ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Lorsqu'on a délayé avec du jus de citron plus de poudre qu'il n'en faut, ou qu'on n'en peut employer sur le champ, elle ne peut plus servir une autre fois après avoir été sechée, il faut la jetter dans l'eau où elle se précipite. On lave dans la même eau les pinceaux, la petite table d'agate. & la molette dont on s'est servi; l'or se précipite, & on peut le resondre pour en faire de nouvelle chaux.

Cette chaux peut se faire par le départ ordinaire de l'or & de l'argent, ou en précipitant l'or dans une dissolution très - affoiblie par le moyen de la mine de cuivre rouge bien nette, ou en affoiblissant une dissolution d'or par 25 ou 30 parties de vin de Champagne ou de vin de Rhin, & exposant le vaisseau au soleil: cette derniere opération donne une chaux très fine & d'une belle couleur.

Or en coquille

Or en coquille, se dit des feuilles d'or broyées & amalgamées dans une coquille avec un mordant. Les Peintres s'en servent pour des ouvrages pointillés; & les Orfevres quelquefois pour boucher des trous imperceptibles qui auroient pû se faire dans un bijou ciselé. On ne peut s'en servir que pour des parties d'or mat, sa couleur jaune y étant analogue, & ne pouvant s'accorder avec celle de l'or bruni ou poli.

Or mat

Or mat, se dit des parties d'or sur les bijoux, qui ont été amaties & pointillées au ciselet ou au matoir, qui sont restées sur leur couleur jaune, ou auxquelles on l'a restituée par la couleur au verdet, ou au tire - poil. Voyez Couleur, Ciselet, Matoir, Matir ou Amatir.

Or battu

Or battu, ou or en feuilles, se dit de l'or réduit en feuilles minces & préparées pour la dorure; cette préparation est du ressort du Batteur d'or. Voyez Batteur d'or.

Or en lames

Or en lames, se dit de l'or écaché entre deux roues du moulin à laminer, pour être employé dans les galons. Comme on ne fait point de galons d'or à cause de leur chereté & de la trop grande pesanteur, ce terme ne peut guere s'entendre que de l'argent doré auquel l'usage a improprement consacré le nom d'or: on dit or en lame, or trait, or filé, galon d'or, quoiqu'il ne s'agisse que de galon d'argent doré, & des parties qui le composent.

Or trait

Or trait, se dit de l'argent doré réduit en fil extrèmement menu & délié, que l'on emploie pour faire des boutons & quelques parties de broderies.

Or filé

Or filé, se dit de l'argent doré réduit en lames minces & étroites, filé ensuire au moulinet sur de la soie, du fil ou du crin, pour les galons & la broderie.

Or faux

Or faux, se dit des lames, paillettes, filés, galons, &c. & autres pieces de cuivre doré & imitant l'or.

Or moulu

Or moulu, se dit de l'or qui a été amalgamé avec du mercure, pour appliquer sur des pieces d'argent ou de cuivre que l'on veut dorer solidement: cette amalgame se fait dans un creuset garni de craie que l'on fait recuire, & dans lequel on met huit parties de mercure & une d'or. Quand le creuset est rougi, on y met le mercure & l'or que l'on remue avec un bâton; l'amalgame fait, on retire le creuset du feu, on le lave plusieurs fois, & on le passe dans un chamois pour faire sortir le vif argent qui ne seroit pas amalgamé, on l'emploie ensuite pour dorer. Voyez Dorure.

On estime ici la dorure d'Allemagne, parce qu'elle est plus brillante & se fait à moins de frais; mais on ne réfléchit pas que l'argent d'Allemagne étant de bas titre & allié sur cuivre jaune, est déja par sa couleur analogue à celle de l'or, qu'en conséquence il n'est pas étonnànt qu'il faille moins d'or, & qu'il prenne une couleur plus brillante. Les Allemands emploient, pour donner à leur dorure une couleur haute, des cires composées, dont voici deux recettes que j'ai vû employer en Allemagne: ils appellent cette composition glivax.

Une once de crayon rouge, deux onces de cire jaune, trois quarts d'once de verd de gris, trois quarts d'once de vitriol blanc, quatre gros de borax.

Autre. Deux onces de cire jaune ou rouge, une once de sanguine, une demi - once de vitriol blanc, un gros de verd de gris, un gros de borax.

Ils forment de tous ces ingrédiens une pâte dont ils enduisent la piece dorée, ils la portent ainsi enduite au feu, & l'y laissent jusqu'à ce que cette pâte ou cire soit brûlée; alors ils la gratebossent & brunissent dans de l'urine, & leur dorure la plus superficielle devient brillante.

Je crois devoir joindre aussi à cet article deux recettes qui nous sont parvenues par la voie du Journal économique, mois de Novembre 1751, pour conserver la dorure des pieces d'orfévrerie dorées que l'on seroit obligé de reporter au feu pour ressouder, & qui ont été éprouvées avec succès.

On sait que lorsqu'une piece d'argent dorée est reportée au feu & obligée d'y rougir, la dorure rentre en - dedans & l'argent reste d'un blanc sale, de sorte qu'il faut de toute nécessité la redorer: les recettes suivantes conservent la dorure, & on n'est obligé que de remettre les pieces en couleur.

La premiere, est d'enduire la piece d'ocre, & de la laisser secher dessus avant de la porter au feu.

La seconde, est de prendre autant de jus d'ail que de blanc d'oeuf, & d'en faire une pâte avec du blanc d'Espagne dont on enduit la piece; quand la pâte est seche on porte au feu & on soude sans risque. Cette pâte sert aussi à mettre en couleur une piece d'or où il y a des chatons ou appliques d'argent; on barbouille l'argent de cette pâte, & la couleur n'a par ce moyen aucune action dessus.

Or en poudre

Or en poudre, se dit d'un or mis en dissolution & réduit en poudre, dont on se sert pour des dorures superficielles, telles que le dedans des tabatieres d'argent, & tous les dessous des chatons des ouvrages de joaillerie.

Pour faire cette poudre, on prend un gros d'or en chaux, que l'on précipite dans une dissolution composée de deux onces d'eau forte, un gros de sel ammoniac, deux gros de salpêtre fin, & un gros de couperose: on y joint aussi douze ou quinze grains de cuivre rosette par gros d'or pour lui donner une couleur rouge. Cette dissolution se fait dans un matras au bain de sable; quand elle est faite, on la verse goutte à goutte sur de vieux chiffons de linge, que l'on prend en proportion de la quantité de liqueur; quand ces chiffons sont bien imbibés & que la dissolution est tarie, on les laisse secher, puis on les pose sur un plat de faïance, & on y met le feu avec une allumette dont on a ôté le soufre, on les laisse se consumer petit - à - petit & se réduire en cendre; c'est de cette cendre dont on se sert pour la dorure en poudre, & qu'on nomme or en poudre. Pour l'employer, il faut que les pieces - soient au degré de poli qu'on nomme adouci; alors ou prend un bouchon de liege bien sain que l'on mouille avec de l'eau très - propre, on trempe ce bouchon mouillé dans la boîte à poudre d'or, & on étend cette poudre sur les pieces en frottant avec le bouchon; il ne faut pas employer trop d'eau parce que la poudre se met en lavage & se perd: on reconnoît à l'inspection si la couche est assez épaisse, alors on cesse de frotter avec le bouchon & on brunit. Dans les grands ouvrages on se sert des brunissoirs de sanguine, & dans les petits ouvrages d'un petit brunissoir d'acier poli, & ce bruni se fait avec de l'eau de savon.

Or

Or, purification de l', (Monnoyage.) on trouve

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