ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"491"> plomb, ni de pierres par le bas, & qu'il n'a que la corde du pié, & les bouts frappés sur le bâton qui fait couler bas le pié du rets. Deux hommes, un à chaque bout, tiennent le filet un peu en cercle, l'ouverture du côté de terre, & le fond exposé à la mer. La pêche s'en fait de marée montante, une heure au plus avant le plein de l'eau. Le haut du rets est garni de flottes de liege enfilées, pour le soutenir à fleurd'eau. Il faut commencer la pêche avant le jussant, parce que les poissons qui ont monté à la côte avec le flux, s'en retournent à l'instant que le reflux se fait sentir. Quand le rets est exposé le long de la côte, cinq à six hommes se mettent à l'eau jusqu'au cou, & battent l'eau avec des perches, allant du bord de la côte vers le filet dans lequel ils chassent les muges ou mulets, qui sont les seuls poissons qu'on prenne à ces côtes de cette maniere.

Pour relever le rets, lorsque le trait ou le land est fini, les deux hommes qui tiennent le bâton ou le canon du rets, le relevent, & joignant en même tems ensemble les deux lignes de la tête & du pié, ils en ramassent tout le poisson qu'ils viennent jetter dans l'acon, pour recommencer encore un nouveau trait, si la marée le permet.

Cette pêche dure à cette côte pendant trois mois, de la S. Jean à la S. Michel, parce que plus les eaux sont chaudes, & plus volontiers les muges ou mulets rangent la côte. Les vents d'est & d'est - sud - est, sont les plus favorables; ceux d'aval sont fuir le poisson de la côte.

Cette pêche ne se fait jamais que de jour; elle ne peut causer aucun préjudice au général de la péche, parce qu'elle se fait sur des fonds de vases & de bourbes, où le frai, comme on l'a remaroué, ne se forme point, si on excepte celui des anguilles.

Les mailles de ces uredelées sont de trois especes; les plus larges ont seulement 12 lignes en quarré, les autres dix; & les plus serrées, qui sont au fond pour arrêter ce qui entre dans le filet, n'ont que 6 lignes aussi en quarré, en quoi il y auroit de l'abus; mais avec des mailles de 15 lignes en quarré, permises pour faire la pêche du grand haneau, par la déclaration du 18 Mars 1727, ces pêcheurs pourront, sans abus, faire une bonne pêche avec succès.

UREDO (Page 17:491)

UREDO, (Maladies.) est un mot atin, qui signifie la nielle ou brouine des arbres ou des herbes. Voyez Nielle, Brouine, Maladies des plantes, &c.

Les Médecins emploient aussi quelquefois ce terme pour marquer une démangeaison de la peau. Voyez Gratelle.

URENA (Page 17:491)

URENA, s. f. (Hist. nat. Bot.) nom donné par Dillenius à un genre de plante, dont voici les caracteres selon Linnaeus. Le calice est une double enveloppe; l'extérieure est formée d'une seule feuille, légérement découpée en cinq larges segmens; l'intérieure est composée de cinq feuilles étroites & angulaires. La fleur est à cinq pétales oblongs qui naissent ensemble, s'élargissent vers le sommet, & finissent en une pointe obtuse; les étamines sont des filets nombreux, qui vers leur base croissent en cylindre, mais qui se dégagent à leur sommité. Le germe du pistil est arrondi; le stile est simple, de la longueur des étamines, & est couronné de dix stygma, chevelus & recourbés. Le fruit est une capsule arrondie, formant cinq angles, & contenant cinq loges. Les graines sont uniques, rondelettes, mais en quelque maniere applaties à leur pointe. Linnaei, gen. plant. page 329. Dillen. hort. eltham. page 319.

URETAC (Page 17:491)

URETAC, s. m. (Marine.) c'est une manoeuvre qu'on passe dans une poulie, qui est tenue par une herse dans l'éperon, au - dessus de la saisine de beaupré, & qui sert à renfoncer l'amure de misaine, quand il est nécessaire qu'elle le soit.

URETERE (Page 17:491)

URETERE, s. m. (Anatom.) les ureteres sont deux canaux longs, ronds & membraneux, de la grosseur d'une plume à écrire. Ils sortent de chaque côté de la partie cave des reins, & descendant le long des muscles psoas, en forme d'S capitale, enfermés dans la duplicature du péritoine, ils vont se terminer postérieurement vers le col de la vessie.

Ils sont composés de trois tuniques, dont la premiere est charnue, la seconde est nerveuse, & la troisieme veloutée; cette derniere empêche que l'âcreté de l'urine n'irrite les fibres nerveuses.

Ils reçoivent des rameaux d'arteres & de veines des parties voisines, & des nerfs de l'intercostal, & des vertebres des lombes, qui donnent à ces canaux un sentiment très - vif, & font souffrir d'extrèmes douleurs à ceux qui sont attaqués de la gravelle, ou de la néphrétique.

