Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Fig. Un fatras de paroles. Un fatras
d'érudition. Ce livre est plein de fatras. Obscur
fatras.

FATRASSER. v. intr. Se plonger dans
des fatras.

FATRASSIER, IÈRE. n. Celui, celle qui
aime le fatras ou qui en fait.

FATUITÉ. n. f. Manière de parler et d'agir
de celui qui est fat. Sa fatuité le rend ridicule.
Il a toutes les fatuités.

FAUBOURG. (On ne prononce pas le G.)
n. m. La partie d'une ville qui est au-delà
de ses portes et de son enceinte. La ville et
les faubourgs.

Il se dit aussi des Quartiers d'une ville qui
n'étaient anciennement que des faubourgs.
Le faubourg Saint-Germain, le faubourg Saint-
Antoine, à Paris.

FAUBOURIEN, IENNE. n. Celui, celle qui
fait partie de la population ouvrière des
quartiers excentriques de Paris. Adjectivement,
Ton faubourien. Langage faubourien.

FAUCARD. n. m. Faux à long manche,
manoeuvrée à la main ou adaptée à un bateau
muni d'un moteur, et qui sert à faucher les
herbes des rivières et des marais.

FAUCARDER. v. tr. Faucher à l'aide du
faucard.

FAUCARDEUR. n. m. Celui qui se sert du
faucard.

Par extension, Bateau faucardeur, ou simplement
Faucardeur, Bateau muni d'un faucard.

FAUCHAGE. n. m. Action de faucher.

FAUCHAISON. n. f. Temps où l'on fauche.

FAUCHE. n. f. Époque où l'on fauche ou
Produit du fauchage. La fauche est encore
éloignée. La fauche a été excellente.

FAUCHÉE. n. f. Ce qu'un faucheur peut
couper de foin ou d'herbe dans un jour, ou
sans affiler sa faux, ou Ce qu'il doit faucher
pour un prix fait. Il n'a fait encore qu'une
fauchée.

FAUCHER. v. tr. Couper avec la faux.
Faucher du blé, de l'avoine, de l'orge. Faucher
les prés.

Il s'emploie figurément pour signifier Abattre
en grand nombre. La mitraille fauchait
des rangs entiers. La mort fauche tout, le temps
fauche tout.

En termes de Manège, il se dit intransitivement
d'un Cheval qui traîne en demi-rond
une des jambes de devant. Ce cheval fauche,
il aura fait quelque effort.

Il se dit quelquefois, en termes de Médecine,
de la Démarche provoquée par certaines
maladies.

FAUCHET. n. m. Espèce de rateau avec
des dents de bois, qui sert aux faneurs à
amasser l'herbe fauchée et fanée, et aux
batteurs en grange pour séparer la paille
battue d'avec le blé.

FAUCHETTE. n. f. Instrument dont on
se sert pour mettre à l'alignement les branches
des arbustes qui bordent les plates-bandes.

FAUCHEUR. n. m. Ouvrier qui fauche.
Mettre les faucheurs dans un pré.

En termes de Zoologie, il se dit d'un Genre
d'insectes semblables à l'araignée commune
qui ont le corps petit et les pattes fort longues.
Dans cette acception, on écrit aussi et on dit
FAUCHEUX.

FAUCHEUSE. n. f. Machine destinée à
couper les herbes des prairies.

FAUCHEUX. n. m. Voyez FAUCHEUR.

FAUCILLE. n. f. Instrument dont on se sert
pour couper de l'herbe, du fourrage et qui
consiste en une lame d'acier courbée en demi-
cercle, dentelée ou non et qui est emmanchée
dans une poignée de bois.

FAUCILLER. v. tr. Couper avec la faucille.

FAUCILLON. n. m. Instrument fait en forme
de faucille, pour couper du menu bois, des
broussailles et aussi de l'herbe.

