ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"232"> mot, les prognostics sont ici les mêmes que dans tout autre ulcere.

La théorie indique, que vû la nature & la position des petits ulceres qui produisent la chassie, la structure des glandes des paupieres, leur mouvement perpétuel, les humeurs qui les abreuvent, &c. ces petits ulceres doivent être très - difficiles à guérir; & c'est aussi ce que l'expérience confirme. Comme la délicatesse des paupieres ne permet pas l'usage de remedes assez puissans pour détruire leurs ulceres, il arrive qu'à la longue ils deviennent calleux & fistuleux. On est donc presque réduit aux seuls palliatifs.

Ceux qui conviennent dans la chassie simple, consistent à se bassiner les paupieres avec des eaux distillées de frai de grenouilles & de lis, parties égales, dans lesquelles on fait infuser des semences de lin & de psyllium, pour les rendre mucilagineuses; y ajoûtant, après les avoir passées, pareille quantité de sel de saturne, pour pareille quantité de ces eaux.

On peut aussi quelquefois laver les paupieres dans la journée avec un collyre tiede, composé de myrrhe, d'aloès, & de thutie préparée, ana un scrupule; du camphre & du safran, ana six grains, qu'on dissout dans quatre onces d'eau distillée de fenouil & de miel. On laissera de même pendant la nuit sur les paupieres un linge imbibé de ces collyres.

Pour ce qui regarde les ulceres prurigineux, la galle & gratelle des paupieres, voyez leurs articles, & le mot Paupiere. Voyez aussi M. Leclerc, fur la méthode de Celse pour guérir la chassie, hist. de la Med. p. 546. Il en attribuoit la cause à la pituite: c'est par cette raison qu'il appelle cette maladie pituita oculorum, lib. VII. cap. vij. sect. 15.

Horace se sert du même terme, epist. lib. v. 108.

Proecipuè sanus nisi quum pituita molesta est.

Il faut traduire ainsi ce vers: « Enfin le sage se porte toûjours bien, si ce n'est qu'il soit chassieux ».

M. Dacier n'a point entendu ce passage; mais le P. Sanadon l'a fort bien compris: il a remarqué qu'il faut distinguer deux sortes d'ophthalmie; l'une seche, & l'autre humide. Celse appelle la premiere lippitudo, & la seconde, pituita oculorum. Horace étoit sujet à ces deux incommodités: il parle de la premiere au trentieme vers de la saty re Egressum magná; & il parle de la derniere dans le vers qu'on vient de traduire. Cet article a été communiqué par M. le chevalier de Jaucourt.

CHASSIPOLERIE (Page 3:232)

CHASSIPOLERIE, s. f. (Jurispr.) est un droit singulie usité en Bresse, que les hommes ou sujets du seigneur lui payent, pour avoir droit en tems de guerre de se retirer avec leurs biens dans son châteam. Chassipol en Bresse signifie consierge; & de là on a fait chassipolerie. Voyez Revel, en ses observatìons sur les statuts de Bresse, pag. 311. & Lauriere, en son glossaire au mot chassipolerie. (A)

CHASSIS (Page 3:232)

* CHASSIS, s. m. se dit, en Méchanique & dans les Arts, généralement de tout assemblage de fer ou de bois, assez ordinairement quarré, destiné à environner un corps & à le contenir. Le chassis prend souvent un autre nom, selon le corps qu'il contient, selon la machine dont il fait partie, & relativement à une infinité d'autres circonstances. Il y a peu d'arts & même assez peu de machines considerables, où il ne se rencontre des chassis, ou des parties qui en font la fonction sous un autre nom. Il ne faut donc pas s'attendre ici à trouver une énumération complete des chassis: nous ne ferons mention que des assemblages les plus connus sous ce nom. Nous aurions pû même à la rigueur, nous en tenir à la définition générale, & renvoyer pour lés différentes acceptions de ce terme, à d'autres articles.

