ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Préjugé

Préjugé, (Jurisprud.) signifie ce qui est jugé d'avance; ainsi quand on admet les parties à la preuve d'un fait, on regarde la question comme préjugée, parce que le fait étant prouvé, il n'y a ordinairement plus qu'à prononcer sur le fond.

On appelle aussi préjugés les jugemens qui sont rendus dans des especes semblables à celles qui se présentent; les arrêts rendus en forme de réglement servent de regle pour les jugemens, les autres ne sont que de simples préjugés auxquels la loi veut que l'on s'arrête peu, parce qu'il est rare qu'il se trouve deux especes parfaitement semblables, non exemplis sed legibus judicandum, dit la loi 13. au code de sententiis & interlocut. cependant une suite de jugemens uniformes rendus sur une même question, forment une jurisprudence qui acquiert force de loi. (A)

PRÉLART, PRÉLAT

PRÉLART, PRÉLAT, s. m. (Marine.) c'est une grosse toile goudronnée, qu'on met sur les endroits ouverts d'un vaisseau, tels que sont les cailles - botis, les fronteaux, les paneaux, & les escaliers.

PRÉLAT

PRÉLAT, s. m. (Hist. ecclés. Théol.) supérieur ecclésiastique, constitué dans une éminente dignité de l'Eglise. Voyez Dignitaire. Ce mot vient du latin, proelatus, de proe, devant, & fero, je porte, mis ou constitué devant ou au - dessus des autres.

Les patriarches, primats, archevêques, évêques, généraux d'ordre, certains abbés crossés & mitrés, trésoriers, doyens, archidiacres, sont mis au rang des prélats, dans les actes de quelques conciles, & particulierement dans celui de Bâle; mais aujourd'hui dans l'usage ordinaire ce nom ne se donne plus qu'aux évêques.

Prélats de la jarretiere, en Angleterre, c'est le premier officier de cet ordre, & il est aussi ancien que lui. Voyez Jarretiere.

Guillaume d'Edynton, évêque de Winchester, a été le premier prélat de cet ordre, lors de son institution, & ses successeurs dans cet évêché ont été continués depuis dans cette dignité.

Cette charge est fort honorable, mais elle n'a d'autres droits que celui d'un logement au château de Windsor, & toutes les fois que l'évêque de Winchester y vient, il y est nourri avec toute sa suite aux dépens du roi.

PRÉLATION

PRÉLATION, s. f. (Jurisprud.) on entend par ce terme, en pays de droit écrit, le droit de retrait seigneurial. Voyez ci - après au mot retrait l'article Retrait eéodal (A)

PRÉLATURE

PRÉLATURE, s. f. (Gram.) il se dit de la dignité du prélat, & du corps des prélats. Voyez l'article Prélat.

PRÊLE, queue de cheval

PRÊLE, queue de cheval, s. f. (Histoire nat. Botan.) equisetum, genre de plante dont la fleur n'a point de pétales; elle est composée de plusieurs étamines qui ont un sommet en forme de champignon; elle est disposée en épi & stérile. Les fruits naissent sur des especes de prêle qui n'ont point de fleurs; ce sont des grains noirs, rudes & pleins. Ajoutez aux caracteres de ce genre, que les feuilles ne sont autre chose que des articulations unies ensemble par des noeuds, de façon qu'elles s'inserent l'une dans l'autre comme un tuyau dans un autre tuyau. Tournefort, Instit. rei hérb. Voyez Plante.

Tournefort en compte huit especes, entre lesquelles se distingue la grande prêle nommée equisetum palustre longioribus setis, .I R. H. 553; en anglois the marsh - horsetail.

