ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"228"> présentement si peu de loups, que lorsqu'il en paroît quelqu'un il est facile de s'en délivrer.

Sur le droit de chasse, on peut voir au code II. tit. xljv. & au code Théodosien, liv. XV. tit. xj. Les capitulaires & le recueil des ordonnances de la troisieme race. Ceux de Fontanon, Joly, & Néron. La Bibliotheque du Droit Franç. de Bouchel, au mot chasse. Salvaing, de l'usage des fiefs. Lebret, traité de la souverainete, liv. III. ch. jv. L'ordonnance des eaux & forêts, tit. xxx. & la conference sur ce titre. Le traité de la police, tome II. liv. V. tit. xxiij. ch. iij. . ij. Le traité du droit de chasse, par de Launay. La Jurisprudence sur le fait des chasses, in - 12. 2. vol. Le code des chasses, & ci - après, aux mots Fauconnerie, Garenne, Louveterie, Louvetier, Venerie, Vol. (A)

Chasse amphithéatrale, (Page 3:228)

* Chasse amphithéatrale, (Hist. anc.) Les Romains l'appelloient venatio ludiaria, ou amphitheatralis. Elle se faisoit dans les cirques, au milieu des amphithéatres, &c. On lâchoit toutes sortes d'animaux sauvages qu'on faisoit attaquer par des hommes, appellés de cet exercice bestiarii, voyez Bestiaires; ou ils étoient tués à coup de fleches par le peuple même, amusement qui l'accoûtumoit au sang & l'exerçoit au carnage. L'an de Rome 502, on y conduisit cent quarante - deux éléphans qui avoient été pris en Sicile sur les Carthaginois; ils furent exposés & défaits dans le cirque. Auguste donna au peuple, dans une seule chasse amphithéatrale, trois mille cinq cens bêtes. Scaurus donna une autre fois un cheval marin & cinq crocodiles; l'empereur Probus, mille autruches, mille cerfs, mille sangliers, mille daims, mille biches, & mille béliers sauvages. Pour un autre spectacle, le même prince avoit fait rassembler cent lions de Lybie, cent léopards, cent lions de Syrie, cent lionnes, & trois cens ours. Sylla avoit donné avant lui cent lions; Pompée, trois cens quinze; & César, quatre cens. Si tous ces récits ne sont pas outrés, quelle étoit la richesse de ces particuliers? quelle n'étoit pas celle du peuple? C'étoient les dictateurs, les consuls, les questeurs, les préteurs, & les édiles qui faisoient la dépense énorme de ces jeux, quand il s'agissoit de gagner la faveur du peuple pour s'élever à quelque dignité plus importante.

Chasse de Meunier, (Page 3:228)

Chasse de Meunier, (Jurisprud.) On appelle chasse ou quête des Meûniers, la recherche qu'ils font, par eux ou par leurs serviteurs, des blés & autres grains que l'on veut faire moudre; allant ou envoyant pour cet effet dans les villes, bourgs & villages. Comme le fruit de cette quête n'est pas toûjours heureux, elle a été comparée à la chasse, & en a retenu le nom.

Ce droit d'empêcher les meûniers de chasser ou quèter les blés est fort ancien, & dérive du droit de la bannalité. Il en est parlé dans deux titres de Thibaut, comte de Champagne, des années 1183 & 1184, pour le prieur de S. Ayoul, auquel ce prince accorde ce droit de chasse pour les meûniers de son prieuré, dans toute l'étendue de la ville & châtellenie de Provins où il est situé.

Un arrêt du parlement, de la Toussaint 1270, confirme aux seigneurs, ayant des moulins dans la châtellenie d'Etampes, le droit de saisir & confisquer les chevaux des meûniers d'autres moulins, qui viendroient chasser sur leurs terres des blés pour en avoir la moute, quoerences ibi moltam; c'est le terme dont on se servoit alors. Chop. sur Anjou, liv. I. ch. xiv. n. 2. & ch. xv. n. 5.

Il y a, sur cette matiere, dans notre Droit coûtumier, trois différentes maximes confirmées par la jurisprudence des arrêts.

La premiere, que les meûniers ne peuvent chasser sul les terres des seigneurs qui ont droit de bannalité, Coût, de Montdidier, art, xiv. & xvj.

