ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"632"> nous apporte aussi le musc & la rhubarbe avec cette graine. Il ajoute qu'elle croît encore dans la Caramanie, province septentrionale de la Perse, mais en si petite quantité qu'à peine suffit - elle pour l'usage des habitans du lieu; enfin, il raconte que cette graine est emportée par le vent: les peuples du pays, ajoute - t - il, se sont mis dans la tête que cette graine se corrompt lorsqu'on la touche avec les doigts, de sorte que pour en avoir, ils portent des gants à leurs mains; dans les prairies où cette plante abonde, sa graine étant mûre, ils agitent leurs vans de tous côtés pour en attraper les sommités qui en sont remplies, & qui s'en détachent par l'agitation de l'air. Il ne faut pas faire beaucoup de fond sur ce récit d'un voyageur qui ne parle que par oui - dire; car aucun européen n'a pénétré dans ces contrées reculées de la Perse.

Au reste, l'ignorance où l'on est du pays natal de cette graine, n'empêche point que l'on ne l'emploie quelquefois contre les lombrics; elle est utile dans cette maladie quand on la donne avec l'aquila alba, ou quelqu'autre préparation de mercure; mais c'est qu'alors la vertu du remede dépend du mercure bien plus que de la santoline: aussi les bons médecins ne connoissent point de meilleurs vermifuges que les préparations mercurielles. (D. J.)

SANTOLINOIDE (Page 14:632)

SANTOLINOIDE, s. m. (Hist. nat. Botan.) santolinoïdes; genre de plante qui ne differe de la santoline, qu'en ce que sa substance est herbacée, & que ses feuilles sont découpées en très - petites parties, comme celles de l'anthemis. Nova plant gen. &c. par M. Micheli.

SANTONES (Page 14:632)

SANTONES, (Géog. anc.) ancien peuple de la Gaule. César les met entre les Celtes, parce que de son tems l'Aquitaine étoit bornée par l'Océan, les Pyrenées & la Garonne; mais sous Auguste, l'Aquitaine fut étendue jusqu'à la Loire: alors les Santones furent censés un peuple de l'Aquitaine. De - là vient la différente maniere de les placer dans la Celtique & dans l'Aquitaine. Leur pays est aujourd'hui la Saintonge. Les anciens ont dit Santones & Santoni. Pline, liv. IV. ch. xix. leur donne le nom de libres, Santones liberi. Ptolomée, liv. II. ch. vij. leur donne pour ville Mediolanum, aujourd'hui Saintes. L'auteur de la Pharsale, liv. I. v. 422. dit Santonus au singulier:

Gaudetque amoto Santonus hoste. (D. J.)

SANTONS (Page 14:632)

SANTONS, s. m. (Hist. mod.) espece de religieux mahométans, vagabonds & libertins. On regarde les santons comme une secte d'épicuriens qui adoptent entre eux cette maxime, aujourd'hui est à nous, demain est à lui, qui en jouira? Aussi prennent-ils pour se sauver une voie toute opposée à celle des autres religieux turcs, & ne se refusent aucun des plaisirs dont ils peuvent jouir. Ils passent leur vie dans les pélerinages de Jérusalem, de Bagdad, de Damas, du mont Carmel & autres lieux qu'ils ont en vénération, parce que leurs prétendus saints y sont enterrés. Mais dans ces courses ils ne manquent jamais de détrousser les voyageurs lorsqu'ils en trouvent l'occasion; aussi craint - on leur rencontre, & ne leur permet - on pas d'approcher des caravanes, si ce n'est pour recevoir l'aumône.

La sainteté de quelques uns d'entr'eux consiste à faire les imbécilles & les extravagans afin d'attirer sur eux les yeux du peuple; à regarder le monde fixement, à parler avec orgueil, & à quereller ceux qu'ils rencontrent. Presque tous marchent la tête & les jambes nues, le corps à moitié couvert d'une méchante peau de quelque bête sauvage, avec une ceinture de peau au - tour des reins, d'où pend une espece de gibeciere; quelquefois au - lieu de ceinture, ils portent un serpent de cuivre que leurs docteurs leur donnent comme une marque de leur savoir; ils portent à la main une espece de massue.