FAUCON. n. m. Oiseau de proie dont la
vue est extrêmement perçante, qui forme un
genre de l'ordre des Rapaces et qu'on dressait
autrefois pour la chasse. L'aire d'un faucon.
Chasser au faucon, La chasse au faucon. Porter
un faucon sur le poing. Décoiffer le faucon.
Lancer le faucon. Faucon pèlerin,
Le faucon
commun.

FAUCONNEAU. n. m. Petit faucon.

Il se disait figurément d'une Petite pièce
d'artillerie ancienne.

Il se dit aussi d'un Dispositif servant à
élever les fardeaux.

FAUCONNERIE. n. f. Art de dresser et
de gouverner les faucons et toutes sortes
d'oiseaux de proie.

Il désignait aussi la Chasse avec l'oiseau
de proie, la volerie haute et basse.

Il se disait encore du Lieu où étaient nourris
les oiseaux de proie.

FAUCONNIER. n. m. Celui qui dressait et
gouvernait les oiseaux de proie et qui les
faisait voler. Des gants de fauconnier.

Monter à cheval en fauconnier, Monter du
côté droit, du pied droit, comme faisaient les
fauconniers, parce qu'ils tenaient l'oiseau sur
le poing gauche.

Grand fauconnier, Le chef de la fauconnerie
royale.

FAUCONNIÈRE. n. f. Espèce de sac ou
de gibecière dont les fauconniers se servaient
pour porter toutes les choses dont ils avaient
besoin.

Il se dit aussi de Toute espèce de gibecière
séparée en deux que l'on met à l'arçon de la
selle pour porter de menus objets.

FAUFILER. v. tr. Coudre à longs points,
en attendant qu'on fasse la couture définitive.
On n'a fait que faufiler ce costume pour l'essayer.
Cette robe n'est que faufilée.

Il signifie figurément Introduire, glisser subrepticement.
Parmi ces pièces d'argent, il en a
faufilé une fausse. Il s'est faufilé dans les
meilleures compagnies. C'est un homme qui sait
se faufiler partout.

FAUFILURE. n. f. Couture faite en faufilant.

FAUNE. n. m. T. d'Antiquité romaine.
Dieu champêtre, que l'on représente avec des
cornes et des pieds de chèvre. Les faunes et
les satyres.

FAUNESSE a été employé par les poètes
pour désigner une Sorte de nymphe lascive
dont l'aspect rappelle celui du faune.

FAUNE. n. f. T. de Zoologie. Ensemble
des animaux d'un pays ou d'une époque géologique.
La faune de l'Afrique. La faune de
l'âge quaternaire
ou la faune quaternaire.

Il se dit aussi d'un Ouvrage qui contient
la description de ces animaux.

FAUSSAIRE. n. des deux genres. Celui,
celle qui fait un faux acte public ou privé,
une fausse signature, un objet faux, une
oeuvre d'art fausse. Être poursuivi comme
faussaire.

FAUSSEMENT. adv. D'une manière fausse.
Il annonce faussement un succès qu'il n'a pas
remporté. Être accusé faussement.

FAUSSER. v. tr. Rendre faux, déformer,
altérer. La mauvaise éducation lui a faussé
l'esprit. De mauvaises lectures lui ont faussé le
jugement. Sa voix s'est faussée.

Fausser une lame, un clou, un compas, Les
faire plier, courber en sorte qu'ils ne se redressent
point. Cette règle s'est faussée.

Fausser une cuirasse, La déformer par un
choc sans la traverser.

Fausser une serrure, En abîmer un ressort,
une vis, en brouiller le jeu.

FAUSSER signifie aussi Interpréter faussement.
Fausser le sens de la loi, fausser un texte.

Fig. et fam., Fausser compagnie à quelqu'un,
Le quitter ou ne pas venir quand il compte
sur vous. Vous m'avez faussé compagnie. Vous
nous avez faussé compagnie.

