ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"10"> seaux, imprimé à Bâle 1714; & dans un écrit de M. Daniel Bernoulli le fils, tom. III. des Mém. de l'Académ. de Petersbourg.

Pour parvenir à l'équation de la chaînette, il faut d'abord décomposer toutes les puissances qui agissent sur un point quelconque en deux autres, tout au plus, dont l'une soit parallele à l'axe, & l'autre perpendiculaire à cet axe, ce qui est toûjours possible, puisqu'il n'y a point de puissance qui ne puisse se réduire en deux autres de position donnée: ensuite on regardera la chaînette comme un polygone d'une infinité de côtés; & supposant chaque puissance appliquée au point de coucours de deux côtés, on décomposera, ce qui est toûjours possible, chaque puissance en deux autres, qui soient dans la direction de deux côtés contigus: de cette maniere on trouvera que chaque côté de la courbe est tiré à chacune de ses extrémités en sens contraires, par deux puissances qui agissent suivant la direction de ce côté. Or pour qu'il y ait équilibre, il faut que les deux puissances soient égales: égalant donc ces deux puissances ensemble, on aura l'équation de la chaînette. Voyez un plus long détail dans les ouvrages cités. Il nous suffit ici d'avoir exposé le principe. Si une courbe est pressée en chaque point par une puissance qui soit perpendiculaire à la courbe, on trouvera par ce principe que pour qu'il y ait équilibre, il faut que chaque puissance soit en raison inverse du rayon de la développée de la courbe au point où la puissance agit.

Plusieurs auteurs ont trouvé qu'une voûte pour être en équilibre, devoit avoir la même figure que la chaînette. En effet, imaginons cette voûte en équilibre, comme composée de petites spheres solides qui se touchent, & joignons les centres de ces spheres par des lignes droites; imaginons ensuite que la direction de la pesanteur de ces spheres change tout - à - coup, & se fasse en sens contraire, & que les spheres soient liées ensemble par des fils ou autrement, de maniere qu'elles ne puissent pas obéir à l'impulsion verticale de la pesanteur; il est visible que l'équilibre ne sera point troublé, puisque des puissances qui sont en équilibre continuent d'y être, lorsque sans changer ces puissances, on ne fait que leur donner à toutes des directions contraires. Il est visible de plus que dans ce cas la voûte deviendra une chaînette, dont les piés droits de la voûte seront les points fixes, & qu'il n'y aura d'autre différence que dans le renversement de la figure. Donc la courbe de la chaînette est la même que celle de la voûte. Voyez Voute. (O)

Chaînette, (Page 3:10)

* Chaînette, se dit, chez les Bourreliers, d'une partie du harnois des chevaux de carrosse, qui consiste en une bande de cuir double assez étroite, dont on joint les deux extrémités ensemble par une boucle. La chaînette se passe dans le poitrail, & est assujettie au timon. Elle a trois usages: le premier est de servir à reculer le carrosse; le second, est d'empêcher les chevaux de s'écarter du timon; & le troisieme, est de soûtenir le timon. Voyez A, figure premiere du Bourrelier. Voyez Harnois, Poitrail, Timon.

Chaînette, (Page 3:10)

* Chaînette, (point de) en terme de Brodeur, soit à l'aiguille soit au métier, est une espece d'ornement courant, qui forme une sorte de lac continu, & s'exécute de la maniere suivante: 1°. au métier. (Voyez Pl.du Chaîn.) Fichez votre aiguille de la main droite de dessous en - dessus en a; arrêtez en - dessus avec les doigts de la main gauche une longueur quelconque a b du fil; refichez votre aiguille dans le même point a de dessus en - dessous, & ramenez - la de dessous en - dessus au point c, entre les deux côtés & en - dedans de la boucle b a b, & vous aurez fait un premier point de chaînette au métier. Vous ferez le second précisément de la même maniere. Arrêtez en - dessus avec les doigts de la main gauche une portion b d du fil égale à la portion a b; fichez votre aiguille de dessus en - dessous au point c; ramenez - la de dessous en - dessus au point e, de maniere que la distance c e soit égale à la distance a c, & que le point e soit entre les deux côtés & en - dedans de la boucle d c d, & vous aurez un second point de chaînette. Arrêtez avec les doigts de la main gauche une portion d f du fil égale à la portion b d; fichez votre aiguille de dessus en - dessous au point e; ramenez - la de dessous en - dessus au point g, de maniere que la distance e g soit égale à la distance c e, & que le point g soit entre les deux côtés & en - dedans de la boucle f e f, & vous aurez un troisieme point de chaînette; & ainsi de suite.

