Passage, se dit en P>nture, de la lumiere & des
couleurs: on dit ces passages de couleur, de lumieres,
sont charmans; de beaux passages.
Passages de luintere, se dit d'une ombre ou demi-teinte
extrèmement légere, placée> entre des mastes
de lumieres, & qui lom de les séparer semblent les
réunir, en servant comme de route à l'oeil pour pusser
facilement de l'une à l'autire.
Passage de coul ur, se dit de l'espace qui se trouve
dans un tableau entre deux couleurs différentes, &
qui par degrés insensibles participe autant de l'une
que de l'autre. Il est à remarquer que passage, en ce
cas, ne seroit que fonte de couleur, si cès couleurs
qui le forment, n'étoient pas ce qu'on appelle de
beaux tons. On ne se sert jamais du terme de passage,
sans l'épithete de beau; ainsi de beaux passages, en
ce cas, signitient toujours fonte ou passage de beaux
tons de couleur.
Passage de couleur, se dit encore de celles qui restent
distinctes, ne se perdant point ensemble par
degrés insensibles, & qui par leur accord, font passer
l'oeil de l'une à l'autre d'une façon satisfaisante.
Passage
Passage, terme de Manége; le passage se fait lorsque
le cheval en tournant ou marchant de côté, croise
les jambes, un peu moins celles de derriere que
celles de devant; & pour faire le passage des voltes
bien proportionné, il faut que les jambes de devant
fassent un cercle à - peu - près de la longueur du cheval,
& celles de derriere un autre plus petit des
deux tiers.
La méthode du passage est si bonne, qu'elle habitue
le cheval à obeir franchement à la main, à la
bride, & aux talous; en un mot, à exécuter promptement
& sans répugnance tout ce qu'on exige delui.
Passage
Passage, terme d'ouvriers en cuir, qui signifie la
préparation que l'on donne aux peaux en les passant
dans différentes drogues, afin de les adoucir & de
les rendre maniables & propres à être employées à
différentes sortes d'ouvrages. Voyez Passer.
Passage du patron
Passage du patron, (Rubanier.) est la même
chose que le passage des rames. Voyez Passage des
rames.
Passage des rames
Passage des rames, (Rubanier.) voici la maniere
de les passer; on a dit ailleurs que le porte - rames de devant conteroient neuf rouleaux dont voici
Pusage: on prend neuf rames; savoir, six de figure,
& trois de glacis, qui seront mises alternativement
sur chacun, de la façon qu'il va être expliqué. Supposez que la premiere rame d'un patron faste un pris,
un laissé, un pris deux fois, deux laissés, deux pris,
un laissé, un pris trois fois, deux laissés, deux pris,
un laissé, un pris, deux laissés & le dernier pris; je
passe la rame de la premiere haute - lisse, puis
la seconde haute - lisse faisant un laissé, je passe la rame
à côté de la bouclette de cette seconde hautelisse,
qui fait un pris dans la bouclette, ensuite la
troisieme haute - lisse faisant un pris, je passe la rame
dans la bouclette de cette haute - lisse. La quatrieme
faisant un laissé, je passe à côté de la bouclette de
cette quatrieme; la cinquieme qui fait un pris, doit
être prise dans la cinquieme haute - lisse; la sixieme
& septieme haute - lisse faisant deux laissés, il faut de
même que la rame passe à côté des bouclettes de ces
deux hautes - lisses; la huitieme & neuvieme font
deux pris, la rame doit passer dans les bouclettes de
ces deux hautes - lisses; la dixieme fait un laissé; la
onzieme un pris trois sois alternativement; il faut
faire comme ci - dessus consécutivement, ce qui mene
jusqu à la quinzieme haute - lisse incluse; la seizieme
& dix - septieme haute - lisse faisant deux laissés, je
passe la rame à côté des bouclettes de ces hauteslisses;
la dix - huitieme & dix - neuvieme faisant deux
pris, la rame est passée dans les bouclettes de ces deux
hautes - lisses; la vingtieme faisant un laissé, je passe
à côté de la bouclette; la vingt - unieme faisant un pris,
je passe la rame dans la bouclette de celle - ci; la vingt - deuxieme
& vingt - troisieme faisant deux laissés,
la rame se passe à côté des boulettes de la vingt - deuxieme
& vingt troisieme haute - lisses; enfin là
vingt - quatrieme qui fait un pris, je passerai la rame
dans la bouclette de cette vingt - quatrieme, ce qui
achevera le passage de cette rame, que vous passerez
ensuite sur le premier rouleau & à - travers la premiere
grille du porte - rame de devant, vous attacherez
une pierre à cette rame, qui y restera jusqu'à ce
que toutes les rames du patron soient ainsi passées &
arrangées sur les différens rouleaux, & à - travers les
différentes grilles de ce porte - rames, en attachant
toutes ces rames à la pierre, pour les tenir ensemble
astujetties par le poids de cette pierre, & les empêcher
par ce moyen de se dépasser: ce qui vient d'être
dit pour cette rame, doit s'entendre de toutes les
autres dont on ne parlera plus, pour éviter les répétitions.
Après avoir passé cette premiere rame, on
passe la seconde rame suivant l'ordre indiqué par le
patron, & de la même maniere que la premiere,
cette seconde rame se porte sur le second rouleau,
mais dans la même grille que la premiere: de
même la troisieme, & ainsi de suite jusqu'à la sixieme
inclusivement; on passe ensuite les trois rames
de glacis de la même façon que les six autres:
ces trois rames se postent sur les trois derniers rouleaux,
& toujours dans la même grille. Elles doivent
être attachées à une pierre séparée, où l'on attachera
de même toutes les rames de glacis qui seront toujours
sur les trois derniers rouleaux; c'est - à - dire, les
plus proches du battant, & cette opération s'appelle
course de rames; ensuite on pousse une grille pour
donner passage à neuf autres rames qui vont suivre;
ces neuf rames que l'on va passer, doivent être prises
du second retour, puis les neuf autres d'un troisieme
retour, & toujours de même tant qu'il y aura
de retours, observant de pousser une nouvelle grille
après le passage de neuf rames; on voit qu'après ces
différens passages qu'il n'y a encore que neuf rames
du patron de passées; savoir, six de figure, & trois
de glacis, puisque l'une n'est que la répétition de
l'autre. Rendons - nous plus clair: supposons un patron
à six retours, il est certain que la premiere rame
du second retour n'est supposée que la continuation de
la premiere rame du premier retour; la premiere du
troisieme retour de même, & ainsi des autres, jusqu'à la premiere du sixieme retour; cette continuation
supposée de la premiere rame se prouve de ce
que ce sera toujours la même marche & la même
haute - lisse qui la feront lever; conséquemment ayant
passé trente - six rames de figure, & dix - huit de glacis
qui font cinquante - quatre; il est aisé de voir que,
puisqu'il y a six retours, & divisant trente - six rames
par six retours, il vient six rames de figures; de même
divisant les dix - huit rames de glacis par les six retours,
il vienctrois rames de glacis, qui font en tout
neuf rames de passées; ces neuf rames étant ainsi
passées, on en prend neuf autres du premier retour;
on fait de même qu'aux neuf premieres, on continue
jusqu'au bout, observant que toujours après les six
premieres rames passées, d'en prendre trois de glacis
lorsque l'ouvrage en porte: lorsqu'il n'y a point
de glacis; les neufs rames sont par conséquent toutes
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