Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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est blanche & ramassée en boule, ce qui fait qu'on la nomme communément, Boule de neige, ou Rose de Gueldre. Les Médecins font peu d'usage des deux espèces d'Obier.

OBJET. s.m. Tout ce qui s'offre à la vue. Objet agréable. Charmant objet. De cet endroit on découvre les plus beaux objets du monde. Je ne sais quel objet a frappé mes yeux. Voilà un vilain objet. Un objet horrible.

Il se dit aussi généralement de tout ce qui touche, de tout ce qui affecte les sens; & dans cette acception, on dit dans le style didactique, Les objets des sens. Les couleurs sont les objets de la vue. Le son est l'objet de l'ouïe. Les saveurs sont l'objet du goût. Les odeurs sont l'objet de l'odorat.

OBJET se dit aussi De tout ce qui émeut les puissances, les facultés de l'ame. Le vrai est l'objet de l'entendement. Le bien est l'objet de la volonté. Dans cette acception, on dit proverbialement, L'objet émeut la puissance, pour dire, que La présence de l'objet excite le désir.

OBJET se dit aussi de tout ce qui sert de matière à une science, à un art. Le corps naturel est l'objet de la Physique. La Logique a pour objet les opérations de l'entendement. Chaque science a son objet. L'objet qu'elle considère. Elle se doit borner à son objet.

Il se dit aussi de tout ce qui est considéré, comme la cause, le sujet, le motif d'un sentiment, d'une passion, d'une action. Être l'objet de la raillerie, de la médisance, de la calomnie, du mépris. Objet de pitié. L'objet de son amour, de sa passion. Objet de tristesse, d'affliction, de douleur, &c.

OBJET signifie aussi, Le but, la fin qu'on se propose. Cet homme n'a pour objet que la gloire, que sa fortune, que son intérêt. La Poësie a pour objet de plaire & d'instruire.

En style de Poësie & de galanterie, les amans appellent leurs maîtresses, L'objet de leurs désirs, l'objet de leurs soupirs, l'objet de leur flamme, l'objet de leurs voeux, l'objet de leur amour, ou simplement sans aucune addition, Divin objet, charmant objet.

OBIT. s.m. Service fondé pour le repos de l'ame d'un mort, & qui doit être célébré en certains temps marqués. Fonder un obit. Dire un obit. Chanter un obit. Les Prêtres ont tant pour leur assistance à chaque obit.

OBITUAIRE. adj. Qui n'a d'usage qu'en cette phrase, Regître obituaire, qui signifie, Le Regître qu'on tient dans une Église, des obits qui y sont fondés. Dans cette acception, il s'emploie pareillement au substantif. Toutes les fondations qui sont sur l'Obituaire.

OBITUAIRE s'emploie aussi au substantif, [alt p. 160] pour signifier, Celui qui est pourvu en Cour de Rome d'un Bénéfice vacant par mort, ce qui s'appelle Per obitum, en termes de Daterie. Ce Bénéfice est poursuivi par trois prétendans, l'un Obituaire, l'autre Résignataire, & l'autre Dévolutaire.

OBLAT. s.m. On appeloit autrefois ainsi un Soldat, qui ne pouvant plus servir à cause de ses blessures ou de sa vieillesse, étoit logé, nourri & entretenu dans une Abbaye ou dans un Prieuré de nomination Royale. On l'appeloit autrement Moine-Lai. Depuis quelques années, on a appliqué à une partie de l'entretien des Invalides, ce qui se payoit pour chaque oblat dans chaque Bénéfice; & aujourd'hui il n'y a plus proprement d'Oblats.

OBLATION. s.f. Terme consacré à la Religion. Offrande, l'action par laquelle on offre quelque chose à Dieu. JESUS-CHRIST étant sur la Croix, fit une oblation de lui-même à son Père. L'oblation du pain & du vin.

Il se dit aussi Des choses qui sont offertes à Dieu. Les Prêtres ne vivoient autrefois que d'oblations. Le bien mal acquis qu'on offre à Dieu, est une oblation qu'il a en horreur.

OBLIGATION. s.f. L'engagement où l'on est par rapport à différens devoirs, qui regardent la Religion ou les moeurs, ou la vie civile. S'acquitter des obligations d'un bon Citoyen, d'un bon Chrétien. Satisfaire aux obligations de son état. Satisfaire à toutes ses obligations. Les obligations d'un père envers ses enfans. Les obligations des enfans envers leur père. C'est une obligation de droit naturel. Une obligation de droit divin. Il n'y a pas d'obligation de conscience, mais il y a une espèce d'obligation d'honneur. L'Église peut dispenser des obligations qu'elle impose. Fête d'obligation.

Il se dit aussi De l'engagement qui naît des services, des bons offices, des plaisirs qu'on a reçus de quelqu'un. Il vous a obligation de la vie. Il prétend ne vous avoir aucune obligation. C'est une nouvelle obligation que je vous ai. Je lui en aurai de grandes obligations. Je lui en aurai obligation toute ma vie. Je lui en ai autant d'obligation que si la chose avoit réussi.

OBLIGATION se dit aussi de l'acte public par lequel on s'oblige pardevant Notaire de payer une certaine somme dans un certain temps. Une obligation de dix mille francs. Par la nouvelle Ordonnance, il n'y a plus d'obligation par corps. Il lui en a passé obligation pardevant Notaire. Il lui en a fait une obligation. La minute d'une obligation. La grosse d'une obligation. Sceller une obligation. Une obligation n'est pas exécutoire si elle n'est scellée. Cette obligation est payable dans tel temps. Il a de l'argent à prêter, mais il ne le veut prêter que par obligation. Je vous paye tant sur ce que je vous dois, il faut endosser l'obligation de cette somme. Rendre une obligation. Acquiter une obligation.

OBLIGATOIRE. adj. de t. g. Qui a la force d'obliger suivant la loi. Lettres obligatoires. Clauses obligatoires. Ce traité, cette loi est obligatoire.

OBLIGEAMMENT. adv. D'une manière obligeante. Il m'a reçu obligeamment. Il les a traités aussi obligeamment qu'ils pouvoient le désirer. Il en a usé fort obligeamment à mon égard. Il parle obligeamment de vous.

OBLIGEANT, ANTE. adj. Officieux, qui aime à obliger, qui aime à faire plaisir. C'est un homme fort obligeant, extrêmement obligeant, tout-à-fait obligeant. Civil & obligeant. Une humeur obligeante. Il a les manières obligeantes. Elle lui parle d'un ton fort obligeant. Un air obligeant. Un accueil obligeant. Il ne lui a pas dit seulement une parole obligeante.

OBLIGER. v.a. Engager quelqu'un par un acte, en vertu duquel on puisse l'appeler en Justice, s'il n'exécute la chose à laquelle il s'est

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