La seconde, qu'en certaines coûtumes ils ne le peuvent même sur les terres des seigneurs hauts - justiciers, & qui ont droit de voirie. Coûtume d'Amboise, art. j. Buzançois, art. jv. Saint - Ciran, art. iij. Maizieres en Touraine, art. v. & vj.

La troisieme, qu'en d'autres coûtumes ils ont cette liberté dans tous les lieux où il n'y a point de bannalité. Paris, art. lxxij. & Orléans, art. x.

Pur un arrêt du 23 Mai 1561, confirmatif d'une sentence du gouverneur de Montdidier, les meûniers sont maintenus dans la liberté d'aller chasser & quêter des blés sur les terres des seigneurs qui n'ont point de moulins bannaux. Il est remarquable, en ce qu'il est rendu au profit du vassal contre son seigneur. suzerain. Levest, art. lxx. Papon, liv. XIII. titr. viij. n. 1. Carondas, liv. II. rep. 12. & liv. IV. rep. 65.

La même chose a été jugée dans la coûtume de Paris, par arrêt du 28 Juin 1597, en faveur du seigneur de Rennemoulin, contre le cardinal de Gondi, seigneur de Villepreux, qui vouloit empêcher les meûniers de la terre de Rennemoulin, relevante de lui, de venir chasser dans l'étendue de celle de Villepreux. Voyez Leprêtre, arrêts de la Ve. Voyez le traité de la police, tome II. liv. V. ch. iij. . 7. & le recueil des factums & mémoires imprimés à Lyon en 1710. tome II. p. 467. (A)

Chasse, (Page 3:228)

Chasse, en terme de Marine, se dit d'un vaisseau qui en poursuit un autre; alors on dit donner chasse. On l'applique également au vaisseau qui fuit, & en ce cas c'est prendre chasse, c'est - à - dire prendre la fuite. Il arrive souvent que le navire qui prend chasse continue de tirer sur celui qui le poursuit, ce qu'il ne peut faire que des pieces de canon qui sont à l'arriere, ce qui s'appel'e soûtenir chasse. Cette manoeuvre est assez avantageuse, parce que la poussée du canon, qu'on tire à l'arriere, favorise plus le sillage qu'elle ne le retarde. Il n'en est pas de même des pieces de chasse de l'avant, dont on se sert en poursuivant un navire, la poussée de chaque coup retarde la course du vaisseau.

Chasse de proue, (Page 3:228)

Chasse de proue, ou pieces de chasse de l'avant, se dit des pieces de canon qui sont à l'avant, & dont on se sert pour tirer sur un vaisseau qui fuit & qu'on poursuit. (Z)

Chasse. (Page 3:228)

Chasse. On appelle ainsi, en terme d'Artificiers, toute charge de poudre grossierement écrasée qu'on met au fond d'un cartouche, pour chasser & faire partir les artifices dont il est rempli.

Chasse (Page 3:228)

Chasse d'une balance, est la partie perpendiculaire au fléau, & par laquelle on tient la balance lorsqu'on veut s'en servir. Voyez Balance & Fléau. (O)

Chasse, (Page 3:228)

Chasse, outil de Charron, c'est une espece de marteau dont un côté est quarré & l'autre rond, dont l'oeil est percé plus du côté quarré que du rond, qui sert aux charrons pour chasser & enfoncer les cercles de fer qui se mettent autour des moyeux des roues, afin d'empêcher qu'ils ne se fendent. Ces cercles s'appellent cordons & frettes. Voyez Frettes. Voyez la fig. 27. Pl. du Charron.

Les Batteurs d'or ont aussi un marteau qu'ils appellent chasse. Voyez l'article Batteur d'or.