2°. A l'aiguille. Le point de chaînette ne se fait guere autrement à l'aiguille. Tenez votre étosse ou toile de la main gauche; fichez de la droite votre aiguille en a, de dessous en - dessus; arrêtez avec l pouce de la main gauche une portion a b du fil, & la tenez serrée contre l'étoffe; fichez votre aiguille de dessus en - dessous au même point a; ramenez - la de dessous en - dessus au point c, entre les côtés & en - dedans de la boucle a b c d e, & vous aurez un premier point. Arrêtez avec le pouce contre votre étoffe une portion c e du fil; fichez votre aiguille de dessus en - dessous, soit au point c, soit au point d, un peu au - dessus du point c, mais pareillement entre les côtés & en - dedans de la boucle a b c d a, & ramenez - la de dessous en - dessus au point f, de maniere que c f soit égal à c a, entre les côtés & en - dedans de la boucle c a f d, & ainsi de suite: vous aurez un second point, un troisieme, &c.

Nous avons fait nos points très - grands dans la figure, afin qu'on conçût distinctement la maniere dont ils s'exécutent: mais en broderie ils sont très petits. La beauté du point de chaînette, le seul presque qui se pratique dans la broderie en laine, consiste à faire ses boucles a b c b, c d e d, e f g f, &c. bien égales, & ni trop lâches ou grandes, ni trop serrées ou petites. Il faut proportionner son travail au dessein qu'on exécute, & à la matiere qu'on emploie. Ce point se fait en laine, en soie, en fil, en fils d'argent & d'or, & on en conduit la suite à discrétion.

Chaînette, (Page 3:10)

* Chaînette, en terme d'Eperonnier, se dit des petites chaînes qu'on place au nombre de deux dans le bas d'un mords, pour en contenir les branches, & les empêcher de s'écarter l'une de l'autre. Voyez I, fig. 22. Pl. de l'Eperonnier.

Chaînette, (Page 3:10)

Chaînette, terme de Rubanier, c'est une espece de petit tissu de soie qu'on fait courir sur toute la tête de la frange. Voyez les dictionn. du Comm. & de Trévoux.

CHAINON (Page 3:10)

* CHAINON, s. m. c'est ainsi qu'on appelle les parties dont une chaîne est composée, celles à l'extrémité desquelles seulement elle a de la flexibilité; en sorte que si l'on disposoit une chaîne sur la circonférence d'un grand cercle inscrit ou circonscrit, la chaine formeroit dedans ou hors de ce cercle, un polygone d'autant de côtés que la chaîne auroit de chaînons; & chacun de ces chaînons seroit un côté du polygone, & tangente ou corde du cercle.

CHAINOUQUAS (Page 3:10)

CHAINOUQUAS, (Géog. mod.) peuple d'Afrique, dans la Caffrerie.

