Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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ho! vous le prenez par là! Ho! ho! vous faites bien l'entendu!

HOBEREAU s. m. (H s'aspire.) Espèce de petit oiseau de proie.

Il se dit, figurément et par mépris, d'Un petit gentilhomme campagnard. Il n'y a que des hobereaux dans ce voisinage. Ce n'est qu'un hobereau.

HOC s. m. (H s'aspire.) Sorte de jeu de cartes. Jouer au hoc.

Au jeu du Hoc, les quatre rois, la dame de pique, le valet de carreau, et toutes les cartes au-dessus desquelles il ne s'en trouve point d'autres, comme les six quand tous les sept sont joués, sont Hoc; et, parce qu'en jouant ces sortes de cartes on a coutume de dire Hoc, de là vient que, dans le discours familier, pour dire qu'Une chose est assurée à quelqu'un, on dit, Cela lui est hoc.

HOCA s. m. (H s'aspire.) On appelle ainsi Un certain jeu de hasard. Jouer au hoca.

HOCHE s. f. (H s'aspire.) Coche, entaillure. Il se dit plus ordinairement de La marque qu'on fait sur une taille pour tenir le compte du pain, du vin, de la viande, etc., qu'on prend à crédit. Faire une hoche.

HOCHEMENT s. m. (H s'aspire.) Action de hocher. Il ne se dit guère que dans cette locution, Hochement de tête.

HOCHEPIED s. m. (H s'aspire.) Nom qu'on donne, en Fauconnerie, au premier des oiseaux qui attaque le héron dans son vol, ou qu'on jette seul après le héron pour le faire monter.

HOCHEPOT s. m. (H s'aspire.) T. de Cuisine. Espèce de ragoût fait de boeuf haché, et cuit sans eau dans un pot, avec des marrons, des navets et autres assaisonnements. Un bon hochepot.

HOCHEQUEUE s. m. (H s'aspire.) T. d'Hist. nat. Sorte de petit oiseau, ainsi appelé parce qu'il remue continuellement la queue.

HOCHER v. a. (H. s'aspire.) Secouer, branler. Il n'est guère usité que dans certaines phrases, telles que les suivantes: Hocher un prunier pour en faire tomber les prunes. Hocher le mors, hocher la bride à un cheval.

Fam., Hocher la tête, Marquer, en levant subitement la tête en haut, qu'on désapprouve quelque chose ou qu'on ne s'en soucie guère. Il se mit à hocher la tête. Il s'en alla en hochant la tête.

Fig. et fam., Hocher le mors, hocher la bride à quelqu'un, Essayer de l'animer, de l'exciter à faire quelque chose.

HOCHER se dit neutralement, en termes de Manége, D'un cheval qui lève et baisse fréquemment le nez pour faire mouvoir le mors dans sa bouche.

HOCHÉ, ÉE. participe

HOCHET s. m. (H s'aspire.) Jouet qu'on met entre les mains d'un petit enfant, pour qu'il le porte à sa bouche et le presse entre ses gencives, pendant le travail de la dentition. Un hochet de corail. Un hochet de cristal garni de grelots d'argent.

Il se dit, figurément, Des choses futiles qui flattent quelque passion, qui amusent l'esprit; et, dans ce sens, il se met souvent au pluriel. Les riches parures, les bijoux coûteux et inutiles sont des hochets pour la vanité. Les esprits faibles et légers ont besoin d'un hochet, ont besoin de hochets.

Prov. et fig., Il y a des hochets pour tout âge, Chaque âge a ses plaisirs ses amusements, ses illusions.

HOGNER v. n. (H s'aspire.) Gronder, murmurer, se plaindre. Il est populaire et peu usité.

HOIR s. m. Héritier. Il n'est guère usité qu'en termes de Pratique, et se dit ordinairement Des enfants, des héritiers en ligne directe. Ses hoirs et ayants cause. Hoirs procréés en légitime mariage. Il est mort sans hoirs.

