ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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avoit été que la postérité féminine des freres de la pucelle d'Orléans eût la prérogative de transmettre la noblesse à ses descendans, parce que c'est un sty le ordinaire dans ces sortes de chartes d'annoblir les descendans mâles & femelles de ceux auxquels la noblesse est accordée, mais non pas d'annoblir les descendans des filles, à moins qu'elles ne contractent des alliances nobles. La Roque, en son traité de la noblesse, rapporte vingt exemples de semblables annoblissemens faits par Philippe de Valois, par le roi Jean, par Charles V. Charles VI. Charles VII. & Louis XI. en vertu desquels personne n'a prétendu que les filles eussent le privilege de communiquer la noblesse à leurs descendans; il n'y a que les parens de la pucelle d'Orléans qui aient prétendu avoir ce privilege.

Il fut néanmoins interprété par une déclaration d'Henri II. du 26 Mars 1555, par laquelle il est dit qu'il s'étend & se perpétue seulement en faveur de ceux qui seroient descendus du pere & des freres de la Pucelle en ligne masculine & non féminine, que les seuls mâles seront censés nobles, & non les descendans des filles, si elles ne sont mariées à des gentilshommes. Ce même privilege fut encore aboli par l'édit d'Henri IV. de l'an 1598, sur le fait des annoblissemens créés depuis 1578. L'édit de Louis XIII. du mois de Juin 1614, article 10, porte que les filles & les femmes descendues des freres de la pucelle d'Orléans n'annobliront plus leurs maris à l'avenir. Les déclarations de 1634 & de 1635 portent la même chose. Ainsi, saivant l'édit de 1614, les descendans de la pucelle d'Orléans par les filles, nés avant cet édit, sont maintenus dans leur possession de noblesse, mais ce prétendu privilege a été aboli à compter de cet édit.

Il y a dans d'autres pays quelques exemples de semblables privileges. J'ai vu des lettres du mois de Février 1699, accordées dans une souveraineté voisine de la France, qui donnoient aux filles du sieut de * * * le droit d'annoblir leurs maris; mais je re sais s'il y a eu occasion de faire valoir ce privilee.

Juste - Lipse dit qu'à Louvain il y a sept familles principales & nobles, qui ont droit de transférer la noblesse par les femmes; de sorte que si un roturier épouse une fille de l'une de ces familles, les enfans qui naissent d'eux sont tenus pour nobles, & leurs descendans pour gentilshommes.

François Pyrard rapporte qu'aux îles Maldives les femmes nobles, quoique mariées à des personnes de condition inférieure & non nobles, ne perdent point leur rang, & que les enfans qui en sont issus sont nobles par leur mere. Voyez les recherches sur la noblesse utérine de Champagne; le traité de la noblesse par de la Roque; le code des tailles, le men. alphabétique des tailles, & ci - devant Noblesse maternelle. (A)

Noblesse

Noblesse, usurpateur de la, (Hist. de France.) On nomme en France usurpateurs de la noblesse ou faux nobles, ceux qui n'étant pas nobles usurpent les droits & les privileges de la noblesse. Sous M. Colbert on en fit plusieurs fois la recherche, qui ne parut pas moins intéressante pour les revenus publics, que pour relever l'éclat de la véritable noblesse; mais la maniere d'y procéder fut toujours mauvaise, & le remede qu'on prit pour ce genre de recherches pensa être aussi funeste que le mal. Les traitans chargés de cette discussion, se laisserent corrompre par les faux nobles qui purent les payer; les véritables nobles furent tourmentés de mille manieres, au point qu'il fallut rechercher les traitans eux - mêmes, qui trouverent encore le moyen d'échapper à la peine qu'ils méritoient. (D.J.)

NOCERA, terre de

NOCERA, terre de, (Hist. nat.) terra noceriana; ainsi nommée, parce qu'on la trouve à Nocera en Ombrie. Espece de terre bolaire blanche, pesante & compacte; mise au feu elle blanchit encore plus, sans acquérir beaucoup plus de dureté. Voyez d'Acostas, natur. history of fossils.

