LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 99

On dit proverbialement d'Un homme intrigant et capable de se prêter à tout, selon les conjonctures, que C'est un homme de tous métiers.

On dit proverbialement, Quand chacun fait son métier, les vaches sont bien gardées, en sont mieux gardées, pour dire, que Toutes choses sont bien réglées, quand chacun ne se mêle que de ce qu'il doit faire.

On dit aussi proverbialement, Un métier ne vaut rien, qui ne nourrit pas son maître. On dit encore, qu'Il n'est si petit métier qui ne nourrisse son maître.

On dit proverbialement, Donner un plat de son métier, pour dire, Faire ou dire quelque chose qui tienne de la profession ou du caractère dont on est. Ce Joueur de violon nous donna un plat de son métier. C'est un menteur qui nous a donné un plat de son métier.

On dit aussi proverbialement d'Un tour d'adresse, de subtilité que fait quelqu'un, C'est un tour de son métier, pour dire, Une adresse, une subtilité du métier dont il se mêle. Cela se prend ordinairement en mauvaise part. Ce procureur nous a joué un tour de son métier.

Métier

Métier. Espèce de machine qui sert à certaines Manufactures. Un métier de Brodeur, de Tisserand. Métier de Tapissier. Métier de Passementier. Sa toile est sur le métier. Monter un métier. Il a quatre ou cinq sortes d'étoffes sur le métier. Des bas faits au métier. Ce fabriquant a tant de métiers montés, tant de métiers battans.

On dit figurément et familièrement, en parlant Des productions d'esprit, Qu'y a--t--il sur le métier? Quel ouvrage avez--vous sur le métier?

On appelle Petit métier, ou simplement Métier, Certaine sorte de pâtisserie qui est une espèce de gauffre.

MÉTIS, ISSE

MÉTIS, ISSE. adj. (Pr. l's de Métis. ) On appelle ainsi Un homme né d'un Européen et d'une Indienne, ou d'un Indien et d'une Européenne. Les Espagnols naturels et les Métis. Quelques--uns disent métif, et au féminin métive.

Il se dit aussi Des chiens qui sont engendrés de deux espèces, comme d'un mâtin et d'une levrette, d'une épagneule et d'un barbet. Ce chien n'est pas franc lévrier, il est métis.

Il se prend aussi substantivement, C'est un métis.

MÉTONOMASIE

MÉTONOMASIE. s. fém. Changement de nom propre par la voie de la traduction. Mélancton, pour Schwarserdt, qui en Allemand signifie Terre noire. Ramus, pour La Ramée.Métastase, pour Trapassa.

MÉTONYMIE

MÉTONYMIE. s. f. Figure de Rhétorique, par laquelle on met la cause pour l'effet, le sujet pour l'attribut, le contenant pour le contenu, la partie pour le tout, etc. comme dans ces exemples. Il vit de son travail, pour dire, Il vit de ce qu'il gagne en travaillant. Toute la ville alla au--devant de lui, au lieu de dire, Tous les habitans ...... L'armée navale étoit de cent voiles, au lieu de dire, De cent vaisseaux.

MÉTOPE

MÉTOPE. s. f. Terme d'Architec<-> ture. Intervalle qui est entre les triglyphes de l'ordre Dorique, et dans lequel on met des ornemens.

MÉTOPOSCOPIE

MÉTOPOSCOPIE. s. fém. L'art de conjecturer par l'inspection des traits du visage, ce qui doit arriver à quelqu'un. Étudier la métoposcopie. Faire une prédiction fondée sur la métoposcopic. La métoposcopie n'est qu'une science chimérique.

MÈTRE

MÈTRE. s. m. Mot qui signifie, Pied déterminé par la quantité, comme le Dactyle, le Spondée, etc. Par extension, il signifie aussi Vers: on l'emploie quelquefois en ce sens dans les Pièces badines.

Il signifie aussi Ce qui distingue et caractérise la mesure des Vers. Il y a une harmonie propre à chaque mètre. Vers du même mètre. Changement de mètre.

MÉTRÈTE

MÉTRÈTE. s. f. Mesure ancienne pour les liquides, la même que l'amphore.

MÉTRIQUE

MÉTRIQUE. adj. Composé de mètres. Les vers Grecs et les vers Latins sont métriques. On a essayé anciennement de faire des vers métriques en François. La Poésie métrique.

MÉTROMANE

MÉTROMANE. s. m. Celui qui a la manie de faire des vers.

METROMANIE

METROMANIE. s. f. La manie de faire des vers.

MÉTROPOLE

MÉTROPOLE. s. f. C'étoit anciennement la Ville capitale d'une Province: ensuite ce mot a signifié une Ville avec Siége Archiépiscopal. Rouen est la Métropole de la Normandie. Paris, Reims, Bordeaux, Toulouse, sont des Métropoles.

