ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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entre deux barres de cette derniere mesure, ne font qu'une fois la valeur contenue entre deux barres de l'autre.

Le principal usage des barres est de distinguer les mesures, & d'en indiquer le frappé qui se fait toûjours sur la note qui suit immédiatement la barre. Elles servent aussi dans les partitions à montrer les mesures correspondantes dans chaque portée. Voy. Partition.

Il n'y a guere que cent ans qu'on s'est avisé de tirer des barres de mesure en mesure: auparavant la musique étoit simple; on n'y voyoit guere que des rondes, des blanches & des noires, peu de croches, presque jamais de doubles croches, avec des divisions moins inégales; la mesure en étoit plus aisée à suivre. Cependant j'ai vû nos meilleurs Musiciens se trouver embarrassés à bien exécuter l'ancienne musique d'Orlande & de Goudimel: ils se perdoient dans la mesure, faute des barres auxquelles ils étoient accoûtumés, & ne suivoient qu'à peine des parties chantées autrefois couramment par les Musiciens d'Henry III. (S)

Barre

Barre, en terme de Blason, dénote une piece honorable qui ressemble de près à la bande, dont elle ne differe qu'en ce qu'elle est plus étroite, & en ce que la barre peut être placée dans telle partie du champ qu'on veut; au lieu que la fasce ou bande est confinée à un seul endroit. Voyez Fasce. (V)

Barre

Barre, en Fauconnerie, se dit des bandes noires qui traversent la queue de l'épervier.

Barre

Barre, (Commerce.) mesure de longueur dont on se sert en Espagne pour mesurer les étoffes, ainsi qu'on sait de l'aune en France.

Il y a trois sortes de barres; celle de Valence, celle de Castille, & celle d'Arragon.

La barre de Valence contient deux piés neuf pouces sept lignes, qui sont dix treiziemes de l'aune de Paris; de maniere que treize barres de Valence font dix aunes de Paris.

La barre de Castille contient deux piés sept pouces deux lignes & un peu plus, qui font cinq septiemes de l'aune de Paris; ainsi sept barres de Castille font cinq aunes de Paris

La barre d'Arragon est à quelques lignes près semblable à celles de Valence & de Castille; en sorte que trois barres d'Arragon font deux aunes de Paris. (G)

Barre

Barre, (Marine.) c'est un amas de sable ou de vase qui se forme à l'entrée des rivieres ou des ports, & qui la bouchent de façon qu'on n'y peut arriver que de haute mer, ou quelquefois par des ouvertures & des intervalles qu'on y trouve, & qui forment des passes qu'on appelle chenal. Ces sortes d'endroits s'appellent havre de barre, riyiere de barre. Voyez Havre. (Z)

Barre

Barre: ce mot, dans la Marine, se joint à plusieurs autres, & a des significations particulieres, dont on peut voir ci - dessous les principales.

Barres d'arcasse; c'est un terme commun à la grande barre d'arcasse, ou lisse de hourdi, & aux petites barres d'arcasse, ou barres de contr'arcasse ou contrelisses; elles sont toutes à l'arcasse du vaisseau, & le soûtiennent. La grande barre d'arcasse est la plus haute, & pose par son milieu sur le haut de l'étambord, & par ses bouts sur les estains; c'est le dernier des bouts de l'arriere qui affermit la poupe. Voyez la position de la grande barre d'arcasse, Pl. IV. fig. 2. & la forme de cette piece, Plan. VI. fig. 39. Voyez Lisse de hourdi.

Barres d'arcasses, contrelisses, barres de contr'arcasse; ce sont celles qui se posent au - dessous de la lisse de hourdi; elles sont assemblées à queue d'aronde dans les estains & avec l'étambord par une en<cb-> taille qu'on leur fait. Voyez leur position, Plan. IV. fig. 1. n° 11.

Barre de pont; c'est une autre barre d'arcasse sur laquelle on pose le bout du pont du vaisseau; elle est parallele & presque semblable à la lisse de hourdi. V. la Pl. IV. fig. 1. n° 10.

Barre d'arcasse de couronnement; c'est une longue piece de bois qui lie le haut du vaisseau par son couronnement. Voyez Pl. III. fig. 1. le couronnement du vaisseau coté N N.

Barres de cabestan; ce sont des pieces de bois quarrées qui servent à faire virer le cabestan. Voyez Cabestan.

Barres de virevaux, voyez Virevaux.

Barres d'écoutille; ce sont des traverses de bois, ou des pieces de bois étroites qui traversent les panneaux des écoutilles par - dessous, pour en tenir les planches jointes: quelques - uns les appellent taquets de panneaux.

Barre de Gouvernail

Barre de Gouvernail, (Marine.) c'est une longue piece de bois, qui d'un bout entre dans une mortoise qui est dans la tête du gouvernail pour le faire mouvoir, & l'autre bout est attaché avec une cheville de fer à une boucle de même métal à la barre nommée manuelle, que le timonier tient. V. Pl. IV. fig. 1. la barre du gouvernail cotée 177.

Ce terme de barre est équivoque; on le prend quelquefois pour le timon, & quelquefois pour la manuelle ou la manivelle. V. Timon & Maniville.

Changer la barre du gouvernail, c'est la faire tourner d'un autre côté.

Barre à bord: barre de gouvernail toute à bord, c'est - à - dire, poussée contre le côté du vaisseau, ou aussi loin qu'elle peut aller.

Pousse la barre à arriver; c'est lorsqu'on veut ordonner au timonier de pousser la barre au vent, en sorte que le vent donne à plein dans les voiles pour arriver.

Pousse la barre à venir au vent, ou pousse la barre sous le vent; c'est afin de faire venir le vaisseau au lof, c'est - à - dire, mettre la barre sous le vent pour virer.

Barres

Barres de hune (Marine.) barreaux, resseaux; ce sont quatre pieces de bois mises de travers l'une sur l'autre, qui font saillie autour de chaque mât, au - dessous de la hune, pour la soûtenir, & même pour servir de hune aux mâts qui n'en ont point. Elles sont posées en croix au - dessous du ton des mâts, & servent à soûtenir les haubans, les mâts de hune, les perroquets, les essais & diverses manoeuvres & poulies. Elles sont un peu arquées, le concave en dedans; voyez à la Planche premiere, aux articles des Mats, les chiffres 12, 13 & 14, le ton, le chouquet & la hune; au - dessous sont placées les barres, barreaux ou tesseaux. Leur croix traverse le vaisseau par le milieu & de bord à bord; aux angles de ces barres, il y a de petits cops de mouton, par où sont amarrés de petits haubans qui traversent aux grands haubans pour les affermir, voyez à la Planche premiere, le chiffre 14, ces petits haubans.

Les barres des perroquets servent à tenir le bâton du pavillon. On donne autant de longueur aux barres de hunes, que le fond de la hune a de largeur.

Les grandes barres de hune d'un vaisseau de cent trente - quatre piés de long de l'étrave à l'étambord, doivent avoir cinq pouces & demi d'épais, & sept pouces & demi de large; toutes les autres sont moins larges à proportion, & aussi plus plates & plus minces; leur longueur doit être d'environ neuf piés & demi.

Celles du mât de misene doivent avoir huit piés & demi de long.

Celles du mât d'artimon, quatte piés & demi.

Celles de beaupré, quatre piés & demi, de même que celles du grand mât de hune.

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