Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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ÉVOCABLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui peut être évoqué. C'est une affaire très-évocable. Il est peu usité.

ÉVOCATION. s. f. Action d'appeler, de faire venir, de faire apparaître. Dans ce sens, il ne se dit qu'en parlant Des âmes, des esprits, etc. L'évocation des âmes. L'évocation des esprits. L'évocation des démons, des ombres.

ÉVOCATION en Jurisprudence, signifie, L'action d'évoquer une cause, une affaire. Demander, obtenir une évocation pour cause de suspicion légitime. La cour de cassation est chargée de statuer sur les demandes en évocation. Dans l'ancien régime, le roi accordait à certaines personnes une évocation générale de toutes leurs causes au parlement de Paris. Lettres d'évocation.

ÉVOCATOIRE. adj. T. de Jurispr. ancienne. Qui donne lieu à une évocation. Cause évocatoire.

Cédule évocatoire, Acte qu'on faisait signifier à sa partie adverse, pour lui déclarer qu'on entendait se pourvoir au conseil, afin d'être renvoyé à un autre parlement.

ÉVOLUTION. s. f. Mouvement que font des troupes pour prendre une nouvelle disposition. Évolutions militaires. Évolution de cavalerie, d'infanterie. Faire exécuter des évolutions à un régiment, à un corps de troupes.

Évolution navale, Mouvement d'une flotte ou d'une escadre.

ÉVOQUER. v. a. Appeler, faire venir, faire apparaître. Dans ce sens, il ne se dit guère qu'en parlant Des âmes, des esprits, etc. Les nécromanciens prétendaient évoquer les âmes des morts, les esprits, les démons.

Il se dit quelquefois figurément, en parlant D'une simple apostrophe oratoire, d'une prosopopée. L'orateur évoqua les mânes du héros dont on osait outrager la mémoire.

ÉVOQUER en termes de Jurisprudence, signifie, Enlever à un tribunal, à des juges, la connaissance d'une affaire, pour l'attribuer à un autre tribunal, à d'autres juges. Évoquer, faire évoquer une cause d'un tribunal à un autre, d'une chambre à une autre chambre, pour cause de suspicion légitime.

Il signifie également, Attirer à soi la connaissance d'une affaire. La cour évoqua le principal, et y fit droit. Dans l'ancien régime, le roi évoquait ordinairement à sa personne et à son conseil les affaires de finances.

ÉVOQUÉ, ÉE. participe

EX. préposition empruntée du latin. Elle entre dans la composition de plusieurs mots français qui servent à marquer ce qu'une personne a été, le poste qu'elle a cessé d'occuper. Tels sont les mots, Ex-ministre, ex-oratorien, ex-député.

EXACERBATION. s. f. T. de Médec., synonyme de Paroxysme.

EXACT, ACTE. adj. (On prononce le C et le T.) Régulier, ponctuel, soigneux. Il est fort exact. Auteur, historien, traducteur exact. Vous n'êtes pas assez exact. C'est un homme fort exact à remplir ses devoirs. Il faut être exact à tenir sa parole. Exact à payer aux échéances. Exact à un rendez-vous.

Il se dit aussi Des choses qui se font avec tout le soin et toute la ponctualité possible, ou De celles qui ont une entière conformité avec les choses auxquelles elles se rapportent. Exacte analyse. Exacte recherche. Exacte perquisition. Compte exact. Relation exacte. Récit fort exact. Il-faut avoir une connaissance exacte des faits, pour en porter un jugement sûr. C'est l'exacte vérité.

Les sciences exactes, Les sciences mathématiques.

EXACTEMENT. adv. D'une manière exacte. Il a suivi exactement les ordres qu'on lui avait donnés. Il a observé exactement la règle, le régime qu'on lui avait prescrit. Ce commis copie fort exactement.

EXACTEUR. s. m. Celui qui commet une exaction, des exactions. Exacteur impitoyable. Poursuivre, châtier les exacteurs.

EXACTION. s. f. Action par laquelle une personne chargée de percevoir certains droits, de lever certaines contributions, exige ce qui n'est pas dû ou plus qu'il n'est dû. Ce général, ce traitant a fait, a commis de grandes, d'horribles exactions. Se livrer à des exactions. On se plaint de ses exactions. Il ne faut point appeler cela l'exercice d'un droit, c'est une pure exaction.

EXACTITUDE. s. f. Attention ponctuelle, régulière, à faire ce qu'on doit, ce dont on est chargé. Il faut avoir de l'exactitude dans les affaires. Je loue votre exactitude. Il y apporta toute l'exactitude possible. Remplir ses devoirs avec exactitude.