CHAIR (Page 3:10)

* CHAIR & VIANDE, (Gram.) syn. s'employent l'un & l'autre pour désigner une certaine portion de substance animale: mais le mot viande, dit M. l'abbé Girard, porte avec lui l'idée d'aliment, & le mot chair désigne un rapport à la composition physique d'une partie de l'animal. Nous ajouterons que chair ne se dit que des parties molles, (Voyez Chair, art. d'Anatom.) & que viande au contraire se dit [p. 11] d'une portion de substance animale mêlée de parties solides & de parties dures, comme il paroît par le proverbe, il n'y a point de viande sans os. Viande se prend encore d'une façon plus générale & plus abstraite que chair; car on dit de la chair de poulet, de perdrix, de lievre, &c. & de toutes ces chairs, que ce sont des viandes: mais on ne dit pas de la viande de poulet, de perdrix, &c. ce qui vient peut - être de ce qu'anciennement viande & aliment étoient synonymes. En effet, toute viande se mange, & il y a des chairs qui ne se mangent pas. On dit viande de boucherie, & non chair de boucherie. Voyez Viande, voyez Boucher. Et quand on dit, voilà de belles chairs, & voilà de belles viandes, on entend encore deux choses fort différentes: la premiere de ces expressions peut être l'éloge d'une jolie femme; & l'autre est celle d'un bon morceau de boeuf ou de veau non cuit.

Chair, (Page 3:11)

Chair, s. f. en Anatomie, est la partie du corps animal, uniforme, fibreuse, molle, & pleine de sang; celle qu'on peut regarder comme la composition & la liaison de la plûpart des autres parties du corps.

Par le mot chair, on entend proprement les parties du corps où les vaisseaux sanguins sont si petits, qu'ils ne retiennent que la quantité de sang nécessaire pour conserver leur couleur rouge.

Les anciens distinguoient cinq différentes sortes de chair: la premiere, musculeuse, fibreuse, ou fistulaire, telle qu'est la substance du coeur, & celle des autres muscles. Voyez Muscle, Fibre, &c. La seconde, parenchymateuse, comme la chair des pournons, du foie, & de la rate. Voyez Parenchyme, Rate, &c. La troisieme, la chair des visceres, comme celle de l'estomac & des intestins. Voy. Intestins. La quatrieme, glanduleuse, comme celle des mammelles, du pancréas, &c. Voyez Mammelles, Pancréas, &c. Et la cinquieme spongieuse, comme la chair des gencives, du gland, des levres, &c. Voyez Spongieux, Gland, &c.

Les modernes n'admettent qu'une sorte de chair, celle qui forme les muscles, & qui est composée de petits tuyaux ou vaisseaux qui contiennent du sang: ainsi les parties charnues & les parties musculeuses du corps sont la même chose, selon eux. Voyez Muscle.

Quelquefois cependant ils donnent le nom de chair aux glandes: en ce cas, pour la distinguer, ils l'appellent chair glanduleuse. Voyez Glande.

A l'égard des parenchymes, on a trouvé qu'ils sont tout autre chose que ce que les anciens pensoient. Les poumons ne sont qu'un assemblage de vésicules membraneuses, que l'air dilate & gonfle. Voyez Poumons. Le coeur est un véritable muscle composé des mêmes parties que les autres. Voyez Coeur. Le foie est un assemblage de glandes où la bile se sépare. Voyez Foie. La rate est un amas de vésicules remplies de sang; & les reins sont comme le foie un assemblage de glandes qui servent à la secrétion de l'urine. Voyez Rate & Rein. (L)

* La chair peut être de l'objet du Chimiste & du Medecin: mais alors elle est moins considérée comme une partie animale, que comme un aliment de l'homme; comme chair, que comme viande. Voyez Viande.