Mais pour mieux développer l'origine & la structure des ureteres, il faut savoir qu'il part de la circonférence des papilles rénales 11 à 12 canaux membraneux, qui les reçoivent avec l'humeur qui en découle, & qui forment trois rameaux dont l'union ne produit qu'un large bassinet, lequel se termine en un seul tuyau membraneux, épais, fort, garni d'arteres, de veines, de nerss, de petits vaisseaux lymphatiques, de fibres motrices & de lacunes mucilagineuses, propres à adoucir ses parois. Ce canal (l'uretere) va d'abord droit en - bas, se courbe aussitôt, couvert par la lame du péritoine d'une largeur inégale en différens endroits.

Il va s'insérer à la partie postérieure de la vessie, presqu'à deux doigts de distance de la partie inférieure de son col, & de l'autre uretere. Après avoir percé la tunique extérieure, & parcouru obliquement l'espace du petit doigt entr'elle & la tunique interne, il s'insinue dans la cavité de la vessie. Il y forme, par la production de ses fibres, un corps rond, long, déterminé en bas, qui empêche l'urine de remonter dans l'uretere, lorsque la vessie est pleine; car alors l'expansion de la vessie fait que ce corps tire nécessairement l'uretere en bas & le bouche. Ce canal est donc tellement simé & construit, qu'il peut surement porter l'urine des reins dans la vessie, sans qu'elle puisse jamais remonter dans ce canal, quelque comprimée qu'elle soit.

Il résulte de ce détail, que les plaies des ureteres sont suivies de violentes douleurs aux flancs, le blessé rend des urines sanglantes; & lorsque ces conduits sont totalement coupés, il souffre une suppression d'urine, qui s'épanchant dans la cavité du ventre, se corrompt bientôt faute d'issue, & cause la mort au malade.

Parlons maintenant des jeux que la nature exerce sur cette partie. D'abord M. Ruysch dit avoir observé que les ureteres descendent quelquefois des reins vers la vessie en ligne spirale; mais Riolan a vu des choses bien plus singulieres dans le corps d'un vérolé, qui venoit de finir ses jours au bois d'une potence. Ce fut en 1611 qu'il fit la dissection du cadavre; il trouva premierement deux ureteres à chaque rein, où ils avoient chacun leur cavité particuliere, séparée par une membrane mitoyenne. L'insertion de chaque uretere se faisoit en divers endroits de la vessie; l'un y entroit joignant le col, & l'autre par le milieu du tond. Ils étoient tous deux creux, & égaux en grosseur: ce n'est pas tout. Riolan trouva trois émulgentes au rein droit, & une seule au rein gauche, qui jettoit une dóuble branche. Pour comble de singulatités en ce genre, les spermatiques sortoient des émulgentes à droite & à gauche.

Il arrive encore d'autres jeux de la nature sur les ureteres. Le bassinet du rein, qui n'est autre chose qu'une dilatation de l'extrémité supérieure de l'uretere, se divise quelquefois avant que d'être reçu dans [p. 492] la profonde scissure, qui augmente la concavité du rein; & dans le cas particulier de cette division, l'on trouve deux bassinets, qui sont néanmoins d'ordinaire plus petits de moitié que le seul qu'on rencontre presque toujours.

Nous avons vu que la premiere observation de Riolan, dans le cadavre de son malheureux vérolé, étoit deux ureteres à chaque rein au lieu d'un seul; mais comme ce jeu de la nature est fort commun, on a tenté d'en chercher la raison en Physiologie, & je trouve les conjectures de M. Hunauld trop plausibles pour les supprimer.

Un uretere se divise ordinairement dans le rein en deux ou trois branches; chacune de ces branches va ensuite former des especes d'entonnoirs, qui embrassent les mamelons du rein. Si dans les premiers tems du développement de l'embryon, & lorsque les reins & la vessie se touchent pour ainsi dire, l'accroissement se fait dans l'uretere & ses branches, comme il se fait le plus ordinairement; les branches se réuniront dans la sinuosité du rein, & un seul uretere ira du rein à la vessie. Si ces branches croissent plus à proportion que l'uretere, elles se réuniront au - dessous du rein, à une distance plus ou moins grande; & c'est ce qu'on rencontre assez souvent. Si enfin deux ou trois de ces branches prennent beaucoup d'accroissement, tandis que l'uretere n'en prend point, alors il y aura deux ou trois ureteres qui s'étendront depuis le rein jusqu'à la vessie. Jettez les yeux sur la premiere figure de la troisieme planche d'Eustache, vous verrez sensiblement que ces trois ureteres ne sont que les branches qui se réunissent pour l'ordinaire dans la sinuosité du rein, & vous reconnoîtrez dans la branche inférieure, les calices qui en partent pour embrasser les mamelons du rein. (D. J.)

Ureteres (Page 17:492)

Ureteres, maladies des, (Médec.) les deux canaux membraneux, situés de chaque côté des deux reins, se nomment ureteres. Ils sont doués d'une grande sensibilité, & enduits intérieurement d'une humeur onctueuse; après avoir fait une courbure, ils vont se rendre dans la vessie, & y déposent l'urine dont ils sont chargés.

