Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:677

maître-là. On est esclave, tout à fait esclave dans cet emploi.

Fig., Être esclave de la faveur, être esclave de ses intérêts, de ses passions, de ses devoirs, etc., Faire tout pour la faveur, pour ses intérêts, pour satisfaire ses passions, pour remplir ses devoirs, etc.

Être esclave de sa parole, Tenir religieusement ce qu'on promet.

ESCOBARDER. v. n. User de réticences, de mots à double entente, dans le dessein de tromper. Il est familier.

ESCOBARDERIE. s. f. Subterfuge, faux-fuyant, mensonge adroit. Il est familier.

ESCOFFION. s. m. Ancienne coiffure à l'usage des femmes du peuple. Il ne s'employait guère que dans le style burlesque et par mépris. Il la battit, et lui arracha son escoffion.

ESCOGRIFFE. s. m. Celui qui prend hardiment sans demander. C'est un escogriffe, un franc escogriffe. C'est un tour d'escogriffe.

Il se dit encore, par moquerie, d'Un homme de grande taille et malbâti. C'est un grand escogriffe. Dans l'un et dans l'autre sens, il est du langage familier.

ESCOMPTE. s. m. Remise faite au payeur par celui qui reçoit un payement avant l'échéance, ou avant le terme fixé par les usages du commerce. Il a pris tant pour l'escompte. L'escompte est aisé à faire, à calculer. Nous en ferons l'escompte. Il aura tant d'escompte. Caisse d'escompte. On disait autrefois, Excompte.

ESCOMPTER. v. a. Faire l'escompte, le calculer et le réduire. Quand un banquier paye une lettre de change avant l'échéance, il escompte l'intérêt du temps.

Il signifie aussi, Payer à quelqu'un le montant d'un effet avant l'échéance, moyennant un escompte. Escompter un billet, une lettre de change, un effet. Autrefois on disait, Excompter.

ESCOMPTÉ, ÉE. participe

ESCOPE. s. f. T. de Marine. Sorte de pelle de bois longue, étroite, creuse et recourbée, qui sert à prendre et à lancer de l'eau. C'est avec l'escope qu'on lave et qu'on arrose les côtés d'un bâtiment. On vide l'eau des bateaux avec l'escope à main, appelée autrement Sasse. Voyez SASSE.

ESCOPETTE. s. f. Arme à feu, espèce de fusil de guerre ou de carabine que l'on portait ordinairement en bandoulière.

ESCOPETTERIE. s. f. Salve, décharge de plusieurs escopettes, carabines, fusils ou mousquets. Une terrible escopetterie. Il est vieux.

ESCORTE. s. f. Troupe armée qui escorte une personne, un convoi, des bagages, qui accompagne pour protéger, défendre ou surveiller pendant la marche. Ne vous hasardez pas à traverser ce pays-là sans bonne escorte. L'escorte qui avait conduit le convoi ramena un tel. Donner une escorte. Une brillante escorte. Escorte du bagage. Attaquer, battre une escorte. Marcher sous bonne escorte. On lui donna deux cents hommes d'escorte.

Il se dit également de Vaisseaux de guerre qui accompagnent, dans le même dessein, des bâtiments de transport, des navires marchands, etc. La tempête sépara le convoi de son escorte. Vaisseau d'escorte.

Servir d'escorte, Tenir lieu d'escorte. Cette phrase et les deux suivantes peuvent s'appliquer À des gens non armés, et même à une seule personne.

Faire escorte, Servir d'escorte. Si vous voulez, je vous ferai escorte jusque chez vous.

Sous l'escorte de, Escorté par. Il partit sous l'escorte de trois cavaliers.

ESCORTER. v. a. Accompagner pour protéger, défendre ou surveiller pendant la marche. On détacha un corps de cavalerie pour escorter le convoi, pour escorter le bagage. Il a des ennemis, il se fait toujours bien escorter. Je n'irai là que bien escorté. Je vous escorterai jusque chez vous. Deux frégates escortèrent le convoi.

ESCORTÉ, ÉE. participe

ESCOUADE. s. f. Fraction d'une compagnie de gens de guerre, sous les ordres d'un caporal ou d'un brigadier. Autrefois les escouades de cavalerie s'appelaient Brigades.

ESCOURGÉE. s. f. Fouet qui est fait de plusieurs courroies de cuir. Fouetter avec des escourgées.

Il se dit aussi Des coups donnés avec cette espèce de fouet. Il reçut une bonne escourgée. Ce mot est vieux.

ESCOURGEON. s. m. Espèce d'orge hâtive qu'on fait ordinairement manger en vert aux chevaux.