Les santons des Indes qui passent en Turquie pour le pélerinage de la Mecque & de Jérusalem, demandent l'aumône avec un certain ris méprisant. Ils marchent à pas lents; le p u d'habillement qui les couvre est un tissu de pieces de toutes couleurs mal assorties & mal cousues.

Dandini, dans son voyage du Mont - Liban, prétend que le titre de santon est un nom générique & commun à plusieurs especes de religieux turcs, dont les uns s'astraignent par voeu à garder la continence, la pauvreté, &c. & d'autres menent une vie ordinaire. Il distingue encore les méditatifs, qu'on reconnoît aux plumes qu'ils portent sur la tête; & les extatiques, qui portent des chaînes au cou & aux bras pour marquer la véhémence de l'esprit qui les anime; quelques - uns qui sont mendians; d'autres se consacrent au service des hôpitaux: mais en général les santons sont charlatans, & se mêlent de vendre au peuple des secrets & de reliques telles que des cheveux de Mahomet, &c. Presque tous sont mendians, & font leurs prieres dans les rues, y prennent leurs repas, & n'ont souvent point d'autre asyle. Lorsqu'ils n'ont point fait de voeux, si ce genre de vie leur déplaît, il leur suffit, pour y renoncer, de s'habiller comme le peuple; mais la fainéantise & l'oisiveté à laquelle ils sont accoutumés sont de puissans attraits pour les retenir dans leur ancien état: d'autant plus que l'imbécillité des peuples est un fond assuré pour leur subsistance. Guer. moeurs de Turcs, tome I. Dandini, voyage du Liban.

SANTONUM - PORTUS (Page 14:632)

SANTONUM - PORTUS, (Géogr. anc.) port des Saintongeois, selon Ptolomée, lib. II. ch. vij. On ne convient pas du nom moderne. Il le met entre la Garonne & la Charente, presque à distance égale, ce qui convient mieux à Brouage où le place M. de Valois, qu'à Blaye ville sur la Garonne, même fort avant dans cette riviere, au - lieu que le Santonum - Portus de Ptolomée, doit être sur l'Océan. (D. J.)

SANTORIN (Page 14:632)

SANTORIN, (Géographie mod.) Voyez Sant - Erini.

SANTSI (Page 14:632)

SANTSI, s. m. (Botan. exot.) nom donné par les Chinois à une plante célebre chez eux contre les hémorrhagies. Nos missionnaires rapportent que cette plante croît sans culture sur les montagnes; sa principale racine est épaisse de 4 doigts, & fournit plusieurs radicules moins grosses, mais qui sont les seules d'usage: elles ont l'écorce rude & brune en - dehors, lisse & jaune en - dedans; la principale racine jette huit tiges, dont celle du milieu élevée beaucoup au - dessus des autres, porte des bouquets de fleurs. On multiplie le santsi en coupant transversalement la maîtresse racine en diverses tranches, qu'on met en terre à la profondeur d'un pouce, & en 3 ans la plante acquiert toute sa perfection. (D. J.)

SANTVLIET (Page 14:632)

SANTVLIET, (Géogr. mod.) forteresse des Paysbas dans le Brabant, sur la droite de l'Escaut, entre Lille & Berg - op - zoom. Cette forteresse appartient aux Provinces - unies, & leur est d'une grande importance. (D. J.)

SANUKI (Page 14:632)

SANUKI, (Géogr. mod.) une des six provinces de l'empire du Japon, dans le Nankaido, c'est - à - dire dans la contrée des côtes du sud. Cette province a 3 journées de longueur de l'est à l'ouest, & est divisée en 11 districts. C'est un pays médiocrement fertile, où il y a beaucoup de montagnes, de rivieres, & de champs qui produisent du riz, du blé & des légumes: la mer le fournit de poisson. Cette province est fameuse par le grand nombre de personnes célebres qui y sont nées. (D. J.)

SANUT (Page 14:632)

SANUT, Voyez Canus.

SAOCES (Page 14:632)

SAOCES, (Géogr. anc.) haute montagne de l'île [p. 633] de Samothrace; selon Pline, lib. IV. ch. xij. c'est aujourd'hui Monte - Nettuno, dans l'île de Samandrachi. Il lui donne 10000 pas de hauteur, ce qu'il ne faut pas entendre de sa hauteur perpendiculaire, mais seulement du chemin qu'il faut faire en montant, depuis le pié de cette montagne jusqu'au sommet. (D. J.)

