LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 46

sure. Une paire de lunettes. Il a de bonnes lunettes, de mauvaises lunettes. Des lunettes de différens âges. Des lunettes bien nettes, bien claires. Prendre des lunettes. Porter des lunettes. Mettre des lunettes sur son nez. On dit figurément, Chacun voit à travers ses lunettes, pour dire, que Chacun a une manière de voir, de penser, qui lui est propre.

On dit proverbialement et populairement d'Un homme qui a le nez fort grand, qu'Il a beau nez à porterlunettes.

On dit aussi proverbialem. et figurément d'Un homme qui n'a pas vu bien clair dans une affaire, qui n'a pas remarqué quelque chose d'important, qu'Il n'a pas bien mis, qu'il n'a pas bien chaussé ses lunettes, ou qu'il a mis ses lunettes de travers.

On appelle Lunette d'approche, Lunette de longue vue, ou à longue vue, ou simplement Lunette, Un tuyau, à chaque extrémité duquel il y a ordinairement un verre qui grossit les objets éloignés. Monter une lunette. Alonger, raccourcir, dresser une lunette. Une lunette de poche. Une lunette de seize pieds, de cinquante pieds, de soixante pieds.

Lunette achromatique

Lunette achromatique. Voyez Achromatique.

On nomme Lunettes, Les petits jours réservés dans le berceau d'une voûte.

Les Horlogers appellent Lunette, La partie de la boîte d'une montre dans laquelle on place le crystal.

On appelle aussi Lunettes, Certains petits ronds de feutre, ayant la figure d'un petit chapeau, qu'on met à côté des yeux des chevaux de manége, pour les monter plus facilement. On ne sauroit monter ce cheval, s'il n'a des lunettes.

On appelle encore Lunette, Un os fourchu qui est au haut de l'estomac d'un poulet, d'un chapon, d'une perdrix, etc. Lever la lunette d'un chapon.

On appelle aussi Lunette, L'ouverture ronde du siége d'un privé, ou d'une chaise percée.

Lunette

Lunette, en termes de Fortifications, est une petite demi -- lune. On place ordinairement les Lunettes des deux côtés d'une demi--lune en manière de contre--garde. Il y en a de grandes et de petites.

Au jeu de Dames, on dit, Mettre dans la lunette, Quand le joueur place une dame entre deux dames de son adversaire, en sorte que l'une des deux est forcée. Au jeu des échecs, on dit pareillement, Donner une lunette, Quand l'adversaire peut avec un pion attaquer deux pièces.

LUNI--SOLAIRE

LUNI--SOLAIRE. adject. des 2 g. Terme d'Astronomie. Il se dit de ce qui est composé de la révolution du Soleil et de celle de la Lune. Le Cycle Luni--Solaire est de cinq cents trente--deux ans.

LUNULE

LUNULE. substant. fém. Terme de Géométrie. Figure qui a la forme d'un croissant. Les Lunules d'Hippocrate de Chio sont quarrables.

LUP

LUPERCALES

LUPERCALES. subst. f. pl. Fêtes annuelles chez les Romains en l'honneur de Pan.

LUPIN

LUPIN. substantif masc. Plante à fleurs légumineuses.

LUS

LUSTRAL, ALE

LUSTRAL, ALE. adject. Il n'est guère d'usage qu'en cette phrase, Eau lustrale, qui signifie L'eau dont les Prêtres des anciens Païens se servoient pour purifier le peuple.

LUSTRATION

LUSTRATION. sub. fém. Il se dit Des sacrifices, des cérémonies par lesquelles les Païens purifioient, ou une ville, ou un champ, ou une armée, ou les personnes souillées par quelque crime ou par quelque impureté.

LUSTRE

LUSTRE. s. masc. L'éclat que l'on donne à une chose, soit en la polissant, soit en employant quelque eau, quelque composition. Le lustre d'une étoffe. Cette étoffe n'a point de lustre, a perdu son lustre. Elle a bien du lustre. L'ébène poli a un grand lustre. Le vernis de la Chine est d'un beau lustre.

On appelle aussi Lustre, La composition dont les Fourreurs, les Chapeliers et autres Artisans se servent pour donner du lustre aux fourrures, aux chapeaux, etc.

Lustre

Lustre, se dit figurément, pour signifier L'éclat que donne la parure, la beauté, le mérite, la dignité. Les pierreries donnent du lustre à la beauté des femmes. Il n'est pas aujourd'hui dans son lustre. Cette charge lui donne un grand lustre. Il a bien perdu de son lustre depuis sa disgrâce. Il a beaucoup relevé cette charge, il lui a donné un grand lustre, un nouveau lustre.

