élevés, on est obligé d'avoir un métier court auquel on reinédie par les allonges.

Allonges (Page 1:288)

Allonges de portelots, (terme de riviere.) pieces de bois cintrées, posées sur les crochuaux d'un bateau foncet à la hauteur de la soûbarque. V. Crochuaux, Soûbarque.

ALLONGE (Page 1:288)

ALLONGE, adj. se dit généralement en Géométrie de ce qui est plus long que large. C'est en ce sens qu'on dit, un exagone, un eptagone, un octogone, &c. allongé, un ovale fort allongé. Voyez Exagone, &c.

Sphéroïde allongé, se dit d'un sphéroïde dont l'axe seroit plus grand que le diametre du cercle perpendiculaire à cet axe, & également éloigné de ses extrémités. Voyez Axe.

Ainsi on peut donner le nom de sphéroïde allongé à un sphéroïde qui est formé par la révolution d'une demi - ellipse autour de son grand axe (Voyez Sphéroide.) Si le sphéroïde est formé par la révolution d'une demi - ellipse autour de son petit axe; ou en genéral, si son axe est plus petit que le diametre du cercle dont le plan est perpendiculaire au milieu de cet axe, il s'appelle alors sphéroïde applatti: cette derniere figure est à peu près celle de la terre que nous habitons, & peut - être de toutes les planetes, dans la plûpart desquelles on observe que l'axe est plus petit que le diametre de l'équateur. V. Terre. Le mot allongé s'employe aussi quelquefois en parlant des cycloïdes, & des épicycloïdes, dont la base est plus grande que la circonférence du cercle générateur. V. Cycloide & Epicycloide. (O)

Allongé (Page 1:288)

Allongé, terme de Vénerie, se dit d'un chien qui a les doigts du pié étendus par une blessure qui lui a offensé les nerfs. En Fauconnerie on appelle oiseau allongé, celui qui a ses pennes entieres & d'une bonne longueur.

Allonger le trait à un limier, c'est laisser le trait déployé tout de son long.

Allongée (Page 1:288)

Allongée, adj. en Anatomie, se dit de la moëlle du cerveau réunie de toute part pour former deux cylindres médullaires, qui s'unissent avec deux pareils du cervelet sur l'apophyse basilaire de l'os occipital. Les nerfs olfactifs ne viennent point de la moëlle allongée; la fin de la moelle allongée s'étrécit sous les corps pyramidaux & olivaires, & sort obliquement du crane pour entrer dans le canal de l'épine, où elle prend le nom de moelle épiniere. Voyez Moelle, Cerveau. (L)

ALLONGER (Page 1:288)

ALLONGER, v. act. (Marine.) Allonger le cable, c'est l'étendre sur le pont jusqu'à une certaine longueur, ou pour le bitter, ou pour mouiller l'ancre. Voyez Bitter. Allonger une manoeuvre, c'est l'étendre pour pouvoir s'en servir au besoin. Allonger la vergue de civadiere, c'est ôter la vergue de civadiere de l'état où elle doit être pour servir, & la faire passer sous le beaupré, on le long du beaupré, au lieu de la tenir dressée en croix. Voyez Beaupré. Allonger la terre, c'est aller le long de la terre. Voyez Ranger la Côte. (Z)

Allonger (Page 1:288)

Allonger, v. act. (Escrïme.) c'est détacher un coup d'épée à l'ennemi en avançant le pié droit sans remuer le gauche. Voyez Estocade.

Allonger (Page 1:288)

Allonger le cou, (Manege.) sé dit d'un cheval qui au lieu de tenir sa tête en bonne situation lorsqu'on l'arrête, avance la tête & tend le cou comme pour s'appuyer sur sa bride, ce qui marque ordinairement peu de force de reins. Allonger, en terme de Cocher, c'est avertir le postillon de faire tirer les chevaux de devant; alors le cocher dit au postillon, allongez, allongez. Allonger les étriers, c'est augmenter la longueur de l'étriviere par le moyen de sa boucle, dont on fait entrer l'ardillon à un ou plusieurs points plus bas. Voyez Etrier. (V)

Allonger (Page 1:288)

* Allonger, v. neut. usité dans les Manufactures de soie. Si une étoffe est mal frappée, que les figures du dessein, quelles qu'elles soient, fleurs ou autres, [p. 289] n'aient pas les contours qu'elles doivent avoir, mais qu'elles prennent plus de longueur que le dessein n'en comporte; on dit que l'ouvrier allonge.

