Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 49

LOCHE. s.f. Sorte de petit poisson qui vient dans les ruisseaux & dans les petites rivières.

LOCHER. v.n. Il ne se dit qu'en parlant d'un fer de cheval, qui branle, & qui est prêt à tomber. Regardez aux pieds de ce cheval, j'entens un fer qui loche.

On dit proverbialement & figurément d'Une personne valétudinaire, & qui a souvent de petites incommodités, qu'Elle a toujours quelque fer qui loche.

On dit aussi, en parlant d'une affaire, qu'Il y a quelque fer qui loche, pour dire, qu'Il y a quelque chose qui l'empêche d'aller bien.

LOCHIES. s. f. pl. Terme de Médecine. Flux de sang qui arrive aux femmes après l'accouchement. On les appelle ordinairement Vidanges.

LOCMAN Voyez LAMANEUR.

LOCUTION. s.f. Expression, phrase, façon de parler. Cette locution n'est pas bonne. Une locution basse. Une mauvaise locution. Une locution impropre. Il n'est guère en usage que dans le didactique.

LODIER. s.m. Couverture de lit faite de laine entre deux toiles piquées.

LODS. s. m. pl. Terme de Pratique, qui n'a d'usage qu'avec le mot de Ventes au pluriel. Ainsi le droit de lods & ventes est la redevance qu'un Seigneur censier a droit de prendre sur le prix d'un héritage vendu dans sa censive. Payer les lods & ventes. Composer pour les lods & ventes. Faire quelque remise sur les lods & ventes. On lui a remis entièrement les lods & ventes.

LOF. s.m. Terme de Marine. La moitié du vaisseau partagé selon sa longueur. Celle qui est au vent s'appelle lof. Aller au lof, être au lof, C'est aller au plus près du vent. Faire lof pour lof, C'est virer vent arrière, en mettant au vent un côté du vaisseau au lieu de l'autre.

LOGARITHME. s.m. Terme de Mathématique. Nombre pris dans une progression arithmétique, & qui répond à un autre nombre pris dans une progression géométrique.

LOGARITHMIQUE. adj. de t. g. Qui a rapport aux Logarithmes, qui est de la nature des Logarithmes. Courbe logarithmique.

Il se prend aussi substantivement; alors il est féminin. La Logarithmique est une courbe à asymptote.

LOGE. s.f. Petite hutte faite à la hâte. Cet Ermite s'est fait une petite loge.

Il se prend plus ordinairement pour un petit réduit fait de cloisonnage, & capable de contenir plusieurs personnes. La loge d'un Portier, d'un Suisse. Les loges de la foire saint Germain. Les loges des Lingères, des Merciers, &c. Louer une loge à la foire. Les loges de la Comédie, &c. La première loge. La seconde loge. La loge du Roi. La loge de la Reine. Retenir une loge à la Comédie, à l'Opéra. On distingue dans les spectacles les loges des différens étages, par le nom des premières, secondes & troisièmes.

On appelle aussi Loges, aux Petites Maisons, Les réduits où l'on enferme les fous.

On appelle encore dans les Ménageries, Loges, les réduits où l'on enferme les bêtes féroces. La loge du Lion. La loge du Tigre.

On dit dans le même sens, & par extension, La loge d'un chien.

Dans un buffet d'Orgues, le lieu où sont les soufflets s'appelle Loge.

LOGEABLE. adj. de t. g. Où l'on peut loger commodément. Maison fort logeable. Il y a de belles maisons qui ne sont guère logeables.

LOGEMENT. s.m. Le lieu où on loge ordinairement. Où est son logement? Où a-t-il son logement? Il a son logement dans un tel pavillon. Son logement est sur le jardin. Son logement consiste en trois ou quatre petites pièces. Prendre son logement par bas. Le logement d'un Concierge. Le logement d'un Jardinier.

On dit, qu'Il y a beaucoup de logement dans une maison, pour dire, qu'Il y a de quoi loger beaucoup de monde.

LOGEMENT se dit aussi Des logis marqués dans un voyage pour le Roi & pour la suite de la Cour. Faire les logemens de la Cour. Le logement de ce jour-là fut fort incommode. La fonction des Maréchaux des logis est de marquer les logemens.

On dit, Faire les logemens, pour dire, Faire la liste des personnes de la Cour que les Maréchaux des logis doivent loger. Et, Envoyer aux logemens, pour dire, Envoyer avec les Maréchaux des logis un domestique pour reconnoître le logement destiné à son Maître.

LOGEMENT se dit aussi en parlant Des troupes qui marchent dans un pays ami, & qu'on loge chez les Bourgeois ou chez les Paysans. Exemption de logement des gens de guerre. Une ville fort sujette au logement de gens de guerre.

On dit en termes de Guerre, que Les Assiégeans ont fait un logement sur la contrescarpe, sur la demi-lune, &c. pour dire, S'y sont retranchés pour se mettre à couvert, & s'y maintenir dans le poste qu'ils y ont pris.

LOGER. v.n. Habiter, demeurer dans [alt p. 35] une maison. La maison où il loge. Où irez-vous loger? Loger chez soi. Loger un de ses amis. Ils logent ensemble. Les hôtelleries étoient si pleines, qu'il ne put trouver où loger.

On dit proverbialement & figurément, Loger à la belle étoile, pour dire, Coucher dehors, ou n'avoir pas de retraite bien assurée.

LOGER est aussi actif, & signifie, Donner la retraite, le couvert à quelqu'un dans un logis. Où logerez-vous tout ce monde-là? Il y a de quoi loger toute la Cour. On l'a bien logé. On l'a mal logé.

On dit, Se loger, pour dire, Se bâtir une maison. Il s'est logé magnifiquement à la campagne.

Il signifie aussi, Accommoder, ajuster, embellir les appartemens du logis qu'on occupe. Il y a plaisir à se bien loger.

On dit familièrement, pour marquer l'opiniâtreté, le défaut de lumières, l'état d'une personne, Il en est logé là, pour dire, Il n'en démordra pas, il ne voit pas plus loin, il en est réduit là.

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