Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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ESCARPOLETTE. n. f. Espèce de siège
suspendu par des cordes, sur lequel on se
place pour être balancé dans l'air. Se mettre
sur l'escarpolette. Le jeu de l'escarpolette. Pousser
l'escarpolette.

ESCARRE. n. f. T. de Médecine. Tissu
mortifié ou croûte résultant de la mortification
d'un tissu. Il faut attendre que l'escarre
tombe.

ESCHATOLOGIE. (CH se prononce K.) n. f.
Étude des idées, doctrines théologiques ou
philosophiques relatives à la destinée de
l'homme après la mort.

ESCIENT. n. m. Pleine connaissance d'une
chose. Il ne s'emploie que dans les locutions
suivantes : À mon escient, À ton escient, En
pleine connaissance de ma part, de ta part.
Parler, agir à bon escient, En sachant parfaitement
ce dont on parle, pourquoi on doit
agir de telle manière, en connaissance de
cause.

ESCLAFFER (S'). v. pr. Éclater de rire
bruyamment. Il est familier.

ESCLANDRE. n. m. Bruit, éclat scandaleux
provenant de quelque acte fâcheux. Il
est arrivé un grand esclandre dans cette famille.
Faire, causer de l'esclandre.

ESCLAVAGE. n. m. État, condition d'un
esclave. Rude, dur, cruel, perpétuel esclavage.
L'esclavage chez les Grecs et les Romains. L'esclavage
des nègres. Emmener, réduire en esclavage.
L'abolition de l'esclavage.

Il se dit figurément de l'État d'une personne
dominée par quelque passion. L'amour
est un esclavage. L'esclavage des passions.

Il se dit encore figurément de Tout ce
qui tient dans une sorte d'assujettissement,
de dépendance. Cet emploi est lucratif, mais
c'est un véritable esclavage.

L'esclavage de la rime, La contrainte qu'elle
impose.

ESCLAVAGISTE. adj. des deux genres.
Qui veut maintenir l'esclavage des nègres ou
Qui en fait la traite. Il s'emploie aussi comme
nom.

ESCLAVE. n. des deux genres. Celui, celle
qui par sa naissance n'est pas de condition
libre ou que la violence a mis sous la puissance
absolue d'un maître. Un jeune, une
jeune esclave. Esclave turc. Esclave chrétien.
Vendre, acheter, délivrer, racheter des esclaves.
Affranchir un esclave. Chez les Romains, le
maître avait droit de vie et de mort sur ses
esclaves. Les Grecs traitaient plus humainement
les esclaves que les Romains.

Il se dit figurément de Ceux qui par flatterie,
par intérêt, se mettent dans la dépendance
de quelqu'un et suivent aveuglément
ses volontés. Il est esclave de tous ceux qui
peuvent contribuer à sa fortune. Avoir une âme
d'esclave,
Avoir une âme vile et basse. On dit
aussi adjectivement Avoir une âme esclave.

Fig., Être esclave, Être tellement attaché
au service de quelqu'un, ou à quelque emploi,
qu'on ne peut s'éloigner, ni faire autre chose.
On est esclave auprès de ce maître-là. On est
esclave, tout à fait esclave dans cet emploi.

Fig., Être esclave de la faveur, être esclave
de ses intérêts, de ses passions,
Faire tout
pour la faveur, pour ses intérêts, pour satisfaire
ses passions.

Il peut se prendre aussi en bonne part.
Être esclave de son devoir, Se soumettre scrupuleusement
à toutes les obligations d'une
fonction, d'une charge.

Être esclave de sa parole, Tenir religieusement
ce qu'on promet.

ESCOBAR. n. m. Hypocrite, qui résout
au mieux de ses intérêts les cas de conscience
les plus délicats.

ESCOBARDER. v. intr. User de réticences.
de mots à double entente, d'équivoques, dans
le dessein de tromper. Il est familier.

ESCOBARDERIE. n. f. Subterfuge, action
ou parole équivoque, simulation ou dissimulation
adroite destinée à tromper sans mentir
précisément. Il est familier.

ESCOFFIER. v. tr. Tuer. Il est trivial.

ESCOGRIFFE. n. m. Homme de grande taille
et dégingandé. C'est un grand escogriffe.

ESCOMPTABLE. adj. des deux genres. Qui
peut être escompté. Un papier de commerce
escomptable.

ESCOMPTE. n. m. Retenue faite par celui
qui avance avant l'échéance une somme due
à quelqu'un. Il a pris tant pour l'escompte.
Caisse d'escompte.

Il se dit aussi de la Remise faite au payeur
par celui qui reçoit un paiement avant
l'échéance, ou avant le terme fixé par les
usages du commerce. Il aura tant d'escompte.
Le taux de l'escompte.

Il se dit aussi d'une Opération de Bourse
à l'aide de laquelle l'acheteur à terme peut
se faire livrer à toute époque avant l'échéance
les titres achetés ferme ou à prime.

ESCOMPTER. v. tr. Faire l'escompte.
Quand un banquier paie une lettre de change
avant l'échéance, il escompte l'intérêt du temps.
Escompter un billet, une lettre de change, un
effet.

Il signifie encore Se faire payer un billet
d'avance.

En termes de Bourse, Escompter des valeurs
se dit de l'Acheteur à terme qui se fait livrer,
avant l'échéance, des titres achetés ferme ou
à prime.

Au figuré, il signifie Dépenser d'avance,
rapidement, prématurément. Escompter un
héritage.

Il signifie aussi figurément Bâtir des projets
sur des espérances aléatoires. Il avait
escompté un grand succès : l'événement l'a déçu.

ESCOMPTEUR. n. m. Celui qui fait l'escompte.
Adjectivement, Le banquier escompteur.

