ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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Chape,
(Page 3:160)
* Chape, en Architecture; c'est un enduis sur l'extrados
d'une voûte, fait de mortier & quelquefois
de ciment.
Chape,
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* Chape, (Ceinturier.) ces ouvriers appellent
ainsi les morceaux de cuir qui soûtiennent dans un
baudrier les boucles de devant, & celles du remontant.
Voyez Baudrier.
Chape,
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* Chape, (Cuisine.) couvercle d'argent ou de
fer - blanc dont on couvre les plats, pour les transporter
des cuisines chaudement & proprement.
Chape,
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* Chape, terme de Fondeur en statues équestres, en
canon, en cloche, &c. est une composition de terre,
de fiente de cheval & de bourre, dont on couvre les
ciris de moules dans ces ouvrages de Fonderie: c'est
la chape qui prend en creux la forme des cires, & qui
la donne en relief au métal fondu. Voyez les articles
Bronze, Canon, Cloche,
&c.
Chape,
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* Chape, (Fonderie.) c'est cette partie faite en T
dans certaine boucles, & percée à jour, & armée
de pointes dans d'autres, qui se meut sur la goupille
qui traverse en même tems l'ardillon, & dans l'ouverture
de laquelle on passe d'un côté une courroie
qui arrête la boucle dont l'ardillon entre dans une
autre courroie, ou dans le bout opposé de la même.
Il y a quatre parties dans une boucle; le tour qui
retient le nom de boúcle; l'ardillon, la goupille, &
la chape: la goupille traverse le tour, l'ardillon, &
la chape; les pointes de l'ardillon portent sur le tour
supérieur de la boucle; & le tour inférieur de la boucle
porte sur la partie inférieure de la chape.
Chape,
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* Chape, en termes de Fourbisseur, c'est un morceau
de cuivre arrondi sur le fourreau qui en borde
l'extrémité supérieure. Voyez les figures 12. & 13. qui
représentent, la premiere le mandrin des chapes pour
les lames à trois quarts; & la seconde, le mandrin
pour les autres lames.
Chape,
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* Chape, en Méchanique, se dit des bandes de fer
recourbées en demi - cercle, entre lesquelles sont suspendues
& tournent des poulies sur un pivot ou une
goupille qui les traverse & leur sert d'axe, & va se
placer & rouler dans deux trous pratiqués, l'un à
une des ailes de la chape, & l'autre à l'autre aîle:
tout cet assemblage de la chape & de la poulie est suspendu
par un crochet, soit à une barre de fer, soit
à quelqu'autre objet solide qui soûtient le tout. On
voit de ces poulies encastrées dans des chapes, au - dessus
des puits. Voyez Poulie.
Chape,
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* Chape, (à la Monnoie.) est le dessous des fourneaux
où l'on met les métaux en bain. Il est des chapes en massif & en vuide. Voyez
Fourneau de monnoyage.
Chape,
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Chape, dans l'Orgue, est la table a, b, c, d,
(fig. 9. & 10.) de bois d'Hollande ou de Vauge,
dans les trous de laquelle les tuyaux sont placés.
Voyez l'article Sommier de grand orgue.
Chape de plein jeu, représentée figure 13. Pl. Org.
est une planche A, B, C, D, de bois d'Hollande,
de deux pouces ou environ d'épaisseur, sur le champ
de laquelle on perce des trous I, II, III, &c. qui
tiennent lieu de gravure: ces trous ne doivent point
traverser la planche dans toute sa largeur B C; on
doit laisser environ un demi - pouce de bois. Si cependant
on aime mieux percer les trous de part en
part, on sera obligé de les reboucher; ce qui se fera
avec une bande de parchemin que l'on collera sur le
champ de la chape, après que les trous ou gravures
que l'on perce avec une tarriere, & que l'on brûle
avec des broches de fer ardentes de grosseur convenable,
ont été percés. On perce autant de trous,
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 sur le plat de la chape, qu'il doit
y avoir de tuyaux sur chaque touche; ces trous doivent
déboucher dans les gravures: on les brûle aussi
& on les évase par le haut, afin qu'ils puissent recevoir
le pié des tuyaux d, e, que l'on fait tenir de<cb->
bout sur la chape par le moyen d'>n faux - sommier>
Voyez Faux - sommier.
