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Lorsqu'on a délayé avec du jus de citron plus de poudre qu'il n'en faut, ou qu'on n'en peut employer sur le champ, elle ne peut plus servir une autre fois après avoir été sechée, il faut la jetter dans l'eau où elle se précipite. On lave dans la même eau les pinceaux, la petite table d'agate. & la molette dont on s'est servi; l'or se précipite, & on peut le resondre pour en faire de nouvelle chaux.
Cette chaux peut se faire par le départ ordinaire de l'or & de l'argent, ou en précipitant l'or dans une dissolution très - affoiblie par le moyen de la mine de cuivre rouge bien nette, ou en affoiblissant une dissolution d'or par 25 ou 30 parties de vin de Champagne ou de vin de Rhin, & exposant le vaisseau au soleil: cette derniere opération donne une chaux très fine & d'une belle couleur.
On estime ici la dorure d'Allemagne, parce qu'elle est plus brillante & se fait à moins de frais; mais on ne réfléchit pas que l'argent d'Allemagne étant de bas titre & allié sur cuivre jaune, est déja par sa couleur analogue à celle de l'or, qu'en conséquence il n'est pas étonnànt qu'il faille moins d'or, & qu'il prenne une couleur plus brillante. Les Allemands emploient, pour donner à leur dorure une couleur
Une once de crayon rouge, deux onces de cire jaune, trois quarts d'once de verd de gris, trois quarts d'once de vitriol blanc, quatre gros de borax.
Autre. Deux onces de cire jaune ou rouge, une once de sanguine, une demi - once de vitriol blanc, un gros de verd de gris, un gros de borax.
Ils forment de tous ces ingrédiens une pâte dont ils enduisent la piece dorée, ils la portent ainsi enduite au feu, & l'y laissent jusqu'à ce que cette pâte ou cire soit brûlée; alors ils la gratebossent & brunissent dans de l'urine, & leur dorure la plus superficielle devient brillante.
Je crois devoir joindre aussi à cet article deux recettes qui nous sont parvenues par la voie du Journal économique, mois de Novembre 1751, pour conserver la dorure des pieces d'orfévrerie dorées que l'on seroit obligé de reporter au feu pour ressouder, & qui ont été éprouvées avec succès.
On sait que lorsqu'une piece d'argent dorée est reportée au feu & obligée d'y rougir, la dorure rentre en - dedans & l'argent reste d'un blanc sale, de sorte qu'il faut de toute nécessité la redorer: les recettes suivantes conservent la dorure, & on n'est obligé que de remettre les pieces en couleur.
La premiere, est d'enduire la piece d'ocre, & de la laisser secher dessus avant de la porter au feu.
La seconde, est de prendre autant de jus d'ail que de blanc d'oeuf, & d'en faire une pâte avec du blanc d'Espagne dont on enduit la piece; quand la pâte est seche on porte au feu & on soude sans risque. Cette pâte sert aussi à mettre en couleur une piece d'or où il y a des chatons ou appliques d'argent; on barbouille l'argent de cette pâte, & la couleur n'a par ce moyen aucune action dessus.
Pour faire cette poudre, on prend un gros d'or en chaux, que l'on précipite dans une dissolution composée de deux onces d'eau forte, un gros de sel ammoniac, deux gros de salpêtre fin, & un gros de couperose: on y joint aussi douze ou quinze grains de cuivre rosette par gros d'or pour lui donner une couleur rouge. Cette dissolution se fait dans un matras au bain de sable; quand elle est faite, on la verse goutte à goutte sur de vieux chiffons de linge, que l'on prend en proportion de la quantité de liqueur; quand ces chiffons sont bien imbibés & que la dissolution est tarie, on les laisse secher, puis on les pose sur un plat de faïance, & on y met le feu avec une allumette dont on a ôté le soufre, on les laisse se consumer petit - à - petit & se réduire en cendre; c'est de cette cendre dont on se sert pour la dorure en poudre, & qu'on nomme or en poudre. Pour l'employer, il faut que les pieces - soient au degré de poli qu'on nomme adouci; alors ou prend un bouchon de liege bien sain que l'on mouille avec de l'eau très - propre, on trempe ce bouchon mouillé dans la boîte à poudre d'or, & on étend cette poudre sur les pieces en frottant avec le bouchon; il ne faut pas employer trop d'eau parce que la poudre se met en lavage & se perd: on reconnoît à l'inspection si la couche est assez épaisse, alors on cesse de frotter avec le bouchon & on brunit. Dans les grands ouvrages on se sert des brunissoirs de sanguine, & dans les petits ouvrages d'un petit brunissoir d'acier poli, & ce bruni se fait avec de l'eau de savon.
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