On appelle aussi Église Métropole, Une Église Métropolitaine ou Archiépiscopale.

On donne aussi le nom de Métropole à un État, relativement aux colonies qu'il a envoyées et établies dans une autre région. Les colonies ont besoin de la protection de leur Métropole.

MÉTROPOLITAIN, AINE

MÉTROPOLITAIN, AINE. adj. Archiépiscopal. Église Métropolitaine. Siége Métropolitain.

Il est aussi substantif; et alors il signifie Archevêque. Il a appelé de la Sentence de l'Évêque au Métropolitain.

METS

METS. s. m. Ce mot se dit généralement De tout ce qu'on sert sur table pour manger. Il nous a fait bonne chère, tous les mets étoient excellens. Voilà un excellent mets. Tous ces mets--là sont exquis. Un mets délicat. Il ne leur donna que des légumes et du fruit pour tout mets.

METTABLE

METTABLE. adj. des 2 g. Qu'on peut mettre.

On dit, qu'Un habit, que du linge, qu'un manteau n'est pas mettable, qu'il n'est plus mettable, pour dire, qu'On ne peut plus le mettre, parce qu'il est trop vieux, parce qu'il est mal fait, ou parce qu'il est hors de mode.

On dit dans le sens opposé, qu'Il est encore mettable.

METTEUR EN OEUVRE

METTEUR EN OEUVRE. s. m. Ouvrier dont la profession est de monter des pierreries.

METTRE

METTRE. verbe act. Je mets, tu mets, il met, nous mettons, vous mettez, ils mettent. Je mettois. Je mis. Je mettrai. Mets. Que je mette. Que je misse. Mettant. Mis. Poser, placer quelqu'un ou quelque chose dans un certain lieu. Mettre une chemise, un habit, son chapeau, son épée. Mettre des livres sur une tablette. Mettre des porcelaines sur une cheminée. Mettre un clou à une tapisserie. Mettre une marque, le sinet à un livre. Mettre le pot au feu. Mettre la viande à la broche, un chapon au gros sel. Mettre la main à l'épée. Mettre l'épée à la main. Mettre la main à la plume, pour dire, Commencer à écrire, entreprendre un ouvrage par écrit. Mettre la plume à la main de quelqu'un, pour. Lui enseigner à tenir la plume. Mettre le pied à l'étrier. Mettre le couvert. Mettre un mors à un cheval. Mettre un lièvre en pâte. Mettre un vaisseau à la mer. Mettre le comble à un bâtiment; et par métaphore, Mettre le comble à la folie, à l'absurdité, à l'ingratitude, à l'outrage, à ses bienfaits.

On dit, Mettre un mot dans une lettre, mettre le dessus à une lettre, pour, Y ajouter un mot, écrire l'adresse; et dans la même acception, Mettre une virgule, mettre un accent, mettre son seing, mettre sa signature. Mettre le cachet à une lettre. Mettre le sceau à un acte. Ces deux expressions s'emploient fort bien au figuré. Mettre le sceau à une affaire, pour dire, La terminer entièrement. Il a mis son cachet à cette pièce de vers, pour dire, qu'On y reconnoît l'empreinte de son imagination, de son génie.

On dit en plusieurs acceptions, Mettre la main au travail, mettre la main à l'ouvrage, pour, Le commencer. Mettre la main à l'ouvrage de quelqu'un, pour, Y travailler. Quelque autre a mis la main à cet écrit.

Mettre la dernière main à un écrit, à un tableau, à une statue, pour dire, Perfectionner, achever un écrit, un tableau, etc.

Mettre la main à la pâte, se dit figurément et proverbialement, pour, Travailler soi--même à quelque chose, et n'y point épargner ses peines. On dit à peu près dans la même acception, Mettre la main à l'oeuvre.

Mettre la main sur quelque chose, au sens de S'emparer. Quand cet homme a mis la main sur un livre, il le rend difficilement.

Mettre la main de quelqu'un sur un instrument, se dit familièrement, pour, Donner les premières leçons de cet instrument. Il m'a mis la main sur le clavecin, sur le luth. Cela ne se dit pas de tous les instrumens.

Mettre à la main. Mettre l'épée à la main. Ils mirent l'épée à la main. Ils se disposèrent à se battre.

Mettre en main. Je vous ai mis la preuve en main, pour dire, Je vous ai donné la preuve.

Mettre en main tierce. Remettre, déposer dans les mains de quelqu'un un objet dont le possesseur est contesté. On les obligea de mettre en main tierce la somme qu'ils se disputoient. Familier.

Mettre en la main de la Justice, du Roi, pour dire, Saisir. Terme de Palais.

On dit familièrement, Mettre aux mains, en parlant de deux personnes, ou même d'un plus grand nombre, que l'on rassemble, pour les mettre en état

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