Il se dit aussi Des choses, pour signifier, Précision, justesse. L'exactitude d'une mesure, d'un calcul, etc.

EXAÈDRE. adj. et s. Voyez HEXAÈDRE.

EXAGÉRATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui exagère. C'est un grand exagérateur.

EXAGÉRATIF, IVE. adj. Qui tient de l'exagération, qui amplifie beaucoup. Ordinairement les rapports des nouvellistes sont exagératifs. Terme exagératif. Expression exagérative. Il est peu usité.

EXAGÉRATION. s. f. Action d'exagérer; discours, expression qui exagère. Jamais on ne poussa plus loin l'exagération. Tomber dans l'exagération. Cela est comme je vous le dis, il n'y a point d'exagération. C'est sans exagération. C'est par exagération qu'il s'exprime ainsi.

Il se dit aussi, en Peinture et en Sculpture, de L'action d'exagérer les proportions, l'expression, les effets. L'exagération des formes, des proportions est quelquefois un artifice nécessaire. Il y a toujours un peu d'exagération dans la manière de cet artiste.

EXAGÉRER. v. a. Outrer, louer ou décrier à l'excès les choses dont on parle. Exagérer une victoire, l'importance d'une action, l'énormité d'un crime. C'est un homme qui exagère toujours les choses, soit en bien, soit en mal. Vous exagérez trop les défauts de cet homme. Il exagère les vertus, le mérite de son ami.

Il s'emploie aussi absolument. Il est fort sujet à exagérer. C'est exagérer que de dire de ce jardin qu'il a une demi-lieue de tour. Quand vous dites que cet homme n'a que trois pieds de haut, vous exagérez un peu.

EXAGÉRER signifie, en Peinture et en Sculpture, Faire plus grand, plus prononcé que nature; outrer. Exagérer les formes, les proportions. On exagère ordinairement les figures qui doivent être vues de très-loin. Exagérer les effets du clair-obscur.

EXAGÉRÉ, ÉE. participe Il signifie adjectivement, Où il y a de l'exagération. Récit exagéré. Louanges exagérées. Proportions exagérées.

EXAGONE. adj. et s. Voyez HEXAGONE.

EXALTATION. s. f. Action d'élever. Il n'est guère usité que pour signifier L'élévation du pape au pontificat: Le jour de son exaltation; depuis son exaltation; et pour désigner Une fête de l'année, qu'on nomme L'Exaltation de la sainte croix.

EXALTATION se disait, dans l'ancienne Chimie, de L'action de purifier certaines substances pour en augmenter l'énergie. L'exaltation des sels, des soufres, des métaux.

Il se dit encore, au figuré, d'Un enthousiasme véhément, d'une sorte de transport, de délire auquel on s'abandonne. L'exaltation des esprits. Exaltation de tête, d'imagination. Il a toute l'exaltation des fanatiques. Parler avec exaltation.

EXALTER. v. a. Louer, vanter beaucoup. On ne peut trop exalter le mérite de cet écrivain. Exalter son nom. Exalter quelqu'un. Exalter les bienfaits reçus. Louer Dieu, exalter son saint nom.

Il signifiait aussi, dans l'ancienne Chimie, Augmenter, redoubler la vertu d'une substance, en la purifiant. Exalter de l'antimoine. Exalter des soufres.

Il signifie encore figurément, Échauffer, élever jusqu'à l'enthousiasme. La lecture des grands poëtes exalte l'imagination.

Il signifie également, Animer à l'excès, jeter dans une sorte de transport, de délire. Il travaillait à exalter les esprits. Ces méditations prolongées lui ont exalté l'esprit.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel, surtout au figuré. C'est un esprit qui s'exalte facilement. Cela se dit pour l'ordinaire en mauvaise part.

EXALTÉ, ÉE. participe Cette personne a l'imagination exaltée, la tête exaltée. C'est un homme exalté, ou substantivement, C'est un exalté.

EXAMEN. s. m. (On prononce ordinairement la syllabe finale comme celle de Chemin; quelques-uns, au contraire, font sentir l'N au singulier comme dans le mot latin Amen.) Observation, recherche, discussion exacte, soigneuse, réfléchie. Faire l'examen d'un livre, d'un compte. Examen de conscience. Embrasser une opinion sans examen. Soumettre un préjugé à l'examen de la raison. Après mûr examen.

Il signifie particulièrement, L'action d'interroger quelqu'un pour savoir s'il est capable du grade, de la place qu'il veut obtenir, pour connaître son degré d'instruction. C'est aux Quatre-Temps que les évêques

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