ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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balancier de la perche; D D, les balanciers plus petits des soufflets; c c c c, chaînes des petits balanciers ou des bascules.

Balancier

Balancier (terme d'Horloger) c'est un cercle d'acier ou de léton (fig. 45 - 71. Pl. 10. d'Horlogerie) qui dans une montre sert à regler & modérer le mouvement des roues. Voyez Échappement.

Il est composé de la zone A B C que les horlogers appellent le cercle des barettes B D, & du petit cercle T qu'ils appellent le centre.

On ignore l'auteur de cette invention, dont on s'est servi pour la mesure du tems jusqu'au dernier siecle, où la découverte du pendule en a fait abandonner l'usage dans les horloges.

On donne au balancier la forme qu'on lui voit (fig. 49 - 71.) afin que le mouvement qu'il acquiert ne se consume point à surmonter de trop grands frottemens sur les pivots. La force d'inertie dans les corps en mouvement, étant toûjours la masse multipliée par la vîtesse, (Voyez Inertie) la zone A B C fort distante du centre de mouvement équivaut à une masse beaucoup plus pesante. Il suit de cette considération, qu'on doit autant qu'il est possible, disposer le calibre d'une montre, de façon que le balancier soit grand, afin que par - là il ait beaucoup d'inertie. Voyez Calibre.

Voici à peu près l'histoire des différentes méthodes, dont on a fait usage dans l'application du balancier aux horloges, avant que l'addition du ressort spiral l'eût porté au degré de perfection, où il est parvenu sur la fin du dernier siecle. Toute la régularité des horloges à balancier vint d'abord de la force d'inertie de ce modérateur, & de la proportion constante qui regne entre l'action d'une force sur un corps, & la réaction de ce corps sur elle. Cet effet résultoit nécessairement de la disposition de l'échappement (Voyez échappement. Voyez Action & Réaction. Voyez Inertie.) On attribue cette découverte à Pacisicus de Veronne. Voyez Horloge.

Tous les avantages que les mesures du tems faites sur ces principes, avoient sur celles qui étoient connues lorsqu'elles parurent, telles que les clepsydres, sabliers & autres, n'empêchoient pas que leurs irrégularités ne fussent encore fort considérables; elles venoient principalement, de ce qu'une grande partie de la force motrice se consumant à surmonter le poids de toutes les roues, & la résistance causée par leurs frottemens; la réaction se trouvoit toûjours inférieure à l'action, & le régulateur suivoit trop les différentes impressions qui lui étoient communiquées par le roüage qui lui opposoit toujours des obstacles supérieurs à la force qu'il en recevoit.

Voulant obvier à cet inconvenient, dans les horloges destinées à rester constamment dans une même situation, les anciens horlogers s'aviserent d'un artifice des plus ingénieux: ils disposerent le régulateur de façon, qu'il pût faire des vibrations indépendamment de la force motrice; ils mirent en usage l'inertie du corps & sa pesanteur.

Ils poserent l'axe du balancier (voyez la fig. 27. Pl. 5. d'Horlogerie) perpendiculairement à l'horison, laisserent beaucoup de jeu à ses pivots en hauteur, passerent ensuite un fil dans une petite fente pratiquée dans le pivot supérieur au - dessus du trou dans lequel il rouloit; ensuite de quoi ils attacherent les deux bouts de ce fil à un point fixe, tellement que le balancier suspendu ne portoit plus sur l'extrémité de son pivot inférieur. Si l'on tournoit alors le régulateur, les fils s'entortillant l'un sur l'autre, faisoient élever le balancier tant - soit - peu; abandonné ensuite à lui - même, il descendoit par son poids & les détortilloit: or cela ne se pouvoit faire, sans qu'il acquît un mouvement circulaire. Poursuivant donc sa route de l'autre côté, il entortilloit de nouveau les fils, retomboit ensuite, & auroit toûjours continué de se mouvoir ainsi alternativement des deux côtés, si la résistance de l'air, le frottement des fils & des pivots n'eussent épuisé peu à peu tout son mouvement.

Cette méthode d'appliquer deux puissances de façon qu'elles fassent faire des vibrations au régulateur, donne à ce dernier de grands avantages. Voyez Ressort spiral.

La construction précédente auroit été bien plus avantageuse, si ces fils toûjours un peu élastiques n'eussent pas perdu peu à peu de cette élasticité; de plus les vibrations de ce régulateur ne s'achevoient point en des tems égaux; & les petits poids ou autrement dit régules P P qu'on mettoit à différens éloignemens du centre du régulateur, pour fixer la durée des vibrations, ne pouvoient procurer une exactitude assez grande. En cherchant done à perfectionner encore le balancier, on parvint enfin à lui associer un ressort.

Remarque sur la matiere du balancier. Quelques Horlogers prétendent, que le balancier des montres doit être de laiton, afin de prevenir les influences que le magnétisme pourroit avoir sur lui; ils ne font pas attention, que pour éviter un inconvénient auquel leur montre ne sera peut être jamais exposée, ils lui donnent des défauts très - réels; parce que 1°. le laiton étant spécifiquement plus pesant que l'acier, & n'ayant point autant de corps, les balanciers de ce métal ne peuvent être aussi grands; & comme par - là ils perdent de la force d'inertie, on est obligé de les faire plus pesans, pour que la masse compense la vîtesse; d'où il résulte une augmentation considérable de frottement sur leurs pivots; 2°. l'allongement du cuivre jaune par sa chaleur, étant à celui de l'acier dans le rapport de 17 à 10, les montres où l'on employe des balanciers de laiton doivent, toutes choses d'ailleurs égales, être plus susceptibles d'erreurs par les différens degrés de froid, ou de chaud auxquels elles sont exposées.

Remarque sur la forme du balancier. Comme par leur figure les balanciers présentent une grande étendue, & qu'ils ont une vitesse beaucoup plus grande que le pendule, leur mouvement doit être par conséquent plus susceptible des différences qui arrivent au milieu dans lequel ils vibrent; ainsi après avoir disposé leurs barettes de façon que l'air leur oppose peu d'obstacles, il seroit bon encore (dans les ouvrages dont la hauteur n'est pas limitée) de leur donner la forme par laquelle ils peuvent présenter la moindre surface. Par exemple, le cercle du balancier au lieu d'être plat, comme on le fait ordinairement, devroit au contraire être une espece d'anneau cylindrique, parce que le cylindre présente moins de surface, qu'un parallelépipede de même masse que lui, & d'une hauteur égale à son diametre (T)

Balancier

Balancier (en Hydraulique) est un morceau de bois freté par les deux bouts, qui sert de mouvement dans une pompe, pour faire monter les tringles des corps. (K)

Balancier

Balancier, (Monnoyage.) c'est une machine avec laquelle on fait sur les flancs les empreintes qu'ils doivent porter, selon la volonté du prince.

Cette machine représentée Plan. I. du Monnoyage fig. 2. est composée du corps S R R S: il est ordinairement de bronze, & toûjours d'une seule piece. Les deux montans S S s'appellent jumelles. La partie supérieure T T qui ferme la baie ou ouverture A H, s'appelle le sommier; elle doit avoir environ un pié d'épaisseur. La partie inférieure de la baie est de même fermée par un socle fondu avec le reste, en sorte que les jumelles, le sommier & le socle ne forment qu'un tout; ce qui donne au corps plus de solidité & de force que si les pieçes étoient assemblées.

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