Chassis, (Page 3:232)

Chassis, en Architecture, est une dale de pierre percée en rond ou quarrément, pour recevoir une autre dale en feuilleure qui sert aux aqueducs, regards, cloaques, & pierrées, pour y travailler, & aux fosses d'aisance pour les vuider. (P)

Chassis, (Page 3:232)

Chassis, du latin cancelli, terme d'Architecture; c'est la partie mobile de la croisée qui reçoit le verre ou les glaces, aussi - bien que la ferrure qui sert à le fermer. Voyez Croisée. (P)

Chassis (Page 3:232)

Chassis d'une maison, est synonyme à carcasse de charpente; & c'est ainsi qu'on appelle tous les bois de la construction.

Chassis, (Page 3:232)

Chassis, en termes de Cirier; c'est un petit coffre plus long que large, percé sur sa superficie pour recevoir la bassine sous laquelle on met le fourneau plein de feu. Voyez Pl. du Cirier, fig. 1.

Chassis (Page 3:232)

Chassis dont se servent les Graveurs, est un assemblage de bois (fig. 16. Pl. B. de la Grav.) sur lequel il y a des ficelles tendues; & sur les bords du chassis & des ficelles, il y a des feuilles de papier collé & huilé. On met le chassis à la fenêtre, & incliné comme on le peut voir à la fig. 3. de la prem. Planche. Son effet est d'empêcher qu'on ne voye le brillant du cuivre, qui lorsqu'il est bien bruni, réfléchit la lumiere comme une glace, ce qui fatigueroit extrèmement la vûe.

Chassis, (Page 3:232)

Chassis, (Hydr.) est un assemblage de bois ou de fer qui se place au bas d'une pompe, pour pouvoir par le moyen de deux coulisses pratiquées dans un dormant de bois, la lever au besoin, & visiter les corps de pompe. (K)

Chassis de verre, (Page 3:232)

Chassis de verre, (Jardinage.) est un bâti de planches de la longueur ordinairement de dix - huit piés, qui est celle des plus longues planches; on les emboîte par des rainures les unes sur les autres, pour ne former qu'un seul corps, & les lier avec des écrous. Ce chassis se met au - dessus d'une couche préparée, & se couvre par des chassis de verre de quatre piés en quarré, entretenus par des équerres de fer entaillées dans le bois: ils se soûtiennent par des traverses, & se posent un pou en pente, pour avoir plus de soleil & pour l'écoulement des eaux de pluie; on y met aussi des gouttiores de fer - blanc qui jettent l'eau dehors. On peut mastiquer les joints des chassis de verre, afin de les garantir de la pluie, de la neige, & des vents. On y éleve des ananas, des plantes étrangeres, & tout ce qu'on veut avancer. Quand on veut donner de l'air aux plantes, il y a des chassis de verre qu'on peut lever par le moyen des rainures, & qu'on remet le soir en place. Il faut peindre ces chassis en - dehors & les goudronner en - dedans, pour leur donner plus de durée.

Chassis, (Page 3:232)

Chassis, ustensile d'Imprimerie, est un assemblage de quatre tringles de fer plat, d'environ de quatre à cinq lignes d'épaisseur sur huit à dix lignes de large, & dont la longueur détermine la grandeur du chassis. Ces quatre tringles, dont deux sont un peu plus longues que les deux autres, sont rivées à angle droit l'une à l'autre à leurs extrémités, & forment à peu - près un quarré, partagé dans son milieu par une autre tringle de fer de la même épaisseur, & moins large que les autres. Quand cette tringle traverse le chassis dans sa largeur ou de - haut - en - bas, c'est un chassis pour le format in - folio, l'in - quarto, l'in - octavo, & tous les autres formats imaginables. Quand cette même tringle traverse le chassis dans sa longueur ou de gauche à droite, on l'appelle chassis in - douze. Voyez les Planches de l'Imprimerie, & l'explication que nous en donnerons.

