ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"658"> bre de longues ou de breves usuelles qu'il n'y en a de naturelles. Dans les langues qui admettent la versification métrique & le rythme calculé, il faut apprendre sans réserve la quantité de toutes les syllabes des mots, & en ramener les lois, autant qu'il est possible, à des points de vue généraux: cette étude nous est absolument nécessaire pour pouvoir juger des différens metres des Grecs & des Latins. Dans nos langues modernes, l'usage est le meilleur & le plus sûr maître de quantité que nous puissions consulter; mais dans celles qui admettent les vers rimés, il faut surtout faire attention à la derniere syllabe masculine, soit qu'elle termine le mot, soit qu'elle ait encore après elle une syllabe féminine. C'est que la rime ne seroit pas soutenable, si les sons correspondans n'avoient pas la même quantité: ainsi, dit M. l'abbé d'Olivet, ces deux vers sont inexcusables:

Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie à beau demander grce. C'est la même chose de ceux - ci, justement relevés par M. Restaut, qui, en faveur de Boileau, cherche mal - à - propos à excuser les précédens:

Je l'instruirai de tout, je t'en donne parle, Mais songe seulement a bien jouer ton rle. (B. E. R. M.)

QUAN - TON (Page 13:658)

QUAN - TON, ou plutôt QUANG - TUNG, (Géog. mod.) province de la Chine, la douzieme de l'empire, & l'une des principales & des plus riches. Elle est bornée au nord - ouest par le Quangsi, au vrai nord par le Huquang, au nord - est par le Kiangs & le Fokieng, au midi par l'Océan, & au couchant par le Tonquin. On y jouit d'une grande température. Les moissons s'y font deux fois l'an. Le commerce y est très - vif en toutes sortes de marchandises, en or, en diamant, en perles, soie, fer, étain, cuivre, &c. L'abbé de Choisi dit qu'on y voit trois choses extraordinaires, un ciel sans nuage, des arbres toujours verds, & des hommes qui crachent le sang, parce qu'ils mâchent sans cesse des feuilles de béthel, qui teint leur salive en rouge. Cette province contient dix métropoles. Quang - cheu est sa capitale; c'est la même ville que les François nomment mal - à - propos Quanton ou Canton. Voyez Quang - cheu. (D. J.)

QUANZA (Page 13:658)

QUANZA, (Géog. mod.) grande riviere d'Afrique, dans sa partie méridionale. Elle prend sa source vers le nord des montagnes de Lupata, qu'on appelle l'Epine du monde, traverse le royaume de Matamba, entre ensuite au royaume d'Angola; & prenant finalement sa route vers l'occident septentrional, arrose Colombo, se perd dans l'Océan éthiopien, entre la pointe de Palmérino & le cap Ledo. (D. J.)

QUAPACHTOTOTL (Page 13:658)

QUAPACHTOTOTL, s m. (Hist. nat. Ornyth) oiseau d'Amérique décrit par Nieremberg; il dit que son corps & sa queue ont chacun huit pouces de longueur; son bec est crochu, sa poitrine cendrée, son ventre noir, sa queue noirâtre, ses aîles, sa tête & son col d'un brun jaune.

QUAPATLI (Page 13:658)

QUAPATLI, s. m. (Botan. exot.) arbre fongueux de la nouvelle - Espagne, qui sert de matiere propre à nicher & faire éclore une grande quantité de vers velus & rudes, de couleur rouge, longs de deux pouces, & gros comme un tuyau d'orgue. Les sauvages les font cuire dans de l'eau jusqu'à ce qu'ils soient consumés, & que toute la graine nage dessus. Ils la recueillent & s'en servent à plusieurs usages. (D. J.)

QUAQUA, les (Page 13:658)

QUAQUA, les, (Géog. mod.) les Hollandois ont donné ce nom à quelques peuples d'Afrique, en Guinée. Ils habitent les pays d'Adow, & sont soumis au roi de Saka. Ils s'étendent depuis le cap de la Hou jusqu'au cap le Sainte Apolline, en tirant vers le cap des Trois - pointes. Ils font des pieces de coton composées de cinq ou six bandes, & dont il commercent, ainsi que de l'yvoire, ou dents d'élephans. M. de Marchais vous donnera de plus grands détails de ce peuple, dans son voyage de Guinée.

