LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Mont Etna; le Mont Cénis; les Monts Pyrénées; le Mont Liban.

Il faut remarquer aussi que Mont n'est jamais suivi de la préposition de, pour signifier une certaine montagne, et que Montagne l'est toujours. Le mont Sinaï, la montagne de Sinaï. Le mont Calvaire, la montagne du Calvaire.

Quand on dit absolument, Les Monts, on entend ordinairement les Alpes, comme dans ces phrases: Passer les monts. Repasser les monts. Au--delà des monts. Deçà les monts.

On appelle poétiquement le Parnasse, Le double mont.

On dit figurément et familièrement, Promettre des monts d'or à quelqu'un, pour dire, Lui promettre de grandes richesses, de grands avantages.

On dit dans le même sens, Promettre monts et merveilles.

On dit aussi, Vous me donneriez un mont d'or, des monts d'or, que je n'en ferois rien, pour dire, Vous me donneriez tous les biens du monde; et, Cela lui coûte des monts d'or, pour dire, Cela lui coûte excessivement.

On dit proverbialement, Par monts et par vaux, pour dire, En toutes sortes d'endroits, de tous côtés. Aller, courir par monts et par vaux. On le cherche par monts et par vaux.

On appelle Monts de piété, certains lieux en Italie et en quelques autres Pays, où l'on prête ou sur des nantissemens sans intérêt, ou à un intérêt fort modique.

On appelle à la guerre, Mont--pagnote, Une éminence d'où l'on regarde sans aucun péril, ce qui se passe dans une attaque de place, dans un combat. Pendant l'action, il se tint sur lemontpagnote. Il est du style familier.

MONTAGE

MONTAGE. sub. masc. Action de monter. Payer le montage du bois, des grains.

MONTAGNARD, ARDE

MONTAGNARD, ARDE. adj. Qui habite les montagnes. Les peuples montagnards. Animaux montagnards.

On s'en sert plus ordinairement au substantif. Les montagnards d'Écosse. C'est un montagnard.

MONTAGNE

MONTAGNE. s. f. Mont, grande masse de terre ou de roche fort élevée au--dessus du terrein qui l'environne. Grande montagne. Haute montagne. Montagne élevée, rude, escarpée. Le sommet, le haut, la cime d'une montagne. Le penchant, la pente, la descente, le pied d'une montagne. Monter une montagne. Passer, traverser une montagne. Gagner le haut de la montagne. Les montagnes d'Auvergne. Pays de montagnes. Une chaîne de montagnes, pour dire, Une suite de montagnes qui se touchent l'une l'autre.

Lorsqu'après s'être attendu à quelque chose de grand, le succès n'aboutit à rien, on dit proverbialement, que La montagne a enfanté une souris.

On dit proverbialement, Deux montagnes ne se rencontrent point, mais les hommes se rencontrent; et cela se dit ou par menace, pour faire entendre à un homme qu'on trouvera occasion de se venger de lui, ou lorsqu'on rencontre inopinément quelqu'un qu'on ne s'attondoit pas à voir.

On dit communément, qu'Il n'y a point de montagne sans vallée.

MONTAGNEUX, EUSE

MONTAGNEUX, EUSE. adj. Il n'a guère d'usage qu'en ces sortes de phrases, Pays montagneux, Province, région montagneuse, etc. qui signifient, Pays de montagnes, Province, région où il y a quantité de montagnes.

MONTANT

MONTANT. s. m. Pièce de bois ou de fer qui est posée de haut en bas en certains ouvrages de menuiserie, de serrurerie, etc. Il y a un montant de rompu à cette croisée. Les montans d'une porte cochère. Les montans d'une grille, d'une porte de fer.

On appelle en Maçonnerie, Joint montant, Le joint perpendiculaire de deux pierres. Voilà un joint montant qui est trop large, qui n'est pas droit. Les joints montans sont si délicats, sont si petits qu'on ne les voit point. On ne voit aucun joint montant à la façade duLouvre. Et dans ces phrases, Montant est employé comme adjectif.

On appelle Montans d'une raquette, Les cordes qui vont du haut en bas.

On dit, que Du vin a du montant, pour dire, qu'Il a de la sève, de la vigueur.

Montant

Montant. s. m. Terme de Fauconnerie, dont on se sert en parlant d'un oiseau de proie, qui s'élève au--dessus d'un autre oiseau qu'il veut attaquer. Il n'a guère d'usage qu'en cette phrase, Prendre le montant. L'oiseau prend le montant, a pris le montant sur le héron.

On appelle aussi Montant, Le total d'un compte, d'une recette, d'une dépense, etc. Le montant de ces sommes, de la recette, de la dépense, est de deux cent mille livres, etc.

