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Quelque différentes & multipliées que soient ces causes, il y a lieu de penser que leur action porte toujours sur le même organe, c'est - à - dire sur les nerfs immédiatement destinés à répandre dans toutes les parties la vie, ou le mouvement & le sentiment; ils peuvent seuls, par leur altération, occasionner des dérangemens dans l'une ou l'autre de ces fonctions; mais, ne seroit - il pas nécessaire de distinguer deux especes de nerfs, dont les uns donneroient la sensibilité, & les autres la mobilité; cette distinction paroit indispensable pour expliquer les paralysies dans lesquelles le mouvement subsiste, le sentiment étant aboli; ou au contraire les parties ayant perdu la faculté de se mouvoir, conservent leur sensibilité. Cette explication assez heureuse, mais gratuite, peut subsister jusqu'à ce qu'on en trouve une autre plus conforme aux lois de l'économie animale, & plus satisfaisante. Pour que les parties puissent sentir & se mouvoir, il faut que les nerfs qui servent à ces fonctions soient libres & entiers depuis la partie jusqu'à leur origine, c'est - à - dire jusqu'au cerveau ou la moëlle alongée qui n'en est qu'une proiongation; si on les lie, si on les coupe, si on les blesse, si on les comprime, &c. dans leur cours, la partie où ils aboutissent devient sur - le - champ paralytique; ainsi les causes de la paralysie peuvent agir ou sur la partie même, ou sur les portions intermédiaires des nerfs, ou ce qui est le plus ordinaire, sur leur origine, qui est le siege des sensations; le dérangement qu'elles produisent dans cette partie, nécessaire pour exciter la paralysie, n'est point connu du - tout; les différens auteurs se sont d'autant plus attachés à pénétrer ce mystere qu'il est plus difficile à débrouiller; mais leurs travaux & leurs recherches n'ont servi qu'à prouver encore mieux son impénétrabilité. Les idées qu'ils ont essayé d'en donner sont toutes plus ou moins ridicules, plus ou moins in - vraissemblables; quelques - uns avoient assez ingénieusement manié dans ce cas le fluide nerveux, & en le supposant d'une nature électrique avoient donné des explications assez spécieuses, mais qui dans le fond n'ont servi qu'à amuser & à faire disputer dans les écoles, & qui ont fait rire le praticien observateur pour qui elles n'étoient point faites. Je me garderai bien de surcharger cet article du détail des différentes opinions qu'il y a eu sur cette cause prochaine de la patalysie, leur fausseté manifeste m'évite la peine que
Les observations faites sur les cadavres de personnes
mortes de paralysies n'ont, comme à l'ordinaire,
répandu aucun jour sur le méchanisme de ses causes,
& sur les remedes par lesquels il falloit la combattre,
elles ont presque toutes fait voir beaucoup
de délabrement dans le cerveau & la moëlle alongée;
quelquefois cependant on n'y a trouvé aucun
dérangement, le vice étoit dans d'autres parties.
Schenckius rapporte une observation qui lui a été
communiquée par Jean Bauhin, d'un jeune homme
né mélancholique, qui étoit sujet à de fréquentes attaques
de paralysie & d'épilepsie, & qui pendant ce
tems avoit tout le côté droit en convulsion & le gauche
paralysé; à sa mort & à l'ouverture du cadavre
on vit les veines de la pie - mere du côté droit prodigieusement
distendues & noirâtres, & un abscès
dans la partie correspondante du cerveau. Tulpius,
Valeriola, Scultetus rapportent d'autres exemples
d'abscès dans le cerveau trouvés dans des personnes
paralytiques. R * * * * * dans ses lettres à Bartholin, qu'on lit parmi celles de cet auteur, fait mention
d'un enfant paralytique à la suite d'une fracture
du crâne, dans lequel le cerveau s'épuisa en
champignon, jusqu'au corps calleux qu'on voyoit
d'abord après avoir enlevé le crâne; dans plusieurs
paralytiques on n'a trouvé d'autre cause apparente
qu'un amas de sérosités dans le cerveau & la moëlle
alongée. Plater, Willis, Bonnet rapportent plusieurs
exemples de paralysies dépendantes, ou du - moins
accompagnées de l'extravasation de sérosités. Brunner dit que dans un hémiplégique il ne trouva qu'un
côté de l'origine de la moëlle alongée inondé de sérosités
extravasées, & comprimé par des tumeurs.
Cet auteur ajoute que dans le cerveau de plusieurs
personnes mortes paralytiques il a observé des tumeurs
enkistées. Wepfer a fait la même observation
dans un jeune homme devenu subitement hémiplégique,
& mort peu de tems après; toute la fosse
antérieure du crâne parut à Willis remplie de sang,
en partie ichoreux & en partie grumelé; dans un
autre paralytique, qui avoit été auparavant apoplectique,
Bartholin trouva tous les ventricules distendus
de sang, qui venoit des vaisseaux crevés du
plexus choroïde. On lit un grand nombre d'observations
semblables dans les recueils & les compilations
qu'en on fait différens auteurs, Bonnet, Tulpius,
Schenckius, &c. dans les Mémoires des curieux de la
nature, dans la Bibliotheque pratique de Manget, où
nous renvoyons les lecteurs curieux. Dans quelque
espece de paralysie on ne voit ni dans le cerveau ni
dans la moëlle alongée aucune espece d'altération;
c'est sur - tout dans les paralysies hystériques & dans
celles qui succedent à la colique; dans le premier
cas il n'y a souvent aucun dérangement sensible dans
toute la machine; dans les autres le vice principal
est dans les organes du bas - ventre, & sur - tout dans
le foie & les visceres qui en dépendent. Volcher - Coiter, dans un de ces paralytiques, ne trouva dans
le crâne qu'un peu de sérosité ichoreuse, qu'il présume
même avoir été fournie par les vaisseaux qu'il
avoit été obligé de couper; le foie lui parut obstrué,
la vésicule du fiel distendue par une bile épaisse &
noirâtre, l'estomac rempli de matieres vertes porracées,
& le colon mal conformé. Dans un homme sujet
à des vomissemens bilieux, & qui après leur cessation
essuya une fievre intermittente, & mourut enfin
paralytique, Fernel n'observa rien de contre nature
qu'une collection de plus d'une livre de bile aux
environs du foie. Manget rapporte qu'un vieux bu<pb->
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