QUARANTAINE (Page 13:658)

QUARANTAINE, (Jurisprud.) signifie l'espace de quarante jours.

Ce mot s'emploie quelquefois pour signifier le tems du careme; parce que ce tems est d'environ quarante jours.

Quarantaine (Page 13:658)

Quarantaine, en termes de jurisprudence angloise, est un bénéfice accordé à la veuve d'un proprietaire d'une terre, en vertu duquel elle est maintenue pendant quarante jours après la mort du défunt, dans l'habitation du chef - lieu, ou principal manoir, pourvu que ce ne soit pas un château.

Si quelqu'un entreprend de l'en expulser, elle a à opposer l'action de quarantenâ habendâ.

Quarantaine (Page 13:658)

Quarantaine, est aussi en Angleterre une mesure ou étendue de terre de quarante perches.

Quarantaine (Page 13:658)

Quarantaine, (Hist. mod.) nom en usage sur les ports de mer pour signifier le tems que les vaisseaux venans du levant & les passagers qui sont dessus ou leurs équipages doivent rester à la vue des ports avant que d'avoir communication libre avec les habitans du pays.

On prend cette précaution pour éviter que ces équipages ou passagers ne rapportent d'Orient l'air des maladies contagieuses & pestilentielles qui y sont fort fréquentes; & l'on a donné à cette épreuve le nom de quarantaine, parce qu'elle doit durer quarante jours. Cependant lorsqu'on est sûr que ni les marchandises, ni les passagers ne sont partis des lieux ou suspects, ou infectés de contagion, on abrége ce terme, & l'on permet le débarquement tant des personnes que des marchandises, mais on dépose au moins les uns & les autres dans un lazaret ou on les parfume. Le tems qu'elles y demeurent se nomme toujours quarantaine, quoiqu'il ne soit souvent que de huit ou quinze jours, & quelquefois de moins. Ce langage n'est pas exact, mais l'usage l'a confirmé.

Quarantaine le roi (Page 13:658)

Quarantaine le roi, (Jurisprud.) étoit une treve de 40 jours, qui fut établie par Philippe - Auguste, ou, selon d'autres, par Philippe le Hardi, & renouvellée par S. Louis en 1245. Cette ordonnance fut appellée elle - même la quarantaine le roi; elle porte que depuis les meurtres commis ou les injures faites, jusqu'à 40 jours accomplis, il y avoit de plein droit une treve de par le roi, dans laquelle les parens des deux parties seroient compris, que cependant le meurtrier ou l'agresseur seroit arrêté & puni, & que si dans les 40 jours marqués, quelqu'un des parens se trouvoit avoir été tué, celui qui auroit commis le crime seroit réputé traitre & puni de mort. Voyez Beaumanoir, ch. lx. de ses cout. de Beauvaisis; Ducange, dissert. 29. sur Joinville, & la préface de M. de Lauriere sur le premier tome des ordonnance des la troisieme race.

Enchere de quarantaine. Voyez ci - devant Enchere. (A)

Quarantaine (Page 13:658)

Quarantaine, s. f. (Corderie.) corde de la grosseur du petit doigt, dont les matelots se servent pour raccommoder leurs cordages. Savary. (D. J.)

QUARANTAINS (Page 13:658)

QUARANTAINS, s. m. pl. (Lainerie.) c'est un terme de manufacture de draperie, qui se dit particulierement en Languedoc, en Dauphine & en Provence, des draps de laine, dont la chaîne est composée de quarante fois cent fils, qui font en tout quatre mille fils. Savary.