HOIRIE s. f. T. de Pratique. Héritage, succession qui appartient à l'héritier. Accepter l'hoirie. Cela lui est acquis par droit d'hoirie. Donné en avancement d'hoirie.

HOLÀ (H s'aspire.) Interjection dont on se sert pour appeler. Holà ho! Holà! qui est là?

Il est aussi adverbe, et signifie, Tout beau, c'est assez. Holà, ne faites pas tant de bruit.

Il est quelquefois substantif invariable, comme dans ces phrases familières, Mettre le holà, mettre les holà, Faire cesser des gens qui se querellent, qui se battent.

HOLLANDER v. a. (H s'aspire.) Il se dit De là préparation que l'on donne aux plumes à écrire, et qui consiste à les passer dans la cendre chaude, pour les dépouiller d'une pellicule grasse qui empêcherait l'encre de couler.

HOLLANDÉ, ÉE. participe Batiste hollandée, Batiste plus forte et plus serrée que la batiste ordinaire.

HOLOCAUSTE s. m. Sorte de sacrifice parmi les Juifs, où la victime était entièrement consumée par le feu. Offrir en holocauste. L'autel des holocaustes.

Il se prend aussi pour La victime ainsi sacrifiée. Mettre l'holocauste sur l'autel.

Il se prend quelquefois pour Sacrifice en général; et dans ce sens on dit, JÉSUS-CHRIST s'est offert en holocauste pour nos péchés.

HOLOGRAPHE adj. Voyez OLOGRAPHE.

HOM (H s'aspire.) Exclamation qui exprime le doute, la défiance. Hom! il est encore bien jeune.

HOMARD s. m. (H s'aspire.) Grosse écrevisse de mer. Pêcher des homards.

HOMBRE s. m. Sorte de jeu de cartes qui nous est venu d'Espagne. Jouer à l'hombre. Faire une partie d'hombre. Une reprise d'hombre.

Il se dit également, à ce jeu, de Celui qui fait jouer. Qui est l'hombre? C'est lui qui est l'hombre. L'hombre a perdu. L'hombre a gagné.

HOMÉLIE s. f. Discours fait pour expliquer au peuple les matières de la religion, et principalement l'Évangile. Les homélies de saint Chrysostôme sur saint Matthieu. Les homélies de saint Augustin.

Il se dit absolument, au pluriel, de Certaines leçons du bréviaire qui sont des extraits des homélies des Pères, et qu'on chante au troisième nocturne des matines.

HOMÉLIE se dit quelquefois, figurément et par dénigrement, d'Un ouvrage d'esprit, d'un discours où se montre l'affectation de moraliser, et qui cause de l'ennui. Quand aura-t-il fini son ennuyeuse homélie? Ce discours est une véritable homélie.

HOMICIDE s. m. Meurtrier, celui qui tue un homme. Il est dit dans l'Évangile, que ni les adultères, ni les fornicateurs, ni les homicides, n'entreront dans le royaume des cieux. Être homicide de soi-même.

Fig., Être homicide de soi-même, se dit quelquefois D'une personne qui ne ménage pas sa santé, qui la ruine par des excès.

HOMICIDE est quelquefois adjectif des deux genres; mais alors il n'est guère usité que dans le style soutenu. Son bras homicide. Sa main homicide. Dessein, complot homicide. Un fer homicide. Des regards homicides. Etc.

HOMICIDE signifie aussi, Meurtre, action de tuer un homme. Commettre un homicide. Il a fait un homicide. Un homicide volontaire, involontaire. L'homicide prémédité. Il est coupable d'homicide.

HOMICIDER v. a. Tuer, commettre un homicide sur quelqu'un. Il est vieux.

HOMICIDÉ, ÉE. participe

HOMMAGE s. m. T. de Jurispr. féodale. Le devoir que le vassal est tenu de rendre au seigneur dont son fief relève. Rendre l'hommage. Faire la foi et hommage. Il fut reçu à rendre la foi et hommage. Tenir à foi et hommage. La terre fut saisie faute d'hommage rendu. Il lui donna cette terre à la charge de l'hommage, en se réservant l'hommage. Hommage lige. Hommage franc.