SAONE, la (Page 14:633)

SAONE, la, (Géogr. mod.) prononcez Sône; riviere de France, l'une de celles qui grossissent le Rhône. Elle prend sa source au mont de Vosge, traverse la Franche - Comté, la Bourgogne, le Beaujolois, coule le long de la principauté de Dombes, & enfin se rend à Lyon qu'elle coupe en deux parties inégales, & s'y jette dans le Rhône tout joignant les murs de cette grande ville, près de l'abbaye d'Aisnay. Son nom latin est Arar, au génitif Araris. On appelloit déjà cette riviere Sauconna du tems d'Ammien Marcellin, qui dit lib. XV. Ararim quem Sauconnam appellant; & c'est de ce mot Sauconna qu'est venu le nom françois.

Il ne faut pas confondre la Saone avec la Saona, en latin Savo, riviere d'Italie au royaume de Naples, dans la terre de Labour. Cette derniere prend sa source vers Tiano, & se rend dans le golfe de Naples, entre la roche de Montdragron & la bouche du Voltorno. (D. J.)

SAORRE ou QUINTILLAGE (Page 14:633)

SAORRE ou QUINTILLAGE, s. f. (Marine.) ces termes sur la Méditerranée signifient lest. Voyez Lest.

SAOULE (Page 14:633)

SAOULE, s. f. (Jeu d'exercice.) c'est le nom d'un jeu que les seigneurs de paroisse proposent en Bretagne à leurs vassaux, dans des jours de réjouissance, &c. Ce jeu se fait avec un ballon bien huilé en - dehors pour le rendre plus glissant. On le jette à l'aventure, & chacun cherche à s'en saisir & à se l'entr - arracher; enfin celui qui le peut porter sur une autre paroisse que celle où se fait le jeu, gagne le prix proposé; ce jeu se nomme en Normandie la pelote ou l'éteuf. (D. J.)

SAOULÉ, SOU ou SATURÉ (Page 14:633)

SAOULÉ, SOU ou SATURÉ, (Chimte.) Voyez Saturation.

SAOULER (Page 14:633)

SAOULER, (Jardin.) quelques autres modernes se sont servis de ce terme en parlant d'une terre qu'on avoit trop fumée ou arrosée.

SAPAEI (Page 14:633)

SAPAEI, (Géogr. anc.) ancien peuple de la Thrace, selon Etienne le géographe. Appien, civil. lib. V. en fait aussi mention. Leur pays est nommé Sapaica proefectura par Ptolomée, lib. III. ch. xj. Leurs villes étoient AEnos, Cypsela, Bisanthe, &c. selon le P. Hardouin, in Plin. l. IV. c. ij.

2. Sapoei, ancien peuple de l'Ethiopie sous l'Egypte, selon Ptolomée, l. IV. c. viij. il les met au midi du peuple Memnones, qui étoient entre le Nil & l'Astapus, prèsde Méroé. (D. J.)

SAPAJOU (Page 14:633)

SAPAJOU, voyez Singe.

SAPAN (Page 14:633)

SAPAN, s. m. (Hist. mod.) c'est le nom queles habitans du Pégu donnent à leurs principales fétes ou solemnités, qui se célebrent avec beaucoup de pompe. La premiere est la fête des fusées; les gens riches lancent des fusées en l'air, & ils jugent du degré de faveur qu'ils obtiennent auprès de la divinité, par la hauteur à laquelle leur fusée s'éleve: ceux dont la fusée ne s'éleve point, s'ils en ont les moyens, font bâtir un temple à leurs dépens, pour expier les fautes qui leur ont attiré le déplaisir du ciel. La seconde fête s'appelle kollok, on choisit des femmes du peuple, & sur - tout des hermaphrodites qui sont communs au Pégu, qui forment une danse en l'honneur des dieux de la terre. Lorsque la danse est finie, les acteurs ou actrices entrent en convulsion, & prétentendent ensuite avoir conversé avec les dieux, & se mêlent de prédire si l'année sera bonne ou mauvaise, s'il y aura des épidémies, &c. La fête appellée sapankatena, consiste à faire de grandes illuminations, & à promener dans les rues de grandes pyramides ou colonnes. Celle que l'on nomme sapan - dayka, ou là fête des eaux, se célebre en se baignant & en se jettant les uns aux autres une grande quantité d'eau. La fête appellée sapan - donon, se célebre par des joutes ou courses sur l'eau. Le maître ou conducteur de la barque qui arrive la premiere au palais du roi, obtient un prix; celui qui arrive le dernier reçoit par dérision un habit de veuve: cette fête dure pendant un mois entier.