Allonger (Page 1:289)

Allonger, c'est en terme de Manufacturier en laine, en fil, en un mot, presqu'en tout ouvrage ourdi, mettre l'étoffe ou l'ouvrage sur deux ensuples éloignées l'une de l'autre de quelques piés; & par le moyen de leviers appliqués dans des trous pratiqués aux quatre extrémités de ces deux ensuples, le distendre & lui donner plus d'aunage. Cette manoeuvre est expressément défendue par les reglemens. Voyez Ramer, Draperie.

Allonger se dit encore d'une chaîne qui devenue trop courte pour fournir la quantité d'ouvrages d'un même dessein que l'on desire, s'allonge d'une autre chaîne qu'on lui ajoûte, par le tordage & par les noeuds. Voyez Tordage & Noeuds.

ALLOUÉ (Page 1:289)

ALLOUÉ, adj. pris sub. (Jurisprud.) est un ouvrier qui après son apprentissage fini, s'est encore engagé à travailler pendant quelque tems pour le compte de son maître.

Alloüé s'est dit aussi, particulierement en Bretagne, du Substitut ou Lieutenant général du Sénéchal. Allouyse ou alloise, étoit la charge ou dignité de l'Alloüé, pris en ce dernier sens. (H)

Alloué (Page 1:289)

Alloué d'Imprim. s. m. c'est un espece d'ouvrier apprenant l'art de l'Imprimerie, différent de l'apprentif en ce que ce dernier, s'il est reçû comme apprentif, peut parvenir à la maîtrise, au lieu que le premier, engagé sous la dénomination d'Alloüé, ne peut jamais être plus qu'ouvrier à la journée, suivant les Reglemens de la Librairie & Imprimerie, & en conséquence de son propre engagement.

ALLOUER (Page 1:289)

ALLOUER, v. act. (Jurisprud.) c'est approuver quelque chose. Ce terme s'employe singulierement en parlant des articles d'un compte ou d'un mémoire; en alloüer les articles, c'est reconnoître que ces articles ne sont pas susceptibles de contestation, & y acquiescer; ce qui se peut faire purement & simplement, ou avec des restrictions & modifications. Dans le premier cas, l'allocation s'exprime simplement par ces mots, alloüé tel article. Dans le second cas, on ajoûte, pour la somme de tant. (H)

ALLUCHON ou ALICHON (Page 1:289)

* ALLUCHON ou ALICHON, s. m. terme je Riviere, espece de dents ou de pointes de bois qui sont placés dans la circonférence d'une grande roue, & qui engrainent entre les fuseaux d'une lanterne dans les moulins & les autres machines qui ont des roues. Les alluchons different des dents, en ce que les dents font corps avec la roue, & sont prises sur elle; au lieu que les alluchons sont des pieces rapportées. La partie qui fait dent & qui engraine, s'appelle la tête de l'alluchon; celle qui est emmortoisée ou assemblée de quelque façon que ce soit avec la roue, s'appelle la queue de l'alluchon. Toutes les éminences ou dents qu'on apperçoit à la partie supérieure c c du rouet, Pl. II. ardoises, fig. 2. s'appellent des alluchons. Vous en verrez encore à la Pl. VI. des Forges, & dans un grand nombre d'autres endoits de nos Planches.

ALLUMÉ (Page 1:289)

ALLUMÉ, adj. terme de Blason; il se dit des yeux des animaux l'orsqu'ils sont d'une autre couleur que leur corps. On le dit aussi d'un bûcher ardent, & d'un flambeau dont la flamme n'est point de même couleur. D'azur à trois flambeaux d'or allumés de gueules.