Il signifie figurément, Soumission, vénération, respect; et, dans ce sens, il s'emploie souvent au pluriel. Toutes les créatures doivent hommage au Créateur, doivent lui rendre hommage. Rendre hommage aux vertus de quelqu'un. Un hommage sincère. Adresser des hommages à la Divinité. Rejeter, mépriser les hommages de quelqu'un. Être entouré d'hommages. Elle reçoit les hommages de mille adorateurs.

Rendre ses hommages à quelqu'un, Lui rendre ses respects, ses devoirs. On dit aussi: Offrir, présenter ses hommages. Faire agréer ses hommages.

Rendre hommage à la vérité, Dire, déclarer la vérité.

HOMMAGE signifie aussi, Don respectueux, offrande. Faire hommage à quelqu'un d'une chose. Je lui ai fait hommage de mon livre. Hommage de reconnaissance. Daignez agréer ceci comme un hommage de ma reconnaissance. Recevez l'hommage de mon respect, de ma reconnaissance, etc.

HOMMAGÉ, ÉE. adj. T. de Jurispr. féodale. Qui est tenu en hommage. Terre hommagée.

HOMMAGER s. m. T. de Jurispr. féodale. Celui qui doit l'hommage. On dit aussi, adjectivement, Vassal hommager.

HOMMASSE adj. des deux genres Il ne se dit qu'en parlant D'une femme dont les traits, le son de voix, la taille, tiennent plus de l'homme que de la femme. Elle a le visage hommasse, la taille hommasse. Elle est hommasse. On le prend toujours en mauvaise part.

HOMME s. m. Animal raisonnable, être formé d'un corps et d'une âme. Dans ce sens, il se dit en parlant De l'un et de l'autre sexe, et on l'emploie souvent au singulier pour désigner L'espèce humaine en général. Dieu créa l'homme à son image. Le corps de l'homme. L'homme est sujet à beaucoup d'infirmités. Les diverses races d'hommes. Tous les hommes sont égaux devant Dieu. La condition de l'homme ici-bas. Tous les hommes sont sujets à la mort. Tous les hommes ont été rachetés par JÉSUS-CHRIST. Attester quelque chose devant Dieu et devant les hommes. Fuir la société des hommes. Vivre loin des hommes. Faire du bien aux hommes. Son souvenir vivra longtemps dans la mémoire des hommes. De mémoire d'homme, on n'avait vu pareille chose. Connaître, étudier les hommes. Connaître l'homme, le coeur de l'homme. Les hommes du Nord. Les hommes du Midi. Les hommes de notre siècle. On le dit souvent de JÉSUS-CHRIST, par allusion au mystère de l'Incarnation. Le Fils de Dieu s'est fait homme. Il s'appelle lui-même, dans l'Évangile, le Fils de l'homme. Il est aussi appelé l'Homme de douleur. Il est vrai Dieu et vrai homme. Il est Homme-Dieu.

Les hommes de couleur, Les mulâtres, les hommes provenant du mélange de la race blanche et de la race noire.

Prov., L'homme propose et Dieu dispose, Les desseins des hommes ne réussissent qu'autant qu'il plaît à Dieu; souvent nos entreprises tournent d'une manière opposée à nos vues et à nos espérances.

Fam., Il n'y a tête d'homme qui ose entreprendre de faire telle chose, Il n'y a aucun homme assez hardi pour... On dit dans le même sens, Homme vivant, homme qui vive n'oserait, etc.

Prov., Tout homme est menteur.

Dans le style de l'Écriture, Les enfants des hommes, Les hommes: cela se dit principalement de Ceux qui vivent dans l'iniquité.

Dans le style mystique, Dépouiller le vieil homme, se dépouiller du vieil homme, signifie, Se défaire des inclinations de la nature corrompue; et, dans le langage familier, Renoncer à ses vieilles habitudes.

