ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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mique, qui est de quelqu'usage en Médecine. Mais on lui donne de plus la propriété d'enlever les taches du visage & d'embellir le teint.

On connoît différentes especes d'orme, dont voici les principales.

1°. L'orme champêtre: sa feuille est petite & rude au toucher; son écorce est ridée, même sur les jeunes rejettons. C'est à cette espece qu'on doit principalement appliquer ce qui a été dit ci - dessus.

2°. L'orme champêtre à feuilles très - joliment panachées.

3°. L'orme de montagne: sa feuille est grande & très rude au toucher. Il donne quantite de rejettons. Ses racines s'étendent à la surface de la teire comme celles du frêne. Il croît aussi promptement que le marceau. Il est très - propre à faire du bois taillis. Il est très convenable à mettre dans les haies. On peut le tailler & l'étêter sans inconvénient, il y poussera toujours vigoureusement. Son bois est encore plus dur, plus ferme & plus durable que celui de l'orme champêtre; il est excellent pour les ouvrages de charronnage, & on le préfere généralement au bois de toutes les autres especes d'ormes.

4°. L'orme - teille: sa feuille est plus large que celle du précedent; mais elle n'est pas si rude au toucher, & elle a beaucoup de ressemblance avec celle du noisettier. Cet arbre pousse vigoureusement, & son accroissement est très - prompt. Il ne donne point de rejettons du pié. Son bois est tendre, & presque aussi doux que celui du noyer.

5°. L'orme à feuilles lisses: cet arbre étend peu ses branches.

6°. L'orme à feuilles lisses, joliment panachées.

7°. Le petit orme à feuilles jaunâtres.

8°. L'orme d'Hollande: sa feuille est rude au toucher, très - grande & très - belle. La membrane de ses graines est plus étroite & plus pointue que dans les ormes précedens. Il croît si vîte dans sa jeunesse. qu'il surpasse pendant plusieurs années toutes les autres especes d'ormes de son âge. Mais au bout de vingt ou trente ans, les autres le gagnent de vîtesse, & viennent de mieux en mieux. Son bois n'est pas si bon. Son écorce tant de la tige que des branches est toujours éraillée, gersée & pendante par lambeau, ce qui lui donne un aspect désagréable. Il donne ses feuilles fort tard & les quitte de bonne heure.

9°. L'orme d'Hollande a feuille panachées: il croît plus lentement que le precedent, & vaut encore moins.

10°. Le petit orme à feuilles lisses & étroites ou l'orme d'Angleterre: il fait un bel arbre très - droit, & dont la tête prend une forme assez réguliere. Ses feuilles ne tombent que tard en automne.

11°. L'orme à graine étroite: on le nomme en Angleterre l'orme de France. Sa feuille est grande & rude au toucher. On en fait très - peu de cas, & on le dédaigne autant que celui d'Hollande, cependant il est très - vivace, car il réussit dans des terreins où toutes les autres especes d'ormes se refusent.

12°. L'orme à écorce blanche: sa feuille est grande, rude au toucher, & d'un verd très - vif. Son écorce est très - lisse & de couleur de cendres. On préfére cet orme à beaucoup d'autres, à cause de la belle régularité de son accroissement. Il fait une tige droite, & il garde ses feuilles plus long - tems qu'aucune autre espece d'orme.

13°. L'orme de Virginie: sa feuille est uniformément dentelée. C'est tout ce qu'on sait encore de cet arbre.

14°. L'orme de Sibérie: ses feuilles ont aussi une dentelure uniforme, mais leur bale est égale, aulieu que dans toutes les autres especes ci - dessous la base est inégale; c'est - à - dire que vers la queue, l'un des côtés de la feuille s'alonge plus que l'autre. Cet orme est très - petit: c'est un arbre nain: sa feuille est lisse, & son écorce est spongieuse.

Orme

Orme, fécondité de l' (Physico - Botanique.) une merveille exposée aux yeux de tout le monde, & que l'on a long - tems négligé d'observer, dit M. de Fontenelle, est la fécondité des plantes, non pas seulement la fécondité naturelle des plantes abandonnées à elles - mêmes, mais encore plus leur fécondité artificielle procurée par la taille & par le retranchement de quelques - unes de leurs parties; cette fécondité artificielle n'est au fond que naturelle: car enfin l'art du jardinier ne donne pas aux plantes ce qu'elles n'avoient point, il ne fait que leur aider à développer & à mettre au jour ce qu'elles avoient. L'orme fournit un exemple de la fécondité, dont peut - être un arbre, en fait de graines seulement, qui sont le dernier terme, & l'objet de toutes les productions de l'arbre.

On sait que tous les rameaux de l'orme ne sont que des glanes de bouquets de graines extrêmement pressées l'une contre l'autre. M. Dodart ayant pris au hasard un orme de 6 pouces de diametre, de 20 pieds de haut jusqu'à la naissance des branches, & qui pouvoit avoir douze ans, en fit abattre avec un croissant, & par la chûte de la branche, fit compter ce qui en restoit.

Il se trouva sur cette branche seize mille quatre cens cinquante, ci, 16450 graines.

Il y a sur un orme de 6 pouces de diametre, plus de 10 branches de 8 pieds; mais suppo é qu'il n'y en ait que 10, ce sont pour ces 10 branches cent soixante quatre mille cinq cens, ci, 164500.

Toutes les branches qui n'ont pas 8 pieds, prises ensemble, font une surface qui est beaucoup plus que double de la surface des dix branches de 8 pieds; mais en ne la supposant que double, parce que peut être ces branches moindres sont moins fécondes, ce sont pour toutes les branches prises ensembles, trois cens vingt - neuf mille, ci, 329000.

Un orme peut aisement vivre 100 ans, & l'âge où il a sa fécondité moyenne, n'est assurément pas celui de 12 ans. On peut donc compter pour une année de fécondité moyenne, plus de 329000 graines, & n en mettre, au lieu de ce nombre, que 33000, c'est bien peu; mais il faut multiplier ces 33000 par les cent années de la vie de l'orme. Ce sont donc (trente - trois millions)............. 3300000 graines qu'un orme produit en toute sa vie, en mettant tout au plus - bas pié, & ces trente - trois millions sont venus d'une seule graine.

Ce n'est - là que la fécondité naturelle de l'arbre, qui n'a pas fait paroître tout ce qu'il renfermoit.

Si on l'avoit étêté, il auroit repoussé de son tronc autant de branches qu'il en avoit auparavant dans son état naturel, & ces nouveaux jets seroient sortis dans l'espace de 6 lignes de hauteur ou environ, à l'extrémité du tronc étêté.

A quelqu'endroit & à quelque hauteur qu'on l'eût étêté, il auroit toujours repoussé également, ce qui paroît constant par l'exemple des arbres nains qui sont coupés presque rès - pié, rès terre.

Tout le tronc, depuis la terre jusqu'à la naissance des branches, est donc tout plein de principes ou de petits embryons de branches, qui à la vérité ne peuvent jamais paroître à la fois, mais qui étant conçus, comme partagés par petits anneaux circulaires de 6 lignes de hauteur, composent autant d'anneaux, dont chacun en particulier est prêt à paroître, & paroîtra réellement, dès que le retranchement se fera précisément au - dessus de celui.

Toutes ces branches invisibles & cachées, n'existent pas moins que celles qui se manifestent; &

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