ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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écrivains ont parlé, & dont ils ont dit des choses extraordinaires. Cette île est fameuse aujourd'hui par la dispute qu'il y a entre les modernes sur son existence & sur le lieu où elle étoit située.

L'île Atlantique prit son nom d'Atlas, fils aîné de Neptune, qui succéda à son pere dans le gouvernement de cette île.

Platon est de tous les anciens Auteurs qui nous restent, celui qui a parlé le plus clairement de cette île. Voici en substance ce qu'on lit dans son Tymée & dans son Critias.

L'Atlantique étoit une grande île dans l'Océan occidental, située vis à - vis du détroit de Gades. De cette île on pouvoit aisément en gagner d'autres, qui étoient proche un grand continent plus vaste que l'Europe & l'Asie. Neptune régnoit dans l'Atlantique, qu'il distribua à ses dix enfans. Le plus jeune eut en partage l'extrémité de cette île appellée Gades, qui en langue du pays signifie fertile ou abondant en moutons. Les descendans de Neptune y régnerent de pere en fils durant l'espace de 9000 ans. Ils possédoient aussi différentes autres îles; & ayant passé en Europe & en Afrique, ils subjuguerent toute la Libye & l'Egypte, & toute l'Europe jusqu'à l'Asie mineure. Enfin l'île Atlantique fut engloutie sous les eaux; & longtems après la mer étoit encore pleine de bas - fonds & de bancs de sable à l'endroit où cette île avoit été.

Le savant Rudbeck, professeur en l'université d'Upsal, dans un traité qu'il a intitulé Atlantica sive Manheim, soûtient que l'Atlantique de Platon étoit la Suede & la Norvege, & attribue à ce pays tout ce que les anciens ont dit de leur île Atlantique. Mais après le passage que nous venons de citer de Platon, on est surpris sans doute qu'on ait pû prendre la Suede pour l'île Atlantique; & quoique le livre de Rudbeck soit plein d'une érudition peu commune, on ne sauroit s'empêcher de le regarder comme un visionnaire en ce point.

D'autres prétendent que l'Amérique étoit l'île Atlantique, & concluent de là que le nouveau monde étoit connu des anciens. Mais le discours de Placon ne paroît point s'accorder avec cette idée: il sembleroit plûtôt que l'Amérique seroit ce vaste continent qui étoit par - delà l'île Atlantique, & les autres îles dont Platon fait mention.

Kircher dans son Mundus subterraneus, & Becman dans son Histoire des îles, ch. 5. avancent une opinion beaucoup plus probable que celle de Rudbeck. L'Atlantique, selon ces auteurs, étoit une grande île qui s'étendoit depuis les Canaries jusqu'aux Açores; & ces îles en sont les restes qui n'ont point été engloutis sous les eaux. (G)

ATLAS

ATLAS, s. m. en Anatomie, est le nom de la premiere vertebre du cou qui soûtient la tête. Elle est ainsi appellée par allusion au fameux mont Atlas en Afrique, qui est si haut qu'il semble soûtenir le ciel; & à la fable où il est dit qu'un roi de ce pays - là nommé Atlas, portoit le ciel sur fes épaules.

L'atlas n'a point d'apophyse épineuse, parce que le mouvement de la tête ne se fait pas sur cette vertebre, mais sur la seconde. Comme elle est obligée de tourner toutes les fois que la tête se meut circulairement; si elle avoit eu une apophyse épineuse, elle auroit gêné le mouvement des muscles dans l'extension de la tête. Elle est d'ailleurs d'un tissu plus fin & plus ferme que les autres vertebres, & elle en differe encore en ce que les autres reçoivent d'un côté & sont reçûes de l'autre, au lieu que la premiere vertebre reçoit des deux côtés; car les deux condyles de l'occipital sont reçus dans ses deux cavités supérieures, ce qui forme son articulation avec la tête; & en même tems deux éminences de la seconde vertebre, sont reçûes dans ses deux cavités inférieures, ce qui fait son articulation avec la seconde vertebre. (L)

Atlas

Atlas, (Géog.) On a donné ce nom à des recueils de cartes géographiques de toutes les parties connues du monde; soit parce qu'on voit sur une carte les parties de la terre, comme si on les considéroit du sommet du mont Atlas que les anciens qui en ont tant dit de choses, regardoient comme le plus élevé qu'il y eût sur le globe; soit plûtôt par la raison que les cartes portent, pour ainsi dire, le monde, comme la fable a supposé qu'il étoit porté par Atlas.