HOMME se dit souvent par rapport aux sentiments, aux passions, aux vicissitudes, aux infirmités qui sont communes à tous les hommes, inhérentes à leur nature. Avoir un coeur d'homme. Au milieu des grandeurs, il n'a point oublié qu'il est homme. Il est homme, et doit craindre les retours de la fortune. Ses douleurs lui rappelèrent qu'il était homme.

Prov., Il y a toujours de l'homme, il se mêle toujours de l'homme dans nos actions, etc., Quelque sage qu'on soit, on montre toujours quelque faiblesse.

Il entre bien de l'homme dans ce qu'il fait, dans ce qu'il dit, etc., s'emploie en parlant De celui qui, faisant profession de sagesse ou de piété, se livre néanmoins à des mouvements de passion ou d'intérêt.

HOMME se dit spécialement Du sexe masculin. Dieu a créé l'homme et la femme. Le premier homme. Il y avait autant d'hommes que de femmes. Dans ces assemblées, les femmes sont séparées des hommes. Elle fut séduite par cet homme. Elle ne veut épouser que l'homme de son choix. Je vis un homme s'introduire dans la maison. Arrêtez cet homme. Il a tant d'hommes sous ses ordres. Les hommes qui composent une troupe, un régiment, etc. Faire manoeuvrer, exercer des hommes. Six hommes furent commandés pour ce service. Une compagnie de cent hommes. Une armée forte de cent mille hommes. Il y eut trois mille hommes de tués. Les hommes qui composent l'équipage d'un bâtiment. Il y a plusieurs hommes malades à bord de ce vaisseau. Homme maigre. Gros homme. Homme grand. Petit homme. Jeune homme. Homme marié. Homme veuf. Homme d'âge. Vieux homme. Méchant homme. Honnête homme. Digne homme. Homme sage. Homme franc, sincère, loyal. Homme brave. Homme sans foi, sans honneur, sans probité. Homme laborieux, entreprenant. Homme habile. Un homme tel que vous, tel que moi, etc.

Fam., C'est un homme sans façon, se dit D'un homme aisé à vivre; et aussi D'un homme qui ne se gêne pas assez avec les autres.

En termes de Dévotion, C'est un homme fort intérieur, Très-recueilli. On dit aussi, L'homme intérieur, pour L'homme spirituel, par opposition à L'homme charnel.

Fam., C'est un pauvre homme, un petit bout d'homme, un plaisant homme. Termes de raillerie et de mépris. Voyez PAUVRE, BOUT, ETC.

Prov. et fig., C'est le roi des hommes, se dit D'un homme très-bienfaisant, très-obligeant.

C'est un bon coeur d'homme, une bonne tête d'homme, une bonne pâte d'homme. Façons de parler familières dont on se sert pour louer quelqu'un de la bonté de son coeur, de la force de son esprit, de la facilité de son humeur.

Bon homme, a deux sens fort différents. Dans l'un, il se dit, par éloge, d'Un homme d'esprit, plein de droiture, de candeur, d'affection. C'est un homme de mérite, et un très-bon homme. C'est un si bon homme! La première qualité dans la société est d'être un bon homme. Dans l'autre sens, il se dit, par dérision, d'Un homme simple, peu avisé, qui se laisse dominer et tromper; et alors les deux mots se réunissent ordinairement pour n'en former qu'un seul. C'est un bonhomme à qui l'on fait croire tout ce qu'on veut. Un bonhomme de mari.

Un faux bonhomme, Celui qui, par finesse et pour son intérêt, affecte la bonté, la simplicité, le désintéressement. Ne vous fiez pas à son air patelin; ce n'est qu'un faux bonhomme. On dit de même, Faire le bonhomme.

Fam., Un bonhomme, signifie souvent, Un homme qui est déjà dans un âge avancé. Le bonhomme se porte encore bien. Un vieux bonhomme. Par familiarité et par hauteur, on dit quelquefois, Bonhomme, en parlant À un homme du peuple ou de la campagne, quel que soit son âge.

