ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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jours été regardée comme un formulaire muet, pour
assûrer les réconciliations, demander des graces, remercier
de celles qu'on a reçûes, marquer sa vénération
à ses supérieurs. Dans Homere, levieux Priam
baise les mains d'Achille, lorsqu'il le conjure de lui
rendre le corps de son fils Hector. Chez les Romains
les tribuns, les consuls, les dictateurs donnoient leur
main à baiser à leurs inférieurs, ce que ceux - ci appelloient
accedere ad manum. Sous les empereurs, cette
conduite devint un devoir essentiel, même pour les
grands; car les courtisans d'un rang inférieur étoient
obligés de se contenter d'adorer la pourpre en se mettant
à genoux, pour toucher la robe du prince avec
la main droite qu'ils portoient ensuite à leur bouche:
honneur qui ne fut ensuite accordé qu'aux consuls
& aux premiers officiers de l'Empire, les autres se
contentant de saluer le prince de loin en portant la
main à la bouche, comme on le pratiquoit en adorant
les dieux.
La coûtume de baiser la main du prince, est en
usage dans presque toutes les cours de l'Europe, &
sur - tout en Espagne, où dans les grandes céremonies
les grands sont admis à baiser la main du roi. Dapper, dans son Afrique, assûre que les Negres sont en
possession de témoigner leurs respects pour leurs princes
ou chefs par des baise - mains. Et Fernand Cortez
trouva cette pratique établie au Mexique, où plus
de mille seigneurs vinrent le saluer en touchant d'abord
la terre avec leurs mains, & les portant ensuite
à leur bouche. (G)
Baise - main
Baise - main, en Droit, signifie l'offrande qu'on
donne aux curés. Les curés de Paris, dit - on en ce sens,
n'ont point la dixme: ils n'ont que le baise - main. Cette
expression vient de ce qu'autrefois en se présentant
à l'offrande, on baisoit la main du célébrant. (H)
BAISER
BAISER, terme de Géométrie. On dit que deux courbes,
ou deux branches de courbes se baisent, lorsqu'elles se touchent en tournant leurs concavités vers
le même côté; c'est - à - dire, de maniere que la concavité
de l'une regarde la convexité de l'autre: mais
si l'une tourne sa concavité d'un côté, & l'autre d'un
autre côté, ou ce qui revient au même. si les deux
convexités se regardent, alors on dit simplement
qu'elles se touchent. Ainsi le point bais>nt & le point
touchant sont différens.
On employe plus particulierement le terme de
baiser, pour exprimer le contact de deux courbes qui
ont la même courbure au point de contact, c'est - à - dire, le même rayon de développée. Le baisement
s'appelle encore alors osculation. V.
Osculation, Développée, Courbure , &c. (O)
BAISSAN
* BAISSAN, (Géog.) ville d'Afrique dans la Barbarie, à seize mille de Tripoli.
BAISSER
* BAISSER, abaisser, (Gramm.) Baisser se dit des
objets qu'on veut placer plus bas, dont on a diminué
la hauteur, & de certains mouvemens du corps. On
baisse une poutre, on baisse les yeux. Abaisser se dit
des choses faites pour en couvrir d'autres; abaisser le
dessus d'une cassette; abaisser les paupieres. Exhausser, élever, sont les opposés de baisser; lever, relever,
sont les opposés d'abaisser. Baisser est quelquefois neutre;
abaisser ne l'est jamais. On baisse en diminuant;
on se baisse en se courbant; on s'abaisse en s'humiliant;
les rivieres baissent; les grandes personnes sont
obligées de se baisser pour passer par des endroits
moins élevés qu'eux; il est quelquefois dangereux de
s'abaisser. Synom. Franç.
Baisser
Baisser les hanches, se dit, en Manége, du cheval.
Voyez Hanches. (V)
Baisser
Baisser la lance. Voyez Lance. (V)
Baisser
* Baisser la vigne, (Agriculture.) c'est lier les
branches taillées à l'échalas.
BAISSIERE
BAISSIERE, s. f. (Vinaigrier.) c'est ainsi qu'on
appelle cette liqueur trouble & chargée, qui couvre
la lie de l'épaisseur de quelques lignes, plus ou moins;
lorsqu'un tonneau d'huile ou de liqueur fermentée,
quelle qu'elle soit, tire à sa fin. On dit baissiere de
vin, de cidre, de bierre.
