ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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parties, savoir la terre d'Orante, celle de Barri, la Capitanate, le comté de Molise, l'Abruzze ultérieure & citérieure, la Basilicate, la Principauté citérieure & ultérieure, la terre de Labour. Il y a quantité de fleuves, mais qui doivent tous être considérés comme des torrens.

Cet état, le plus grand de l'Italie, passa dans le v. siecle de la domination des Romains à celle des Goths, ensuite les Lombards en furent les maîtres, jusqu'à ce que leur roi Didier cût été vaincu & pris par Charlemagne. Les enfans de ce grand empereur partagerent cet état avec les Grecs, qui n'y voulurent point de compagnons, & prirent la part des autres. Les Sarrasins leur en enleverent une grande partie vers la fin du ix. siecle & au commencement du x. Ils y étoient très - puissans, lorsque dans le siecle suivant, les enfans de Tancrède, gentilhomme normand, les en chasserent. Les descendans de ceux - ci y regnerent jusqu'à Guillaume III. qui ne laissa point d'enfans. Constance, fille posthume de Roger, duc de la Pouille, porta cette riche succession à l'empereur Henri VI.

Après la mort de Conrard leur petit - fils en 1257, Mainfroi son frere bâtard, fut reconnu pour son héritier: mais Charles de France, frere de S. Louis, comte d'Anjou, de Provence, &c. ayant été investi du royaume de Naples & de Sicile par le pape Clément IV. en 1265, défit & tua Mainfroi l'année suivante; ensuite ayant pris dans une bataille en 1268 le jeune Couradin, véritable héritier du royaume de Naples, il fit trancher la tête à ce prince, ainsi qu'à son parent Frédéric, duc d'Autriche, au - lieu d'honorer leur courage; enfin il irrita tellement les Napolitains par ses oppressions, que les François & lui furent en horreur.

Le sang de Conradin & de Mainfroi fut vengé, mais sur d'autres que celui qui l'avoit répandu. Pierre III. roi d'Arragon, qui avoit epousé Constance, fille de Mainfroi, fit égorger à Palerme tous les François en 1282, le jour de Pâques, au premier coup du son des vêpres. Ce massacre servit à attirer encore de nouveaux malheurs à ces peuples d'Italie, qui nés dans le climat le plus fortuné de la terre, n'en étoient que plus misérables; de - là commença les fameuses querelles des deux maisons, d'Anjou & d'Arragon, dont on sait l'histoire. C'est assez de dire ici que Jeanne II. fille de Charles de Duras, qui s'étoit établie sur le trône de Naples, adopta Alphonse V.roi d'Arragon l'an 1420. Celui - ci y laissa en mourant Fernando son fils naturel: la bâtardise n'excluoit point alors du trône. C'étoit une race bâtarde qui regnoit en Castille; c'étoit encore la race bâtarde de dom Pedro le Sévere qui étoit sur le trône de Portugal; Fernando regnant à ce titre dans Naples, avoit reçu l'investiture du pape, au préjudice des héritiers de la maison d'Anjou qui réclamoient leurs droits; mais il n'étoit aimé ni du pape son suzerain, ni de ses sujets. Il mourut en 1494, laissant une famille infortunée, à qui Charles VIII. ravit le trône, sans pouvoir le garder, & qu'il persécuta pour son propre malheur.

La destinée des François, qui étoit de conquérir Naples dans le xv. siecle, étoit aussi d'en être chassés. Consalve de Cordoue, qui mérita si bien le titre de grand capitaine, & non de vertueux, trompa d'abord les troupes de Louis XII. & ensuite les vainquit. Louis XII. perdit sa part du royaume de Naples sans retour. Nous avons une bonne histoire de toutes ces révolutions par Giannone traduite en françois, en quatre volumes in - 4°.

Ce royaume passa au roi d'Espagne Philippe V. en 1700, & tomba en 1705 entre les mains de l'Archiduc Charles, depuis empereur, sous le nom de Charles VI. il fut donné par le traité de Vienne en 1736, à l'infant dom Carlos qui le possede aujourd'hui conjointement avec le royaume d'Espagne.