Prov. et fig., Bonhomme, garde ta vache, se dit Pour avertir quelqu'un de prendre garde qu'on ne le trompe.

Absol., Le bonhomme, se disait autrefois, parmi les gens de guerre, Des paysans en général. Vivre aux dépens du bonhomme.

Un petit bonhomme, se dit quelquefois d'Un petit garçon. Ce petit bonhomme est bien turbulent.

Fig. et fam., Aller son petit bonhomme de chemin, Vaquer à ses affaires, poursuivre ses entreprises tout doucement et sans éclat.

Fam., Brave homme, se dit d'Un honnête homme, d'un homme bon, obligeant. C'est un brave homme. Vous êtes un brave homme d'être venu ici.

Ce n'est pas être homme, C'est être barbare, c'est n'avoir nul sentiment d'humanité.

Fig., Ce n'est pas un homme, c'est un ange, se dit D'un homme qui a une extrême douceur, une touchante et pieuse résignation, etc. On dit dans le sens contraire, Ce n'est pas un homme, c'est un diable.

C'est le dernier des hommes, C'est le plus vil, le plus méprisable de tous les hommes.

Prov., Tant vaut l'homme, tant vaut sa terre ou la terre, Les terres, les fonds de commerce, etc., rapportent en proportion de la capacité de celui qui les possède, de l'art de les faire valoir; et, en général, Chacun réussit dans son état en proportion de sa capacité personnelle.

Fig., Un grand homme, Un homme distingué par des qualités éminentes. Ainsi mourut ce grand homme. Les grands hommes de l'antiquité. Être mis au rang des grands hommes.

Un homme nouveau, Celui qui a fait fortune, qui n'a pas de naissance; le premier de sa race qui se fasse remarquer. Cicéron était un homme nouveau. On appelle aussi Nouvel homme ou Homme nouveau, Le chrétien régénéré par la grâce.

Prov., Il y a grande différence d'homme à homme.

Prov., Face d'homme porte vertu, La présence d'un homme sert bien à ses affaires.

Prov., Jamais cheval ni méchant homme n'amenda pour aller à Rome, On ne se corrige pas de ses vices en voyageant.

HOMME joint à un substantif par la préposition de, sert à marquer la profession, l'état ou les qualités bonnes ou mauvaises d'un homme. Homme de guerre. Homme d'épée. Homme d'Église. Homme de robe. Homme de lettres. Homme de métier. Homme de journée. Homme de peine. Grand homme de guerre. Homme de mer. Homme de bien. Homme d'honneur. Homme de courage. Homme d'esprit. Homme de talent. Homme de génie. Homme de goût. Homme de tête. Homme de coeur. Homme d'ordre. Homme de savoir. Homme de qualité. Homme de naissance, de grande naissance. Homme de basse extraction. Homme de néant. Homme de rien. Homme de peu. Homme d'État. Homme de parti. Homme de poids. Homme de probité. Homme de parole. Homme de main. Homme d'exécution. Homme de résolution. Homme d'accommodement. Homme d'expédient. Un homme de bonne volonté. Un homme d'une force prodigieuse. C'est un homme d'une grande sagesse, d'une prudence consommée, d'un talent supérieur. C'est un homme de bon conseil. Un homme de votre rang devrait ne donner que de bons exemples. Un homme de la plus basse classe. Un homme du commun.

Homme du jour, Homme à la mode.

Homme du vieux temps, du temps passé, Homme qui conserve les manières, les moeurs anciennes.

Homme du monde, Homme qui vit dans le grand monde. Il se dit quelquefois par opposition Aux savants, aux artistes, etc. Le savant et l'homme du monde liront cet ouvrage avec plaisir.

Un homme de sac et de corde, Un scélérat, un filou, un mauvais garnement.

Homme de pied, Fantassin. Deux mille hommes de pied. Six mille hommes de pied.

Hommes de recrue, Soldats de nouvelle levée.

