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On voit,
L'arçonneur commence par exposer à l'action de la corde, sur la claie, la quatrieme partie de l'étoffe; & il en forme en arçonnant, comme nous l'expliquerons tout - à - l'heure, une capade; puis il en forme une seconde, une troisieme, & une quatrieme. Un bon ouvrier arçonne ses quatre capades, avec l'étoupage & les dorures, c'est - à - dire les travers & les pointus, à - peu - près en une heure. On entend par l'étoupage, de petites portions d'étoffes qu'on détache en égale quantité de ce qui doit faire les capades, pour fortifier les endroits foibles du chapeau, quand on le bastit au bassin & à la foule. On verra plus bas ce que c'est que bastir. Ces endroits foibles qu'on étoupe s'appellent des molieres.
Dans la manoeuvre de l'arçon, après qu'on a placé
l'étoffe sur la claie, on commence par la bien battre. Pour cet effet, on place la perche dans l'étoffe;
on y chasse la corde de maniere qu'elle y entre &
en ressorte; on continue jusqu'à ce que l'étoffe soit
bien ouverte, & que les cardées soient bien effacées;
pendant cette premiere manoeuvre, l'ouvrier
fait tourner un peu la perche de l'arçon sur elle - même, par un mouvement du poignet de la main gauche,
ensorte que la corde frappe bas & haut, &
que l'étoffe soit éparpillée en tout sens, tant devant
que derriere l'arçon. Alors il prend l'outil qu'on voit
On travaille ainsi à l'arçon les capades; c'est a vec
le clayon qu'on leur donne la forme précise qu'on
voit fig. 23. car elles ne la prennent pas exactement
à l'arçon: pour cet effet, on approche le clayon de
l'étoffe, on en presse légerement les bords, on l'applique
aussi. doucement dessus, on l'affaisse, observant
de laisser toûjours le fort dans le milieu, & de
réduire l'épaisseur d'un demi - pié qu'elle a prise à la
vogue, à celle de deux doigts dans le milieu, au
centre du lien; c'est alors que les parties commen,
cent à s'unir un peu. Cela fait, on prend la peau de
parchemin qu'on voit
Quand les capades sont finies, on prend l'once de dorure, & on l'arçonne, c'est - à - dire qu'on la bat, rebat, & vogue; après quoi on la partage à la ba<-> >nce en deux parties égales, de chacune desquelles on fait deux petites capades. Ces petites capades ont la forme des grandes; quant à leur consistence, elle est à - peu - près uniforme. On laisse de l'étosse de chaque petite capade une portion légere qui servira à faire les trevers, ou manchettes, ou bandes. Les capades & les travers sont figurés sous l'arçon & au clayon, & marchés comme les grandes; quand les travers ont été marchés, ils ont la forme d'un parallélogramme: alors on en prend un; on le plie sur sa longueur par plis égaux; puis on le plie en deux seulement sur sa hauteur, & onle rompt suivant cette derniere dimension, dans le pli; ce qui donne deux autres parallélogrammes de même longueur que le premier, & de la moitié de sa hauteur; ce sont les deux travers, on les a pliés pour pouvoir les diviser en deux parties égales, sans les déchirer. [p. 165]
Cela fait, on marchs les capades eu bassin; pour
cet effet, on a une feutriere. La feutriere qu'on voit
Après que les capades ont été marchées deux à deux, comme nous venons de le prescrire, on ouvre la feutriere, on enleve une des capades avec le papier qui la séparoit de l'autre qu'on laisse sur la feutriere, & qu'on couvre d'un papier gris qui a à - peu - près la forme d'une hyperbole quin'auroit pas tout - à - fait tant d'amplitude que la capade sur la même hauteur. On pose le sommet de ce papier hyperbolique, qu'on appelle un lambeau, à deux bons doigts de la tête de la capade qui est sur la feutriere; on mouille un peu le sommet du lambeau & la tête de la capade, & on couche sur le lambeau l'excédent de la tête de la capade sur le sommet de ce papier; on couche pareillement l'excédent des deux aîles de la capade sur les côtés du lambeau, d'où il s'ensuit évidemment qu'il s'est formé deux plis au moins à la capade en quelqu'endroit, l'un à droite & l'autre à gauche du sommet du lambeau. Il faut effacer ces plis, & faire ensorte que le lambeau soit embrassé exactement sur toute