Chassis (Page 3:232)

Chassis de clavie, des épinettes, & du clavecin, (Lutherie.) est la partie de ces instrumens, sur laquelle les touches sont montées. Il est composé de [p. 233] trois barres de bois, a b, C D, E F, & de deux traverses, a E, b F, assemblées les unes avec les autres. La barre C D qui est entre les deux autres, est couverte d'autant de pòintes disposées sur deux rangées, qu'il doit y avoir de touches. Voy. Clavier. Les pointes b, b, b, &c. qui sont sur le devant, servent pour les touches diatoniques; & les autres c, c, c, c, servent pour les chromatiques ou feintes: ces pointes entrent dans des trous qui sont à chaque touche.

Sur la barre a b qui est le fond du chassis, on calle une autre barre A B appellée diapason, divisée par autant de traits de scie e, e, e, perpendiculaires, qu'il y a de touches: ces traits de scie reçoivent les pointes qui sont aux extrémités des touches, ce qui les guide dans leurs mouvemens. Sur la partie de barre a b, qui n'est point recouverte par le diapason A B, on attache plusieurs bandes de lisiere d'étoffe de laine, a, b, pour que les touches en retombant ne fassent point de bruit: ce qui ne manqueroit pas d'arriver, si la barre de bois a b 'étoit point recouverte. Pour la même raison, on enfile sur les pointes de la barre C D, sur laquelle les touches font bascule, de petits morceaux de drap, sur lesquels les touches vont appuyer. Quant à la barre E F, c'est une regle de bois très - mince, dont l'usage est de contenir les deux côtés a E, b F du chassis. Les touches ne doivent point toucher à cette derniere barre. Voyez les Planches de Lutherie, fig. du clavecin.

Les chassis des clavens qui ont deux claviers, sont à - peu - près semblables à celui des épinettes. Il n'y a que le second qui en differe, en ce que au lieu d'un diapason pour guider les touches, il a une barre E F garnie de pointes de fer, entre lesquelles les touches se meuvent. Voyez Clavier d'orgue, & les Pl. de Lutherie, fig. du clavecin.

Chassis de lit, (Page 3:233)

Chassis de lit, est un ouvrage de menuiserie, sur lequel le serrurier monte les tringles qui portent les rideaux du lit, & le tapissier l'étoffe qui le garnit.

Chassis, (Page 3:233)

Chassis, (à la Monnoie.) on en a deux pour faire un moule; on les emplit séparément de sable humide, que l'on bat bien avec des battes sur les planches gravées en lames; enfuite on les réunit, & on les serre avec la presse à moule & le coin. Voyez l'article Fonderie en cuivre.

Chassis: (Page 3:233)

Chassis: on appelle de ce nom, a l'opéra, tout ouvrage de menuiserie, composé de quatre regles de bois assemblées, quarré, rond, oval, ou de telle autre forme que l'usage qu'on en veut faire le demande; qu'on couvre de toile, & qu'on peint ensuite pour remplir l'objet auquel on le destine. La ferme est un grand chassis. Voyez Ferme. On dit le premier, le second, & le troisieme chassis: ce mot, & celui de coulisse en ce sens, sont synonymes. Voy. Coulisse.

Les deux premiers chassis de chacun des côtés du théatre, ont pour l'ordinaire vingt - un piés de hauteur; les cinq autres à proportion, selon la pente du théatre ou les gradations qu'on veut leur donder pour la perspective: ces gradations pour l'ordinaire sont de neuf pouces par chassis. Voyez Perspective, Décoration, Peinture, &c. (B)

Chassis, (Page 3:233)

Chassis, (faux) Voyez Faux - chassis. (B)

Chassis, (Page 3:233)

Chassis, (Dessein & Peinture.) espece de quarré composé de quatre tringles de bois assemblées, dont l'espace intermédiaire est divisé par des fils en plusieurs petits quarrés semblables aux mailles d'un filet. Il sert à réduire les figures du petit au grand, & du grand au petit. Voyez Reduire.

L'on appelle encore chassis, les morceaux de bois sur lesquels l'on tend de la toile pour peindre. On en fait de toutes sortes de formes.