On dit aussi, que La laideur d'une femme sert de lustre à une autre, qu'Un tableau sert de lustre à un autre, pour dire, que La laideur d'une femme relève la beauté d'une autre femme, ou qu'elle la fait paroître belle; et que les imperfections d'un tableau relèvent la beauté d'un autre tableau. Dans toutes ces acceptions, Lustre n'a point de pluriel.

Lustre

Lustre, se dit aussi d'Un chandelier de crystal ou de bronze à plusieurs branches, qu'on suspend au plancher pour éclairer. Un lustre de crystal. La salle étoit éclairée de douze lustres.

LUSTRE

LUSTRE. s. m. Un espace de cinq ans. Il n'est guère en usage qu'en Poésie. On dit, Après trois lustres, pour dire, Après quinze ans. Il est dans son huitième lustre, pour dire, Son âge est entre trente--cinq et quarante.

LUSTRER

LUSTRER. v. a. Donner le lustre à une étoffe, à une fourrure, à un chapeau, etc. Lustrer une étoffe. Lustrer un chapeau.

Lustré, ée

Lustré, ée. participe.

LUSTRINE

LUSTRINE. s. f. Étoffe, espèce de droguet de soie.

LUT

LUT

LUT. s. m. (On pron. le T.) C'est parmi les Chimistes, De la terre gras<-> se, ou un mélange de blanc d'oeuf et de chaux, dont ils se servent pour boucher et pour joindre les vases qu'ils mettent au feu. Faire un lut.

LUTER

LUTER. v. a. Enduire de lut, fermer avec du lut les vaisseaux qu'on met au feu. Luter un vase. Il faut luter ce vaisseau.

Luté, ée

Luté, ée. participe.

LUTH

LUTH. s. mas. (On prononce le T.) Instrument de Musique du nombre de ceux dont on joue en pinçant les cordes. Grand luth. Petit luth. Bon luth. Méchant luth. Un luth harmonieux. Un luth sourd. Luth de Boulogne. Luth de Padoue. Corps de luth. Manche de luth. Cordes de luth. Les chevilles d'un luth. Le dos d'un luth. La table d'un luth. Les côtes d'un luth. La rose d'un luth. Monter un luth d'un ton plus haut. Un luth monté trop bas. Accorder un luth. Jouer du luth. Joueur de luth. Il tire bien le son d'un luth. Ce maître est le premier qui m'a mis la main sur le luth. Il joue délicatement du luth.

LUTHÉRANISME

LUTHÉRANISME. s. m. Doctrine de Luther.

LUTHÉRIEN, NE

LUTHÉRIEN, NE. adj. Conforme à la doctrine de Luther. Opinion luthérienne. Sentimens luthériens.

Il se prend aussi substantivement, et signifie, Sectateur de Luther. Plusieurs Princes d'Allemagne protégèrent les Luthériens.

LUTHIER

LUTHIER. s. m. Ouvrier qui fait des luths et autres instrumens à corde. C'est un bon Luthier.

LUTIN

LUTIN. s. mas. Le peuple appelle ainsi ce qu'on appelle autrement Esprit follet. On prétend qu'il y a un lutin dans cette maison. On dit que ce vieux château est plein de lutins.

On dit proverbialem. d'Un jeune enfant qui fait continuellement du bruit, que C'est un lutin, un vrai lutin, qu'il fait le lutin. Et on dit d'Un homme agissant, qui donne très--peu de temps au sommeil, qu'Il ne dort non plus qu'un lutin.

LUTINER

LUTINER. v. a. Tourmenter quelqu'un comme feroit un lutin. Il nous a lutinés toute la nuit. Il n'est d'usage que dans le discours familier.

Lutiner

Lutiner, est aussi neutre. Faire le lutin. Il n'a fait que tempêter, que lutiner toute la nuit.

Lutiné, ée

Lutiné, ée. participe.

LUTRIN

LUTRIN. substant. masc. Pupitre élevé dans le choeur d'une Église, sur lequel on met les livres dont on se sert pour chanter l'Office. Chanter u lutrin.

LUTTE

LUTTE. s. f. Sorte d'exercice, de combat, où l'on se prend corps à corps, pour terrasser son adversaire. L'exercice de la lutte. S'exercer à la lutte. Un bon tour de lutte. Être fort adroit à la lutte.

On dit figurément et familièrement, Emporter quelque chose de haute lutte, pour dire, Venir à bout de quelque chose par l'autorité, par la force.

Et on dit dans le même sens, Faire quelque chose de haute lutte. De bonne lutte, sans fraude.

LUTTER

LUTTER. v. n. Se prendre corps à corps avec quelqu'un, pour le porter par terre. Lutter contre quelqu'un. Il

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