QUARANTE coups (Page 13:658)

QUARANTE coups, (Critique sacrée.) Moïse ordonna sagement que les punitions corporelles fussent toujours proportionnées à la nature des crimes, mais [p. 659] que néanmoins le nombre des coups de fouet ne passât jamais celui de quarante, afin, dit le législateur, que votre frere ne sorte point de votre présence indignement déchiré. Deuter. xxv. 3. or, dans la crainte de passer le nombre des coups prescrits par Moïse, l'usage s'établit chez les Juifs d'ordonner pour les plus graves fautes trente - neuf coups de fouet, & non quarante. C'est pour cela que S. Paul, dans la deuxieme épitre aux Corinth. ch. xj. 24. leur dit, j'ai reçu des Juifs cinq différentes fois quarante coups de fouet, moins un, TESSARAKONTA PARA\ MI/AN. Le récit des souffrances de cet apôtre arrache les larmes: il avoit été sept fois chargé de chaînes, & battu de verges, selon Clément dans son épit. aux Corinthiens, S. Paul lui - même; j'ai été trois fois battu de verges, & lapidé une fois; j'ai fait naufrage trois fois. Je me suis trouvé dans mes voyages en périls des fleuves, des brigands, des gens de ma nation, des gentils, des fauxfreres; en peines & en travaux, en veilles, en jeûnes, souvent nud, & souvent accablé pat le froid, la soif & la faim. (D. J.)

Quarante heures (Page 13:659)

Quarante heures, prieres de, (Théolog.) dévotion très - usitée dans l'église romaine, qui consiste à exposer le S. Sacrement trois jours de suite pendant quarante - heures à la vénération des fideles. Ces prieres sont accompagnées de sermons, saluts, &c. on les fait ordinairement dans le jubilé, dans les calamités publiques, &c.

Quarante langues (Page 13:659)

Quarante langues, voyez Moqueur.

QUARANTENIER (Page 13:659)

QUARANTENIER, s. f. (Marine.) sorte de petite corde de la grosseur du petit doigt, dont on se sert pour raccommoder les autres cordes.

QUARANTIE (Page 13:659)

QUARANTIE, s. f. (Hist. de Venise.) ce mot se dit en parlant de la république de Venise, & signifie cour composée de quatre juges. On distingue de trois sortes de quarantie; savoir la vieille quarantie civile, la nouvelle quarantie civile, & la quarantie criminelle. Cette derniere juge tous les crimes, excepté les crimes d'état, qui sont de la compétence du conseil des dix. La nouvelle quarantie civile connoît des appels des sentences rendues par les juges de dehors. La vieille quarantie civile connoît des appellations des sentences rendues par les subalternes de la ville. Amelot. (D. J.)

QUARANTIEME (Page 13:659)

QUARANTIEME, s. m. (Arithmétiq.) en fait de fractions ou nombres rompus de quelque tout que ce soit, un quarantieme s'écrit de cette maniere ; on dit aussi un quarante - unieme, un quarante - deuxieme, un quarante - troisieme, &c. & ces différentes fractions s'écrivent de même que celle ci - dessus, à l'exception que l'on met un 1, un 2, un 3, a la place du zéro qui est après le quatre, ce qui marque ainsi , , , &c. on dit encore deux quarantiemes, trois quarantiemes, &c. que l'on écrit de cette maniere , , . Le quarante - huitieme de vingt sols est cinq deniers, qui est une des parties aliquotes de la livre tournois. Ricard. (D. J.)

Quarantieme (Page 13:659)

Quarantieme, s. m. (Droit des fermes.) droit qui se leve à Nantes & dans toute sa prevôté sur les marchandises qui passent devant S. Nazaire, en montant de Nantes à la mer. Ce droit exorbitant revient à six deniers par livre du prix de la marchandise. Il est au choix du fermier de le prendre en marchandises, ou en argent.

Quarantiéme jour (Page 13:659)

Quarantiéme jour, (Médec.) les anciens fixoient à ce jour la durée des maladies aiguës, & donnoient le nom de chroniques à celles qui duroient plus long - tems. On voit néamoins des maladies aiguës durer pendant soixante jours, mais c'est communément l'effet du traitement du médecin.

QUARDERONNER (Page 13:659)

QUARDERONNER, v. act. (Charp.) c'est rabattre les arrêtes d'un poutre, d'une solive, d'une porte, &c. en y poussant un quart de rond entre deux filets. (D. J.)