BAISSOIRS
BAISSOIRS, s. m. pl. c'est le nom qu'on donne
dans les Salines, aux réservoirs ou magasins d'eau.
Le bâti en est de bois de chêne & de madriers fort
épais, contenus par de pareilles pieces de chêne qui
leur sont adossées par le milieu. La superficie de ces
magasins est garnie & liée de poutres aussi de chêne,
d'un pié d'épaisseur, & placées à un pié de distance
les unes des autres. Les planches & madriers qui les
composent, sont garnis dans leurs joints de chantouilles
de fer, de mousse & d'étoupe, poussées à force
avec le ciseau, & goudronnées. Le bâti est élevé au - dessus
du niveau des poelles. Ce magasin d'eau est divisé
en deux baissoirs, ou parties inégales, qui abreuvent
à Moyenvic cinq poelles par dix conduits. Voyez
la quantité d'eau & le toisé de ces baissoirs, à l'article
Saline. Elles sont élevées au - dessus du niveau des
poelles, & supportées par des murs d'appui, distans
les uns des autres de trois piés ou environ; ce qui
en assûre la solidité. Voyez Planche 1. des Salines;
8, 8, les auges qui conduisent les eaux aux baissoirs.
BAJULE
BAJULE, Bajulus, (Hist. anc.) nom d'un magistrat
du bas Empire. On croit que c'étoit le nom qu'on
donnoit aux personnes chargées de l'éducation du
présomptif héritier de la couronne dans l'empire de
Constantinople; & l'on tire ce mot du Latin bajulare, porter; comme pour signifier que les instituteurs
de ce prince l'avoient porté entre leurs bras, &
on en distinguoit de plusieurs degrés. Le précepteur
portoit le titre de grand bajule, & celui de bajule simplement
étoit donné aux soûprécepteurs. Si l'expression
n'étoit pas noble, elle étoit du moins énergique
pour insinuer que l'éducation d'un prince est un fardeau
bien redoutable. (G)
Bajule
Bajule, (Hist. mod.) ministre d'état chargé du
p>ds des affaires. Notre histoire remarque que Charlemagne donna Arnoul pour bajule, c'est - à - dire pour
ministre, à son fils Louis d'Aquitaine; & les Italiens
entendent par bajule d'un royaume, ce que les Anglois nomment protecteur, & ce que nous appellons
régent du royaume dans une minorité. (G)
BAIVE
BAIVE, s. m. (Hist. mod.) faux dieu des Lapons
idolatres, qu'ils adorent comme l'auteur de la lumiere
& de la chaleur. On dit communément que
c'est le soleil; d'autres croyent que c'est le feu; &
quelques - uns rapportent qu'autrefois parmi ces peuples,
le grand dieu Thor étoit appellé Thiermes ou
Aijke, quand ils l'invoquoient pour la conservation
de leur vie, & pour être défendus contre les insultes
des démons; mais qu'il étoit nommé Baive, lorsqu'ils lui demandoient de la lumiere & de la chaleur.
Ces idolatres n'ont aucune figure particuliere de ce
dieu, soit parce qu'il est visible de lui - même, ou plûtôt
parce que selon les plus intelligens dans les mysteres
de cette superstition, Thor & Baive ne sont
qu'une même divinité, adorée sous différens aspects.
Scheffer, hist. de Laponie. (G)
BAKAN
* BAKAN, (Géog.) ville de Perse dans le Chirvan, à l'extrémité du golfe de Guillan sur la mer
Caspienne. Long. 89. lat. 40. 20.
BAKINGLE
* BAKINGLE, (Géog.) l'une des Philippines
dans l'océan de la Chine, elle a douze ou quinze
licues de tour.
BAKISCH
BAKISCH. Voyez Bacar.
BALAATH ou BAALATH
* BALAATH ou BAALATH, (Géog. sainte.) ville
de Palestine dans la tribu de Dan.
BALADIN
BALADIN, s. m. danseur farceur, bouffon, qui en
dansant, en parlant ou en agissant, fait des postures
de bas comique. Le bon goût sembloit avoir banni des
spectacles de France ces sortes de caracteres, qui y
étoient autrefois en usage, L'opera comique les y
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