Chasse, (Page 3:228)

Chasse, (Coutel.) Ces ouvriers employent ce terme en deux sens; c'est ainsi qu'ils appellent, 1° le manche d'écaille, de baleine, ou de corne, composé ordinairement de deux parties assemblées par le Tablettier, dans lesquelles la lame du rasoir est reçûe; ou le manche d'écaille fait aussi par le Tablettier, mais seulement assemblé en un seul endroit, & par un seul clou qui traverse le fer de la lancette & les deux parties du manche où cet instrument de Chirurgie est renfermé. 2° La portion de l'instrument qui sert dans la forge des lames de table, à mitre sur<pb-> [p. 229] tout, qui ne sont plus guere en usage, à recevoir la queue de la lame, tandis que la lame est reçûe dans un tas fendu à sa partie supérieure & presque sur toute sa longueur. On frappe sur la chasse; la chasse appuie sur l'endroit fort qu'on a ménagé avec le marteau, ou morceau d'acier ou d'étoffe qui doit faire la lame; cet endroit fort se trouve comprimé entre la chasse & le tas, & forcé de s'étendre en partie, & de prendre la forme en relief & de la mitre qu'on a ménagée en creux dans le tas, & de cette ovale qui sépare la lame de la queue, & qui s'applique sur le bout du manche, quand la lame est montee.

Chasse, (Page 3:229)

Chasse, (Lunettier.) Les lunettiers appellent ainsi la monture d'une lunette dans laquelle les verres sont enchassés. Cette chasse est de corne, d'écaille, &c. ou de quelque métal élastique, c'est - à - dire bien écrouï; elle a la forme de la lettre minuscule. Voyez la fig. 5. Pl. du Lunettier.

Il y en a de brisées en C, c'est - à - dire à charniere, ensorte que les deux verres ou yeux A B, qui tiennent à rainure dans les anneaux de la chasse, peuvent se rapprocher & se placer l'un sur l'autre, pour entrer dans un étui commun; au lieu que pour celles qui ne ployent point, il faut un étui à deux cercles pour y placer les deux verres. La chasse se place sur le nez, comme tout le monde sait, ensorte que les verres A B soient devant les yeux, auxquels ils doivent être exactement paralleles, pour que l'on puisse voir les objets au - travers avec le plus d'avantage qu'il est possible. Ces verres sont plus ou moins convexes ou concaves, selon que le besoin de la personne qui s'en sert l'exige.

Chasse, (Page 3:229)

Chasse, cheval de chasse, est un cheval d'une taille légere, qui a de la vîtesse, & dont on se sert pour chasser avec des chiens courans. Les chevaux anglois sont en réputation pour cet usage. Un cheval étroit de boyau peut être bon pour la chasse, mais il ne vaut rien pour le carrosse. (V)

Chasse, (Page 3:229)

* Chasse, s. f. terme très - usité en Méchanique, & appliqué à un grand nombre de machines, dans lesquelles il signifie presque toûjours un espace libre qu'il faut accorder soit à la machine entiere, soit à quelqu'une de ses parties, pour en augmenter, ou du moins faciliter l'action. Trop ou trop peu de chasse nuit à l'action: c'est à l'expérience à déterminer la ju'te quantité. Voici un exemple simple de ce qu'on entend par chasse. La chasse, dans la scie à scier du marbre, est la quantité précise dont cette scie doit être plus longue que le marbre à scier, pour que toute l'action du scieur soit employée sans lui donner un poids de scie superflu qu'il tireroit, & qui ne seroit point appliqué si la chasse étoit trop longue: il est evident que dans ce cas la longueur des bras de l'ouvrier permettra plus de chasse. La chasse ordinaire est depuis un pié jusqu'à dix - huit pouces.

Chasse, (Page 3:229)

Chasse, s. f. (Jeu.) c'est au jeu de paume la distance qu'il y a entre le mur du côté où l'on sert, & l'endroit où tombe la balle du second bond. Cette distance se mesure par les carreaux: quand la chasse est petite, on dit une chasse à deux, à trois carreaux & demi, &c. C'est au garçon à examiner, annoncer & marquer fidélement les chasses. Ce garçon en est appellé le marqueur. Voyez l'article Paume.

Chasse, (Page 3:229)

Chasse, en terme d'Orfévre, c'est la partie de la boucle où est le bouton.

Chasse de parcs, (Page 3:229)

Chasse de parcs, terme de Pêche; c'est une grande tenture de filets montée sur piquets, qui sert a conduire le poisson dans le parc, d'où il ne peut plus ressortir. Voyez Parcs, dont la chasse fait partie.