ESCOUSSE. s. f. Mouvement, élan, course qu'on prend de quelque distance pour mieux sauter, pour s'élancer avec plus de force, avec plus de légèreté. Prendre son escousse. Il est familier et peu usité.

ESCRIME. s. f. Art de faire des armes; exercice par lequel on apprend à se battre à l'épée ou au sabre. Il sait tous les tours d'escrime. Salle d'escrime. Maître d'escrime. On dit plus ordinairement, Maître d'armes, ou Maître en fait d'armes.

ESCRIMER. v. n. S'exercer à faire des armes, à se battre à l'épée ou au sabre. Ces deux hommes escriment tous les jours l'un contre l'autre.

Il signifie, figurément et familièrement, Disputer l'un contre l'autre sur quelque matière d'érudition, de science. Ils sont tous deux fort savants, il y a plaisir à les voir escrimer l'un contre l'autre.

Fig., et avec le pronom personnel, S'escrimer à faire quelque chose, S'exercer, s'appliquer à le faire. Il s'escrime du matin au soir à faire des vers. On dit dans le même sens, Faites-vous des vers? Je m'en escrime quelquefois.

S'escrimer de quelque chose, Savoir s'en servir. Joue-t-il du violon? Il s'en escrime un peu. On dit à peu près de même, S'escrimer des pieds et des mains pour grimper en quelque endroit, Faire tous ses efforts pour monter en quelque endroit à l'aide de ses pieds et de ses mains.

ESCRIMEUR. s. m. Celui qui entend l'art d'escrimer. Il y a plaisir à voir faire des armes à deux bons escrimeurs. Escrimeurs à outrance.

ESCROC. s. m. Fripon, fourbe, homme qui a coutume de tirer quelque chose des gens par fourberie, par artifice. C'est un escroc. Gardez-vous des escrocs. Un vil escroc.

ESCROQUER. v. a. Tirer quelque chose d'une personne par fourberie, par artifice. Il m'a escroqué cent francs, sous prétexte de me les emprunter. Il m'a escroqué une montre, un cheval, etc.

Il prend assez souvent pour régime le nom de la personne qui est trompée de cette manière. Il n'y a point de marchand qu'il n'escroque. Il escroque tout le monde.

Il s'emploie quelquefois absolument. Il escroque tant qu'il peut, partout où il peut.

Prov., Escroquer un dîner, se dit D'un parasite qui prend part à un dîner auquel on ne l'a pas prié.

ESCROQUÉ, ÉE. participe

ESCROQUERIE. s. f. Action d'escroquer. Grande, petite, infâme escroquerie. Il a usé d'escroquerie. Il a été puni de ses escroqueries.

ESCROQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui escroque. On ne l'emploie guère qu'avec un complément. C'est un escroqueur de livres.

E-SI-MI Ancien terme de Musique, par lequel on désignait Le ton de mi. Cet air est en e-si-mi.

ESPACE. s. m. Dans son acception abstraite, ce mot exprime L'étendue indéfinie. Le temps et l'espace. L'espace et la durée. Mesurer l'espace. Dans les applications usuelles, il désigne presque toujours Une étendue limitée, et ordinairement superficielle, comme dans les exemples suivants: Grand espace. Long espace. Espace vide, rempli. Ce bois occupe l'espace d'une lieue, d'un arpent, etc. Laisser de l'espace. Ménagez l'espace. Il n'y a pas assez d'espace. D'espace en espace. Garder les espaces.

Il se dit quelquefois absolument, tant au singulier qu'au pluriel, de Cette étendue qui embrasse l'univers. Les corps célestes roulent dans l'espace. Parcourir l'espace, les espaces.

Il se dit aussi de L'étendue du temps. Un grand espace de temps. Dans l'espace de six mois, d'un an.

Espaces imaginaires, Espaces créés par l'imagination, hors du monde réel, pour y placer des chimères.

Fig. et fam., Être, voyager, se perdre dans les espaces imaginaires, Se former des visions, se repaître d'idées chimériques. Cet homme est toujours dans les espaces imaginaires.

ESPACE en termes d'Imprimerie, se dit de Petites pièces de fonte, plus basses que la lettre, qui ne marquent point sur le papier, et qui servent à séparer les mots l'un de l'autre. Dans ce sens, il est féminin. Mettre une espace entre deux mots. Une espace fine. Une forte espace.

ESPACEMENT. s. m. Distance entre un corps et un autre. On l'emploie surtout en Architecture. L'espacement des poteaux, des solives, des colonnes.

Il se dit aussi, en Imprimerie, de L'intervalle qu'on laisse entre les mots ou entre les lignes. Espacement régulier.

ESPACER. v. a. Ranger plusieurs choses

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.