Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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menace ruine, ou que l'on reprend sous oeuvre. Mettre un étai, des étais à une muraille. L'appuyer avec des étais. Quelques-uns disent, Étaie; et alors le mot est féminin.

ÉTAI en termes de Marine, se dit de Gros cordages dormants qui vont de la tête des mâts se fixer sur l'avant, pour les soutenir contre les efforts qui tendraient à les renverser vers l'arrière. Étai du grand mât, ou Grand étai. Étai de misaine. Étais des mâts de hune, de perroquet, d'artimon. Voile d'étai. Faux étai.

ÉTAIM. s. m. La partie la plus fine de la laine cardée. Filer de l'étaim.

ÉTAIN. s. m. Métal blanc, léger, qui crie lorsqu'on le plie. Mine d'étain. Étain commun. Étain fin ou sonnant. Étain de Cornouaille. Vaisselle d'étain. Cuiller d'étain. Potier d'étain.

Dans l'ancienne Nomenclature chimique, Étain de glace, Le bismuth. Étain d'antimoine, Certaine préparation par laquelle l'antimoine prend une couleur et une consistance presque semblables à celles de l'étain. La première de ces dénominations est encore assez usitée dans le commerce.

ÉTAL. s. m. Sorte de table sur laquelle on expose en vente de la viande de boucherie. Cet étal est bien placé.

Il se dit aussi de La boutique même où l'on vend de la viande. Ce boucher est riche, il a plusieurs étaux.

ÉTALAGE. s. m. Exposition de marchandises qu'on veut vendre, ou Ces marchandises mêmes. Mettre à l'étalage. Cela ne vaut pas l'étalage. L'étalage d'un marchand.

Il se dit, particulièrement, Des marchandises de choix, et quelquefois de rebut, qu'on étale, qu'on déploie pour servir de montre. Ce magasin n'a de beau que l'étalage. Cela n'est bon qu'à servir d'étalage. C'est de l'étalage.

Il signifie encore, Certain droit qu'on prélève pour permettre aux marchands d'étaler. Payer l'étalage.

Il se dit, figurément et par plaisanterie, de La toilette, des ajustements, surtout en parlant Des femmes. Elle s'était bien parée pour le bal, mais il n'y en a pas eu: elle a perdu son étalage, elle en a été pour son étalage.

Il se dit encore figurément de Tout ce dont on fait parade par vanité, par ostentation. Faire étalage de son esprit, de son éloquence, de sa qualité, de ses richesses, de ses alliances. Cette brochure renferme un grand étalage d'érudition, etc. Faire de l'étalage, un grand étalage.

ÉTALAGISTE. adj. et s. m. Il se dit D'un marchand qui expose sa marchandise en vente dans les rues, sur les places, dans les marchés. Il y a des règlements de police concernant les étalagistes, les marchands étalagistes.

ÉTALER. v. a. Exposer en vente, dans une boutique ou dans quelque autre lieu, des marchandises, des denrées, etc. Étaler des marchandises, des draps, des toiles, etc.

Il s'emploie quelquefois absolument. Les marchands n'ont pas encore étalé. Il est défendu d'étaler les jours de fêtes.

Fig. et fam., Étaler sa marchandise, Tirer vanité de ce qu'on fait, de ce qu'on a de rare, de singulier, en faire parade.

ÉTALER signifie aussi, Étendre, déployer, montrer en détail. Étaler une carte de géographie. Ces plantes entassées ne sécheront pas, il faut les étaler sur cette table. Étalez ces bijoux, afin qu'on les voie mieux, qu'on en juge mieux.

Étaler son jeu, Montrer toutes ses cartes, les étendre sur la table.

ÉTALER signifie encore figurément, Montrer avec ostentation. Cette femme étale tous ses joyaux. Étaler un grand luxe. Il aime trop à étaler son esprit, son savoir.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel, et alors il signifie, S'étendre de son long. S'étaler sur l'herbe, pour se reposer. Il est tombé, et s'est étalé par terre tout de son long. Dans cette acception, il est familier.

ÉTALÉ, ÉE. participe

ÉTALIER. adj. et s. m. Celui qui vend la viande pour le maître boucher. Garçon étalier. Il n'est pas maître, il n'est qu'étalier.

ÉTALINGUER. v. a. T. de Marine. Amarrer un câble, un grelin, etc., à l'organeau de l'ancre. Étalinguer les câbles.

ÉTALINGUÉ, ÉE. participe

ÉTALON. s. m. Cheval entier qu'on emploie à couvrir des cavales. Ce cheval est bon à servir d'étalon. Il avait tant d'étalons dans son haras. Bet étalon. Étalon de bonne race, de pure race.

ÉTALON. s. m. Modèle de poids, de mesure, qui est réglé, autorisé et conservé par le magistrat, et auquel les mesures, les poids des marchands doivent être conformes. Étalon d'aune, de boisseau, de livre, de mètre, de litre, de gramme, etc. Rectifier un poids à l'étalon.