Lorsque ces pieces sont ainsi achevées & placées
en leur lieu, on met des porte - vents de plomb, qui
sont des tuyaux cylindriques de grosseur convenable;
ces porte - vents prennent d'un bout dans un trou
de la chape du sommier du grand orgue, & vont aboutir
de l'autre bout à une des gravures de la chape du
plein jeu: ce qui établit la communication. Les porte - vents sont arrêtés dans les trous où ils entrent,
par le moyen de la filasse enduite de colle - forte,
dont on entoure leurs extrémités. Il suit de cette
construction, que le registre du sommier du grand
orgue qui passe sous les trous où les porte - vents
prennent, étant ouvert, que si l'on ouvre une soûpape,
le vent contenu dans la laye entrera dans la
gravure; d'où il passera par les trous de la table du
sommier & ceux du registre & de la chape, dans le
porte - vent de plomb, qui le conduira dans la gravure
correspondante de la chape du plein jeu: ce qui
fera parler tous les tuyaux d, e, qui seront sur cette
gravure.
Chape,
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Chape, c'est le nom que les Potiers d'étain donnent
aux pieces de leurs moules qui enveloppent les
noyaux de ces mêmes moules: ainsi, à un moule de
vaisselle, la chape qui est creuse, est ce qui forme le
dessous qui devient convexe; il y a une ouverture
à cette chape par où on introduit l'étain dans le moule,
qu'on appelle le jet. A l'égard des chapes de moules
de pots, il y en a deux à chaque moule qui forment
le dehors du pot, & les deux noyaux le dedans.
Le jet est aussi aux chapes, & le côté opposé
s'appelle contre - jet. Elles se joignent aux noyaux
par le moyen d'un cran pratiqué à la portée des
noyaux. Il faut deux chapes & deux noyaux pour
faire un moule de la motié d'un pot. Voy.
Fondre l'étain, & la premiere figure des Planches du Potierd'étain.
Chape;
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* Chape; on donne ce nom dans les Manufactures
de poudre, aux doubles barrils, dont on revêtit ceux
qu'on remplit de poudre. On employe ces doubles
barrils, pour empêcher l'humidité de pénétrer au - dedans
de celui qui contient la poudre, & de l'éventer.
On enchape aussi les vins. Il y a vins emballés, vins
enchapés. La chape des vins empêche aussi le vin de
s'éventer; mais elle a encore une autre utilité, c'est
d'empêcher le voiturier de voler le vin.
Chape,
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Chape, adj. terme de Blason; il se dit de l'écu,
qui s'ouvre en chape ou en pavillon depuis le milieu
du chef ju>qu'au milieu des flancs. Telles sont les armoiries
des Freres - Prêcheurs & des Carmes; & c'est
l'image de leurs habits, de leurs robes, & de leurs
chapes.
Brunecost en Suisse, & au comté de Bourgogne,
d'argent chapé de gueulles. (V)
CHAPEAU
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* CHAPEAU, s. m. (Art méchan.) ce terme 2
deux acceptions; il signifie ou une étoffe particuliere,
serrée, compacte, qui tient sa consistence de
la foule seule, sans le secours de l'ourdissage; ou la
partie de notre vêtement, qui se fait ordinairement
avec cette étosse, & qui sert à nous couvrir la tête.
On dit, selon la premiere acception, cette étoffe est
du chapeau; & selon la seconde, mettez votre chapeau.
Les ouvriers qui font le chapeau, s'appellent Chapeliers. Voyez l'article Chapelier. Nous allons expliquer
en même tems la maniere dont on fabrique
l'étoffe & le vêtement, appellé chapeau.
On se sert pour faire le chapeau de poil de castor,
de lievre, & de lapin, &c. de la laine vigogne & commune.
Voyez les articles
Laine & Castor.
Notre
castor vient du Canada en peaux: il nous en vient
aussi de Moscovie. La vigogne la plus belle vient
d'Espagne, en balle.