QUARELET (Page 13:659)

QUARELET, voyez Carrelet.

QUARIATES (Page 13:659)

QUARIATES, (Géogr. anc.) ancien peuple de la Gaule narbonnoise, selon Pline, l. III. c. iv. Le P. Hardouin conjecture qu'ils occupoient les diocèses de Senez & de Digne en Provence.

QUARQUENI (Page 13:659)

QUARQUENI, (Géog. anc.) ancien peuple de la Gaule transpadane, selon Pline, l. III. c. xix. Il étoit dans le pays qui est aujourd'hui l'état de Venise, vers la Marche Trévisane & le Frioul.

QUARRE (Page 13:659)

QUARRE, s. f. terme de Chapelier, c'est en terme de chapelier le tour de la forme du chapeau par le haut. (D. J.)

Quarre (Page 13:659)

Quarre, s. f. (Chauderonnerie.) la quarre d'un chauderon, d'un poëlon, ou d'une marmite, est l'endroit où le fond de ces ouvrages se joint au bord. Faire la quarre d'un chauderon, c'est l'arrondir avec le maillet de buis sur cette espece d'enclume ronde, qu'en terme de chauderonnerie on nomme une boule. Dict. du comm.

Quarre (Page 13:659)

Quarre, s. f. terme de Cordonnier, la quarre d'un soulier signifie le bout; & chez les tailleurs la quarre d'un habit veut dire la taille du haut d'un habit. (D. J.)

QUARRÉ (Page 13:659)

QUARRÉ, s. m. en Géométrie, est une figure à quatre côtés, dont les côtés & les angles sont égaux. Voyez Figure, Quadrilatere, &c.

Pour trouver l'aire d'un quarré, cherchez la longueur d'un côté; multipliez - le par lui même, le produit sera l'aire du quarré. Voyez Aire & Mesure.

Ainsi si la longueur d'un côté est 345, l'aire sera 119025; & si le côté du quarré est 10, l'aire sera 100.

Puis donc qu'une toise contient 6 piés, qu'un pié contient 12 pouces, &c. une toise quarrée contient 36 piés quarrés; un pié quarré contient 144 pouces quarrés, &c.

Les propriétés du quarré sont que ses angles sont tous droits, & par conséquent ses côtés perpendiculaires les uns aux autres; que la diagonale le divise en deux parties égales; que la diagonale du quarré est incommensurable avec les côtés, &c. Voyez Diagonale & Incommensurable.

A l'égard du rapport des quarrés, ils sont les uns aux autres en raison doublée de leurs côtés. Par exemple, un quarré dont le côté est double d'un autre, est quadruple de cet autre quarré.

Un nombre quarré est le produit d'un nombre multiplie par lui - même. Voyez Nombre.

Ainsi 4 produit de 2 multipliés par 2, ou 16 produit de 4 multipliés par 4, sont des nombres quarrés.

Ces nombres sont appellés nombres quarrés, parce qu'on peut les arranger en forme de quarrés, en faisant que la racine ou le facteur soit le côté du quarré. Voyez Racine.

La différence de deux nombres quarrés, dont les racines ne sont pas l'unité, est un nombre impair, égal au double de la racine du plus petit en y ajoutant une unité.

On a par ce moyen une méthode facile de construire des nombres quarrés pour un nombre de racines qui procedent suivant la suite naturelle des nombres; pour cela le double de la racine augmenté de l'unité doit toujours être ajouté au quarré précédent.

Ainsi si n = 1; 2n + 1 = 3: si n = 2, donc 2n + 1 = 5. si n = 3, donc 2n + 1 = 7. si n = 4, donc 2n + 1 = 9. &c. ainsi on forme des nombres quarrés en ajoutant continuellement des nombres impairs.

Racine quarrée est un nombre qu'on considere comme la racine d'une seconde puissance, ou d'un nombre quarré; ou bien, un nombre qui multiplié par lui - même produit un nombre quarré. Voyez Racine.

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