FAUSSET. n. m. Voix aiguë qu'on appelle
ordinairement Voix de tête. Chanter en fausset.
Prendre le fausset.

Par extension, Avoir une voix de fausset,
parler d'un ton de fausset,
se dit d'un Homme
fait qui parle d'une voix grêle.

FAUSSET. n. m. Petite cheville de bois
servant à boucher le trou que l'on fait à un
tonneau pour en goûter le contenu. Mettre un
fausset. Enfoncer le fausset. Tirer du vin au
fausset.

FAUSSETÉ. n. f. Qualité d'une chose
fausse, ce qui rend une chose fausse. La fausseté
d'une monnaie, d'un manuscrit, d'un tableau.
La fausseté des allégations. La fausseté
du compte. Fausseté d'écriture, de date. La fausseté
de cette nouvelle a été reconnue. La fausseté
d'un raisonnement, d'une pensée.

Il signifie aussi Chose fausse. Il m'a dit
une fausseté, cent faussetés. Une fausseté reconnue,
avérée. C'est une fausseté manifeste.

Il signifie encore Duplicité, hypocrisie.
Accusé de fausseté. Il est d'une grande fausseté.
Sa fausseté sera démasquée.

FAUTE. n. f. Manquement plus ou moins
grave à un devoir, à une loi, à une règle, à un
usage, à une convenance. Faute légère, rémissible,
pardonnable. Faute grave. Faute lourde.
Faire une faute. Commettre une faute. Aggraver
sa faute. Cette première faute le perdit. Le
châtiment suivit de près la faute. Le repentir
d'une faute. Réparer ses fautes. Expier une
faute. Retomber dans la même faute. On le
trouve rarement en faute. Prendre quelqu'un
en faute. Rejeter la faute sur un autre. Ce n'est
pas à lui qu'en est la faute. Si l'entreprise a
échoué, ce n'est pas ma faute. À qui la faute?
Est-ce ma faute, à moi? Ce n'est pas par sa
faute que cela est arrivé.

Il signifie aussi Manquement contre les
règles de quelque art, imperfection en quelque
ouvrage. Il y a bien des fautes dans cet ouvrage.
Faute grossière. Faute d'impression. Cette
édition est pleine de fautes, fourmille de fautes.
Faute de langue, de grammaire, d'orthographe.
Faire des fautes contre la vraisemblance dans
une pièce de théâtre. Une faute de jugement.
Faire des fautes au jeu.

Il signifie en outre Manque, disette. Vous
n'aurez pas faute de gens qui vous le demanderont.
On craignait d'avoir faute de soldats,
de matelots. On eut faute de blé. Il y avait faute
d'argent.

Fam., Ne pas se faire faute de quelque
chose,
User de quelque chose sans ménagement,
sans discrétion. Ne vous faites pas faute de
mes services. Il ne se fait pas faute de mentir,

Il ne craint pas de mentir toutes les fois
qu'il y trouve son intérêt.

Faire faute, Manquer, être absent, être regretté.
Il n'est pas venu, il nous a fait faute.
J'ai eu tort de vous prêter cet objet, il m'a fait
faute.

FAUTE DE, loc. prép. Par manque de, à
défaut de. Il n'a pu faire achever sa maison,
faute d'argent. Cette famille s'éteignit, faute
d'héritiers. Il est mort, faute de secours. Faute
d'avoir été prévenu à temps, je ne pourrai m'y
rendre. Nous jugeons souvent mal, faute de
bien examiner.
Cette locution entre dans certaines
phrases de Procédure, où elle est quelquefois
précédée de la préposition à. Faute
par lui de fournir ses titres dans le délai fixé,
il encourra la déchéance. Ce billet fut protesté
faute de paiement. À faute de quoi, il sera
contraint de...

Prov., Faute de grives, on mange des merles,
On doit se contenter de ce que l'on trouve.

SANS FAUTE, loc. adv. Immanquablement,

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