Chair (Page 3:11)

Chair musculeuse quarrée, caro musculosa quadrata, en Anatomic, est le nom que Fallope & Spigelius donnent à un muscle qu'on appelle plus communément le court palmaire. Voyez Palmaire. (L)

Chair, (Page 3:11)

* Chair, (Hist. anc. & mod.) les Pythagoriciens n'en mangcoient point: le seul doute qu'il y ait sur ce fait, ne concerne que le plus ou le moins de généralité de cette défense. Il y en a qui prétendent qu'elle n'étoit que pour les parfaits, ceux qui s'é<cb-> tant élevés au plus sublime degré de la théofie, étoient comptés au nombre des disciples ésotériques. D'autres ajoûtent qu'il étoit même permis en sûreté de conscience à ces derniers de toucher quelquefois à la chair des animaux sacrifiés. Voici la raison qu'on lit dans Séneque, du scrupule des Pythagoriciens. Omnium inter omnia cognationem esse, & aliorum commercium in alias atque alias formas transeuntium; nullam animam interire, nec cessare quidem, nisi cempor exiguo, dum in aliud corpus transfunditur. Interim sceleris hominibus & parricidü metum fecisse, cum possint in parentis animam inscü insurrere, & ferro morsuve violare in quo cognatus aliquis spiritus hospitaretur. C'est - à - dire, à peu près, que les ames circulant sans cesse d'un corps dans un autre, ces philosophes craignoient que l'ame de quelques-uns de leurs parens ne leur tombât sous la dent, s'ils se hasardoient à manger de la chair des animaux. Voyez l'article Abstinence.

Les Hébreux s'abstenoient de la chair de certains animaux, parce qu'ils la croyoient impure. S. Paul dit qile plusieurs fideles se faisoient un crime de manger de la chair des anintaux consacrés aux idoles; mais il ajoûte que tout est pur pour ceux qui sont purs.

On raconte de certains peuples sauvages, qu'ils n'ont aucune répugnance pour la chair humaine; qu'ils mangent leurs ennemis; qu'ils mangent leurs amis même tués à la guerre, qu'ils se nourrissent des criminels condamnés à la mort; & qu'ils croyent, en mangeant leurs peres quand ils sont vieux, les respecter beaucoup mieux, qu'en les laissant mourir & qu'en les inhumant: ces barbares s'imaginent que leur corps est un tombeau beaucoup plus honorable pour eux, que le sein de la terre; & qu'il vaut mieux que la chair des peres serve d'aliment aux enfans, que d'être la pâture des vers.

Chair (Page 3:11)

* Chair se dit, dans l'Ecriture sainte, de l'homme vivant, ou même de tous les animaux vivans; la fin de toute chair est arrivée en ma présence: des parties destinées à la génération; que l'homme sage sépare de ses chairs la femme libertine: du péché pour lequel Dieu fit pleuvoir le feu du ciel; ils o suivi une chair étrangere.

Chair (Page 3:11)

Chair s'employe aussi, en Théologie, en par des mysteres de l'incarnation & de l'eucharistie.

Le Verbe s'est fait chair, Verbum caro factum est. Voyez Incarnation.

L'Eglise catholique croit que dans le sacrement de l'eucharistie, le pain est réellement changé en la chair de Jesus - Christ, & que c'est la même chair ou le même corps qui est né de la Vierge Marie, qui a souffert sur la croix. Voyez Transubstantiation.

La résurrection de la chair est un article de foi. Voyez Résurrection.

Chair, (Page 3:11)

Chair, dans un sens moral, se dit de la concupiscence qui se souleve & se révolte contre la raison: caro concupiscit adversus spiritum: en ce sens elle est opposée à l'esprit ou à la grace; & ces deux mots, esprit & chair, sont très - usités dans les épîtres des apôtres, pour signifier la grace & la concupiscence.

Chair (Page 3:11)

Chair désigne encore, en Théologie morale, le péché de luxure: on dit l'oeuvre de chair, pour les péches opposés à la chasteté. (G)

Chair, (Page 3:11)

Chair, couleur de chair, (en Peinture.) est unc teinte faite avec du blanc & du rouge. Il se prend aussi pour carnation. L'on dit: voilà de belles chairs, le Peintre fait de la chair, les chairs sont maltraitées dans le tableau: toutes ces façons de parler s'entendent des carnations, qui ne sont en effet que l'expression de la chair. (R)

Chair, (Page 3:11)

Chair, en Fauconnerie; être bien à la chair, est

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