ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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recevoir dans leur ville ce dieu en pompe, & lui rendre de grands honneurs. On fit faire des figures de Bacchus, qu'on porta en procession dans toute la ville, & on attacha aux thyrses des représentations des parties malades, comme pour marquer que c'étoit au dieu qu'on en devoit la guérison. Cette fête fut continuée dans la suite un jour chaque année.

PHALLOPHORE

PHALLOPHORE, s.m. (Antiq. grecq. & rom.) les phallophores étoient les ministres des Orgyes, ceux qui portoient le phallus dans les fêtes de Bacchus; ils couroient les rues barbouillés de lie de vin, couronnés de lierre, & chantant en l'honneur du dieu, des cantiques dignes de leurs fonctions.

PHALLUS

PHALLUS, s. m. (Littérat.) c'est cette figure scandaleuse à nos yeux, du dieu des jardins, la même que l'on portoit en Grece aux fêtes de Bacchus, & plus anciennement encore aux fêtes d'Osiris. La coutume des bramins qui portent encore en procession le phallus des Egyptiens, est bien étrange pour nos moeurs. Nos idées de bienséance nous font penser, dit M. de Voltaire, qu'une cérémonie qui nous paroît si infâme, n'a été inventée que par la débauche; mais, ajoute le même écrivain, il n'est guere croyable que la dépravation des moeurs ait jamais chez aucun peuple, établi des cérémonies religieuses. Il est probable au contraire que cette coutume fut introduite dans des tems de simplicité, & qu'on ne pensa d'abord qu'à honorer la divinité dans le symbole de la vie qu'elle nous a donnée. Une telle cérémonie a dû ensuite inspirer la licence à la jeunesse, & paroître ridicule aux esprits sages, dans des tems plus rafinés, plus corrompus & plus éclairés; mais l'ancien usage a subsisté malgré les abus; & il n'y a guere de peuple qui n'ait conservé quelque cérémonie qu'on ne peut ni approuver ni abolir. (D. J.)

PHALMAN

PHALMAN, s.m. (Hist. nat.) monstre marin dont il est fait mention dans les auteurs arabes. Selon eux, on le trouve sur la côte de Tartarie, en une contrée appellée Dist.

PHALTZBOURG

PHALTZBOURG, (Géog. mod.) petite ville de France, entre l'Alsace & la Lorraine, avec titre de principauté. C'est une place d'importance pour la communication des trois évêchés de Mets, Toul & Verdun. Elle est sur une hauteur au pré des montagnes de Vosge, à 2 lieues de Saverne, 11 N. O. de Strasbourg, 92. E. de Paris. Long. 34. 56. 17. lat. 48. 46.

La ville de Phaltzbourg appartenoit aux ducs de Lorraine, mais elle a été cédée à la France avec ses dépendances, par le traité de Vincennes, en 1661, ensuite par celui de Ryswik en 1697, & finalement par celui de Paris en 1718. (D.J.)

PHAMÉNOTH

PHAMÉNOTH, s.m. (Calend. égyptien.) nom que les Egyptiens donnent au septieme mois de leur année. Il commence le 25 Février du calendrier Julien.

PHANEUS

PHANEUS, (Mythol.) les peuples de l'île de Chio honoroient Apollon sous le nom de Phaneus; c'est - à - dire celui qui donne la lumiere, de *FANE) IN, luire, éclairer.

PHANTASE

PHANTASE, s.m. (Mythol.) divinité trompeuse qui enchantoit les sens de ceux qui veilloient ou qui dormoient. Ce dieu malfaisant, environné d'une foule innombrable de mensonges aîlés qui voltigent autour de lui, répandoit de nuit ou de jour une liqueur subtile sur les yeux de ceux qu'il vouloit décevoir. Dès ce moment leurs reves les abuso ient; & quand ils étoient levés, ils n'éprouvoient pas de moindres illusions, ils ne voyoient rien de véritable; enfin de fausses images de ce qu'ils regardoient, se présentoient également à leur vûe pour les tromper. Ce sont - là les erreurs de l'imagination, & c'est des phantômes qu'elle se fait, que le mot de phantase a tiré sa naissance.

