ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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cules du cerveau etoient sort distendus, & pleins de sérosités. (D. J.)

PIÉ ou PIED

PIÉ ou PIED, s. m. (Anat.) partie de l'animal, qui lui sert à se soutenir, à marcher, &c. Voyez Corps. Les animaux se distinguent, par rapport au nombre de leurs piés; en bipedes qui n'ont que deux piés, comme les hommes & les oiseaux; en quadrupedes qui ont quatre piés, comme la plûpart des animaux terrestres; & en polypedes qui en ont plusieurs, comme les insectes. Voyez Quadrupedes, Insectes, &c.

Les reptiles, tels que sont les serpens, &c. n'ont point de piés. Voyez Rlptile.

Les voyageurs voudroient nous persuader que les oiseaux de paradis n'ont point de piés, & que lorsqu'ils dorment, on qu'ils mangent, ils se tiennent suspendus par les ailes. Ce qu'il y a de vrai, c'est que ceux qui les attrapent leur coupent les pattes pour que ces oiseaux paroissent plus merveilleux. D'autres disent que c'est pour qu'ils ne gâtent point leurs plumes, qui sont parfaitement belles.

Les écrevisses de mer ont douze piés. Les araignées, les mites, & les polypes en ont huit; les mouches, les sauterelles, & les papillons en ont six.

Galien a donné plusieurs remarques excellentes sur le sage arrangement des piés de l'homme & des autres animaux: dans son traité de l'usage des parties, l. III. les piés de devant des taupes sont admirablement bien construits pour souir & gratter la terre, afin de se faire une voie pour passer la tête, &c. Les pattes & les piés des oiseaux aquatiques sont merveilleusement construits, & cette structure est respective à tout ce qu'ils doivent faire pour vivre. Ceux qui marchent dans les rivieres, ont les jambes longues, & sans plumes, beaucoup au - dessus du genou; ils ont les doigts du pié fort larges: & ceux qu'on appelle suce - boues, ont en quelque sorte deux de leurs doigts unis ensemble, pour qu'ils n'enfoncent point facilement lorsqu'ils marchent sur les fondrieres des marais.

D'autres ont tout le pié, c'est - à - dire, tous les doigts unis ensemble par une espece de toile membraneuse, comme les oies, les canards, &c.

On a du plaisir à remarquer avec combien d'artifice ils replient leurs orteils & leurs pié, quand ils tirent à eux leurs jambes ou qu'ils les étendent pour nager. Ils élargissent & ouvrent tout le pié quand ils pressent l'eau, ou quand ils veulent aller en - avant.

Jambe ou grand pié, en Anatomie, s'entend de ce qui est compris depuis la hanche jusqu'à l'extrémité des orteils, comme le bras est ce qui est compris depuis l'iépaule jusqu'au bout des doiges.

La jambe, le pes magnus ou grand pié, se divise en cuisse, en jambe & en pié. Voyez Cuisse, Jambe, &c.

Les os de la jambe sont le fémur ou l'os de la cuisse, le tibia, le péronier, les os du tarse, du métatarse & des orteils. Voyez Fémur, Tibia, &c.

Les arteres de la jambe sont des branches de l'artere crurale, & ses veines se terminent à la veine crurale. Voyez Crural.

Il y a à la jambe cinq veincs principales, savoir, la saphene, la grande & la petite sciatique, la musculaire, la poplitée, & la tibiale. Voyez chacune à son article, Saphene, &c.

Le pié proprement dit, ou le petit pié, ne s'entend que de l'extrémité de la jambe. On le divise en trois parties, savoir, en tarse, en métatarse, & en doigts ou orteils. I.e tarse est ce qui est compris entre la cheville du pié & le corps du pié: il répond à ce qu'on appelle carpe dans la main. Le métatarse est le corps du pié jusqu'aux orteils, & les doigts & orteils sont les autres os du pié. Voyez Tarse, &c.

