Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 134

MÉTRÈTE. s.f. Mesure ancienne pour les liquides, la même que l'amphore.

MÉTROMANIE. s.f. La manie de faire des vers.

MÉTROPOLE. s.f. C'étoit anciennement la ville capitale d'une Province: présentement c'est une ville avec Siége Archiépiscopal. Rouen est la Métropole de la Normandie. Paris, Reims, Bordeaux, Toulouse, sont des Métropoles.

On appelle aussi Église Métropole, Une Église Métropolitaine ou Archiépiscopale.

MÉTROPOLITAIN, AINE. adj. Archiépiscopal. Église Métropolitaine. Siége Métropolitain.

Il est aussi substantif; & alors il signifie Archevêque. Il a appelé de la Sentence de l'Évêque au Métropolitain.

METS. s.m. Ce mot se dit généralement De tout ce qu'on sert sur table pour manger. Il nous a fait bonne chère, tous les mets étoient excellens. Voilà un excellent mets. Tous ces mets-là sont exquis. Un mets délicat. Il ne leur donna que des légumes & du fruit pour tout mets.

METTABLE. adj. de t. g. Qu'on peut mettre.

On dit, qu'Un habit, que du linge, qu'un manteau n'est pas mettable, qu'il n'est plus mettable, pour dire, qu'On ne peut plus le mettre, parce qu'il est trop vieux, parce qu'il est mal fait, ou parce qu'il est hors de mode.

METTEUR EN OEUVRE. s.m. Ouvrier dont la profession est de monter des pierreries.

METTRE. v.a. Je mets, tu mets, il met, nous mettons, vous mettez, ils mettent. Je mettois. Je mis. Je mettrai. Mets. Que je mette. Que je misse. Mettant. Mis. Poser, placer quelqu'un ou quelque chose dans un certain lieu. Mettre une chemise. Mettre un habit. Mettre son chapeau sur sa tête. Mettre des livres sur une tablette. Mettre des porcelaines sur une cheminée. Mettre un clou à une tapisserie. Mettre le pot au feu. Mettre la viande à la broche, au pot. Mettre sur table. Mettre les viandes sur la table. Mettre la main à l'épée. Mettre l'épée à la main. Mettre le pied à l'étrier. Mettre le couvert. Se mettre à table. Mettre un mors à un cheval. Mettre le sceau à des lettres. Mettre un homme en prison. Mettre un Officier aux arrêts. Mettre un soldat en sentinelle, en faction. [alt p. 93] Mettre de l'argent à la banque. Mettre un lièvre en pâte. Mettre un vaisseau à la mer.

On dit, Mettre le dessus d'une lettre, mettre un mot dans une lettre, pour dire, Écrire le dessus d'une lettre, écrire un mot dans une lettre.

On dit aussi dans la même acception, Mettre une virgule. Mettre un accent. Mettre son seing. Mettre sa signature.

On dit prov. & figur. Mettre la charrue devant les boeufs, pour dire, Faire quelque chose à rebours & contre l'ordre.

On dit figurément & proverbialement, Mettre de l'eau dans son vin, pour dire, Se raviser, prendre une résolution plus modérée, se relâcher de quelque prétention, de quelque demande excessive.

On dit proverbialement, Mettre la main à la pâte, pour dire, Travailler soi-même à quelque chose, & n'y point épargner ses peines.

On dit aussi à peu près dans la même acception, Mettre la main à l'oeuvre.

On dit proverbialement, qu'Il ne faut pas mettre la main à l'encensoir, pour dire, qu'Il ne faut pas que les personnes séculières se mêlent mal-à-propos des choses qui sont purement de la Religion & de la Juridiction Ecclésiastique.

On dit encore dans un sens presque égal, qu'Il ne faut pas mettre la faucille dans la moisson d'autrui, pour dire, qu'Il ne faut pas entreprendre sur l'emploi, sur la charge, sur la fonction & sur les droits d'un autre.

On dit, Mettre la main sur la conscience, pour dire, Faire une sérieuse réflexion sur une chose où la conscience peut être intéressée; & cela se dit à un homme dans le discours ordinaire, pour le presser d'avouer quelque chose qu'on veut savoir de lui. Mettez la main sur la conscience, n'est-il pas vrai que.....

On dit en style de Pratique, Mettre la main ad pectus, pour dire, Mettre la main sur l'estomac, pour affirmer qu'on dit vrai. Et cette formule n'est en usage qu'à l'égard de ceux qui sont dans les Ordres sacrés, & à qui on fait prêter serment. On disoit autrefois dans le même sens, Mettre la main au pis.

Pour marquer qu'on croit une chose bien véritable, on dit famil. J'en mettrois ma main au feu. Et quand on veut marquer qu'on en doute, on dit, Je n'en mettrois pas ma main au feu. Cela ne se dit guère que lorsqu'il s'agit de quelque chose qui regarde la réputation d'autrui.

Pour affirmer une chose, & marquer qu'on n'en doute nullement, on dit, Je mettrois ma vie, je mettrois ma tête, je mettrois ma tête à couper, que cela est.

On dit proverbialement & familièrement, pour marquer que quelqu'un a deviné de quoi il s'agit, qu'il a très-bien rencontré, qu'Il a mis le doigt dessus.

On dit figurément, Mettre la main sur quelqu'un, pour dire, Le frapper. S'il met une fois la main sur lui, il y paroîtra. Un Laïque qui met la main sur un Prêtre, est excommunié.

On dit aussi, Mettre la main sur le collet à quelqu'un, pour dire, L'arrêter prisonnier. Les Sergens lui mirent la main sur le collet. Il est du style familier.

On dit fig. & fam. d'Un homme qui est de mauvaise humeur, qu'Il a mis son bonnet de travers.

On dit d'Un Écuyer qui a appris à un jeune homme à monter à cheval, que C'est lui qui l'a mis à cheval.

Et on dit, Mettre un cheval au galop, mettre un cheval au trot, au pas, pour dire, Dresser un cheval, faire aller un cheval au galop, au trot, au pas.

On dit par menace dans le discours familier, contre un homme qu'on veut maltraiter, Je lui mettrai la tête où il a les pieds.

On dit proverbialement & figurément, Mettre quelqu'un en beaux draps blancs, pour dire, En parler mal, en médire outrément.

On dit à peu près dans le même sens, Le mettre à la pile au verjus. Il est populaire.

On dit aussi figurément, qu'Un homme a mis la main à un ouvrage d'esprit, pour dire,

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