Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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On le dit aussi, en parlant d'Une chose [alt p. 117] qui paroît hors de propos. C'est se moquer que de sortir par cette grande chaleur. C'est se moquer du monde, que de vouloir soutenir une si mauvaise cause.

On dit proverbialement & populairement, C'est se moquer de la barbouillée, pour dire, que Les propositions qu'on fait sont ridicules.

On dit aussi proverbialement & populairement, Se moquer de la barbouillée, pour dire, Ne rien craindre. On veut m'intimider, mais je me moque de la barbouillée, j'irai mon train.

On dit aussi proverbialement, La pèle se moque du fourgon, Quand un homme se moque d'un autre qui auroit autant de sujet de se moquer de lui.

On dit encore proverbialement, qu'Il ne faut pas se moquer des chiens, qu'on ne soit hors du village, pour dire, qu'Il ne faut pas choquer un homme tant qu'on est en lieu où il peut nous nuire.

Il s'emploie quelquefois avec le verbe Faire. Si vous en usez comme cela, vous vous ferez moquer de vous. Et au participe avec le verbe Être. Il fut moqué de tout le monde, de toute la Cour.

MOQUÉ, ÉE, participe .

MOQUERIE. s.f. Paroles ou actions par lesquelles on se moque. Moquerie maligne. Moquerie outrageuse. Il fut exposé aux insultes & aux moqueries des soldats.

Il signifie plus ordinairement, Chose absurde, chose impertinente. C'est une moquerie que de vouloir soutenir une telle proposition, de vouloir sortir par le temps qu'il fait.

MOQUETTE. s.f. Espèce d'étoffe de laine, dont le tissu est semblable à celui du velours. Moquette rouge. Siége de moquette. Siéges garnis de moquette.

MOQUEUR, EUSE. adj. Celui ou celle qui raille. Il est naturellement moqueur. Il a l'humeur moqueuse. Ris moqueur. Air moqueur.

MOQUEUR se dit aussi d'Un homme qui ne parle pas sérieusement; & en ce sens il se prend substantivement. Ne le croyez pas, c'est un moqueur. Cela ne peut pas être comme elle le dit, c'est une moqueuse. Il est du discours familier.

MORAILLES. s. f. pl. Espèce de tenailles à deux ou trois branches qui s'ouvrent au moyen d'une charnière placée à l'une de leurs extrémités, tandis que l'autre est garnie à une des branches d'un anneau qui s'arrête à des crans ou entaillures pratiquées dans la branche qui avoisine celle qui porte l'anneau. Cet instrument est d'une grande utilité aux Maréchaux, lorsqu'il s'agit de captiver un cheval impatient, vicieux, & de le rendre plus doux & plus tranquille. Commencez à vous rendre maître du cheval, mettez les morailles, c'est-à-dire, Serrez entre les branches des morailles le bout du nez & la lèvre antérieure du cheval. Tenez ce cheval par les morailles.

MORAILLON. s.m. Pièce de fer attachée au couvercle d'un coffre, d'une cassette. Il porte un anneau qui entre dans la serrure, & dans lequel passe le pène.

MORAINES. s. f. pl. Quelques-uns appellent ainsi Des vers que l'on apperçoit au fondement des chevaux qui ont pris le vert.

MORAL, ALE. adj. Qui regarde les moeurs. Un discours moral. Cela est fort moral. Doctrine morale. Théologie morale. Les OEuvres morales de Plutarque. Sens moral. Préceptes moraux. Réfléxions morales & chrétiennes.

On appelle Vertus morales, Celles qui ont pour principe les seules lumières de la raison. Il ne suffit pas d'avoir les vertus morales, il faut encore avoir les vertus chrétiennes.

On dit, Cela est fort moral, pour dire, Cela renferme une morale fort saine.

On dit d'Un Prédicateur, qu'Il est fort moral, pour dire, qu'Il traite bien ce qui regarde les moeurs, & que c'est à quoi il s'attache davantage.

On dit, Assurance morale, certitude morale, sureté morale, pour dire, Assurance vraisemblable, sureté apparente, certitude telle qu'on peut l'avoir dans les choses ordinaires de la vie. Et dans cette acception, Assurance, certitude, sureté morale, s'opposent ordinairement à Assurance, certitude, sureté physique. On n'en a point de démonstration géométrique, mais seulement une certitude morale, une assurance morale, une sureté morale.

MORALE s.f. La doctrine des moeurs. Bonne morale. Méchante morale. Morale corrompue. Morale dépravée. Morale dangereuse. Morale relâchée. La morale des Païens. La morale chrétienne. La morale de JESUS-CHRIST. La morale de l'Évangile. Il renverse toute la morale. Traité de morale. Il s'est fait un étrange système de morale.

MORALE se prend quelquefois pour Un Traité de Morale. La Morale d'Aristote. Aristote dans ses Morales.

MORALEMENT. adv. Suivant les seules lumières de la droite raison. En ce sens il ne se joint guère qu'avec le verbe Vivre, comme en ces phrases, On peut trouver des gens qui vivent moralement bien, quoiqu'ils ne soient pas éclairés des lumières de la foi. C'est un homme qui ne fait tort à personne, & qui vit moralement bien.

On dit, Moralement parlant, pour dire, Vraisemblablement & selon toutes les apparences. Cela est vrai moralement parlant.

On dit dans le même sens, Cela est moralement impossible.

MORALISER. v.n. Faire des rélexions morales. Il y a bien de quoi moraliser sur les événemens qui arrivent tous les jours dans le monde.

MORALISEUR. s.m. Celui qui affecte de parler morale. Il ne se dit guère qu'en plaisanterie. C'est un grand moraliseur.

MORALISTE. subst. m. Écrivain qui traite des moeurs. Un bon moraliste.

MORALITÉ. s.f. Réflexion morale. Il y a de belles moralités à tirer de cette histoire.

Il se prend aussi pour Le sens moral qui est enveloppé sous quelque discours fabuleux. Il y a une belle moralité cachée sous cette fable.

MORALITÉ CHRÉTIENNE se dit Des réflexions conformes aux principes & à l'esprit de la Religion chrétienne.

MORBIDE. adj. de t. g. Terme de Peinture. Il se dit particulièrement De la chair vivement exprimée.

MORBIFIQUE. adj. de t. g. Terme de Médecine. Qui cause la maladie. Humeur morbifique.

MORCEAU. s.m. Partie d'une chose bonne à

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