Ces parties sont composées de beaucoup d'os, qui sont le calcaneum l'astragal, les os cunéiformes, l'os cuboide: le dessous de tous ces os s'appelle la sole ou la plante du pié, &c.

Pié

Pié, (Orthopédie.) le pié de l'homme est très - différent de celui de quelque animal que ce soit, & même de celui du singe; car le pié du singe est plutôt une main qu'un pié, les doigts en sont longs, & disposés comme ceux de la main, celui du milieu est plus grand que les autres, comme dans la main; d'ailleurs, le pié du singe n'a point de talon semblable à celui de l'homme; l'assiette du pié est aussi plus grande dans l'homme que dans tous les animaux quadrupedes, & les orteils servent beaucoup à maintenir l'équilibre du corps & à assurer ses mouvemens dans la démarche, la danse, la course, &c. Les animaux qui marchent sur deux piés, & qui ne sont point oiseaux, ont le talon court & proche des doigts du pié; ensorte qu'ils posent à la fois sur les doigts & sur le talon, ce que ceux qui vont à quatre piés ne font pas, leur talon étant fort éloigné du reste du pié. Ceux qui l'ont un peu moins éloigné, comme les singes, les lions, les chats & les chiens, s'accroupissent; enfin, il n'y a aucun animal qui puisse être debout comme l'homme. Il semble cependant qu'il ait pris à tâche par des bisarreries de modes, de diminuer l'avantage qu'il en peut tirer, pour marcher, courir, & maintenir l'équilibre du corps, en étrécissant cette partie par des souliers étroits qui la gênent & qui empêchent son accroissement.

On sait que l'une des plus étranges coutumes des Japonnois & des Chinois, est de rendre les piés des femmes si petits, qu'elles ne peuvent presque se soutenir. Les voyageurs les plus véridiques, & sur le rapport desquels on peut compter davantage, conviennent que les femmes de condition se rendent le pié aussi petit qu'il leur est possible, & que pour y réussir, on le leur serre dans Penfance avec tant de force, qu'effectivement on l'empêche de croître. Dans ces pays - là une femme de qualité ou seulement une jolie femme, doit avoir le pié assez petit pour trouver trop aisé la pantoufle d'un enfant du peuple âgé de six ans; les curieux ont dans leurs cabinets des pantoufles de dames chinoises qui prouvent assez cette bisarrerie de goût dont nos dames européennes ne sont pas fort éloignées. Cependant les piés sont sujets à un assez grand nombre d'accidens, de maladies, ou de défauts, pour qu'il ne soit pas nécessaire de les multiplier encore par artifice; je vais parler de quelques - unes de leurs mauvaises tournures.

Les différentes conformations des piés sont d'être ou longs, ou courts, ou gros ou menus, ou larges d'assierte, ou étroits, ou entre - deux. Mais il y a des piés forcément tournés en - dehors, & d'autres forcément tournés en - dedans: cette difformité plus ou moins grande vient à l'enfant, de naissance ou d'accident. Quand c'est de naissance, il faut que la nourrice essaie tous les jours de lui tourner doucement les piés dans le sens naturel, & d'observer de les lui assujettir par l'emmaillottement; comme les ligamens sont alors extrèmement tendres, ils céderont peut - être insensiblement à la tournure naturelle qu'on leur fera contracter.

Si la mauvaise tournure a été long - tems négligée ou qu'elle vienne d'accident, ou que l'enfant soit déja un peu grand, on tâchera d'y remedier par les moyens suivans. 1°. En recourant à des remedes capables de ramollir les ligamens, comme sont les fomentations avec les bouillons de tripes, les frictions avec l'huile de lis, les cataplasmes de feuilles, de fleurs, & de racine de guimauve, &c. 2°. En effayant tous les jours avec la main de ramener le pié dans sa situation naturelle; 3°. en employant pour cela de forts cartons, ou des atteles de bois, ou de petites platines de métal, qu'on a soin de serrer avec une bande.

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