ÉTALONNAGE ou *ÉTALONNEMENT. s. m. Action d'étalonner des poids ou des mesures. Il en coûtera tant pour l'étalonnement de ces poids.

ÉTALONNER. v. a. Imprimer certaine marque sur un poids, sur une mesure, pour attester qu'ils sont conformes à l'étalon, ou qu'on les a rectifiés sur l'étalon. Il faut étalonner ces poids, ces mesures. Ce marchand fut mis à l'amende, parce que ses mesures n'étaient pas étalonnées.

ÉTALONNER se dit aussi, dans les haras, Du cheval qui couvre une jument.

ÉTALONNÉ, ÉE. participe

ÉTALONNEUR. s. m. Officier commis pour étalonner, pour vérifier les poids et mesures.

ÉTAMAGE. s. m. Action d'étamer, ou État de ce qui est étamé. Il en a coûté tant pour l'étamage. L'étamage de cette casserole ne vaut rien.

ÉTAMBOT. s. m. T. de Marine. Forte pièce de bois qui, élevée à l'extrémité de la quille du bâtiment, termine l'arrière de la carène. L'étrave et l'étambot. L'étambot sert de support au gouvernail.

ÉTAMER. v. a. Enduire la surface d'un métal d'une couche d'étain fondu, pour empêcher la rouille ou le vert-de-gris de s'y former. Étamer l'intérieur d'un vaisseau de cuivre, d'une casserole, d'une marmite. Il faut étamer cette marmite, cette fontaine de cuivre. Étamer du fer, de la tôle pour en faire du fer-blanc. Étamer un mors, des éperons, une serrure, des clous, des boutons, etc.

Étamer une glace, un miroir, Y mettre le tain. Voyez TAIN.

ÉTAMÉ, ÉE. participe Casserole étamée.

ÉTAMEUR. s. m. Ouvrier qui étame.

ÉTAMINE. s. f. Petite étoffe mince, qui n'est pas croisée. Étamine de laine, de soie. Étamine de Reims, du Mans. Robe d'étamine. Voile d'étamine.

Il se dit également d'Un tissu peu serré, fait de crin, de soie ou de fil, qui sert à passer le plus délié de la farine, quelque poudre ou quelque liqueur. Étamine grossière, fine. Un blutoir fait d'étamine de soie. Passer une médecine par l'étamine.

Fig. et fam., Passer par l'étamine, se dit D'une personne dont on examine sévèrement la conduite, les moeurs, la doctrine, ou à laquelle on fait subir quelque épreuve fâcheuse. Il se dit aussi Des choses qui sont examinées en détail et à la rigueur. Cet ouvrage a passé par l'étamine, par une rude étamine.

ÉTAMINE. s. f. T. de Botan. Il se dit de L'organe mâle des fleurs, qui est ordinairement formé d'un filet plus ou moins allongé, et d'une espèce de tête, nommée anthère, dans laquelle est renfermée la poussière fécondante. La plupart des fleurs ont plusieurs étamines. Les étamines et le pistil. Les étamines de la tulipe, du lis. La poussière des étamines.

ÉTAMINIER. s. m. Celui qui fait de l'étamine.

ÉTAMPER. v. a. T. de Maréchalerie. Il ne s'emploie que dans cette phrase, Étamper un fer de cheval, Y faire les huit trous.

ÉTAMPÉ, ÉE. participe

ÉTAMURE. s. f. La matière qu'on emploie pour l'étamage. Cette étamure est trop légère.

ÉTANCHEMENT. s. m. Action d'étancher. Remède pour l'étanchement du sang.

ÉTANCHER. v. a. Arrêter l'écoulement d'un liquide qui s'enfuit par quelque ouverture. Cette poudre étanche le sang. Ce tonneau s'enfuit, il faut l'étancher. En creusant les fondations, ils trouvèrent un courant d'eau qu'ils ne purent étancher.

Étancher la soif, Apaiser la soif. Un hydropique ne peut étancher sa soif.

Fig., Étancher la soif des honneurs, des richesses, etc., La satisfaire.

ÉTANCHÉ, ÉE. participe Vaisseau étanché.

ÉTANÇON. s. m. Grosse pièce de bois qu'on met sous un mur ou sous des terres minées, pour les soutenir. Quand on reprend une muraille sous oeuvre, on y met des étançons. Ils sapèrent les murailles de la ville, et y mirent des étançons; puis ils firent sommer les habitants de se rendre.

ÉTANÇONNER. v. a. Soutenir par des étançons. Étançonner une muraille.

ÉTANÇONNÉ, ÉE. participe

ÉTANFICHE. s. f. T. de Carrière. Hauteur de plusieurs lits de pierre qui font masse ensemble.

ÉTANG. s. m. Grand amas d'eau retenu par une chaussée, et dans lequel on nourrit du poisson. La chaussée, la bonde, la queue d'un étang. Peupler un étang. Vider, pêcher un étang. Empoissonner un étang.

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