Perrucard de Balon en Savoie, de sinople à trois têtes de perroquets d'argent, allumées & bequées de gueules, au chef d'argent, chargé d'une croix treflée de sable. (V)

ALLUMELLE (Page 1:289)

ALLUMELLE, outil de Tabletiers Peigniers, est un tronçon de lame de couteau, dont le tranchant est aiguisé d'un seul côté, comme celui d'un ciseau de Menuisier. Cet outil leur sert à gratter les matieres dont les peignes sont faits, par exemple, le buis, l'ivoi<cb-> re, l'écaille, la corne, comme ils feroient avec un morceau de verre, qui est trop cassant pour qu'ils puissent s'en servir à cet usage. Il y a des ouvriers qui emmanchent cet outil dans un manche semblable à celui d'une lime.

ALLUMETTE (Page 1:289)

* ALLUMETTE, s. f. petit fétu de bois sec & blanc, de roseau, de chenevotte, de sapin, soufré par les deux bouts, servant à allumer la chandelle, & vendu par les grainetiers & les fruitieres. Les allumettes payent d'entrée deux sols le cent, & un sol de sortie.

ALLURE (Page 1:289)

ALLURE, s. f. c'est la maniere de marcher des bêtes. Ce mot s'applique en Morale à la conduite, & se prend en mauvaise part.

ALLURES (Page 1:289)

ALLURES, s. f. plur. (Manége.) train, marche d'un cheval. Les allures du cheval sont ie pas, l'entre - pas, le trot, l'amble, le galop, le traquenard, & le train rompu. Voyez chacun de ces mots à leurs lettres. On dit qu'un cheval a les allures froides quand il leve très - peu les jambes de devant en cheminant. Une allure réglée, c'est celle qu'on fait aller au cheval, ensorte qu'il aille toûjours également vîte. (V)

ALLUSION (Page 1:289)

ALLUSION, s. f. (Littérature.) est une figure de Rhétorique, par laquelle on dit une chose qui a du rapport à une autre, sans faire une mention expresse de celle à laquelle elle a rapport. Ainsi subir le joug, est une allusion à l'usage des Anciens de faire passer leurs ennemis vaincus sous une traverse de bois portant sur deux montans, laquelle s'appelloit jugum. Ces sortes d'allusions, quand elles ne sont point trop obscures, donnent de la noblesse & de la grace au discours.

Il y a une autre espece d'allusion qui consiste dans un jeu de mots, fondé sur la ressemblance des sons, telle que celle que faisoient les Romains sur le nom de l'Empereur Tiberius Nero, qu'ils appelloient Biberius Mero; ou celle qu'on trouve dans Quintilien sur le nom d'un certain Placidus, homme aigre & caustique, dont en ôtant les deux premieres lettres on fait acidus. Cette seconde sorte d'allusion est ordinairement froide & insipide.

Ce mot vient de la préposition Latine ad, & de luàere, joüer; parce qu'en effet l'allusion est un jeu de pensées ou de mots. (G)

* Une observation à faire sur les allusions en général, c'est qu'on ne doit jamais les tirer que de sujets connus, ensorte que les auditeurs ou les lecteurs n'ayent pas besoin de contention d'esprit pour en saisir le rapport, autrement elles sont en pure perte pour celui qui parle ou qui écrit.

ALLUVION (Page 1:289)

ALLUVION, s. f. (Jurisprudence.) dans le Droit civil est un accroissement qui se fait par degrés au rivage de la mer, ou à la rive d'un fleuve, par les terres que l'eau y apporte. Voyez Accession.

Ce mot vient du Latin alluo, laver, baigner.

Le Droit romain met l'alluvion entre les moyens légitimes d'acquérir; & le définit un accroissement latent & imperceptible. Si donc une portion considérable d'un champ est emportée toute en une fois par un débordement, & jointe à un champ voisin, cette portion de terre ne sera point acquise par droit d'alluvion, mais pourra être réclamée par le propriétaire. (H)

ALMADIE (Page 1:289)

ALMADIE, s. f. On appelle ainsi une petite barque dont se servent les Noirs de la côte d'Afrique; elle est longue d'environ vingt piés, & faite pour l'ordinaire d'écorce d'arbre.

C'est aussi un bâtiment dont on se sert dans l'Inde qui a 80 piés de long sur six à sept piés de large. Il ressemble à une navette, à la reserve de son arriere qui est quarré.

Les habitans de la côte de Malabar, & sur - tout le Roi de Calicut, se servent de ces almadies, que l'on nomme aussi cathuri. Ils en arment en tems de guerre jusqu'à deux ou trois cens; ils les font sou

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