ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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mettent une espece de table ou d'échafaudage 20, sur lequel l'arbrier est en partie soûtenu, dont la hauteur jointe à l'épaisseur de l'arbrier devoit arriver juste à la hauteur de la corde 12. Je crois, dit toûjours M. de Folard, que cette table n'étoit faite que pour aider à soûtenir l'arbrier, qui devoit être composé d'une grosse poutre de seize diametres & de deux piés de longueur, d'une de largeur & d'une d'épaisseur, conforme au trait qu'elle lançoit. Ajoûtez la force extraordinaire du bandage, capable de faire plier la plus forte poutre, si son épaisseur ne surpasse sa largeur. J'imagine toutes ces raisons, pour prouver la nécessité de cette table, parce que je n'en vois aucune autre; car à parler franchement, cette charpente paroît un peu superflue: mais comme il faut respecter l'antiquité & l'expérience de ces sortes de machines que nous n'avons point, nous hasardons cette structure dans ce qui nous a paru inutile, qui ne l'est peut - être pas ».

Cette réflexion de M. de Folard est d'autant plus juste, que les anciens s'étant expliqués d'une maniere fort obscure sur les différentes machines de guerre qui étoient en usage de leur tems, il est bien difficile de se flatter d'avoir deviné juste tout ce qui concerne ces machines: aussi si M. de Folard, dit un habile journaliste, n'a pas toûjours donné dans le vrai à cet égard, toûjours peut - on dire qu'on lui a de grandes obligations, & qu'il en a peut - être approché plus que tous ceux qui ont travaillé avant lui sur le même sujet. Bibliotheque raisonnée des savans de l'Europe, tome V.

Au reste les anciens historiens rapportent des effets de ces machines qui nous paroissent presqu'incroyables. M. de Folard a eu soin de les rapporter dans son Traité de l'attaque des places des anciens. Voy. Catapulte. (Q)

BALISTIQUE

BALISTIQUE, subst. fem. (Ord. encyclop. Entendement, Raison, Philosophie ou Science. Science de la nature. Mathématiques. Mathématiques mixtes. Méchanique. Dynamique. Dynamique proprement dite. Balistique.) c'est la science du mouvement des corps pesans jettés en l'air suivant une direction quelconque. Ce mot vient du Grec BA/LLW, jacio, je jette.

On trouvera à l'article Projectile les lois de la Balistique. La théorie du jet des bombes est une partie considérable de cette science, & c'est principalement cette théorie qu'on y traite. Nous avons là - dessus plusieurs ouvrages, l'Art de jetter les bombes de M. Blondel, de l'Académie des Sciences, un des premiers qui aient paru sur cette matiere; le Bombardier françois par M. Belidor, &c. Mais personne n'a traité cette science d'une maniere plus élegante & plus courte que M. de Maupertuis, dans un excellent mémoire imprimé parmi ceux de l'Académie des Sciences de Paris de 1732; ce mémoire est intitulé Balistique arithmétique, & on peut dire qu'il contient en deux pages plus de choses que les plus gros traités que nous ayons sur cette matiere. M. de Maupertuis cherche d'abord l'équation analytique de la courbe A M B (fig. 47. Méch.), que décrit un projectile A jetté suivant une direction quelconque A R; il trouve l'équation de cette courbe entre les deux coordonnées A T, x, & T M, y, & il n'a pas de peine à faire voir que cette équation est celle d'un parabole. En faisant y=0, dans cette équation, la valeur correspondante de x lui donne la partie A B du jet; pour avoir le cas ou la portée A B du jet est la plus grande qu'il est possible, il prend la différence de la valeur de A B, en ne faisant varier que la tangente de l'angle de projection RAB; & il fait ensuite cette différence=0, suivant la reglé de maximis & minimis, ce qui lui donne la valeur de la tangente de l'angle de projection, pour que A B soit la plus grande qu'il est possible, & il trouve que cette tangente doit être égale au rayon, c'est - à - dire, que l'angle B A R doit être de 45 degrés. Pour avoir la hauteur t m du jet, il n'y a qu'à faire la différence de y=0, parce que t m est la plus grande de toutes les ordonnées. Pour frapper un point donné n avec une charge donnée de poudre, il substitue dans l'équation de la parabole, à la place de x, la donnée A I, & à la place de y, la donnée In, & il a une équation dans laquelle il n'y a d'inconnue que la tangente de l'angle de projection R A B, qu'il détermine par cette équation, &c. & ainsi des autres.