Chassis, (Page 3:233)

Chassis, terme de Plombier; c'est ainsi que ces ouvriers appellent la bordure d'une table à couler le plomb. Cette bordure enferme le sable sur lequel on verse le plomb, & regle la largeur & la longueur qu'on veut donner à la piece qu'on coule. Les deux longues pieces du chassis se nomment les eponges: elles soûtiennent le rable à la hauteur convenable pour l'épaisseur qu'on veut donner à la table. Voyez Eponges, & Pl. I. du Plombier.

Chassis, (Page 3:233)

Chassis, (Ruban.) ce sont quatre barres de bois assemblées à mortoises & tenons, qui s'emmortoisent dans les quatre piliers montans du métier, pour en faire le couronnement: c'est sur ce chassis que portent le battant, chatelet, porte - lisse, &c.

CHASSO (Page 3:233)

CHASSO, (Hist. nat. Ichth.) Voyez Chabot.

CHASSOIRE (Page 3:233)

CHASSOIRE, s. m. terme de Tonnelier; c'est un morceau de bois de chêne d'un demi - pouce d'épaisseur, de sept ou huit pouces de longueur, & d'environ six pouces de largeur. Le tonnelier le pose par un bout sur les cerceaux qu'il veut chasser, & frappe sur l'autre avec un maillet pour faire avancer le cerceau, afin qu'il embrasse étroitement la futaille. Voyez Tonnelier; voyez aussi nos figures.

Chassoire, (Page 3:233)

Chassoire, baguette des autoursiers. Voy. Autoursiers.

CHASTAIL (Page 3:233)

CHASTAIL, s. m. ou CAPITAL, en fait de commande, (Jurispr.) est la somme à laquelle le bétail a été evalué entre le bailleur & le preneur, par le contrat. Cette estimation est ordinairement au - dessous du juste prix. Voyez Revel, sur les statuts de Bugey, p. 202. & les mots Commande & Cheptel. (A)

CHASTEL (Page 3:233)

CHASTEL, s. m. (Jurispr.) dans plusieurs coûtumes signifie cháteau. Dans celle de Chartres, art. 67, 71, & 78, il signifie le prix de la chose vendue. Ce mot vient d'acapitare qui veut dire acheter. Voyez Caseneuve, tr. du franc - aleu, pag. 256. & au mot Castelet. (A)

CHASTETÉ (Page 3:233)

* CHASTETÉ, est une vertu morale par laquelle nous moderons les desirs déreglés de la chair. Parmi les appétits que nous avons reçus de la nature, un des plus violens est celui qui porte un sexe vers l'autre: appétit qui nous est commun avec les animaux, de quelque espece qu'ils soient; car la nature n'a pas moins veillé à la conservation des animaux, qu'à celle de l'homme; & à la conservation des animaux mal - faisans, qu'à celle des animaux que nous appellons bienfaisans. Mais il est arrivé parmi les hommes, cet animal par excellence, ce qu'on n'a jamais remarqué parmi les autres animaux; c'est de tromper la nature, en joiiissant du plaisir qu'elle a attaché à la propagation de l'espece humaine, & en négligeant le but de cet attrait; c'est - là précisément ce qui constitue l'essence de l'impureté: & par conséquent l'essence de la vertu opposée consistera à mettre sagement à profit ce qu'on aura recu de la nature, & à ne jamais séparer la fin des moyens. La chasteté aura donc lieu hors le mariage, & dans le mariage: dans le mariage, en satisfaisant à tout ce que la nature exige de nous, & que la religion & les lois de l'état ont autorisé; dans le célibat, en résistant à l'impulsion de la nature qui nous pressant sans égard pour les tems, les lieux, les circonstances, les usages, le culte, les coûtumes, les lois, nous entraîneroit à des actions proscrites.

Il ne faut pas confondre la chasteté avec la continence. Tel est chaste qui n'est pas continent; & réciproquement, tel est continent qui n'est pas chaste. La chasteté est de tous les tems, de tous les âges, & de tous les états: la continence n'est que du célibat; & il s'en manque beaucoup que le célibat soit un état d'obligation. Voyez Celibat. L'âge rend les vieil<pb->

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