Homme d'armes, se disait anciennement d'Un cavalier armé de toutes pièces.

C'est un bon homme de cheval, un bel homme de cheval, Il manie bien un cheval, il a bonne grâce à cheval.

Fig. et fam., Cela sent son homme de qualité, Cela marque un homme de qualité, c'est une chose digne d'un homme de qualité.

D'homme d'honneur, en homme d'honneur. Façons de parler dont on se sert en affirmant quelque chose.

C'est un homme de Dieu, tout de Dieu, tout en Dieu, se dit D'un homme fort pieux, fort dévot.

Fig. et fam., Homme de paille, Homme de néant, de nulle considération. Il se dit plus particulièrement de Ces gens qui prêtent leur nom, et qu'on fait intervenir dans une affaire, quoiqu'ils n'y aient point de véritable intérêt. C'est lui qui a signé le marché pour cette fourniture, mais il n'est qu'un homme de paille.

Homme de chambre, se disait autrefois d'Un domestique employé au service de la chambre, et qu'on appelle aujourd'hui Valet de chambre.

Homme d'affaires, se disait autrefois d'Un homme employé dans les affaires de finance et dans les fermes du roi. Il épousa la fille d'un homme d'affaires. On le dit maintenant d'Un agent d'affaires. J'ai confié le soin de mon procès à un homme d'affaires intelligent. Il se dit aussi d'Un homme qui a soin des affaires domestiques d'un grand seigneur, etc. Parlez à l'homme d'affaires d'un tel. Il lui envoya son homme d'affaires.

Homme des bois. Nom donné vulgairement à l'orang-outang, et qu'on applique aussi à d'autres grands singes.

Homme marin. Nom donné, par ignorance, à des phoques et à des lamentins.

HOMME joint avec un infinitif ou avec un substantif par la préposition à, sert ordinairement à marquer, en bien ou en mal, De quoi un homme est capable. Il n'est pas homme à souffrir, à endurer un affront. Il est homme à tout entreprendre, à tout faire, à tout hasarder. Il est homme à s'en venger.

Fam., C'est un homme à tout, se dit D'un homme qui est propre à différents genres de travaux, de services. Ce domestique est fort intelligent; c'est un homme à tout.

HOMME s'emploie, avec le même complément, pour marquer De quoi un homme est digne, soit en bien, soit en mal; et alors au lieu de dire, Il est homme à, on dit plus ordinairement, C'est un homme à. Ainsi l'on dit: C'est un homme à noyer, à pendre. Un homme à nasardes, à étrivières. C'est un homme à parvenir aux premières places. C'est un homme à ménager, à employer.

HOMME avec les adjectifs possessifs, signifie souvent, Un homme propre et convenable à ce qu'on veut, l'homme dont on a affaire, un homme tel qu'il faut. C'est mon homme. Si vous pensez ainsi, vous n'êtes pas mon homme. Je ne suis pas leur homme. Je suis votre homme. On dit en ce sens, mais en plaisantant: Vous avez bien trouvé votre homme. Il a bien trouvé son homme.

Il se dit également d'Hommes soumis aux ordres d'un autre, et plus particulièrement Des soldats et des hommes de peine. Rassemblez vos hommes. Il ne manque aucun de nos hommes. Je donne tant à mes hommes par jour. Envoyez-moi un de vos hommes.

Il se dit aussi pour L'homme dont il s'agit, dont on parle. N'ayant pas trouvé son homme où il l'avait laissé... Mon homme était déjà parti. Notre homme ne se le fit pas répéter.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant De la manière dont certaines personnes traitent quelqu'un, dont certaines choses agissent sur quelqu'un. C'est un habile spadassin qui ne manque jamais son homme, qui vous a bientôt expédié son homme. Cette maladie emporte bientôt son homme.

Il se dit, populairement, pour Mari. J'irai avec mon homme souper chez vous.