Nocera

Nocera, (Géogr.) ancienne ville d'Italie dans l'Ombrie, au duché de Spolete, avec un évêché suffragant du pape. Strabon la nomme Nuceria, & dit qu'il s'y fabriquoit des vases de bois qui étoient estimés. Ptolomée, l. III. c. j. lui donne le nom de colonie. Elle est au pié de l'Apennin, à 7 lieues N E. de Spolete. Long. 30. 30. lat. 43. 2.

Nocera

Nocera, (Géog.) petite ville d'Italie au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, entre Martorano à l'orient, & la mer à l'occident. Long. 34. 40. lat. 39. 15. (D. J.)

NOCES

NOCES, s. f. nuptioe, (Jurisprudence.) se prend pour la célébration du mariage. On appelle don de noces celui qui est fait en faveur de mariage; gain de noces & de survie celui que le survivant des conjoints gagne, soit en vertu de la loi ou usage, ou en vertu de la convention. Voyez Gain & Mariage.

On appelle premieres noces le premier mariage que quelqu'un a contracté; mais on ne se sert de ce termé que par opposition à celui de secondes, troisiemes & autres noces, c'est - à - dire pour distinguer le premier mariage des autres mariages subséquens. (A)

Noces des Hébreux

Noces des Hébreux, (Hist. sacrée.) du latin nuptioe, de nubere, couvrir d'un voile, parce que les nouvelles mariées se couvroient la tête par modestie. Ce mot dans l'Ecriture se prend pour les cérémonies qui se pratiquoient le jour du mariage, nuptioe factoe sunt in Canâ Galiloeoe, Joan. ij. 1. 2°. pour le festin des noces, nuptioe quidem paratoe sunt, Matth. xxij. 8. Ce festin signifie la gloire dont les saints jouissent dans le ciel; ce qui est aussi marqué par la parabole des vierges qui attendoient la venue de l'époux, intraverunt cum eo ad nuptias, Matthieu, xxv. 10. 3°. Le lieu où se célebrent les noces: impletoe sunt nuptioe discumbentium, Matth. xxij. 10. 4°. Pour le mariage & l'union de l'époux & de l'épouse, non est in loco nostro consuetudinis ut minores ante tradamus ad nuptias, Gen. xxjx. 26. 5°. Pour le droit acquis par le mariage, quod si alteram ei acceperit, providebit puelloe nuptias, Exod. xxj. 10. Si quelqu'un fait épouser à son fils une esclave, & que ce fils épouse encore une autre femme, il traitera cette premiere comme sa femme.

Les Hébreux se marioient de bonne heure, & dès l'âge de treize ans il étoit permis aux enfans de prendre femme; ils ne passoient guere, sans l'avoir fait, la dix - huitieme année, & ils auroient cru pécher contre le précepte croissez & multipliez. Delà il est aisé de comprendre pourquoi le célibat & la stérilité étoient un opprobre dans Israël, & pourquoi ils avoient soin de faire épouser au frere du mari mort sans enfans la veuve qu'il avoit laissée. Les filles se marioient aussi - tôt après l'âge de puberté, c'est - à - dire à douze ans; mais avant leur mariage elles ne paroissoient point d'ordinaire en public: on les appelloit alma, cachées.

On voit la maniere dont se faisoit la demande d'une fille dans celle que fit Sichem de Dina, Eliezer de Rebecca, & le jeune Tobie de Sara. Le mari donnoit la dot à sa femme, & sembloit acheter la personne qu'il vouloit épouser. Augmentez la dot que vous voulez qu'on lui donne, dit Hemor à Jacob; demandez quel présent il vous plaira, je les donnerai volontiers, pourvu que vous veuilliez (à Sichem son fils) la lui donner pour épouse. Gen. xxxjv. 8. Jacob achete Lia & Rachel par 14 ans de service. Gen. xxjx. David donne cent prépuces de philistins pour Michols. 2. Reg. iij. 14. & Oze 15 pieces d'argent pour sa femme. Os. iij. 2.

Les fiançailles se faisoient ou par un écrit ou par

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