Quand ce canal à l'entrée de la vessie est obstrué par le calcul, du pus, de la mucosité trop épaisse ou trop abondante, il acquiert une grande capacité, & de - là résulte la suppression de l'urine; si le calcul se trouve adhérent à l'extrémité de ce canal, il est impossible de l'atteindre avec le cathétere, mais on vient à bout de le tirer en faisant une ouverture au périnée. Si la trop grande acrimonie de la mucosité ou le calcul, qui souvent s'arrête au milieu des ureteres, vient à passer par ces canaux pendant qu'il descend, le malade éprouve un sentiment cruel de douleur depuis les lombes jusqu'aux aînes & au pubis. La rupture ou la blessure des ureteres fait couler dans la cavité du bas - ventre, ou dans son tissu cellulaire, l'urine qu'ils charient. (D. J.)

URETRE de l'homme (Page 17:492)

URETRE de l'homme, (Anat.) canal membraneux presque cylindrique, continu au col de la vessie, prolongé jusqu'à l'extrémité du gland; il faut y remarquer,

1°. La situation dans un sillon formé par l'interstice, que les deux corps caverneux laissent entr'eux inférieurement.

2°. Le cours qui ne suit pas une ligne droite, il y a une courbure particuliere.

3°. La longueur qui est de douze ou treize pouces.

4°. La grosseur qui approche de celle d'une plume à écrire.

5°. La substance qui est composée de deux membranes fortes, l'une est interne & l'autre externe; il y a dans l'entre - deux une substance caverneuse, où quelques auteurs ont remarqué qu'il y a de glandes.

6°. Le bulbe ou la protubérance de l'uretre est la partie postérieure, qui est plus épaisse que le reste, située auprès des prostates, large d'un pouce, & semblable en quelque maniere à un oignon.

7°. La surface interne, qui est percée de divers trous; les uns sont ronds, & les autres oblongs, il en sort une liqueur visqueuse.

8°. Les trois glandes décrites par Cowper. Il y en a une à chaque côté de l'uretre, entre les muscles accélérateurs & le bulbe de l'uretre; elles ont une figure ovoïde, elles sont un peu applaties, leur gran deur est comme celle d'une petite feve; il y a pour chacune un tuyau particulier de la longueur de deux doigts, qui perce la double tunique de l'uretre; c'est par ce canal qu'elles envoient dans la cavité de l'uretre une liqueur transparente, visqueuse ou muqueuse. Il y a une troisieme glande, qui est dans l'angle formé par la courbure de l'uretre sous les os pubis; elle est, à ce qu'on prétend, dans le tissu spongieux ou caverneux de l'uretre. Cowper l'a représenté comme ayant la figure d'une lentille.

9°. La petite glande de M. Litre, qui est entre les deux membranes de l'uretre presque au - dessous des prostates; elle est d'une couleur rouge foncée, large d'un pouce, de l'épaisseur de deux lignes; elle environne la membrane interne de l'uretre comme une ceinture, & la perce de plusieurs petits trous qui donnent passage à une liqueur mucilagineuse destinée à humecter l'uretre.

Il faut encore remarquer les vaisseaux & les nerfs de l'uretre. Les vaisseaux sanguins viennent des vaisseaux hypogastriques. Les vaisseaux lymphatiques sont parfaitement représentés dans les planches de Cowper & de Dracke. Les nerfs viennent des derniers nerfs de l'os sacrum. Voilà ce qu'on doit remarquer en général dans l'uretre; voici maintenant l'exposition de la structure détaillée de cette partie, faite pour les gens de l'art.

L'uretre de l'homme est un canal rond, recourbé du côté du ventre depuis le col de la vessie où elle commence, jusqu'à la partie inférieure des os pubis, & pendant depuis les os pubis jusqu'à l'extrémité du gland où il finit. Ce canal est long de douze à treize pouces; il est placé sous les deux corps caverneux, depuis l'endroit de leur union jusqu'au bout de la verge; il est couvert de la même peau que les corps caverneux, & forme trois tumeurs, dont l'une est située en son commencement, & se nomme la glande prostate; la seconde est un pouce en - deçà de la premiere, & s'appelle le bulbe de l'uretre; on donne le nom de gland à la troisieme, qui termine ce canal.

L'uretre est composé de membranes, de glandes, de substance spongieuse, de muscles & de vaisseaux.

L'uretre a deux membranes, qui sont minces & d'un tissu fort serré. La membrane extérieure couvre le dehors de l'uretre, & le dedans du prépuce; & l'intérieure tapisse seulement le dedans de ce canal. Ces deux membranes laissent entr'elles une espace qui est rempli de glandes, & d'une substance spongieuse.

La premiere glande renfermée entre les membranes de l'uretre du côté de la vessie est la glande prostate. Cette glande n'est pas double comme on dit, puisqu'elle est continue en toutes ses parties. Elle est placée à la racine de l'uretre; sa figure est conique, & ressemble à un petit coeur; elle est longue d'un pouce trois lignes, & enveloppe ce canal dans toute sa longueur, & elle est épaisse de sept lignes; sa base qui est du côté de la vessie est large d'un pouce quatre lignes, & sa pointe, qui est du côté du gland, a neuf lignes de largeur; elle est enveloppée de fibres musculeuses, & composées d'environ douze petits sacs, qui n'ont entr'eux aucune communication par

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