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Depuis ce tems, cette ville a encore été prise & reprise dans les guerres. Les François qui s'en étoient emparés, furent trop heureux d'évacuer cette place en 1742. Elle est restée à l'impératrice reine de Hongrie, reconnue reine de Boheme par le traité d'Aixla - Chapelle. Long. suivant Tycho & Cassini, 32. 16. 30. lat. 50 4. 30.
Charles IV. empereur, roi de Bohème, fut le fondateur
de Prague, où il mourut le 29 Novembre 1378.
Il fit à Nuremberg en 1356, cette constitution qu'on
appelle bulle d'or, à cause du sceau d'or qu'on nommoit
bulla, dans la basse latinité.
Cette loi de l'Empire fut faite en présence & du
consentement de tous les princes, évêques, abbés,
& même des députés des villes impériales, qui pour
la premiere sois, assisterent à ces assemblées de la
nation teutonique. Ces droits des villes, ces effets
naturels de la liberté, avoient commencé à renaître
en Italie, ensuite en Angleterre, puis en France,
& enfin ils surent admis en Allemagne. On sait que
les électeurs furent alors fixés au nombre de sept.
Les archevêques de Mayence, de Cologne & de
Trèves, en possession depuis long - tems d'élire des
empereurs, ne souffrirent pas que d'autres évêques,
quoiqu'aussi puissans, partageassent cet honneur.
Au reste la dignité impériale, qui par elle - même
ne donnoit alors aucune puissance réelle, ne reçut
jamais plus de cet éclat qui impose aux peuples. Les
trois électeurs ecclésiastiques, tous trois archichanceliers,
y parurent avec les sceaux de l'Empire:
Mayence portoit ceux d'Allemagne, Cologne ceux
d'Italie, Trèves ceux des Gaules. Cependant l'empire
n'avoit dans les Gaules que la vaine mouvance
des restes du royaume d'Arles, de la Provence, du
Dauphiné, bientôt après confondus dans le vaste
royaume de France. La Savoie qui étoit à la maison
de Maurienne, relevoit de l'Empire; la Franche - comté sous la protection impériale, étoit indépendante.
Pour donner quelque idée du faste qui accompagna
la cérémonie de la bulle d'or, il suffit de savoir
que le duc de Luxembourg & de Brabant, neveu
de l'empereur, lui servoit à boire; que le duc de Saxe, comme grand maréchal, parut avec une mesure
d'argent pleine d'avoine; que l'électeur de Brandebourg donna à laver à l'empereur & à l'impératrice;
& que le comte Palatin posa les plats d'or sur
la table, en présence de tous les grands de l'Empire.
On eut pris Charles IV. pour le roi des rois. Jamais Constantin, le plus fastueux des empereurs,
n'avoit étalé des dehors plus éblouissans. Cependant
Charles IV. tout empereur romain qu'il affectoit
d'être, avoit fait serment au pape Clément VI. avant
d'être élu, que s'il alloit jamais se faire couronner
à Rome, il n'y coucheroit pas seulement une nuit,
& qu'il ne rentreroit jamais en Italie sans la permission
du S. Pere; & il y a encore une lettre de lui au
cardinal Colombier, doyen du sacré college, datée
de l'an 1555, dans laquelle il appelle ce doyen votre majesté. Essai sur l'hist. univ.»
Peignons en deux mots le caractere de ce prince: il commença par ruiner sa maison pour acquérir l'Empire; & finit par ruiner l'Empire, pour rétablir sa maison.
Ghélen ou Geslen (Sigismond de), en latin Gelenius, né à Prague dans le xv. siecle, traduisit un des premiers de grec en latin, Josephe, Denys d'Halicarnasse & plusieurs autres auteurs; il mourut en 1554.
Hieronime, que nous appellons Jérôme de Prague, du lieu de sa naissance, n'étoit ni moine, ni ecclésiastique, mais maître en théologie, grade académique qu'il reçut en 1399, & qu'il méritoit par ses talens. Ami & disciple de Jean Hus, il le surpassa de beaucoup en esprit & en éloquence; voyez, si vous voulez le connoître, l'hist. du concile de Constance, par M. Lenfant. Son récit est confirmé par tous les auteurs contemporains; j'entends par les témoignages d'AEneas Sylvius, de Théodoric de Niem qui étoit à Constance, du moine Théodoric Vrie, qui fleurissoit aussi en ce tems - là.
Jérôme avoit d'abord souscrit à la condamnation
de la doctrine de son maître; mais ayant appris avec
quelle grandeur d'ame Jean Hus étoit mort, il eut
honte de vivre. Il se rétracta publiquement, & fut
envoyé au bucher. Poggio florentin, sécretaire de
Jean XXIII. & l'un des premiers restaurateurs des
Lettres, présent à ses interrogatoires & à son supplice,
dit que Mutius Scevola ne fit pas brûler son bras
avec plus de constance, que celui - ci tout son
corps; & que Socrate ne prit pas le poison avec plus
d'allégresse, que celui - ci souffrit les flammes du bucher.
Quum lictor ignem post tergum, ne id videret, injicere
vellet: hùc, inquit, accede, & in conspectu accende
ignem; si enim illum timuissem, nunquam ad hunc
locum, quem fugiendi facultas erat, accessissem. Hoc
modo vir proeter sidem egregius est consumptus, & singulos
actus inspexi. Tels sont les termes de Poggio;
joignez - y les réflexions de M. de Voltaire sur la différence
de la mort de Socrate, & celle de Jérôme de
Prague. Là, c'est un citoyen, qui loin de tout appareil
horrible, expire tranquillement au milieu de ses
amis Ici, c'est le supplice épouventable du feu, dans
lequel des prêtres ministres de clémence & de paix,
jettent d'autres prêtres, d'une vie pure & d'un courage
admirable. (Le Chevalier de
Les pralines rouges, sont des pralines aussi. Les
Confituriers donnent cette couleur par le moyen de
la cochenille préparée, dans laquelle on les trempe.
Voyez
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