Il y a apparence que cette fable du ciel porté par Atlas, vient de la hauteur du mont Atlas, qui semble se perdre dans les nues. C'est une chaîne de hautes montagnes d'Afrique qui séparent la Barbarie du Biledulgérid, & qui s'étend de l'est à l'ouest. La rigueur du froid, qui est très - grande sur les hautes montagnes, rend celle - ci inhabitable en quelques endroits: il y en a d'autres plus tempérées, où l'on conduit les troupeaux. La neige couvre le haut de cette montagne pendant toute l'année, ce qui n'est pas extraordinaire. Revenons à nos atlas géographiques.

Outre les atlas généraux de toutes les parties connues de la terre, il y a des atlas des parties prises séparément. Tel est l'atlas de la mer, &c.

Le grand atlas de Blaew est le premier ouvrage qui ait paru sous ce titre. Depuis ce tems nous en avons plusieurs de MM. Sanson, Delisle, &c. V. Carte (O)

ATLE

* ATLE, s. m. (Hist. nat. bot.) nom que les Egyptiens donnent au tamaris.

ATMOSPHERE

ATMOSPHERE, s. f. (Phys.) est le nom qu'on donne à l'air qui environne la terre, c'est - à - dire à ce fluide rare & élastique dont la terre est couverte partout à une hauteur considérable, qui gravite vers le centre de la terre & pese sur sa surface, qui est emporté avec la terre autour du soleil, & qui en partage le mouvement tant annuel que diurne. V. Terre.

On entend proprement par atmosphere, l'air considéré avec les vapeurs dont il est rempli. Voyez Air. Ce mot est formé des mots Grecs A'TMO\, vapeur, & SAI=RA, sphere; ainsi on ne doit point écrire athmosphere par une h, mais atmosphere sans h, le mot grec A'TMO\, d'où il vient, étant écrit par un T & non par un Q.

Par atmosphere on entend ordinairement la masse entiere de l'air qui environne la terre: cependant quelques écrivains ne donnent le nom d'atmosphere qu'à la partie de l'air proche de la terre qui reçoit les vapeurs & les exhalaisons, & qui rompt sensiblement les rayons de lumiere. Voyez Réfraction.

L'espace qui est au - dessus de cet air grossier, quoiqu'il ne soit peut - être pas entierement vuide d'air, est supposé rempli par une matiere plus subtile qu'on appelle éther, & est appellé pour cette raison région éthérée ou espace éthérée. Voyez Ether, Ciel, &c.

Un auteur moderne regarde l'atmosphere comme un grand vaisseau chimique, dans lequel la matiere de toutes les especes de corps sublunaires flotte en grande quantité. Ce vaisseau est, dit - il, comme un grand fourneau, continuellement exposé à l'action du soleil; d'où il résulte une quantité innombrable d'opérations, de sublimations, de séparations, de compositions, de digestions, de fermentations, de putréfactions, &c. Sur la nature, la constitution, les propriétés, les usages, les différens états de l'atmosphere, voyez l'article Air.

On a inventé un grand nombre d'instrumens pour faire connoître & pour mesurer les différens changemens & altérations de l'atmosphere; comme barometres, thermometres, hygrometres, manometres, anemometres, &c. Voyez les articles Barometre, Thermometre, &c. L'atmosphere s'insinue dans tous les vuides des corps, & devient par ce moyen une des principales causes des changemens qui leur arrivent; comme générations, corruptions, dissolutions, &c. Voyez Génération, &c.

Une des grandes découvertes de la Philosophie

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