On distingue communément deux poils à la peau
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du castor, le gros & le fin. On commence par enlever
de la peau le gros poil; le fin y reste attaché.
Ce travail se fait par une ouvriere appellée arracheuse, & l'on procede à l'arrachement sans aucune
préparation de la peau, à moins qu'elle ne soit trop
seche ou trop dure; dans ce cas, on la mouille un
peu du côté de la chair: mais les maîtres n'approuvent
point cette manoeuvre qui diminue, à ce qu'ils
prétendent, la qualité du poil, & ne sert qu'à faciliter
le travail de l'arracheuse.
Pour arracher, on pose la peau sur un chevalet
tel, à peu - près, que celui des Chamoiseurs & des
Mégissiers; à cela près, que si l'on travaille debout,
le chevalet est en plan incliné; & qu'au contraire,
si l'on travaille assis, comme c'est la coùtume des
femmes, les quatre piés du chevalet sont de la même
hauteur, & qu'il est horisontal. Voyez les articles
Chevalet, Chamoiseur, & Mégissier.
La
surface supérieure de ce chevalet est arrondie. Pour
arrêter la peau dessus, on a une corde terminée par
deux especes d'étriers, on met les piés dans ces
étriers, & la corde serre la peau sur le chevalet; on
appelle cette corde, tire - pié: mais il y a des ouvrieres
qui travaillent sans se servir de tire - pié, & qui arrêtent
l>eau avec les genoux contre les bords supérieurs
du chevalet.
Quand la peau est sur le chevalet, on prend un
instrument appellé plane: la plane des Chapeliers
ne differe pas de la plane ordinaire. Voyez l'article
Plane. C'est un couteau à deux manches, d'environ
trois piés de long sur quatre à cinq doigts de large,
fort tranchant des deux côtés; on passe ce couteau
sur la peau: mais il y a de l'art à cette manoeuvre;
si on appliquoit la plane fortement & très perpendiculairement
à la peau, & qu'on la conduisît
dans cette situation du haut en bas du chevalet, on
enleveroit sûrement & le gros poil & le fin. Pour
ne détacher que le premier, l'ouvrier n'appme son
couteau sur la peau que mollement, le meut un peu
sur lui - méme, & ne le descend du haut en bas de la
peau qu'à plusieurs reprises, observant de faire le petit
mouvement circulaire de plane, à chaque reprise.
Cette opération se fait à rebrousse poil; >insi la
queue de la peau est au haut du chevalet, & la tête
est au bas. Mais comme la queue est plus diffcile à arracher
que le reste, on place un peu de biais la peau
sur le chevalet, quand on travaille cette partie; ensorte
que l'action de la plane est oblique à la direction,
selon laquelle le poil de la queue est naturelment
couché.
On achete les peaux de castors par ballots; le ballot
pese cent - vingt livres: on donne un ballot à l'arracheuse,
qui le divise en quatre parties; chaque
partie s'appelle une pesée. La pesée varie beaucoup
quant au nombre des peaux; cependant elle en contient
ordinairement dix - huit à dix - neuf grandes. Il
y a des pesées qui vont jusqu'a trente - cinq.
Quand la peau est planée, ou l'arracheur continue
l'ouvrage lui - même, ou il a une ouvriere par
qui il le fait continuer: cette ouvriere s'appelle une
repasscuse. Pour cet effet, la repasseuse se place contre
quelque objet solide, comme un mur; elle prend
un petit couteau à repasser, qu'on voit fig. 20. des
Planches du Chapelier, long d'un pié, rond par le
bout, tranchant seulement d'un côté; elle fixe la
peau entre son genou & l'objet solide, & exécute
à rebrousse poil avec le couteau à repasser, aux extrémités
& aux bords de la peau, ce que le planeur
n'a pù faire avec la plane. Pour cela, elle saisit
le poil entre son pource & le tranchant du couteau,
& d'une secousse elle arrache le gros, sans le
couper. L'arracheur & la repasseuse, s'ils sont habiles,
pourront donner ces deux façons à deux pesées
par jour. La repasseuse étant obligée d'appuyer sou<cb->
vent le pouce de la main dont elle tient le couteau
contre son tranchant, elle couvre ce doigt d'un bout
de gant, qui l'empêche de se couper; ce bout de gant
s'appelle un poucier.