ESCOPETTE. n. f. Arme à feu, espèce de
fusil de guerre ou de carabine que l'on portait
ordinairement en bandoulière.

ESCORTE. n. f. Troupe généralement
armée qui accompagne une personne, un
convoi, des bagages pour les protéger ou les
surveiller pendant la marche. Ne vous hasardez
pas à traverser ce pays-là sans bonne escorte.
Sous l'escorte d'un escadron de cavalerie. Faire
escorte. Servir d'escorte.

Il se dit aussi de Vaisseaux de guerre
qui accompagnent, dans le même dessein,
des bâtiments de transport, des navires marchands,
etc. La tempête sépara le convoi de son
escorte. Vaisseau d'escorte.

Il se dit également d'un Cortège qui se
forme pour honorer une personne. Escorte
d'honneur. Une brillante escorte.

ESCORTER. v. tr. Accompagner pour protéger,
défendre, surveiller ou honorer pendant
la marche. On détacha un corps de cavalerie
pour escorter le convoi, pour escorter le bagage.
Deux frégates escortèrent le convoi. Il a des
ennemis, il se fait toujours bien escorter. Je
n'irai là que bien escorté. Ses admirateurs
l'escortèrent jusque chez lui.

Il peut signifier aussi Accompagner isolément.
Je vous escorterai jusque chez vous.

ESCOUADE. n. f. Fraction d'une compagnie
ou d'un escadron sous les ordres d'un
caporal ou d'un brigadier.

ESCRIME. n. f. Art de faire des armes ou
Exercice à l'épée, au sabre, au fleuret, à la
baïonnette, etc., par lequel on apprend à se
battre. Salle d'escrime. Escrime à l'épée. Maître
d'escrime.
On dit plus ordinairement Maître
d'armes.

ESCRIMER. v. intr. Faire de l'escrime. Ces
deux hommes escriment tous les jours l'un
contre l'autre.

Il signifie, figurément et familièrement,
Disputer l'un contre l'autre sur quelque
matière d'érudition, de science. Ils sont tous
deux fort savants, il y a plaisir à les voir escrimer
l'un contre l'autre.
Dans ces deux sens il
vieillit.

Fig., S'escrimer à faire quelque chose, S'appliquer,
peiner à le faire. Il s'escrime du matin
au soir à faire des vers. S'escrimer des pieds
et des mains pour grimper en quelque endroit.

ESCRIMEUR. n. m. Celui qui fait de l'escrime.

ESCROC. n. m. Celui qui escroque, qui
a l'habitude d'escroquer. Être victime d'un
escroc.

ESCROQUER. v. tr. Tirer quelque chose
de quelqu'un par fourberie, par dol et manoeuvres
frauduleuses. Il m'a escroqué mille
francs, sous prétexte de me les emprunter. Il
m'a escroqué une montre, un cheval.

Il signifie aussi Voler quelqu'un par des
moyens frauduleux. Il n'y a point de marchand
qu'il n'escroque. Il escroque tout le monde.

Absolument, Il escroque tant qu'il peut, partout
où il peut.

ESCROQUERIE. n. f. Action d'escroquer.
Grande, petite, infâme escroquerie. Il vit d'escroquerie.

Il signifie spécialement, en termes de Droit,
Vol commis par des moyens frauduleux.

ESCROQUEUR, EUSE. n. Celui, celle qui
escroque.

ÉSOPIQUE. adj. des deux genres. Qui se
rapporte à Ésope ou aux fables qui lui sont
attribuées.

ÉSOTÉRIQUE. adj. des deux genres. T. de
Philosophie
. Qui se fait à l'intérieur de l'École,
en parlant de la Doctrine que certains philosophes
de l'antiquité ne communiquaient
qu'à un petit nombre de disciples. Il y avait
chez les Pythagoriciens, chez les Gnostiques un
enseignement ésotérique.
Il est opposé à EXOTÉRIQUE.

ÉSOTÉRISME. n. m. T. de Philosophie.
Doctrine professée à l'intérieur de l'École et
réservée à un certain nombre d'adeptes.

ESPACE. n. m. Dans l'acception abstraite,
Étendue indéfinie. Le temps et l'espace. L'espace
et la durée. Mesurer l'espace.

Dans les applications usuelles, Étendue
limitée et ordinairement superficielle. Grand
espace. Long espace. Espace vide, rempli. Ce
bois occupe l'espace d'une lieue, d'un hectare.
Laisser de l'espace. Ménager l'espace. Il n'y
a pas assez d'espace. D'espace en espace. On
distingue la géométrie plane et la géométrie
dans l'espace.

Il se dit quelquefois absolument, tant au
singulier qu'au pluriel, de l'Étendue qui
embrasse l'univers. Les corps célestes roulent
dans l'espace. Parcourir l'espace, les espaces.
Espace céleste. Les espaces célestes.

Espaces imaginaires, Espaces qui n'existent
pas et conçus en dehors de la sphère du
monde. Il se dit, dans le langage ordinaire,
d'Espaces créés par l'imagination hors du
monde réel, pour y placer des chimères.
Voyager, se perdre dans les espaces imaginaires.
On dit figurément Se perdre dans les espaces.

Il se dit encore de l'Étendue du temps. Un
grand espace de temps. Dans l'espace de six
mois, d'un an.

En termes de Musique, il désigne l'Intervalle
blanc qui se trouve dans la portée.

En termes de Typographie, il désigne des
Petites pièces de fonte, plus basses que la
lettre, qui ne marquent point sur le papier,
et qui servent à séparer les mots l'un de
l'autre. Dans ce sens il est féminin. Mettre
une espace entre deux mots. Une espace fine.
Une forte espace.

ESPACEMENT. n. m. Action d'espacer ou
Résultat de cette action. L'espacement des

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