Au reste, la plûpart des auteurs qui ont traité jusqu'à présent de la Balislique, ou, ce qui est presque la même chose, du jet des bombes, ne l'ont fait que dans la supposition que les corps se meuvent dans un milieu non résistant; supposition qui est assez éloignée du vrai. M. Newton a démontré dans ses principes, que la courbe décrite par un projectile dans un milieu fort résistant, s'éloigne beaucoup de la parabole; & la résistance de l'air est assez grande pour que la différence de la courbe de projection des graves avec une parabole ne soit pas insensible. C'est au moins le sentiment de M. Robins, de la Société royale de Londres; ce savant a donné depuis peu d'années un ouvrage Anglois, ietitulé A new principles of gunnery, nouveaux plincipes d'Artillerie; dans lequel il traite du jet des bombes, & en général du mouvement des projectiles, en ayant égard à la résistance de l'air, qu'il détermine en joignant les expériences à la théorie, il n'y a point de doute que la Balistique ne se perfectionnât considérablement, si on s'appliquoit dans la suite à envisager sous ce point de vûe le mouvement des projectiles. Voyez Résistance.

Selon d'autres auteurs, qui prétendent avoir aussi l'expérience pour eux, la courbe décrite dans l'air par les projectiles est à peu - près une parabole, d'où il s'ensuit que la résistance de l'air au mouvement des projectiles est peu considérable. Cette diversité d'opinions prouve la nécessité dont il seroit de constater ce fait de nouveau par des expériences sûres & bien constatées. (O)

BALIVEAU

BALIVEAU, s. m. (terme d'Eaux & Forêts.) signifie un jeune chêne, hêtre ou châtaignier au dessous de quarante ans, reservé lors de la coupe d'un taillis. Les ordonnances enjoignent d'en laisser croître en haute - futaie seize par chaque arpent, afin de repeupler les ventes. (H)

* On peut considérer les baliveaux par rapport aux bois de haute - futaie, & par rapport aux taillis. Par rapport au premier point, M. de Reaumur prétend dans un mémoire sur l'état des bois du royaume, imprimé dans le recueil de l'Académie, Année 1721, que les baliveaux sont une mauvaise ressource pour repeupler le royaume de bois de haute - futaie, parce qu'une tres - grande partie périt; car n'ayant pas pris dans les taillis qui les couvroient toute la force nécessaire pour résister aux injures de l'air, on ne peut leur ôter cet abri sans inconvénient. Des lisieres entieres de jeunes futaies ont péri dans un hyver froid, mais non excessivement rude, après qu'on eut coupé pendant l'été d'autres lisieres qui les couvroient. Il en arrive autant aux arbres réservés au milieu de fo rêts abattues. Des baliveaux qui ont échappé aux injures de l'air, peu échappent à la coignée du bucheron; il en abbat au moins une partie dans la coupe suivante du taillis: les morts lui donnent occasion d'attaquer les vifs; & il est de notoriété que dans la plûpart des taillis, on ne trouve que des baliveaux de deux à trois coupes. Mais indépendamment de cela, dit M. de Reaumur, ces baliveaux ne seront pas des arbres d'une grande ressource; ils ont peu de vigueur & sont tous rabougris. S'ils n'ont pas péri, ils sont restés malades; & quelque bon qu'ait été le terrein, jamais baliveau ne parviendra peut - être & n'est par<pb->

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