Montant

Montant, est aussi adjectif, et se dit de Tout ce qui monte. Un chemin montant. Un bateau montant. Il y a dans ce puits un seau montant et undescendant. Il se dit aussi substantivement d'un Ecclésiastique, d'un Magistrat, d'un Officier de guerre, etc. à qui par droit d'ancienneté, il appartient de monter à quelque place, à quelque charge, à quelque emploi, en cas de vacance. C'est un tel qui est le premier montant. Le premier montant à la Grand'--Chambre. Ce Lieutenant est le premier montant.

Montant

Montant, en termes de Blason, se dit Des croissans, écrevisses, et autres pièces qui sont dressées vers le chef de l'écu. Il est opposé à Versé.

On dit dans la supputation d'un compte, Le tout montant à tant; et dans cet exemple, Montant est proprement un participe indéclinable. Toutes les sommes montant à celle de tant.

MONTE

MONTE. s. f. Terme dont on se sert pour désigner l'accouplement des chevaux et des cavales, et le temps de cet accouplement. La monte commence au premier Avril, et finit à la fin de Juin. Ce cheval, cet étalon a fait la monte.

MONTÉE

MONTÉE. s. f. Petit escalier d'une maison petite et pauvre. Montée étroite. Montée roide. Montée aisée. Monter la montée. Descendre la montée. Nettoyer, balayer une montée.

Montée

Montée, se prend aussi pour Une des marches d'un escalier, d'un degré. Prenez garde, il y a là une montée rompue. Il monte, il descend les montées trois à trois, quatre à quatre. Il est populaire.

On dit familièrement, Faire sauter les montées à quelqu'un, pour dire, Le chasser honteusement de chez soi, et avec violence. S'il lui arrive de venir encore chez moi, je lui ferai sauter les montées.

Montée

Montée, signifie aussi L'endroit par où on monte à une montagne, à un côteau, à une éminence, etc. La montée de ce côteau est fort roide, est extrêmement roide. La montée en est rude, pénible, douce, aisée.

Il signifie aussi l'action de monter. Ainsi on dit, Les chevaux ont ordinairement plus de peine à la descente qu'à la montée, pour dire, qu'Ils ont plus de peine en descendant qu'en montant.

En termes de Fauconnerie, il se dit Du vol de l'oiseau qui s'élève par degrés.

MONTER

MONTER. v. n. Se transporter en un lieu plus haut que celui où l'on étoit. En ce sens il se dit Des hommes et des animaux. Monter vîte. Monter facilement. Monter avec peine. Monter lentement. Monter bien haut. C'est un pays inégal, on ne fait que monter et descendre. Monter à un arbre, au haut d'un arbre. Monter à une tour, au haut d'une tour, au haut d'une maison. Monter à une échelle. Notre--Seigneur est monté au ciel. Il a monté quatre fois à sa chambre pendant la journée. Il est monté dans sa chambre, et il y est resté. Monter dans un carrosse. Monter en carrosse. Monter en litière. Monter à l'autel. Monter sur une hauteur, sur une montagne. Monter sur un escabeau, sur un siége, sur une chaise. Monter à cheval. Monter sur un cheval. Monter en croupe. Les écureuils montent au haut des arbres. Les chamois montent au haut des rochers. Il n'y a point d'oiseau qui monte plus haut que l'aigle.

On dit, Monter à l'assaut, pour dire, Attaquer une place afin de l'emporter de vive force; et, Monter à la brèche, pour dire, Faire tous ses efforts pour entrer par la brèche dans une place assiégée.

On dit, Monter sur un vaisseau, monter sur mer, pour dire, S'embarquer sur un vaisseau. Nous montâmes sur un tel vaisseau pour faire le trajet. Mais en parlant de celui qui commande, on dit, Monter un vaisseau. En ce sens il est actif.

On dit aussi, Monter en chaire, pour dire, Prêcher. C'est une chose très--pénible que de monter tous les jours en chaire.

On dit dans le même sens et figurément d'Un homme, qu'Il a monté sur le théâtre, sur les planches, pour dire, qu'Il a été Comédien ou Bateleur.

On dit figurément, Monter sur le Parnasse, pour dire, Faire des vers.

On dit encore, Monter à cheval, pour dire, Manier un cheval, lui faire faire le manége. Ainsi on dit, qu'Un jeune homme apprend à monter à cheval, pour dire, qu'Il apprend à bien manier un cheval. Et l'on dit, qu'Un Écuyer montre bien à monter à cheval, pour dire, qu'Il enseigne bien à manier un cheval.

Monter

Monter, se dit aussi d'Un Officier de guerre, d'un Magistrat, etc. qui

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