SAPHAR (Page 14:633)

SAPHAR, (Géogr. anc.) ou Sapphar & Sapharà par Ptolomée, lib. VI. ch. vij. ville de l'Arabie heureuse dans les terres, selon Pline, lib. ch. xxiij. c'étoit du tems d'Arrien la métropole du roi des Hémérites & des Sabaïtes leurs voisins. Le P. Hardouin dit que le nom moderne est Sacada. (D. J.)

SAPHENE (Page 14:633)

SAPHENE, s. f. (Anatomie.) cette veine est la plus grosse & la plus longue des six qui forment la crurale. Elle commence par quelques rameaux qui viennent du gros orteil & de dessus le pié, & montant par la malléole interne le long de la jambe, & par la partie intérieure de la cuisse, entre la peau & la membrane charnue, elle va se perdre vers les glandes de l'aine dans la crurale, à l'opposite de la sciatique mineure qui s'y insere à la partie externe; elle reçoit plusieurs branches dans son chemin, & c'est elle qu'on a coutume d'ouvrir dans la saignée du pié.

Galien, de curat. per venoe sectionem, a le premier établi que l'ouverture de cette veine est efficace pour exciter les regles, parce qu'après l'ouverture le sang se porte abondamment non - seulement à la veine sur laquelle on a opéré, mais encore à tous les vaisseaux qui en dépendent, à cause que le sang trouve moins de résistance à l'endroit où la veine est ouverte, que par - tout ailleurs. Lors donc qu'on a fait la saignée au pié, il se porte plus de sang aux vaisseaux de la matrice qui viennent de la veine - cave, aussi - bien que de la saphene. Et comme le fluide qui s'y porte en plus grande abondance distend considérablement les vaisseaux, le flux menstruel doit trouver une issue plus facile. Aussi lorsque le sang superflu, sans être visqueux, se trouve retenu par le vice des vaisseaux, on n'a pas plutôt ouvert la saphene que les humeurs se jettent en plus grande quantité vers la matrice, au moyen de quoi le cours du sang vers les vaisseaux de l'uretere est plus libre, & procure l'écoulement des regles. (D. J.)

SAPHIR (Page 14:633)

SAPHIR, s. m. (Hist. nat.) pierre précieuse, bleue; elle est transparente & d'une dureté qui ne le cede qu'au diamant & au rubis. Sa couleur se dissipe au feu sans que pour cela la pierre entre en fusion.

Relativement à la couleur, on compte quatre différentes especes de saphirs: 1°. Le saphir d'un bleu céleste, ou d'un bleu d'asur; c'est celui que l'on regarde comme le plus beau. C'est ce saphir que quelques auteurs appellent saphir mâle; on le nomme aussi cyanus, parce qu'il est de la couleur des barbots. 2°. Le saphir d'un bleu foncé; il est moins estimé que le précédent. 3°. Le saphir d'un bleu clair, tirant un peu sur le verd d'eau; quelques auteurs le nomment saphirus prasitis. 4°. Le saphir très - clair, dans lequel la teinte bleue est presqu'entierement imperceptible. Il n'y a, pour ainsi dire, que la dureté qui mette de la différence entre lui & le diamant; ce dernier a quelquefois été appellé saphir femelle: d'autres l'ont appellé leuco - saphirus.

Wallerius dit que les saphirs sont ordinairement d'une forme octogone, ou d'un plus grand nombre de côtés; mais les relations des voyageurs nous apprennent qu'on les trouve communément sous la forme de petits cailloux roulés dans quelques rivieres des Indes orientales, de même que presque toutes les autres pierres précieuses. Les plus beaux saphirs viennent des royaumes de Pégu, de Bisnagar, de Cambaye & de l'île de Ceylan. Ceux qui se trouvent

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