Le gros poil qu'on vient d'arracher tant à la plane
qu'au couteau, n'est bon à rien; on le vend quelquefois
aux Selliers, à qui l'usage en est défendu. Ce
poil ne s'arrache pas si parfautement, qu'il ne soit
mêlé d'un peu de fin: or ce dernier étant sujet aux
vers, les ouvrages que les Selliers en rembourrent,
en sont promptement piqués.
Les peaux planées & repassées sont livrées à des
ouvrieres qu'on appelle coupeuses. Celles - ci commencent
par les battre avec des baguettes, pour en
faire sortir la poussiere, & même le gravier; car il
ne s'agit dans tout ce que nous avons di> jusqu'à présent,
que des peaux de castor. Après avoir été battues,
elles sont données à un ouvrier, qui les rougit.
Rougir les peaux, c'est les frotter du côté du poil,
avec une brosse rude qu'on a trempée dans de l'eauforte,
coupée à - peu - près moitié par moitié avec de
l'eau. Le rapport de la quantité d'eau à la quantité
d'eau - forte, dépend de la qualité de celle - ci. Au
reste quelque foible qu'elle foit, il y a toûjours bien
un tiers d'eau. On dit que cette préparation fortifie
le poil, & le rend en même tems plus liant; de maniere
que quand il est employé en chapeau, le chapeau
n'est pas sujet à se fendre.
Quand les peaux sont rougies, on les porte dans
des étuves, où on les pend à des crochets, deux à
deux, poil contre poil; on les y laisse sécher; plus
l'étuve est chaude & bien conduite, mieux les peaux
se sechent, & sont bien rougies. Au sortir de l'etuve,
elles reviennent entre les mains des coupeuses. Ces
ouvrieres commencent par les humecter un peu du
côté de la chair, avec un morceau de linge mouillé.
Cette manoeuvre se fait la veille de celle qui doit
suivre, afin qu'elles ayent le tems de s'amollir. Les
maîtres ne l'approuvent pas; mais elle n'en a pas
moins lieu pour cela: car elle facilite l'ouvrage en
ce que le poil s'en coupe plus aisément, & augmente
le gain en ce que l'eau ayant rendu le poil plus pesant,
l'ouvriere que le maître paye à la livre, recoit
davantage pour une même quantité de poil coupé.
La coupeuse est droite ou assise; le mieux est d'être debout
devant un établi: elle a devant elle un ais ou
planche de sapin d'environ trois piés de long, & large
d'un pié & demi; elle étend sa peau sur cette planche,
elle prend l'instrument qu'on voit figure 17. &
qu'on appelle un carrelet: c'est une espece de carde
quarrée, très - fine; elle passe cette carde sur la peau
pour en démêler le poil, ce qui s'appelle décatir; car
la peau ayant été mouillée quand on l'a rougie, les
extrémités des poíls sont souvent collés ensemble,
ce qui s'appelle être catis. Quand elle a carrelé sa peau,
elle se dispose à la couper: pour cet effet, elle a un
poids d'environ quatre livres, qu'elle pose sur la peau
étendue sur la planche ou ais, à l'endroit où elle va
commencer à couper; ce poids fixe la peau, & l'empêche
de lever & de suivre ses doigts, pendant qu'elle
travaille; elle couche le poil sous sa main gauche,
selon la direction naturelle, & non à rebrousse
poil; elle tient de la droite le couteau à couper qu'on
voit figure 21. large, très - tranchant, emmanché, &
ayant le tranchant circulaire; elle pose verticalement
le tranchant de ce couteau sur le poil, elle l'appuie
& le meut en oscillant, de maniere que tous les points
de l'arc circulaire du tranchant sont appliqués successivement
sur le poil, de droite à gauche & de gauche
à droite. C'est ainsi que le poil se coupe; le couteau
avance à mesure que la main gauche se reti>;
le plat du couteau est parallele à l'extrémité des doigts
de cette main. Le poil est coupé ras à la peau; c'est
du moins une des attentions que doit avoir une bon<pb->
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