Chasse quarrée, (Page 3:229)

Chasse quarrée, c'est proprement une espece de marteau à deux têtes quarrées, dont l'une est acerée, & l'autre ne l'est point.

L'usage de la chasse n'est pas de forger, mais de former, après que le forgeron a enlevé un tenon ou autre piece où il y a épaulement, l'angle de l'empaulement: pour cet effet on pose la chasse bien d'aplomb sur le tenon ou la piece, à l'endroit de l'épaulement commencé au marteau, & l'on frappe sur la tête non acerée de la chasse avec un autre marteau; ce qui donne lieu à la tête acerée de rendre l'angle de l'épaulement plus vif, & épargne à l'ouvrier bien des coups de lime.

Chasse à biseau, (Page 3:229)

Chasse à biseau, c'est le même outil & de la même forme, à cela près que la tête acerée est en pente; cette pente continuée rencontreroit le manche. Son usage est de refouler fortement les épaulemens, sur - tout dans les occasions où les angles de l'épaulement sont aigus.

Chasse (Page 3:229)

Chasse des Raffineurs de sucre; c'est le même outil que le chassoire des Tonneliers, & ils l'employent sur leurs formes au même usage que ces ouvriers sur les cuviers, tonneaux, & autres vaisseaux qu'ils relient. Voyez Chassoire. Il n'y a de différence entre la chasse des Raffineurs, & le chassoire des Tonneliers, que le chassoire des Tonneliers est à - peu - près de même grosseur par - tout, & qu'il sert sur l'un & l'autre bout indistinctement; au lieu que celui des Raffineurs ne sert à chasser que par un bout qui s'applique sur le cercle; l'autre est formé en une tête ronde sur laquelle on frappe avec le marteau: ainsi celui - ci est beaucoup plus long que l'autre.

Chasse, (Page 3:229)

Chasse, s. f. chez les Tisserands, les Drapiers, & autres, est une partie du métier du Tisserand, qui est suspendue par en - haut à une barre appellée le porte - chasse, qui est appuyée sur les deux traverses latérales du haut du métier, & au bas de laquelle est attaché le rost ou peigne dans lequel sont passés les fils de la chaîne. C'est avec la chasse que le Tisserand frappe les fils de la trame pour les serrer, chaque fois qu'il a passé la navette entre les fils de la chaîne.

La chasse est composée de trois parties ou pieces de bois dont deux sont perpendiculaires, & sont appellées les épées de la chasse; la troisieme est horisontale, & composée de deux barres de bois écartées l'une de l'autre de la hauteur du rot, & garnies chacune d'une rainure dans laquelle on arrête le rot: ces deux barres sont percées par les deux bouts, & les épées entrent dans ces ouvertures. La barre qui est la plus basse, & qui soûtient le rot, s'appelle le sommier; l'autre qui appuie sur le rot, s'appelle le chapeau de la chasse: cette barre est arrondie par le haut, & est garnie dans son milieu d'une main ou poignée de bois: c'est avec cette poignée que l'ouvrier tire la chasse pour frapper sa trame. Voyez les art. Drapier, Tisserand, &c. & l'article Battant.

Chasse, (Page 3:229)

* Chasse, (Verr.) légere maçonnerie attachée d'un côté au corps du four, & dont une autre partie est soûtenue en l'air par une barre de fer circulaire, éloignée d'environ deux ponces du grand ouvreau, & destinée à garantir l'ouvrier de la trop grande ardeur du feu.

Chasse - avant, (Page 3:229)

Chasse - avant, s. m. (Art méch.) on donne ce nom généralement à tous ceux qui sont commis à la conduite des grands ouvrages, & qui tiennent rogistre des heures de travail employées & perdues par les ouvriers. Il y eu a dans les grands atteliers de Serrurerie, dans les endroits où l'on construit de grands édifices, dans les manufactures très - nombreuses; mais ils prennent alors différens noms.

Chasse - fleurée, (Page 3:229)

Chasse - fleurée, s. f. (Tei.) planche de bois quarrée, oblongue, & percée dans son milieu d'un trou où l'on a passé une corde; cette planche sert à écarter de dessus la cuve l'écume ou fleurée, afin que les étoffes, auxquelles elle s'attacheroit sans cette précaution, n'en soient ni atteintes ni tachées,

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