sa circonférence, par l'excédent de la capade sur lui, sans qu'il y ait de plis nulle part: pour cet effet, on pose le dessous des doigts de la main gauche sur le bord gauche de la capade, en appuyant un peu, pour tenir tout en respect, & l'on détire doucement le pli de ce côté, avec les doigts de la droite, jusqu'à ce qu'on l'ait fait évanouir; on en fait autant au pli du côté droit, en tenant tout en respect avec le dessous du bout des doigts dela droite, & détirant l'étoffe qui prête, avec les doigts de la gauche. Quand ces plis sont bien effacés, on prend l'autre capade, que j'appellerai b, & on la pose sur le lambeau que la premiere, que j'appellerai a, tient embrassé; on retourne tout cet appareil; on couche les bords excédens de la capade b, sur la capade a, ensorte que cette capade a soit embrassée par - tout par la capade b, comme la capade b embrasse le lambeau qui les sépare. On efface les plis de cette capade b, comme on a effacé
Cela bien observé, on prend la seutriere par son bord supérieur, & on en couche sur la tête des capades, la partie dont elle les excede, & qui est àpeu - près de quatre doigts; on prend ensuite le bord inférieur de la feutriere, & on le ramene jusqu'en haut de cet appareil, ensorte que l'appareil des capades & du lambeau soit entierement renfermé dans cette grande toile, & que le tout ait à - peu - près l> forme quarrée de la fig. 24, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Après quoi prenez l'angle 1, portez le point 1 au point 10, & formez - le pli 9, 2. Prenez l'angle 4; portez le point 4 au point 11, & formez le pli 5, 3. Prenez l'angle 6; portez le point 6 au point 15, & formez le pli 7, 16, qui prolongé passeroit par l'angle 4. Prenez l'angle 15; portez - le au point 14, & formez le pli 13, 12 parallele au pli 9, 2.
Il est évident qu'aprés ces opérations tout votre appareil aura la figure extérieure 2, 9, 8, 7, 16, 3, 2. Faites trois plis égaux entr'eux & paralleles au pli 7, 16, ensorte que le bord du premier pli tombe sur le pli 9, 2, & que la ligne 17, 14, si on la tiroit, fût partagée en quatre parties égales par le moyen des plis qui la couperoient perpendiculairement en trois endroits. Voilà ce qu'on appelle former ses croisées.
Ces croisées formées, poser vos deux mains dessus & marchez. Cela fait, dépliez & formez les mêmes croisées, mais en commençant par l'angle 4, ensorte que toutes les croisées soient toutes jettées du côté de cet angle, comme on les voit jettées dans la fig. du côté de l'angle 1. Posez vos mains sur ces nouvelles croisées & marcher; cela s'appelle marcher sur les cótés.
Dépliez & ne laissez que les deux plis 9, 2; & 3, 5. Prenez le bord 8, 7, 6, & formez, les uns sur les autres, trois plis paralleles à 8, 7, 6, ensorte que le dernier de ces trois plis tombe sur 2, 3, & que tout l'espace 8, 9, 2, 3, >, 6, 7, 8, soit partagé en quatre bandes paralleles & de même hauteur. Appliquez vos mains & marchez. Cela s'appelle marcher sur l'arréte.
Dépliez & ne laissez que les deux plis 9, 2 & 3, 5. Prenez le bord 2, 3, & formez les uns sur les autres trois plis paralleles à 2, 3, ensorte que le dernier tombe sur 8, 7, 6, & que tout l'espace 2, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 2, soit partagé en quatre bandes paralleles & de même hauteur. Appliquez vos mains & marchez. Cela s'appelle marcher sur la tête; & l'opération entie>e, suivre ses croisées.
Quand on a suivi ces croisées, on déplie premierement
les trois grands plis paralleles, puis les deux
angles 192, 345; on abaisse la feutriere; on ouvre
les capades; on ôte le lambeau d'entre elles, avec
les deux papiers des côtés, on les décroise. Pour entendre
ce que signifie ce mot décroiser, dont nous
nous servirons souvent, il faut se rappeller que l'assemblage
des deux capades a à - peu - près la forme
d'un cone, sur les deux côtés duquel ces capades
commencent à se lier par des portions dont elles sont
repliées l'une sur l'autre: or décroiser, c'est déplier
ce cone, & le plier ensuite de maniere que ce qui
occupoit les côtés occupe le milieu, & que ce qui,
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