HOMME en Jurisprudence féodale, se dit pour Vassal. Le seigneur féodal pouvait, par faute d'homme, mettre en sa main le fief qui relevait de lui. On dit dans lé même sens: Homme lige. Homme vivant, mourant et confiscant. Homme de mainmorte.

Homme du roi, s'est dit autrefois de Celui qui avait quelque commission du roi, soit au dedans du royaume, pour assister à quelque assemblée, ou pour quelque autre fonction; soit au dehors, auprès de quelque prince souverain. Il était l'homme du roi aux états de Languedoc. L'homme du roi à Gênes.

Par extension, Il est l'homme d'un tel, Il est présenté, commis, délégué, rétribué par lui.

HOMME se dit absolument pour Homme de coeur, homme de fermeté. Se montrer homme. Il a montré qu'il était homme. Soyez homme. C'est un homme que cet homme-là.

Par mépris, Ce n'est pas un homme, C'est un homme faible. Si vous agissez ainsi, vous n'êtes pas un homme.

HOMME se dit encore de Celui qui est parvenu à l'âge de virilité. Ce n'est encore qu'un enfant; quand il sera homme... S'il vit âge d'homme. C'est un homme fait. Il se fait homme.

N'être pas homme, Être impuissant, être incapable de procréer des enfants.

HOMOCENTRIQUE adj. des deux genres T. d'Anat. Il se dit Des cercles qui ont un centre commun, et que l'on nomme aussi Concentriques.

HOMOGÈNE adj. des deux genres T. didactique. Qui est de même nature. Les parties homogènes. L'eau était regardée comme composée de parties homogènes.

Il signifie quelquefois, Qui est formé de parties homogènes. Un tout homogène. Substance homogène.

HOMOGÉNÉITÉ s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est homogène.

HOMOLOGATION s. f. T. de Jurispr. Action d'homologuer. L'homologation d'un avis de parents. Poursuivre une homologation. Jugement d'homologation.

HOMOLOGUE adj. des deux genres T. de Géom. Il se dit Des côtés qui, dans des figures rectilignes semblables, se correspondent et sont opposés à des angles égaux. Dans les triangles semblables, les côtés homologues sont proportionnels.

HOMOLOGUER v. a. T. de Jurispr. Il se dit Du juge qui donne à un acte fait par des particuliers la force d'un acte fait en justice. Homologuer une sentence arbitrate, une transaction de mineurs, un avis de parents.

HOMOLOGUÉ, ÉE. participe

HOMONYME adj. des deux genres T. de Gram. Il se dit Des choses qui ont un même nom, quoiqu'elles soient de nature différente; et plus ordinairement Des mots pareils qui expriment des choses différentes. Les différentes choses exprimées par le mot Canon sont homonymes. Mule, animal, et Mule, chaussure, Chêne et Chaîne, Sain et Sein, sont homonymes, sont des mots, des termes homonymes.

Il se dit aussi substantivement, au masculin. Ce mot a pour homonyme tel autre mot. Dictionnaire des homonymes.

Il se dit quelquefois Des personnes qui portent le même nom, sans être parentes. Il ne faut pas confondre cet auteur avec son homonyme.

HOMONYMIE s. f. T. de Gram. Qualité de ce qui est homonyme. L'homonymie des termes.

HOMOPHONIE s. f. Concert de plusieurs voix qui chantent à l'unisson.

HONCHETS s. m. pl. (H s'aspire.) Sorte de jeu d'enfants. Voyez JONCHETS.

HONGRE adj. m. (H s'aspire.) Châtré. Il ne se dit que Des chevaux. Un cheval hongre.

Il s'emploie aussi substantivement. C'est un hongre. Il a deux beaux hongres. Un attelage de six hongres de même robe.

HONGRER v. a. (H s'aspire.) Châtrer. Il ne se dit qu'en parlant Des chevaux. Hongrer un cheval. Ce cheval est trop vicieux, il faut le hongrer.

HONGRÉ, ÉE. participe

HONGROYEUR s. m. (H s'aspire.) Ouvrier qui façonne le cuir appelé Cuir de

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