PHANTASTIQUE

PHANTASTIQUE, en Musique, stile phantastique, c'est - à - dire, maniere de composition libre & aisée, propre aux instrumens. Voyez Style & Composition. (S)

PHANTOME

PHANTOME, s.m. (Théolog. payenne.) spectre effrayant. La même source d'où sont venus les oracles, a donné naissance aux phantômes. On se forgea des dieux quin'inspiroient que la terreur & la crainte des maux qu'on les croyoit capables de faire: ayant plus de part à la religion des peuples, que la confiance & l'amour de la justice, les esprits s'occuperent des idées de leurs divinites redoutables, sous des figures monstrueuses, qui ne pouvoient manquer d'altérer l'imagination des enfans. Ces vains phantômes les tenoient dans une frayeur terrible, qui duroit quelquefois autant que leur vie.

Mais les poëtes ôterent aux phantômes leur appareil ridicule, pour ne les considérer que comme des illusions que les dieux employoient quelquefois à tromper les hommes; c'est ainsi que dans Virgile, Junon voulant sauver Turnus, & le tirer de la mêlée où il exposoit témérairement sa valeur, forma d'une épaisse nuée, le phantôme d'Enée, auquel elle donna les armes, la démarche & le son de voix du prince troyen. Elle présente ce phantôme devant Turnus, qui ne manqua pas d'abord de l'attaquer; le faux Enée se sauve, & Turnus le poursuit jusques dans un vaisseau qui se trouvoit au port: alors la déesse pousse le vaisseau en pleine mer, & fait disparoître le rival imaginaire du prince Rutule.

Quo fugis AEnea, thalamos ne desere pactos? Talia vociferans, sequitur, strictumque coruscat Mucronem, nec ferre videt sua gaudia ventos. AEneïd. lib. 10. v. 649.

« Où fuis - tu Enée, s'écrie - t - il, n'abandonne pas l'épouse qui t'est promise »? En parlant ainsi, il poursuit un phantôme, l'épée à la main, & ne voit pas que les vents emportent sa fausse joie. (D. J.)

PHARAON

PHARAON, s.m. (Jeu de hasard.) les principales regles de ce jeu sont,

Que le banquier taille avec un jeu entier composé de cinquante - deux cartes.

Qu'il tire toutes les cartes de suite, mettant les unes à sa droite, & les autres à sa gauche.

Qu'à chaque main on taille, c'est - à - dire de deux en deux cartes: le ponte a la liberté de prendre une ou plusieurs cartes, & de hasarder dessus une certaine somme.

Que le banquier gagne la mise du ponte, lorsque la carte du ponte arrive à la main droite dans un rang impair, & qu'il perd, lorsque la carte du ponte tombe à la main gauche, & dans un rang pair.

Que le banquier prend la moitié de ce que le ponte a mis sur la carte, lorsque dans une même taille, la carte du ponte vient deux fois; ce qui fait une partie de l'avantage du banquier.

Et enfin que la dermere carte qui devro t être pour le ponte, n'est ni pour lui, ni pour le banquier; ce qui est encore un avantage pour le banquier;

D'où l'on voit, 1°. que la carte du ponte n'étant plus qu'une fois dans le talon, la différence du sort du banquier & du ponte est fondée sur ce qu'entre tous les divers arrangemens possibles des cartes du banquier, il y en a un plus grand nombre qui le font gagner, qu'il n'y en a qui le font perdre, la derniere carte étant considérée comme nulle; 2°. que l'avantage du banquier augmente à mesure que le nombre des cartes du banquier diminue; 3°. que la carte du ponte étant deux fois dans le talon, l'avantage du banquier se tire de la probabilité qu'il y a que la carte du ponte viendra deux fois dans une même taille; caralors le banquier gagne la moitié de la mise du ponte, excepté le seul cas où la carte du ponte viendroit en doublet dans la derniere taille, ce qui donneroit au banquier la mise entiere du ponte; 4°. que la carte du ponte étant trois ou quatre fois dans la main du banquier,

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