Ses racines consistent en un grand nombre de fibres longues, menues, déliées, noirâtres, qui partent des noeuds de l'extrémité inférieure des tiges. Lorsque ces tiges sortent de terre, elles ressemblent à l'asperge, & sont hautes d'une palme ou d'une coudée, composées de plusieurs tuyaux emboités les uns dans les autres, & formant des noeuds d'espace en espace, & entourés d'une frange noirâtre. Ces tiges sont striées, creuses, & terminées par une tête en maniere de châton ou colonne renflée vers le milieu, formé par un grand nombre de petites étamines, chargées chacune d'un sommet brun en champignon; les semences naissent sur des piés qui ne portent point d'étamines: ce sont des grains noirs & durs.

Dans la suite ses tiges s'élevent à la hauteur de deux coudées, quelquefois plus, presque de la grosseur du petit doigt, cylindriques, creuses, blanchâtres, le plus souvent lisses ou marquées de petites cannelures que l'on a peine à voir, entrecoupées de beaucoup de noeuds qui s'emboîtent les uns dans les autres; chaque noeud est environné de feuilles ou de filets longs, rudes, striés, verds, sans branches, au nombre de huit, neuf, quelquefois jusqu'à trente, composés de tuyaux plus ou moins nombreux, articulés & rassemblés bout - à - bout. Quand la tige commence à vieillir, elle devient couleur de châtaigne, ou d'un rouge foncé du côté qu'elle est exposée au soleil; cette plante croît dans les marais.

Prêle

Prêle, (Mat. méd.) grande prêle & petite prêle: l'une & l'autre prêle sont d'usage en Médecine, mais la petite passe pour avoir plus de vertus.

La prêle est comptée parmi les astringens les plus forts, & elle est par - conséquent un très - bon remede pour les hémorrhagies, les pertes de sang des femmes, le pissement de sang, les dyssenteries, & les autres flux de ventre. Il me semble que Geoffroi de qui ceci est tiré, devoit ajouter, lorsque les astringens étoient indiqués dans ces cas. On fait prendre, continue Geoffroi, dans de l'eau ou dans du vin à la dose d'un gros en poudre, & à la dose de quatre onces en décoction, que l'on fait boire matin & soir; on donne encore son suc à la dose de deux onces. Les auteurs ont remarqué qu'elle guérit les exulcérations & les plaies des reins, de la vessie, des intestins grêles & des poumons, qu'elle fait des merveilles dans les fievres opiniâtres & dans les fievres malignes, qu'elle est utile pour la gonorrhée, & qu'elle corrige beaucoup le relâchement des prostates. Geoffroi, Matiere médic. (b)

Prêle

Prêle, en terme de Doreur sur bois, c'est un paquet de branches de la plante de ce nom, qu'on passe sur les parties blanchies, & qui doivent être brunies, pour les adoucir encore davantage. Voyez Adoucir & Prêler.

PRÊLER

PRÊLER, en terme de Doreur sur bois, se dit de l'action de frotter à la prêle des parties blanchies & qu'on doit brunir, pour les rendre encore plus douces. Voyez Prêle.

PRELEGS

PRELEGS, s. m. (Jurispr.) appellé en Droit legatum per proeceptionem, ou proelegatum; est un legs qui est laissé à quelqu'un de plusieurs héritiers, pour être par lui prelevé hors part & sans confusion de sa portion héréditaire.

Les prélegs sont valables en pays de droit écrit, suivant le droit romain. Ces sortes de legs se prennent hors part & sans confusion de la part héréditaire; de maniere que l'on peut être héritier & légataire, quoique l'on ait des co - héritiers.

Mais dans la coutume de Paris & plusieurs autres semblables, on ne peut être héritier & légataire d'un défunt ensemble, soit en la succession directe ou collatérale, de maniere que le prélegs n'y a pas lieu. Voyez au digeste & au code les titres de legatis, & le trésor de Brederode, au mot proelegatum. Coutume de Paris, article 300. (A)

PRÉLEVER

PRÉLEVER, v. act. (Comm.) en terme de compte & de commerce, signifie lever une somme sur le total d'une société, avant que de la partager. Nos profits montent à 150000 livres, sur quoi il faut prélever 15000 livres pour l'obtention de nos lettres - patentes

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