Ce royaume est un fief de l'Eglise, dont le possesseur rend tous les ans au pape le tribut d'une bourse de sept mille écus d'or & d'une haquenée blanche. C'est - là un témoignage encore subsistant de ce droit que les pontifes de Rome surent prendre autrefois avec tant d'art, de créer & de donner des royaumes. (D. J.)

Naples

Naples, golfe de, (Géog.) le golfe, ou la baie de Naples, est une des plus agréables qu'on puisse voir; elle est presque ronde, d'environ trente milles de diametre. Les côtés sont couverts de forêts & de montagnes. Le haut promontoire de Surrentum sépare cette baie de celle de Salerne. Entre l'extrémité de ce promontoire & l'île de Caprée, la mer se fait jour par un détroit large d'environ trois milles. Cette ile est comme un vaste mole fait pour rompre la violence des vagues qui entrent dans le golfe. Elle est en long, presque dans une ligne parallele à Naples. La hauteur excessive de ses rochers sert d'abri contre une grande partie de vents & des ondes. La baie de Naples est appellée le Crater par les anciens géographes, probablement à cause de sa ressemblance à une boule à moitié pleine de liqueur.

Virgile qui composoit à Naples une partie de son Énéide, a pris sans doute de cette baie le plan de ce beau havre, dont il donne la description dans son premier livre, car le port Lybien n'est que la baie de Naples en petit.

Est in secessu longo locus, insula portum Efficit objectu laterum, quibus omnis ab alto, Frangitur, inque sinus scindit sese unda reductos: Hinc atque hinc vastoe rupes geminique minantur In coelum scopuli, quorum sub vertice late, AEquora tuta silent, tum sylvis scena coruscis, Desuper, horrentique antrum nemus imminet umbra, &c. AEneid. l. I. v. 163.

« On voit dans l'éloignement une baie assez profonde, & à son entrée une île qui met les vaisseaux à l'abri des vents, & forme un port naturel. Les flots de la mer se brisent contre le rivage; à droite & à gauche sont de vastes rochers, dont deux semblent toucher le ciel, tandis qu'ils entretiennent le calme dans le port; de l'autre côté s'éleve une épaisse forêt en forme d'amphitéâtre: c'est dans cette rade que les vaisseaux n'ont besoin ni d'ancres, ni de cables pour se garantir de la fureur des aquilons ».

Ce golfe étoit nommé par les Grecs *KRA/THR, un vase, un bassin, à cause de sa forme. Cicéron l'appelle delicatus, parce que Baye, l'endroit le plus délicieux de toute l'Italie, étoit située sur ce golfe; les grands de Rome, & Cicéron en particulier, y avoient deux maisons de plaisance. (D. J.)

Naples

Naples, gros de, (Soier.) Voyez l'article Gros de Tours.

NAPLOUSE

NAPLOUSE, (Géog.) ancienne ville de la Palestine, dans une vallée fertile en oliviers. Elle est à 10 lieues N. de Jérusalem: c'est la même que Sichem ou Pichari de l'Ecriture. Cette ville a eu le nom de Flava eoesarea, que lui donna l'empereur Flavien - Domitien, on en a des médailles avec des inscriptions abrégées. Flavioe neapolis syrioe paloe stinoe; enfin elle fut simplement nommée Neapolis, d'où vient que les Arabes l'appellent Naplos. Elle est sans murailles, sans portes, au fond d'une vallée entre deux montagnes. On y trouve encore quelques juifs samaritains. Voyez Thevenot & le pere Nau, Voyage de la Terre - Sainte. Long. 56. 40. lat. 31. 45.

NAPOLI

NAPOLI, (Géog.) ville de Grece dans l'ancienne Argie, qui est aujourd'hui la Saccania ou la Romanie mineure, riche contrée de la Morée. De toutes

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